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, La carabine aimsi perfectionnée paraissait être le Heraiiei1 mot du progrès, esu^ofr n’avait pas admis encore que les fusils de "guerre bussent être utilement chargés par te culasse ; le fusil à aiguille a donné la preuve du contraire, et rien ne lui assure à lui-même une plus longue- durée que celle des armes qu’il va remplacer, V. fusil,

CARABINE s. f. (ka-ra-bt-ne). trèSrfam, Maîtresse d’un carabin, d’un étudiant en médecine : Une toilelle de caraèine.

CARABINÉ, ÉE (ka-ra-bi-né) part. pass. du v. Carabiner. Rayé comme une carabine : Fusil carabiné. Arme carabinée. Les carabines carabinées, dans le canon desquelles les balles sont forcées, donnent- un très-grand avantage pour viser juste. (Dupuytren.)

— Mar. Brise carabinée, Brise soudaine et violente commis un coup de carabine : UneïmtmÈ que les marins appellent carabinée, qui frappe tout à coup et fait souvent chavirer les embarcations... (Lamart,)- : :.. •

CARAB1NER y. a. ou tr. (ka-ra-bi-nérad. carabine). Rayer comme une carabine : Carabines un fusil.

— v. n. Combattre ou jouer en carabin, en tirailleur, par boutades ; H ne joue pas sérieusement, il carabine..

Se carabiner v. pr. Mar. Devenir violente, en parlant de la brise ; Voilé que vers minuit la brise se fait, su carabine., qu’il neige à faire trembler. (E. Sue.) i

■ CARABINEUR s. m. (ka-ra-bi-neur). Arquebus. Ouvrier qui carabine des fusils.

— Individu qui carabine au jeu, qui joue sans suite.

CARABINIER s. m. (ka-ra-bi-nié). Art milit. Soldat armé d’une carabine. M Ancien nom des corps da carabins. Il Se dit d’un corps de grosse cavalerie, qui-porte le casque et la cuirasse : Dans cette foule, trois carabiniers se trouvaient en sale veste d’écurie. (P.-L. Courier.) II. lui avait sauvé la vie, en abattant d’un coup de pistolet un carabinier qui avait déjà le sabre levé sur sa tête. (Alex. Dum.) S Carabiniers à pied. Soldats d’élite créés en 17SS pour faire partie des bataillons de l’infanterie légère,

— Nom que portent en Italie les agents de la force publique organisés militairement, et exerçant des fonctions tout à fait semblables sx. celles de nos gendarmes : Il se disait que les carabiniers pontificaux pouvaient découvrir cette retraite maudite et venir à i sera secours. (Alex. Dura.)

— Encycl. Nous distinguerons les carabiniers à cheval et les carabiniers à pied^

Carabiaiers à cheval. Les soldats de la cavalerie sont choisis parmi les hommes de la plus haute taille ; les plus grands de tous^ appartenant à la eayale, rie de réserve, à la grosse cavalerie, sont armés d’une cuirasse en cuivre, d’un casque également en cuivre, à chenille roujje, sans queue. Voici sur ce corps quelques détails.empruntés au Journal de l’armée  :, ’ ' t

« La création dû corps des carabiniers ne remonte qu’au règne de Louis XIV. La ressemblance qui existait entre les.mots carabins et carabiniers avait fait croira à quelques historiens contemporains que les seconds tiraient leur origine des premiers ; maïs cette erreur ne s’est- point accréditée. Les premiers carabiniers durent leur existence aux grenadiers. Les résultats heureux qu’avait produits pour l’infanterie la réunion d’hommes de choix fit espérer qu’une institution semblable opérerait dans la cavalerie les mêmes effets. Dés l’année 1676, Louis XIV fit prendre la carabine aux quatre plus anciens- gardes du corps de chaque compagnie ; ce nombre fut porté à quinze l’année suivante, et bientôt après à dix-sept. Ces premiers essais ayant réussi, une ordonnance du 26 décembre 1679 prescrivit la création de deux carabiniers dans chaque compagnie de cavalerie. Ils furent choisis parmi les jneilleurs tireurs, et reçurent une solde plus forte que celle des autres cavaliers. À l’ouverture de la campagne de

Flandre de 1690, le maréchal de Luxembourg réunit en corps les carabiniers de tous les régiments et les fit combattre séparément. Là danière distinguée avec laquelle ils se conduisirent à la bataille de Flenrus en fit créer une compagnie par régiment. Ces compagnies, de nouveau réunies en 1091 et 1692, se signalèrent encore par de brillants exploits et acquirent une réputation de bravoure devenue proverbiale. »

Après la bataille de Nerwinde, en 1693, bataille dans laquelle les carabiniers s’étaient couverts de gloire, on forma cinq brigades de. carabiniers, de quatre escadronsi chacune, avec les cent compagnies existantes. Chaque brigade avait un timbalier, et chaque escadron deux étendards. Le duc du tMaine fut nommé mestre de camp général des carabiniers. Ce corps fut passé en revue pour la première fois en mars 1694, dans la plaine de Royal-Lieu, près de Compiègne. On lui donna le nom de régiment royal des carabiniers, et il

fH-îtle n° 12 dans la cavalerie. Ce régiment vaait bien cinq régiments ordinaires ; aussi ceux qui le composaient ne voulaient-ils pas s’appeler régiment des carahiniers, mais corps de carabiniers. — Un deuxième régiment de carabiniers fut créé le 7 mars 1778 ; mais ces deux régiments étaient moins forts que le premier

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qu’ils avaient remplacé. La loi du 23 fructidor an- VU reco’iin alt’é’h’cor’e d eux ! -réflia erifô’ Sç’cdrabiniers ; ils fùrent’cô’ftServés en 1814, et prirent Le nom de corps de carabiniers de Monsieur. On en supprima un à la seconde Restauration, mais l’ordonnance du 27 février 1825 en rétablit deux, que nous possédions encore le 15 novembra 1865. Quant à leur tenue, ils portaient ; tunique bleu de ciel ; collet garance, à passepoil et parements bleu de ciel -, pattes et doublures garance ; boutons blancs à grenades ; épaulettes écartâtes ; pantalon garance, à passe-poil bleu de ciel ; buffieterie jaune, à’piqûre blanche ; casque en cuivre avec chenille rouge ; cuirasse en cuivre. En grande tenue : culotte de tricot, de coton blanc et bottes à l’écuyère ; manteau en drap blanc piqué de bleu, à manches et à rotondes.

Par décret du 15 novembre 1865, les deux régiments de carabiniers ont été réunis en un Seul, qui fait partie de la garde. La garde impériale ce possédait pas de carabiniers auparavant. ’ ' ’ ■

À l’origine, les carabiniers combattaient, comme les dragons, à pied et à cheval, et faisaient dans les sièges le service des grenadiers. Armés d’abord de carabines rayées, ils reçurent dans la suite un fusil à baïonnette, à cause de la nature de leur service d’infanterie. Ils portaient une cuirasse comme les autres corps de la cavalerie cuirassée ; on la leur enleva dans les premières guerres de la Révolution, et on la leur rendit en 1802. Ils avaient encore le chapeau en 1804, époque à laquelle ils le quittèrent pour prendre le casque, qu’ils ont conservé jusqu’à ce moment. ■

Les carabiniers se sont distingués surtout au siège de Lille (170S), dans la retraite du Quesney (1709), à l’affaire de Guastalla (1734) ; au siège de Prague (1742), k la bataille de Fontenoy (1745), dans laquelle ils se sont à jamais immortalisés ; au combat de Lawfeld (1747), à la journée de Crevelt (1748), et dans les guerres de la Révolution, du Consulat et de 1 Empire.

Carabiniers à pied ou carabiniers d’infanterie. La création des.bataillons de chasseurs a amené en France celle des carabiniers ; cette institution, déjà ancienne dans le Nord, n’a pas réussi dans l’armée française. En i ?88, il y avait six chasseurs carabiniers dans chaque compagnie de nos bataillons d’infanterie légère ; les hommes d’élite furent supprimés en 1792, époque à laquelle on forma des compagnies de carabiniers français, à l’imitation de celles des corps hollandais, liégeois et flamands au service de la France. Sous l’Emfiire et sous le gouvernement de Loûis-Ph’iippe, on a donné le nom de compagnies de carabiniers aux compagnies d’élito d’infanterie légère. La milice anglaise possède des carabiniers, qui chargent à volonté et sont de véritables tirailleurs. Dans celte.milice, carabinier est donc synonyme de tirailleur à pied.

CARABIQUE adj. (ka-rà-bi-ke)^ Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte aux carabes.

— s. m. pi. Tribu d’insectes coléoptères ..carnassiers, qui a pour type le genre carabe,

et que plusieurs auteurs élèvent au rang de famille : Les carabiqubs sont chasseurs et carnassiers. (L. Dufoùr.) Les staphylins forment avec les carabiQues le gros de ta population entomologique de l’Europe moyenne, (Maury.)

— Encycl. Les carabiques, en prenant ce mot dans son acception la plus large, comprennent tous les insectes coléoptères pèhtàmères, carnassiers terrestres. Ils ont six palpes, des antennes filiformes ou sétacées, quelquefois moniliforines, et des pattes uniquement propres à la course, mais douées d’une grande toree musculaire. La plupart n’ont que des élytres, et sont privés d’ailes proprement dites ; aussi volent-ils peu ; mais, en revanche, ce sont des coureurs très-agiles. Doués de mandibules fortes, tranchantes et plus ou moins aiguës a l’extrémité, ils sont éminemment chasseurs et carnassiers. En général, ils se cachent pendant le jour sous Tes pierres, les écorces, dans la mousse, au pied des vieux arbres ; ils ne chassent guère que la nuit, tantôt attaquant leur proie a force ouverte, tantôt se tenant en embuscade pour la surprendre. « Le plus grand nombre, dit M. Duponchel, répandent une odeur fétide, et, quand on les prend, laissent échapper par la bouche en même tempsque par l’anus un liquide acre et caustique, qui dans quelques-uns sort avec bruit, sous la forme d’une vapeur blanchâtre. » Les larves sont aussi carnassières ; elles creusent dans le sol des trous où elles vivent et subisssent leurs métamorphoses. Comme leur observation, leur étude, leur découverte même, présentent beaucoup de difficultés, leurs mœurs sont très-peu connues. On a fait remarquer avec juste raison que les carabiques jouent dans la classe des insectes le même rôle que les carnassiers et.les rapaces dans celles des mammifères et des oiseaux. Leurs genres sont très-nombreux ; ils se répartissent dans les deux tribus suivantes :’

îo Cicindétètes, genres manticore, cicindèle, mégaeéphale, thérate, colliure.

Carabiques proprement dits, genres anthie, graphiptère, Drachme, lébie, zuphie, galérite, drypte, agre, odacanthe, siagone, scarite, divine, Oïène, morion, ariste, harpale, féronie, licine, badister, panagée, cychre, parabore, calosome, carabe, nébrie, oinophron, pogonophore, loricère, élaphre, bembidion, trèque, apotome. Les deux tribus

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que nous venons d’indiquer sont considérées par plusieurs auteurs comme deux fâiïïiltes distinctes. "’ ' :’ ' *■ ■ ■-" ;

Tous les genres de câràbîq’ues rendent les plus grands services à l’agriculture, en détruisant des insectes nuisibles et surtout des chenilles ;-on a donc grand tort de les détruire dans les campagnes, et l’on devrait au contraire chercher à les y propager.

CARABIS s, m. pi. (ka-ra-bi). Patois. Favoris ; partie de la barbe de chaque côté des joues.

CARABO s. m. (ka-ra-bo — altér. de carabin, sarrasin). Bot. Agric’ Nom vulgaire du sarrasin dans quelques localités’.

CARABOBO (ptovinee de), division administrative de la république de Venezuela, dans l’Amérique du Sud, comprise entre la mer desAntilles au N.’, les provinces de Caracas a TE., de Vannas au S., et de Barquisimcto à l’O. ; ch.-l. Valençia ; superficie, -298 myriatn. carr. ; 1100.000 hab. Cette province a reçu son nom du village de Carabobo, situé a 15 kilonj, S.-O. de Valençia, où, le 28 mai 1814, Bolivar battit le général espagnol Salomon, et où, sept ans plus tard, le 24 juin 1821, il gagna une bataille décisive sur les’ généraux La Torré et Mdraiès, victoire dont le résultât fut la complète évacuation du pays par les forces espagnoles^ V. l’article suivant.

Caraiiobo (bataille de), ’ célèbre bataille gagnée le 14 juin 1821 par les républicains de Venezuela, commandés par Bolivar, contre les Espagnols, sous les ordres du général La Torre. À la pointe du jour, l’armée républicaine se déploya sous les yeux de Bolivar. Paez, Cedeno, Plaza étaient chacun à la tête d’une division. Des montagnes, des coursr d’eau, détroits défilés rendaient les mouvements difficiles, périlleux ; il fallait squvent essuyer, sans pouvoir y répondra, le feu d’un ennemi échelonné sur le penchant d’une colline, dont les hauteurs étaient couvertes d’artillerie. Les attaques des républicains furent impétueuses, mais d’abord sans résultat. Cependant Bolivar, s’étant aperçu que la droite de La Torre présentait un fond moins serré, ordonne Un mouvement oblique : Paez le dirige, l’exécute sous le feu le plus meurtrier avec un rare bonheur, avec une étonnante précision. Bolivar, serrant alors Paea entré ses bras : «C’est à toi, lui dit-il’, qu’appartient l’honneur du commandement "en chef ; je te le cède sur le champ de haîaille I » Mais un cours d’eau restait à franchir ; Paez s’élance encore le premier, ses soldats le suivent, et vont périr foudroyés au pied de la colline. La bataille paraissait perdue ; on se décourageait ; tout à coup l’a lêgipn anglaise se précipite, la baïonnef te en avant ; les Vénézuéliens se réforment, deux’ nouvelles compagnies accourent, commandées par l’intrépide Heras, et les hauteurs sont emportées. La retraite des Espagnols ne permit pas à toute l’armée républicaine de partager la gloire de sa première division ; néanmoins de nouveaux combats, également honorables, s’engagèrent dans ’la plaine de Carabobo, et couronnèrent une victoire qui suffit pour assurer définitivement l’indépendance du Venezuela. Le soir même, la ville de Valence fut occupée par les républicains, et, des dix mille Espagnols qui avaient pris part à la bataille, quinze cents seulement parvinrent à regagner Puerto Cabello. La perte des indépendants ne fut considérable que parmi les officiers : Heras fut tué sur les hauteurs qu’il avait emportées ; Cedeno%et Plaza tomberont sous les derniers coups dél’ennemi en fuite.

CARABOSSE(lafée), nomde la fée obligée, de la fée type de tous ces contes qui ont effrayé ou réjoui notre enfance. Elle est vieil le, laisle, méchante, rechignée, bossue, bossue surtout à trente-six carats, d’où son nom (sans doute). C’est la fée malfaisante, la fée harpie, la fée rabat-joie-, qui survient quand on est en liesse, pour tout troubler par sa présence. Sa baguette était la source d’où jaillissaient les mauvais dons ; mais cette puissance était ordinairement contre-balancée par celle d’une autre fée, jeune, belle et bienfaisante.

Dans notre littérature actuelle, le rôle de la fée Carabosse est joué par un écrivain qui ne manque certes pas d’esprit, mais qui est original en diable. L’originalité est bonne de soi ; toutefois, elle a le sort des meilleures choses : il ne faut pas en abuser. Eh bien, il suffit qu’il se produise un concert d’éloges en l’honneur de quelqu’un ou de quelque chose, pour qu’immédiatement la voix aigre de l’Alceste en question jette sa note discordante. Si M. Francisque Sarcey s’en vient dire au Grand Dictionnaire : Est-ce moi que vous appelez Carabosse ? Nous lui répondrons : Non ; c’est M. Barbey d’Aurevilly ; mais si M. d’Aurevilly était piqué de la même curiosité, nous serions capables de retourner l’argument : il ne faut blesser personne.

CARABOTSs. m. pi. (ka-ra-bo). Nom donné aux sans-culottes dans plusieurs villes de Normandie.

— Encycl. Pendant la Révolution, on appelait carabots, à Rouen, à Caen et dans quelques autres villes de la ci-devant Normandie, la portion du peuple qu’on nommait à Paris etailleurssaHS-cuteMes. Les carabotsformaient des sociétés dont les membres portaient.au bras un ruban où était inscrite cette devise : L’exécution de la loi, ou la.... avec une tête de mort figurée au-dessus comme emblème

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parlantl Quand les girondins fugitifs ^entèrent de sbtflprèYles départements eT)nW f’aTîs.et la Convention et qu’ils choisirent Càejj powr centre de résistance, ils rallièrent habilement à leur pause les carabots, en se faisant inscrire dans leur société. Aussi, l’esprit provincial’ aidant, ces sans-culottes girondinisés étaientj-ils devenus à cette époque de violents ennemis des anarchistes de la Commune do Paris et de la Montagne. Ils formèrent la premier noyau de l’armée fédéraliste, dont ils partagèrent la déroute à Vernon.

CArAbûU s. m. (ka-ra-bou — contract. du malais, kari-bepou). Bot. Nom vulgaire do l’azéda»raeli ou margousier à feuilles de frêne.

CAR ABU S s. m. (ka-ra-buss). Antiq. Petit bateauj en osier couvert de cuir, dont se servaient les anciens.

CARACA s. m. (ka-ra-ka). Bot. Espèce de

dolie bulbeux qui croit dans les Indes.

CARACAou ARRIACA, nom.latin de GuadalajabÀ.

CARACA (la), îlot d’Esnagne, sur la côte orientale de la baie de Cadix et à 3 kilom. S.-E. de cette ville ; 5,000 hab. Arsenal et chantiers de construction du port de Cadix. Cet établissement est le plus important de ce genre1 dans le royaume espagnol, et l’un des plus beaux de l’Europe.

CARACAL s. m. (ka-ra-kal — du turc karrah-kutak). Mammifère carnassier, du genre chat ; Les caRACalS à oreilles blanches ont aussi des pinceaux, mais couverts, minces et noirs. (Bun.) Le caracal n’est point moucheté comme le lynx. (V. de Bomare.) Oit dislingue plusieurs variétés de caracals. (V. de Bomare.,) Le caracal d’À Igor n’a point de pinceaux de poils aux oreilles. (Lesson.)

— Encycl. Le caracal (felis caracal de Linné) est un carnassier de la taille du renard ; son pelage est d’un roux vineux uniforme en dessus, blanc en dessous ; la poitrine est fauve, avec des taches brunes ; les Oreilles, terminées par un long pinceau de poils, sont noirek en dehors et blanches en dedans ; la queue descend jusqu’aux talons. Le caracal a été célèbre dans 1 antiquité sous le nom de lynx ; mais ce n’est pas l’espèce à laquelle on donne aujourd’hui ce dernier nom. Le caracal diffère du lynx ou loup-cervier des auteurs modernes par les traits suivants : il n’est point moucheté ; il a le poil plus rude et plus court, la queue beaucoup plus longue et d’une couleur uniforme, le museau plus allongé, la mine beaucoup moins douce et le naturel plus féroce. C’est d’ailleurs un animal des ifégions les plus chaudes du globe, tandis que le lynx appartient exclusivement aux climats tempéFés ou froids. Cette espèce de carnassier présente trois variétés principales, outre le type que nous venons de décrire ; 1° le caracal d Alger n’a pas de pinceaux de poils auK oreilles ; son pelage est roussâtre avec des raies longitudinales ; il a une croix sur le garrot, et une bande de poils rudes Suites quatre jambes ; le caracal de Nubie a la tête plus ronde ; point de croix suf le pelagd ; des taches fauves sur les parties internes et sur le ventre ; 3° le caracal du liengale a une longue queue et de grandes jambes. Le caracal habite les régions chaudes de l’Asie et de l’Afrique septentrionale ; il s’y trouve avec le lion, 1 once et la panthère. Il vit de proie comme eux ; mais, plus petit et plus faible, il a plus de peine à trouver sa nourriture, et bien souvent il doit se contenter des restes de ses puissants congénères. « Il s’éloigne de la panthère, dit Bufi’on, parce qu’elle exerce ses cruautés lors même qu’elle est parfaitement rassasiée-, mais il suit le lion, qui, lorsqu’il est repu, ne fait de mal à personne. Le caracal prohte des débris de sa table, et quelquefois il’ l’accompagne d’assez près, parce que, grimpant légèrement sur les arbres, il ne Craint pas la colère du lion, qui Ile pourrait l’y suivre comme ferait la panthère. • Cette particularité a fait dire que le caracal étalt le guide ou le pourvoyeur du lion ; il supplée au peu de finesse d’odorat de ce dernier, qui se sert de lui pour éventer de loin les autres animaux, et lui abandonne ensuite une partie de son butin. On a quelquefois comparé le caracal au renard ; mais, s’il ressemble à ce dernier par la ruse, il est bien plus fort et plus féroce que lui. On a vu le Caracal assaillir un chien d’assez grande, taille, le déchirer et le mettre à mort en peu d’instants. Il est difficile à apprivoiser ; toutefois, lorsqu’on le prend jeune et qu’on l’élève avec sora, on peut le dresser à la chasse, qu’il aime naturellement et k laquelle il réussit très-bien,

fiourvu qu’on ait l’attention de ne le jamais àcher que contre des animaux qui ne puissent lui : résister ; autrement il se rebute et refuse le service toutes les fois qu’il y a du danger. H a les mœurs et les habitudes du loup-cervier, et attaque d’assez grands animaux, tels que les antilopes. Lorsqu’il s’empare d’une gazelle, il la saisit k la gorge, l’étrangle, lui suce le sang et lui ouvre, le crâne pour lui manger la cervelle ; après quoi il l’abandonne pour en chercher une autre. Dans les Indes, on le dresse à prendre les lièvres, les lapins et même les grands oiseaux, qu’il surprend et !saisit avec une adresse singulière. Quant aux contes merveilleux que les anciens ont débités sur cet animal, v. lynx.

CARACALLA s. in. (ka-ra-kal-la). Antiq. gàul. et rom. Sorte de capote ou vêtement de