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toire de n’être qu’un roman, parce qu’elle en avait tout l’intérêt. Si peut-être jamais aucun homme n’excita autant d’enthousiasme, jamais peut-être personne ne fut traité avec moins d’indulgence que Voltaire. » En France, la réputation d’homme d’esprit fait envier et contester les qualités solides que l’on possède par surcroît.

« L’Histoire de Charles XII, dit M. Villemain, est dans un goût parfait d’élégance rapide et de simplicité. Pour les choses sérieuses, les descriptions de pays et de mœurs, les marches, les combats, le tour du récit tient de César bien plus que de Quinte-Curce. Nul détail oiseux, nulle déclamation, nulle parure : tout est net, intelligent, précis, au fait, au but. On voit les hommes agir, et les événements sont expliqués par le récit. Il y a même un rapport singulier et qui plaît entre l’action soudaine du héros et l’allure svelte de l’historien. Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité : nulle part on ne trouve mieux le vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. »

Cette histoire, qui forme un ensemble parfaitement régulier, est divisée en huit livres. Le premier contient une histoire abrégée de la Suède jusqu’à ce prince ; le deuxième renferme le commencement de son expédition en Pologne pour l’élection d’un roi ; le troisième, la suite de cette expédition ; le quatrième, l’entrée de Charles XII en Russie, à la poursuite du czar Pierre le Grand, sa défaite à Pultawa et sa fuite en Turquie ; le cinquième et le sixième, son séjour à Bender et les conséquences de ce séjour ; le septième, le départ de Charles XII, son arrivée à Stralsund, ses revers et les succès du czar ; enfin le huitième, la mort de Charles XII au siège de Frédérikshall en Norvège.


CHARLES XIII, frère puîné de Gustave III, né en 1748, mort en 1818. Il fut nommé grand-amiral de Suède en naissant, et toute son éducation fut dirigée vers la marine. Il contribua à l’élévation de son frère (1772), qui le nomma gouverneur de Stockholm, duc de Sudermanie, enfin gouverneur de Finlande (1788) après sa victoire navale sur la flotte russe dans le golfe de Finlande. Chargé de la régence après l’assassinat de Gustave III (1792), il gouverna avec sagesse et habileté, maintint la Suède en paix avec toutes les puissances, et se démit loyalement de son pouvoir à la majorité de Gustave IV (1796). La révolution de 1809 l’éleva au trône, et il sut, au milieu des bouleversements de l’Europe, procurer à la Suède la paix et le repos qui lui étaient si nécessaires pour réparer les pertes qu’elle avait faites. En 1810, sur l’invitation des états, il choisit le maréchal Bernadotte pour son fils et son successeur, et n’eut jamais à se repentir de ce choix intelligent. En 1814, il reçut la couronne de Norvège, enlevée au Danemark, à titre d’indemnité de la Finlande. Pendant sa régence, il avait fondé le musée et l’académie militaire de Stockholm.


Charles XIII (ordre de). Suède. Créé au commencement de ce siècle (27 mai 1811), par le roi Charles XIII, cet ordre ne peut être conféré qu’à un Suédois franc-maçon, et implique de la part du récipiendaire une haute position dans la franc-maçonnerie. L’ordre est composé de trente Suédois, parmi lesquels se trouvent trois ecclésiastiques. Il est destiné à récompenser les traits de bienfaisance, la vertu. Composé d’une seule classe, il a pour insignes une croix d’émail rouge, au revers de laquelle on lit dans un médaillon le chiffre XIII au milieu de deux C entrelacés. Sur la face, le médaillon porte le triangle maçonnique. La décoration se porte suspendue au cou par un ruban rouge, et une croix en drap rouge se place sur la poitrine.


CHARLES XIV ou CHARLES-JEAN, maréchal Bernadotte (J.-B.-Jules), général français, puis roi de Suède, né à Pau le 26 janvier 1764, mort à Stockholm en 1844. Il était fils d’un avocat, s’engagea à dix-sept ans dans le régiment de Royal-Marine, et n’était encore que sergent en 1789. Mais les événements lui donnèrent bientôt l’occasion de déployer ses talents. Colonel en 1792, il fut nommé général de brigade l’année suivante, sur la recommandation de Kléber, contribua à la glorieuse victoire de Fleurus (1794), où il commandait une division de l’armée de Sambre-et-Meuse, assista au passage du Rhin, près de Neuwied, s’empara d’Altorf, soutint la retraite de Gourdan, mais essuya une défaite en combattant contre l’archiduc Charles. En 1797, il passa à l’armée d’Italie, et, malgré quelques dissentiments de caractère et d’opinion avec Bonaparte, dont il avait pénétré les vues ambitieuses, il le seconda vaillamment au passage du Tagliamento, à Palmanova, à Gradisca. s’empara de Trieste, fut chargé de porter au Directoire les drapeaux enlevés à l’ennemi, se prononça énergiquement pour le coup d’État du 18 fructidor, reçut l’ambassade de Vienne après le traité de Campo-Formio, et provoqua dans cette ville un mouvement populaire en arborant le drapeau tricolore à la porte de son hôtel. De retour à Paris, il se lia avec Joseph Bonaparte, dont il épousa la belle-sœur, Mlle Clary, fille d’un négociant de Marseille, reçut en 1799 le commandement de l’armée d’observation du Bas-Rhin, bombarda Philipsbourg, prit Manbeim, fit chasser de Francfort les agents de l’Autriche, et fut appelé au ministère de la guerre après l’épuration du Directoire (30 prairial). Dans ce département, il rendit des services réels, réorganisa la défense militaire, réprima les spoliations et introduisit d’importantes améliorations dans toutes les parties du service. Renversé par les intrigues de Siéyès, qui le trouvait trop démocrate, il vécut quelque temps dans la retraite, désapprouva formellement l’acte du 18 brumaire, et fut nommé par le gouvernement consulaire général en chef de l’armée d’Ouest, battit en plusieurs rencontres les royalistes et empêcha le débarquement des Anglais à Quiberon (1800). Disgracié un moment, il reçut cependant de nouveaux commandements et la dignité de maréchal de France en 1804. Plus tard, cet ancien général jacobin fut créé prince de Ponte-Corvo, mais le dissentiment ne continua pas moins d’exister au fond de ses relations avec le maître qui s’était imposé à la France. Sous l’Empire, son rôle militaire ne fut pas moins brillant que pendant les guerres de la Révolution. En 1805, il agit en Allemagne, occupa Wurtzbourg, rétablit dans Munich l’électeur de Bavière, allié de Napoléon, contribua à la mémorable victoire d’Austerlitz, fut vainqueur à Saafeld pendant la guerre contre la Prusse, emporta Hall, vainquit, avec Soult et Murat, le prince de Wurtemberg sous les murs de Lùbeck, pénétra en Pologne après la capitulation de Magdebourg, battit les Russes près de Thorn, remporta une nouvelle victoire à Braumberg, commanda en 1808 dans la Fionie, le Jutland et les villes hanséatiques, et laissa dans ces contrées un honorable souvenir de son administration. En 1810, les états de Suède, sentant pour leur pays le besoin d’un guerrier et d’un administrateur, le proclamèrent prince royal de Suède et héritier présomptif de la couronne. Il partit sans vouloir asservir sa politique future aux plans de Napoléon, fut accueilli comme un fils par Charles XIII, qu’il entoura jusqu’à ses derniers jours de déférence et de soins affectueux. Dès ce moment il régna de fait, et la Suède n’eut qu’à s’applaudir de son choix. Mais les intérêts de sa patrie adoptive, les devoirs nouveaux que lui imposait sa position, les exigences despotiques de Napoléon, l’envahissement de la Poméranie et de l’île de Rugen par les troupes françaises, l’entraînèrent dans la coalition de 1812. Il essaya cependant de jouer le rôle de médiateur, et il écrivit à l’empereur des lettres fort sensées pour l’engager à ne point s’opposer à la paix du continent. L’injustifiable agression du monarque français, ses menaces, ses injonctions insultantes, l’inintelligente hauteur avec laquelle il traita une nation qui eût pu lui être d’un secours inappréciable pour son expédition de Russie, portèrent leurs fruits. Le prince royal (Bernadotte) remporta sur Ney et Oudinot les victoires de Grossbeeren et de Dennewitz (1813), décida du succès de la bataille de Leipzig, mais ne prit aucune part à l’invasion de la France, pour laquelle il s’était fait promettre des souverains la conservation de ses limites naturelles. On a prétendu qu’alors il nourrissait l’espérance secrète d’être choisi pour remplacer Napoléon sur le trône. Malgré sa réserve prudente pendant la campagne de France, il fut mal accueilli à Paris lorsqu’il parut en 1814. À la mort de Charles XIII (1818), il fut proclamé roi de Suède et de Norvège, et prit le nom de Charles-Jean IV. Malgré la prédiction de Napoléon, il a conservé paisiblement le trône pendant vingt-cinq ans, jusqu’à la fin de sa vie, et put le transmettre à son fils Oscar. Son règne fut une ère de prospérité pour les Suédois, qui lui témoignèrent toujours un vif attachement. Il a relevé le pays qui l’avait adopté d’une décadence qui semblait irrémédiable. Commerce, agriculture, industrie, finances, marine, travaux publics, tout s’est ranimé par ses soins intelligents et son activité. On a publié en 1819 (Paris) sa Correspondance avec Napoléon, ainsi qu’un Recueil de lettres, proclamations et discours (Stockholm, 1825).


CHARLES XV, petit-fils du précédent, et fils du feu roi Oscar et de Joséphine-Maximilienne-Eugénie de Beauharnais, princesse de Leuchtenberg et d’Eischstadt, né le 3 mai 1826. « Jamais, dit un historien suédois, naissance de prince n’excita un pareil enthousiasme. Cette naissance, en effet, consolidait la dynastie que la Suède avait adoptée, et mettait ainsi fin à ces convulsions intérieures qui, en renversant l’antique maison royale, avaient porté une atteinte si profonde aux forces vives du pays. Parvenu à l’âge des études, le prince Charles fut mis entre les mains de maîtres dévoués et habiles. Il fit de rapides progrès, et bientôt on le vit occuper une place distinguée sur les bancs de l’université d’Upsal. Le prince Oscar, son père, voulait que tous ses fils suivissent les cours de ce grand établissement national. Sa carrière d’étudiant terminée, il entra dans l’armée, où il ne tarda pas à se passionner pour les exercices militaires.

Le 8 mai 1844, le vieux roi Charles-Jean étant mort, son fils Oscar lui succéda. Dès lors, le rôle du prince Charles s’agrandit. Il prit le titre de prince royal, et commença ce laborieux apprentissage du trône auquel il devait être appelé un jour. En effet, différent du roi son père, qui l'avait toujours tenu systématiquement éloigné des affaires, le roi Oscar n’omit rien pour que son fils y fût largement initié. C’est ainsi que l’on vit le prince Charles assister sous sa présidence aux conseils du cabinet, diriger pendant ses voyages le conseil de régence, occuper plus tard le poste de vice-roi, prendre en main le gouvernement des deux royaumes. Le 19 juin 1850, le prince Charles, âgé de vingt-quatre ans, épousa la princesse Louise des Pays-Bas, née le 5 août 1828. Deux enfants sont nés de cette union : la princesse Louise-Joséphine-Eugénie, le 31 octobre 1851, et le prince Charles-Oscar, qui est mort en 1854, en sorte qu’au moment actuel le trône de Suède n’a pas d’héritier mâle direct. À la mort du roi Oscar, le 8 juillet 1859, le prince Charles monta sur le trône, sous le nom de Charles XV. Il fut couronné à Stockholm le 3 mai 1860, et à Trondjem le 5 août de la même année. À leur avènement au trône, les rois de Suède prennent une devise qui doit être comme le symbole de leur futur règne. Celle de Charles-Jean était : « L’amour du peuple est ma récompense ; » celle d’Oscar : « Justice et vérité » ; Charles XV choisit celle-ci : « Un pays doit être bâti sur la loi. » Il s’y est montré constamment fidèle. Charles XV est ce qu’on appelle un bel homme ; son grand air, sa haute prestance imposent. Il se distingue par une intelligence élevée, un esprit cultivé, un caractère ferme, une franche et gracieuse cordialité. Il prend au sérieux son rôle de souverain constitutionnel ; mais il n’en est pas moins très-hardi dans ses initiatives et très-énergique à les faire prévaloir. La Suède lui doit beaucoup ; il continue vigoureusement les traditions fécondes et patriotiques de Charles-Jean et d’Oscar. Toute idée, tout projet tendant à activer dans ses États le progrès moral ou matériel trouvent en lui un appui généreux et efficace. Souvent, il est vrai, ses meilleures intentions se heurtent contre une législation surannée et de beaucoup en arrière des mœurs contemporaines ; mais ces entraves mêmes sont un nouvel aiguillon qui le pousse dans la voie des réformes. Parmi celles qui ont été accomplies jusqu’à présent, la plus considérable est la réforme parlementaire. On sait que, de tous les pays de l’Europe constitutionnelle, la Suède était le seul qui eût conservé la représentation par les quatre ordres : clergé, noblesse, bourgeoisie et paysans. Il résultait de là, par suite de l’accord immanquable des deux premiers ordres, et de leur influence presque toujours prépondérante sur le quatrième, une sorte d’oligarchie déguisée qui, dans la plupart des questions, consultait beaucoup plus son intérêt propre que celui de l’État. La Suède se trouvait ainsi condamnée sinon à l’immobilité, du moins à un mouvement d’une lenteur désespérante. Cette lenteur s’érigeait même en système dès qu’il s’agissait de toucher à quelque privilège des deux ordres dominants. Désormais il en sera autrement. La vieille diète est abolie ; les chambres suédoises, débarrassées des ordres et des castes au profit des véritables représentants du pays, n’auront plus qu’à s’occuper des intérêts nationaux. Cette réforme, due à l’énergie et à la persévérance de Charles XV, sera l’éternel honneur de son règne.

Faut-il conclure de là que la Suède est appelée, dans un avenir plus ou moins prochain, à reprendre le grand rôle qu’elle a joué jadis dans les destinées de l’Europe ? Sans aller aussi loin, on peut lui prédire, du moins, une action plus vive et plus sentie que celle à laquelle elle a dû se borner durant les dernières années de ce siècle. Si, par exemple, l’union Scandinave, sortie des limbes du rêve et de l’utopie, venait à se réaliser, qui ne voit l’importance qu’elle ajouterait dans le concert européen à l’intervention d’un État aussi éclairé et aussi riche en ressources que la Suède ? Charles XV marche prudemment, il est vrai, dans la voie qui semble préparer cette union ; mais il ne perd de vue aucun des bénéfices qu’il pourrait en retirer,

La réforme parlementaire contribuera certainement à avancer l’union dont il s’agit. Avec sa diète des quatre ordres, la Suède était mal posée vis-à-vis du Danemark et de la Norvège. Ils la regardaient comme une puissance d’un autre âge, et hésitaient à confondre leurs destinées avec la sienne. Maintenant elle peut marcher de pair avec ces deux royaumes et exercer sur eux toute sa force d’attraction. On ne verra plus, dans tous les cas, la Norvège soulever contre la Suède de ces conflits irritants semblables à celui qui a si vivement préoccupé Charles XV pendant les deux premières années de son règne, et qu’il a eu tant de peine à apaiser. Mais, vis-à-vis du Danemark, sa situation est moins nette. S’inspirant d’une rancune de sentiment plutôt que d’une froide appréciation des nécessités politiques, le Danemark n’oubliera pas de longtemps qu’après lui avoir promis aide et protection en cas de danger le roi de Suède l’a laissé attaquer, battre et mutiler, sans lui envoyer autre chose que des notes et des protocoles.

Dans les loisirs qu’il sait se ménager au milieu des labeurs du gouvernement, Charles XV cultive les arts. Il est poëte et peintre. Un choix de ses poésies a été traduit et publié en français ; quant à ses tableaux, dont quelques-uns sont très-appréciés des connaisseurs, ils figurent d’ordinaire aux expositions de Stockholm, de Copenhague et de Christiania.

ROIS DE NAPLES.

CHARLES D’ANJOU, comte d’Anjou et de Provence, neuvième fils de Louis VIII, frère de saint Louis, né entre 1220 et 1226, mort en 1285. Il épousa l’héritière de Provence, Béatrix, fille de Raymond Bérenger, suivit saint Louis dans sa croisade, combattit vaillamment dans le delta du Nil et à la Massourre, et fut fait prisonnier avec le roi. À son retour en France, il eut à lutter contre les municipalités provençales, constituées en république, à l’exemple des cités italiennes, et reprit Avignon, Arles et Marseille, qu’il châtia cruellement. En 1265, il accepta l’investiture du royaume de Naples et de Sicile, que lui offrait le pape Urbain IV, marcha sur Naples, où il entra victorieux, après avoir écrasé Manfred à la bataille de Bénévent, et défit encore un nouveau compétiteur, Conradin, rejeton de la maison de Souabe, qu’il envoya impitoyablement au supplice. Il parut en Afrique au moment où son frère venait d’expirer, uniquement préoccupé de soumettre Tunis au tribut, convoita l’empire d’Orient, et, pour se préparer les voies, fit excommunier Paléologue par le pape Martin IV, qui lui devait la tiare. Arbitre de l’Italie, souverain de la Provence et des Deux-Siciles, qu’il avait écrasées d’impôts et dont il noyait les révoltes dans le sang, il nourrissait les plus vastes projets, lorsque le massacre des Vêpres siciliennes, et la conquête de la Sicile par don Pèdre d’Aragon vinrent briser sa fortune (1282). Il fit des efforts obstinés, mais inutiles, pour arracher la Sicile à son adversaire, qu’il défia vainement à un combat singulier, et mourut de colère et de chagrin. C’était un vaillant homme de guerre, pieux comme son frère, mais dur, implacable, avide et ambitieux.


CHARLES II D’ANJOU, dit le Boiteux, fils du précédent, né en 1248, mort à Casanova en 1309. Il était prisonnier en Aragon lors de la mort de son père ; mis en liberté sur les instances du pape et de la France, il prit possession de la Provence, de l’Anjou, du Maine et de Naples, mais ne put reconquérir la Sicile et l’abandonna en 1302 à Frédéric d’Aragon. — Son fils Charles-Martel devint roi de Hongrie en 1290. Muratori vante sa libéralité et sa clémence. Paul Jove lui reproche des mœurs extrêmement dépravées.


CHARLES III (DURAZZO), roi de Naples et de Hongrie, né en 1345, assassiné à Bude en 1387. Fils de Louis de Duras, élevé en Hongrie, il avait été adopté par la reine Jeanne Ier de Naples, qui le désavoua ensuite au profit de Louis d’Anjou. Excité par le pape Urbain VI, il leva une armée, vint se faire couronner à Rome par ce pontife, battit les troupes de la reine, jeta cette princesse en prison et la fit étouffer entre des matelas, en 1382. Sa conquête lui fut disputée deux ans par Louis d’Anjou. Mécontent d’Urbain VI, qui s’était établi à Nocera et tranchait du souverain dans le royaume de Naples, il l’invita à venir dans la capitale, et, sur son refus, interdit le transport des vins à Nocera. Cette singulière prohibition indigna le pontife, qui lança contre Charles une sentence d’excommunication. Une guerre s’ensuivit entre les deux souverains, mais n’amena aucun résultat. Appelé par la noblesse magyare, le roi de Naples fut couronné roi de Hongrie en 1386, et assassiné l’année suivante par ordre de la régente Élisabeth, veuve de son prédécesseur.


CHARLES IV, le même que CHARLES Ier d’Espagne et CHARLES-QUINT empereur.


CHARLES V. V. CHARLES II, roi d’Espagne.


CHARLES VI. V. CHARLES VI, empereur.


CHARLES VII. V. CHARLES III, roi d’Espagne.

DUCS DE PARME ET DE PLAISANCE.


CHARLES Ier, duc de Parme et de Plaisance. Le même que CHARLES III, roi d’Espagne.


CHARLES II (Louis DE BOURBON), né en 1799, fils du roi Louis d’Étrurie et de Marie-Louise, fille du roi d’Espagne Charles IV. En 1803, sous la tutelle de sa mère, il devint roi d’Étrurie, royaume de création récente qui fut annexé à la France en 1807. Napoléon le remplaça à Florence par sa sœur Elisa Baciocchi, et tailla fictivement dans le Portugal un nouveau royaume de Lusitanie pour le jeune roi. La reine Marie-Louise partit avec son fils pour Madrid, attendant son prétendu royaume de Lusitanie, qui n’était qu’une décevante chimère. Les événements de la guerre l’obligèrent bientôt à quitter l’Espagne (1808), pour se rendre d’abord à Bayonne, puis à Compiègne, et plus tard à Nice. Elle y habitait depuis deux ans, lorsque, à la suite de la découverte d’un complot avec l’Angleterre (1811), elle fut, sur l’ordre de l’empereur, séparée de son fils. Celui-ci fut conduit à Marseille, auprès de son aïeul Charles IV, tandis que sa mère fut transférée à Rome et enfermée dans un couvent avec sa fille ; Napoléon lui fit une rente de 30,000 fr., mais elle fut privée de ses bijoux. L’année suivante (juin 1812), l’empereur permit à Charles IV de se rendre à Rome avec son petit-fils.

Au congrès de Vienne, en 1815, Charles-Louis eut beaucoup de peine à obtenir le petit duché de Lucques, avec une rente de 500,000 fr. que l’Autriche et la Toscane s’engageaient à lui payer ; cependant, sur les vives réclamations de l’Espagne, le droit de retour sur le duché de Parme fut réservé au jeune prince après la mort de l’ex-impératrice Marie-Louise ; mais alors le duché de Lucques