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CIME

— Fig. Sommité, élite, ce qu’il y a de plus élevé, de plus grand, de plus distingué : Le sublime est la cime du grand. (Joubert.) Le beau n’est autre chose que la cime du vrai. (V. Hugo.) Laphilosophie avait d’abord éclairé la cime de la nation. (Lamart.)

— Poétiq. Le mont à double cime, La double cime, Le Parnasse. U Les nymphes de la double cime, Les Muses :

Le) nymphes de la double cime Ne l’affranchirent de la rime

Qu’en faveur de la vérité".

Lamotte, en parlant du Télémaque,

— Bot, Mode particulier d’inflorescence. V.

CYME.

— Syn. Clmo, comble, folle, somme*. La

Cime, comme le sommet’, est la partie la plus haute d’un corps naturel, d’un arbre, d’un rocher, d’une montagne ; mais sommet convient toujours, quelle que soit la forme, et cime Suppose que l’objet se termine en pointe. Si le mot cime s’applique souvent aux plus hautes montagnes, c’est parce qu’elles sont presque toujours terminées de cette manière. Comble et faite ne se disent que des choses construites par l’homme ; le comité est ce qui couronne l’œuvre et lui sert comme de couverture ; le faite est la partie la plus haute du comble. Ces deux derniers mots s’emploient souvent au figuré ; alors comble indique que la mesure est remplie, que la chose est complète, qu’il ne reste rien a y ajouter ; faite marque qu’on est arrivé au degré le plus élevé, qu’il est impossible de monter plus haut.

— Antonymes. Bas, base, pied, racine.

— Epitliétes. Haute, élevée, pointue, élancée, escarpée, nébuleuse, neigeuse, orageuse, nue. aride, dépouillée, chenue, touffue, verte, verdoyante, riante, poétique, orgueilleuse, superbe, suspendue.

CI ME AU s, m. (si-roô — rad. cime). Chass. Grosse branche dépouillée de ses feuilles que l’on place auprès d’un poste à feu, soit au bout d’une grande perche, soit au-dessus d’un arbre, pour que les oiseaux, attirés par les appeaux viennent s’y percher, et qu’on puisse les tirer. Cette manière de chasser est en grand usage dans la Provence et surtout à Marseille.

CIMÉLIARQUE s. m. (si-mé-li-ar-ke — du gr. Iceimêlion, joyau ; archos, chef). Hist. ecles. Gardien du trésor d’une église sous le Bas-Empire.

CIMENT S. m. (si-man — du lat. carmentum, moellon ; de cœdere, tailler). Nom donné à diverses poudres, et particulièrement à celle que l’on obtient avec des briques écrasées, et

?ue l’on mêle ensuite avec de la chaux pour

abriquer une espèce de mortier ; mélange de la même poudre avec de la chaux, que l’on emploie a bâtir : Bâtir à chaux et à ciment. Mettre du ciment entre les pierres d’une muraille. Ce gui faisait l’excellence des divers ciments chez les anciens, c’était l’art de mêler la chaux plus ou moins grasse avec un sable plus ou moins argileux. (Bachelet.) Il Variété de chaux hydraulique : Ciment de Portland. Ciment de Vassy.

— Par ext. Mortier quelconque, pâte servant à bâtir. L. Racine a dit de l’hirondelle :

Comment, pour élever ce hardi bâtiment, A-t-elle en le broyant arrondi son ciment ?

Ciment romain, Celui que l’on obtient en cuisant et en concassant certaines pierres, et qui a la propriété de durcir rapidement à l’air et dans l’eau : Le ciment de Vassy est te plus estimé des ciments romains.

Ciment hydraulique, Nom générique des ciments qui durcissent dans l’eau. || 8e dit particulièrement de la pouzzolane, que l’on obtient en concassant certaines laves.

— Fig. Moyen de durée, cause de stabilité : L’amitié est le ciment de la vie humaine. (Amyot.) Nos armées ne se lient et ne se tiennent plus i/ue par un ciment étranger. (Montaigne.) Pouvoir et raison, voilà les deux ciments de l’État. (Lerminier.) L’amour est le ciment, le charme, le bonheur de ta société. (Le P. Félix.) La religion anglicane est la religion des Anglais et le ciment de leur édifice politique. (Guéroult.) Le ciment des nations, c’est une pensée commune. (V. Hugo.) Les croyances sont le ciment des sociétés. (E. Littré.) Le ciment des édifices religieux se durcit en vieillissant. (Renan.)

D’un ciment éternel son Église est bâtie.

Boileau.

Il n’est point de ciment que le temps ne dissolve.

Sc.uuton.

— Loc. fam. fait à chaux et à ciment, Se dit d’une chose solidement établie, d’une affaire faite avec toutes les précautions et les formalités nécessaires : Ce contrat est fait à

CHAUX ET À CIMENT.

— Techn. Argile cuite et finenrent pulvérisée, que l’on fait entrer dans la composition des pâtes trop plastiques, pour en diminuer la plasticité : Bans les fabriques, on a la précaution de mettre de côté toutes les cazet les qui se cassent, afin d’en faire du ciment, (Bastenaire-Datidenart.) Il On dit aussi charmot.

Il Pâte faite de brique pulvérisée, de résine et d’un acide, dont les orfèvres et quelques autres ouvriers sur métaux se servent pour | fixer leur ouvrage ou boucher certaines liscures. Il Ciment diamant, Composition qui sert à collet les fragments de certains objets de

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prix, et à faire adhérer les pierres précieuses sur certains vases.

— Fr.-maçonn. Nom que l’on donne à. la moutarde dans les repas maçonniques.

— Géol. Pâte dure qu4 fait adhérer certains fragments en masses compactes, ou qui comble certaines fissures.

— Encycl. On donne aujourd’hui encore le nom de ciment aux mélanges obtenus en écrasant certains corps durs destinés à remplacer les sables naturels, les pouzzolanes, etc., dans la confection des mortiers. C’était, il y a moins d’un demi-siècle, avant les découvertes de Vicat, la véritable acception du mot ciment. Toutefois, elle a aujourd’hui beaucoup vieilli, et, si on s’en sert quelquefois encore, on a soin d’ajouter le nom des corps dont ces produits sont fabriqués. Ainsi on dit ciment de iuileaux, ciment de briques, etc. Mais on comprenait aussi sous la dénomination de ciments diverses compositions propres à lier entre elles les dalles, les pierres, etc. ; certains mastics et divers luts. La confusion de langage était donc ici très-grande. La signification actuelle du mot ciment a effacé en grande partie toutes les autres, à cause de l’importance immense du produit qu’elle sert à désigner. Ce produit avait été dénommé ainsi, même avant qu’on connût bien son mode de formation, justement à cause de l’analogie de ses propriétés avec les divers ciments connus auparavant. On avait même soin d’ajouter au mot ciment pris dans ce sens un adjectif, pour bien exprimer sa signification. C’est ainsi qu’en France on disait, et on dit encore quelquefois, ciment romain, ce qui provient d’une erreur sur la manière de construire des Romains, comme cela est expliqué au mot chaux. C’est ainsi encore qu’on dit en Angleterre calcareous cernent, tandis que le mot cernent employé seul se prend dans toutes les acceptions précédemment énumérées. Toutefois, ces qualificatifs disparaissent la plupart du temps, et, comme les produits ainsi désignés varient dans leurs propriétés suivant la nature de la matière première et suivant le mode de fabrication, on dit pour les désigner : Ciment de Portland, ciment de Vassy, etc., comme on peut le voir au mot chaux.

Nous ne dirons qu’un mot des ciments de tuileaux, qui ont perdu leur importance, et qui ne sont en réalité que des pouzzolanes artificielles. Les meilleurs se préparent en pulvérisant les morceaux cassés de briques et de tuiles réfractaires bien cuites, les débris de vases en grès ou de cazettes à porcelaine. Mais nous avons à parler des diverses compositions désignées souvent sous le nom de ciments, soit qu’elles servent à relier entre eux les matériaux de construction, soit qu’on les emploie comme mastics ou luts à faire les joints de tuyaux, à raccommoder les vases de grès ou de porcelaine brisés, etc. Nous allons parcourir la série de ces produits hétérogènes, réunis sous le même nom.

Le ciment Scott, ainsi appelé du nom de son inventeur, s’obtient en taisant arriver de l’acide sulfureux sur de la chaux vive chauffée. L’opération a lieu dans un four à réverbère, sur la sole duquel la chaux est étendue en couche de 0 m. 50 d’épaisseur : on y dispose des pots en fer contenant du soufre ; on brûle ainsi environ 9 kilogr. de soufre pour m. cube de chaux. Au bout de quelques heures, l’opération est terminée. On ouvre alors le four, puis, après l’avoir laissé refroidir, on enlève le ciment qu’on n’a plus qu’à réduire en poudre au moyen d’un système de meules approprié. On fabrique deux variétés de ciments Scott : la première s’obtient avec une chaux à 8 ou 10 pour 100 d’argile, la seconde avec une chaux qui en contient 18 à 20 pour îoo. Cette dernière convientseule pour les travaux hydrauliques. La prise du ciment Scott est toujours longue ; elle exige six heures au moins, on sait d’ailleurs que le plâtre est beaucoup plus dur quand il est gâché avec de la chaux, ou mieux avec de la chaux et de l’alun, comme dans le procédé de M, Duménil, pour la fabrication du plâtre aluné. En définitive, c’est le même produitqu’on obtient avec le ciment Scott ; seulement le sulfate de chaux est ici en bien moins grande quantité, et son mélange avec la chaux est bien plus parfait. Il se forme probablement d’abord du sulfite de chaux, ’ qui passe ensuite à l’état de sulfate. Le ciment Scott est fréquemment employé en Angleterre, surtout par le génie militaire : on s’en est servi pour la construction du palais de l’Exposition universelle de 1862, actuellement le Kensington Muséum.

On a donné le nom de ciment Kuhlmann à une sorte de mortier que M. Kuhlmann prépare en mélangeant à froid les résidus laissés par la fabrication de la soude artificielle et le grillage des pyrites de fer. Le résidu du lavage des pyrites grillées contient environ 85 pour 100 de soufre. On le mélange avec l’oxysulfure de calcium provenant de la fabrication de la soude. Sous l’influence de l’oxyde de fer, l’oxysulfure de calcium s’oxyde en partie ; il se forme du sulfate de chaux et surtout de l’hydrate de chaux, qui, par sa combinaison avec les matières pouzzolaniques contenues dans le résidu des pyrites et avec l’acide carbonique de l’air, se durcit comme d’habitude. On obtient ainsi un ciment pesant, à prise lente, qu’on ne devra employer qu’aux constructions grossières, à cause des efflorescences, formées principalement d’hyposullite de chaux, de sulfite et de sulfate de fer,

CIME

qu’il produit. Ce ciment a l’avantage de permettre d’utiliser des résidus encombrants et jusqu’ici sans usage.

La production de ce ciment n’est d’ailleurs qu’un cas particulier d’un mode général de production de ciments indiqué par M. Chenot dés 1846, et qui, quoique récompensé par une médaille d’argent en 1849, par une médaille do prix à l’Exposition universelle de 1851 à Londres, n’a pas encore donné de résultats pratiques satisfaisants. M. Chenot considère les roches comme des ciments naturels formés par. voie d’oxydation. Par une simple désoxydation, il ramène tous les minerais à l’état naissant de métaux, c’est-à-dire à l’état d’éponges métalliques poreuses, qu’on réduit facilement en poudre. Par le mélange de cette poudre avec telles ou telles matières siliceuses, et le gâchage dans une eau plus ou moins acidulée, on obtient une nouvelle oxydation, un dégagement de chaleur plus ou moins considérable, et une solidification capable de résister à l’air, à l’eau, à la chaleur. C’est le produit ainsi obtenu que M. Chenot appelle ciment métallique ou ciment universel. Ajoutons qu’il attribue à ces oxydations et désoxydations successives la conservation de la chaleur centrale de la terre. Ce sont des idées qui lui sont propres, et que nous ne faisons que rapporter ici. Appliquant ses procédés aux minerais et aux battitures de fer, M. Chenot en forme des moulages et des enduits de toute sorte, par exemple de3 trottoirs. Comme nous l’avons déjà dit, les résultats pratiques ont été mauvais jusqu’ici ; mais il était bon de signaler ces idées véritablement ingénieuses et originales.

Le ciment diamant, qui sert à raccommoder la porcelaine, s’obtient en mélangeant de la colle de poisson et certaines gommes-résines, dissoutes préalablement dans la plus petite quantité possible d’alcool. On conserve la masse pâteuse ainsi obtenue dans des bouteilles, et on a soin de la chauffer légèrement, pour la rendre liquide, au moment de son emploi. Pour raccommoder la faïence cassée, on emploie à chaud un ciment obtenu en écrasant avec de fa chaux éteinte finement pulvérisée du fromage fait de lait écrémé. Pour les objets en grès, on se sert d’un ciment formé de sable de rivière, de litharge et de chaux vive, délayés dans l’huile de fin cuite. Quand on remplace la chaux vive par un ciment de terre à porcelaine ou par un calcaire argileux, on obtient le ciment ou mastic de Dihl, au moyen duquel on peut jointoyer des dalles, et même faire des enduits pour terrasses, qui résistent parfaitement à l action des agents atmosphériques. Pour raccommoder les objets en marbre, en albâtre, etc., on emploie ordinairement un ciment formé de chaux délayée avec du blanc d’eeuf. On fait un ciment analogue, mais qui n’est plus incolore, en remplaçant le blanc d’œuf par le sang de bœuf, qui agit également par l’albumine qu’il renferme. Enfin, ne serait-ce que pour faire voir quelle diversité de substances on désigne sous le nom de ciments, nous pouvons encore citer le ciment Sorel, qui est simplement do l’oxychlorure de zinc, obtenu en délayant de l’oxyde de zinc dans un chlorure liquide de la même base, et ajoutant du borax pour rendre la prise plus lente. On obtient un ciment très-dur, qui convient pour les scellements et dont on a fait quelques dallages. V., pour d’autres détails, le mot chaux pour les ciments des constructions, et les mots lut et mastic pour les autres.

Nous extrayons de journaux anglais, de 1800, la recette d’un ciment qui paraît appelé ii remplacer avec avantage le plâtre dans le revêtement des édifices à l’extérieur. Nous le recommandons aux personnes que la question intéresse. L’essai en est peu coûteux fit les résultats eu peuvent être excellents : « Etendre successivement sur le mur à revêtir deux couches : l’une de blanc de zinc et de colle, l’autre de chlorure de chnux et de colle. Unt réaction s’opère : il se forme un oxychlorure de zinc qui passe pour le meilleur ciment connu et qui est poli comme de l’émail de faïence. «

CIMENTATION s. f. (si-man-ta-sion-rad. cimenter). Action de cimenter, de fixer dans une pâte ou un ciment : Ces noms rappellent aussi l’acte de cémentation qui a consolidé, par l’intermédiaire de l’oxyde de fer ou de matières argileuses calcaires, des amas de fragments arrondis ou à vives arêtes. (De Humboldt.)

CIMENTÉ, ÉE (si-man-té) part, passé du V. Cimenter. Lié avec du ciment ou une autre matière qui en tient lieu : Des pierres bien cimentées. La tour de Babel était bâtie en briques cuites au four et cimentées avec du bitume.

— Fig. Consolidé ; affermi, rendu durable : Une paix cimentée par des gages mutuels. Tout tombe en quelques mois de ce qui avait été bâti et cimenté par les siècles. (Lamart.)

Son trône est cimenté par le sang des martyrs.

Voltaire.

— Géol. Hoches cimentées, Roches liées d’une façon peu apparente,

CIMENTER v. a. ou tr. (si-man-té — rad. ciment). Lier avec du ciment ou une autre matière qui en tient lieu ; couvrir d’une couche de ciment : Cimenter des pierres. Cimenter les pierres d’un bassin.

CIME

Que vers le Labrador et sur le bord dos eaux Le castor, architecte aussi prudent qu’habile. Cimente, cette digue et se forme un asile.

I.EsiiERnn.

— Fig. Consolider, affermir, rendre durable : Cimenter la paix par des alliances. Les. martyrs ont cimenté la foi par leur sang.' (Acaa.) Le temps sape l’amour et cimente la haine. (S. Dubay.) Chaque jour voit cimenter de nouvelles alliances et se former de nouvelles relations. (Méry.)

Maia un roi vraiment roi, qui, sage en ses projets. Sache en un calme heureux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire, 11 faut, pour le trouver, courir toute l’histoire.

Boileau.

Se cimenter v. pron. Se consolider, s’affermir : Les alliances se cimentent par la bonne foi. (Littié.)

— Syn. Cimenter, affermir, caaûrrocr, raffermir, BCclIcr. V. AFFERMIR.

— Antonymes. Désagréger, ébranler, saper.

CIMENTIER s. m. (si-man-tié — rad. ciment). Celui qui fait du ciment.

CimeniD (Académie del), ancienne et célèbre société scientifique de Florence, dont le nom peut aussi se traduire littéralement : Académie de l’expérience. Elle fut fondée en 1657, par le cardinal Léopold de Médicis, frère du grand-duc Ferdinand II. Les premiers membres de ce corps savant furent les Borelli, les Viviani, etc..Un ensemble d’études expérimentales sur la pression atmosphérique, sur l’incompressibilité de l’eau, sur la chaleur, la

lumière, le son, les projectiles et autres sujets du domaine de la physique, fut publié en italien par l’Académie del Cimento, en 1067. Le tout, accompagné de notes précieuses, fut traduit en latin et édité par Muschenbroeck.

CIMEPAYE s. f. (si-me-pè). Mamm. Espèce de singe de Sumatra, du genre semnopithèque.

ClMERlES, grand et puissant démon qui commande les parties africaines de l’enfer, où il a le titre de marquis. I ! est toujours représenté k cheval sur un coursier noir, et commande à vingt légions. Ceux qui l’évoquent lui reconnaissent le pouvoir d’enseigner la grammaire, la logique et la réthorique. Selon Collin de Plancy, il découvre les trésors et révèle les choses cachées, rend l’homme extrêmement léger à la course, et donne aux. bourgeois la tournure distinguée des militaires,

CIMERIO (Pierre), littérateur italien, né à Florence, vivait au xvmc siècle. Il a publié en latin plusieurs dissertations, réunies sous le titre de Dissertationes lilterariœ (Florence, 17-12).

CIMETERRE s. m. (si-me-tè-ra — turc scimitare, même sens). Sabre turc a lame très-forte, de moyenne longueur, très-élargie vers son extrémité, qui est pointue, tranchante des deux côtés et recourbée en arrière : C’est de temps immémorial la coutume des Tartares de porter plus de cordes que de cimeterres, pour lier les malheureux qu’ils surprennent. (Volt.)Le cimeterre est très-redoutable entre les mains des Turcs ; le tranchant en est si acéré qu’en coulant cette arme de la pointe à la garde sur le cou de l’ennemi, elle détache la tête avec une horrible dextérité. (Gén. d’Hautpoul.) Le Turc professe le dogme de la fatalité, et détourne sa tête du cimeterre gui va lefrapper. (Mme Guizot.)

Ali sous sa pelisse avait un cimeterre.

V. Huao.

Jamais leurs nobles cimeterres Dans les bois n’ont fait peur aux gens.

BÉ RANGER.

11 aime mieux sawir le jeu du cimeterre

Que tout ce qu’à vieillir on apprend sur la terre.

V. Huao.

Elles ont vu Sélim, sur son cheval de guerre. Brandir, en souriant, un large cimeterre.

Barthélémy et JIért. cimetière s. m. (si-me-tiè-re — lat. eœ^ meterium, gr. koimêtêrion ; de koimaô, je dors). Terrain où l’on enterre les morts : Porter un corps au cimetière. En France, il n’ya plus de cimetières dans l’enceinte des villes. (Acad.) Nous admettons les comédiens A nos tables, et nous leur fermons nos cimetières. (Volt.) Le caractère monumental des sépultures du Père-Lachaise ne nous laisse rien à envier aux beaux cimetières de Pise et de jVo- ples. (Dulaure.) Nos cimetières nouveaux ont te charme des beaux jardins. (Dulaure.) Les cimetières de la Suisse sont quelquefois placés sur des rochers. (Chateaub.) Les tombeaux d’Ossian contrastent avec nos cimetières de campagne. (Chateaub.) Les Turcs établissent leurs cimetières près des rues les plus fréquentées. (A. Marinier.) L’égalité est au cimetière, mais elle n’est que là. (De Lévis.) A Londres, le dimanche, par un temps brumeux, on se croirait dans un cimetière décent. (H. Taine.) En Orient, le cimetière est mêlé partout à la cité vivante, au lieu d’être relégué comme chez nous hors des murs et dans quelque lieu solitaire. (Th. Gaut.) Aux cimetières noirs les ifs sont destinés, Les beaux lis odorants pour les jardins sont nés.

Brizeux.

Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière ; J’aime son feuillage <îplor6.

A. le Musset.