Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 6, part. 1, D-Deli.djvu/109

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

DARB

ses successeurs, comme aux chefs suprêmes et ordinaires de l’Église tout entière et de la religion, de même qu’ils le sont tous et chacun à Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont le pontife romain est le vrai vicaire, sur cette terre, tète de l’Église tout entière, père et docteur de tous les chrétiens.

« Nous ne sommes pas non plus peu étonné — à moins que peut-être vous n’y ayez point fait attention — que, selon les opinions de Fébronius, vous pensiez que, d’après la doctrine ci-dessus mentionnée, les diocèses se trouveraient transformés en pays de mission et les évêques en vicaires apostoliques t Tout le monde sait, au contraire, et les catholiques vous répondront à bon droit que cette assertion est aussi fausse que si l’on affirmait que, dans l’ordre civil, les gouverneurs ordinaires des provinces ne peuvent plus s’appeler magistrats ordinaires, parce que les rois et les empereurs gardent la plénitude du pouvoir soit direct, soit immédiat et ordinaire sur chacun de leurs sujets. Et c’est en effet de cette comparaison très-logique que se sert le Docteur angélique lorsqu’il dit : « Le pape a la plénitude du pouvoir pontifica}, comme le roi dans son royaume ; mais les évêques assument une partie des soins qui lui sont

> dévolus, comme les juges préposés à chaque

> cité. » Nous ne pouvons encore ne pas nous étonner, vénérable frère, de votre plainte au sujet des pétitions et appels adressés au pontife romain et qu’il accueille. En tant qu’évêque catholique, vous devez parfaitement savoir

. que le droit d’appel au siège apostolique, comme l’a dit Benoit XIV, notre prédécesseur d’immortelle mémoire, « est si nécessairement

> lié avec la primauté de juridiction du ponn tife romain sur toute l’Église universelle, que l’on ne saurait le mettre en question, à moins qu’on ne prétende nier absolument cette primauté. » Ce droit est si bien connu do tous les fidèles, que saint Ciélase, aussi notre prédécesseur, a écrit : « Pas une Église dans le monde n’ignore que le siège du bienheureux Pierre a le droit de délier ce qui a été lié par la sentence d’un évêque quel « conque, puisqu’a lui appartient le droit de

■ jugement sur toute l’Église, et il n’est permis

« a personne de prononcer sur son jugement ;

■ c’est à. ce siège que les canons ont voulu qu’on en appelât de toutes les contrées de l’univers, et nul n’a le droit d’appeler de son jugement à un autre. •

« Aussi nous jetez-vous dans l’étonnement lorsque vous affirmez que la coutume d’accueillir la plainte de ceux qui en appellent à lui du jugement des évêques vous rend impossible l’administration de votre diocèse. D’une pareille impossibilité, aucun évêque catholique, ni dans lo présent ni dans le passé, ne s’est jamais aperçu. Si cette prétendue impossibilité pouvait jamais exister, c’est lo pontife romain qui devrait la sentir, lui qui, pour ainsi dire, tiré violemment en tous sens, par la pesante sollicitude de toutes les Églises, est obligé de recevoir les pétitions de tous les diocèses du monde, de les examiner avec soin, et de tout trancher ; et ce ne serait jamais îe simple évoque, obligé seulement do répondre sur les choses de son propre diocèse, portion toujours modique de 1 Église universelle.

Vos plaintes contre le droit d’appel au pontife romain et contre la juridiction ordinaire et directe de ce même pontife sur tous les diocèses excitent d’autant plus notre étonnement que tout évêque ayant l’âme généreuse tire de ce droit et de cette juridiction, comme vous pouvez l’éprouver par vous-même, vénérable frère, un très-grand adoucissement a ses peines, une consolation, une force devant Dieu, devant l’Église et en face des ennemis de l’Église.

Devant Dieu : car, en se dégageant ainsi en partie de la responsabilité et du compte à rendre, inondé de la lumière salutaire du siège apostolique, il se sent de jour en jour mieux dirigé vers une heureuse administration de son diocèse.

Devant l’Église : car de cette manière il la voit chaque jour se fortifier et fleurir par l’union croissante, la fermeté et l’unité du gouvernement.

Devant les ennemis de l’Église : car, par là, l’évêque devient plus courageux et plus constant contre eux. C’est un fait d’expérience et parfaitement démontré que l’évêque, non-seulement perd de ses forces, mais devient le jouet de ses adversaires, dès qu’il adhère moins fermement à cette pierre immuable sur laquelle le Christ, Notre-Seigneur, a bâti son Église, contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront jamais.

Quant a la déclaration que voua faites de votre volonté de résister, d’émouvoir pour votre querelle d’autres évêques, et d’en appeler au public, ne voyez-vous pas que par de tels moyens, assurément séditieux, proposés par Fébronius contre le siège apostolique, vous offensez gravement le divin auteur même do la constitution de l’Église, et vous faites la plus grande injure à vos collègues et au peupla catholique de France ? •

DARB

DAPJ3

Nous passons ici une longue tirade dans laquelle le pape reproche à l’archevêque la liberté qu’il a prise de visiter plusieurs maisons religieuses de Paris, entre autres colles dos jésuites, et sa prétention de vouloir soumettre à son autorité épiscopale ces maisons

qui, de leur côté, prétendaient ne relever que du saint-siége., ,

« Nous ne pouvons pas vous dissimuler, vénérable frère, que notre peine et notre étonnement ont été extrêmes, lorsque nous avons appris que vous aviez présidé aux obsèques du maréchal Magnan, grand maître de l’ordre des francs-maçons, et donné l’absoute solennelle quand les insignes maçonniques étaient placés sur le catafalque, et que les membres de la secte condamnée, avec la décoration de ces mêmes insignes, étaient rangés autour de ce catafalque. *

« Dans la lettre que vous nous avez adressée à la date du l" du mois d’août dernier, vous affirmez que ces insignes n’ont été vus ni par vous ni par votre clergé, qu’un un mot, ils ne vous ont été connus d aucune manière. Mais vous saviez fort bien, vénérable frère, que le défunt, pendant’ sa vie, avait eu le malheur de remplir la charge de cette secte proscrite, vulgairement appelée du nom de Grand Orient ; par conséquent, vous deviez facilement prévoir que les membres de cette secte assisteraient à ses funérailles et qu’ils auraient soin d’y faire parade de leurs insignes. C’est pourquoi vous deviez, dans votre religion, peser mûrement’ ces considérations et vous tenir en garde sur ces obsèques, afin de ne pas causer, par votre présence et votre coopération, l’étonnement et la douleur profonde qu’en ont ressentis avec raison tous les vrais catholiques.

« Vous n’ignorez pas que les sociétés maçonniques et d’autres associations d’iniquité semblables à celle-là ont été condamnées par les pontifes romains, nos prédécesseurs, et par nous-même ; que même des peines graves ont été portées contre elles. Ces sectes d’impiété, en effet, diverses de nom, liées pourtant entre elles par la complicité néfaste des

plus criminels desseins, enflammées de la, plus noire des haines contre notre sainte religion et le siège apostolique, s’efforcent, tant par des écrits pestilentiels distribués au loin et dans tous les sens, que par des manœuvres perverses et toutes sortes d’artifices diaboliques, de corrompre partout les mœurs et l’esprit, de détruire toute idée d’honnêteté, de vériié et de justice ; de répandre en tous lieux des opinions monstrueuses, de couver et do propager des vices abominables et des scélératesses inouïes ; d’ébranler l’empire de toute autorité légitime, de renverser, si cela était possible, l’Église catholique et toute société civile, et de chasser Dieu lui-même du ciel. Maintenant, nous-ne pouvons passer sous silence qu’il est arrivé jusqu’à nous qu’une opinion erronée ot pernicieuse s’était accréditée, à savoir : que les actes de ce siège apostolique n’engendraient aucune obligation, à moins qu’ils n’aient été revêtus d’un mandat d’exécution délivré par le pouvoir civil.

Or, qui ne voit combien cette prétention est erronée, injurieuse à l’autorité de l’Église et du siège apostolique, et opposée au bien spirituel des fidèles ? car l’autorité suprême de l’Église et de ce même siège ne peut jamais, d’aucune façon, être soumise au pouvoir et à la volonté de la puissance civile, en tout ce qui regarde d’une manière quelconque les affaires ecclésiastiques et lo gouvernement spirituel des âmes ; et tous ceux qui se glorifient dunom de catholiques sont complètement tenus d’obéir à cette même Église, ainsi qu’au siège apostolique, de leur témoigner le respect et le dévouement auxquels ils ont droit. Ici, nous voulons que vous remarquiez encore que, dans votre susdit discours au Sénat, vous avancez ce fait entièrement inexact que Benoît XIV, d’heureuse mémoire, notre prédécesseur, dans un concordat avec le roi de Sardaigne, avait concédé au même roi le droit d’exécution royale concernant les actes pontificaux.

Et vous affirmez que l’instruction annexée à cette convention porte : < Que les eonstitu « tions papales relatives à la discipline doivent

« être soumises à la reconnaissance du parlement et qu’elles ont besoin de Vescequatur royal pour avoir force obligatoire, à l’exception des constitutions et des lettres apostoliques relatives aux dogmes ou aux mœurs. » Cctto très-fausse assertion ne serait jamais sortie de votre bouche, vénérable frère, si vous aviez eu sous les yeux et si vous aviez soigneusement examiné les termes de cette instruction. Voici les termes de l’article 3 do cette instruction : « Dans le concordat du pontife Benoît XIII, on traite de l’exécution des brefs et bulles apostoliques, comme on peut

« le lire dans ce concordat. On y tolère îe simple visa («isura) sans y mettre aucun signe ni porter aucun décret pour ordonner l’exécution desdits brefs ou bulles ; on sait que tout cela a été fidèlement exécuté, et, bien qu’on dise en toute assurance et qu’on croie que ni le Sénat ni un autre tribunal n’a accepté sur l’insistance de qui que ce soit de connaître dô la justice ou de la prétendue injustice des bulles et brefs, dé■ sirant néanmoins que tout marche toujours > avec une parfaite harmonie, si par hasard il s’élevait quelque difficulté contraire à

« l’exécution de la bulle ou du bref, et qu’on désirât en connaître les motifs, les ministres

« de Sa Majesté, avec les éclaircissements suffisants, devront informer ou le ministre du saint-siége résidant à Turin ou bien les ministres apostoliques résidant à Rome. Du tdinplo visa seront exceptés les bulles dos jubilés et d’indulgence, les brefs de la sacrée pénitencerie et les lettres des sacrées congrégations de Rome qui sont écrites aux ordinaires ou à d’autres personnes pour informations. "Et ces dispositions, relatives à l’exécution, n’ont jamais été modifiées dans des conventions postérieures, entre le siège apostolique et le roi de Sardaigne. Grégoire XVI, notre prédécesseur, par une convention faite en 1842 avec le défunt roi de Sardaigne, Charles-Albert, sur l’immunité personnelle, remit en vigueur toutes les conventions précédentes pour toutes les choses auxquelles il ne fut pas dérogé parla même convention.

Soyez intimement persuadé, vénérable frère, que notre charge de souverain ministère apostolique et notre affection pontificale pour vous nous ont fait un devoir de vous communiquer ces choses, et nous avons pleine confiance que, eu égard à votre religieuse piété, vous voudrez bien accueillir tous ces avis et enseignements que notre cœur nous dicte, vous empresser de les suivre, vous y attacher fermement, défendre avec vigueur les droits, la pure doctrine de l’Église, inculquer à tous le dévouement et l’obéissance dus au siège apostolique, au vicaire du Christ sur la terre, et remplir chaque jour de mieux en mieux, surtout en ces temps d’iniquité, tous les devoirs d’un bon pasteur.

Soyez certain que nous vous honorons, que nous vous apprécions et que nous vous aimons ardemment, et nous vouions que le principal témoignage de notre bienveillance et qu un bon augure de tous les dons du ciel soit cette bénédiction apostolique qu’en toute l’affection de notre cœur nous vous envoyons, vénérable frère, ainsi qu’au troupeau confié à votre garde.

Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 26» jour d’octobre 1865, la 20e année de notre pontificat. «

Quelle que soit la longueur de cette citation, nous avons cru devoir lui donner place ici, non-seulement parce qu’elle met parfaitement en lumière la position que s’est faite M, Darboy au milieu du clergé français, dont la plupart des évêques jugent plus utile ou plus conforme à leur devoir de suivre les inspirations qui leur viennent de Rome que d’accepter franchement les idées dominantes et les tendances de leur pays, mais encore

Parce qu’on y verra une preuve nouvelle de incompatibilité absolue qui existe entre l’uttramontanisme et l’esprit moderne.

On sait que si le P. Hyacinthe s’est acauis dans ces dernières années la réputation d’éloquence qui le met aux premiers rangs de nos orateurs sacrés, c’est à M. Darboy qu’il le doit en grande partie, puisque c’est celui-ci qui l’a appelé à prêcher les conférences de 1 Avent. Il ne fallait qu’une dose assez médiocre de perspicacité pour reconnaître une différence bien tranchée entre les tendances dos discours prononcés dans la même chaire de Notre-Dame pendant l’Avent et pendant le Carême, et M. Darboy, patronnant alternativement le P. Hyacinthe et le P. Félix, semblait donner une nouvelle preuve de son désir de contenter à la fois deux partis opposés, dont l’un se rapproche un peu des idées modernes, tandis que l’autre veut rester Adèle au passé. Mais cette position indécise offre quelquefois ses difficultés, ses dangers, et M. Darboy doit aujourd’hui s’en apercevoir. Le P. Hyacinthe, blâmé par ses supérieurs, et réduit à l’impossibilité de continuer ses prédications presque libérales, a rompu violemment ses chaînes, et l’archevêque sous les auspices duquel il prêchait doit se trouver dans un grand embarras : s’il condamne le moine révolté, il se condamne lui-même ; s’il le ménage, il s’expose à recevoir encore une de ces réprimandes humiliantes dont nous venons de donner un long spécimen. L’avenir seul nous apprendra comment il sortira de ce mauvais pas. {Novembre 1869.)

Archevêque de Paris, la capitale du monde, grand aumônier de l’empereur, sénateur, M. Darboy n’a pas à se plaindre de la fortune, et pourtant il doit trouver qu’il lui manque quelque chose, un chapeau. S’il n’a pu jusqu’à présent être nommé cardinal, ce n’est pas que le pape n’ait été maintes fois sollicité dans ce sens et que les plus hautes recommandations ne se soient efforcées de dissiper les préventions qui se sont fait jour dans la lettre pontificale citée ci-dessus ; mais les hommes d’Église sont tenaces dans leurs préventions, et il serait difficile, encore aujourd’hui, de dire si la Grandeur de M. Darboy pourra bientôt être changée en Eminence.

One chose qui ne paraîtra pas moins curieuse à nos lecteurs que la lettre du pape, c’est que M. Darboy, dans sa première jeunesse, et avant de se livrer aux études théologiques, avait montré quelques dispositions à cultiver la Muse de la poésie. Nous avons la bonne fortune de pouvoir leur soumettre une ode que le futur archevêque composa sur les bancs du collège et qu’il eut l’honneur de réciter à Louis-Philippe le 28 juin 1831, lorsque ce roi, que La Fayette avait appelé la meilleure des républiques, fit son entrée dans la ville de Lanirres :

MRB

Et d’éoueil en écueil promène son Enéo1 / t Demandant un asile à des climats lointains,

H®5

Rival du tendre Orphée et chantre des douleurs. Qu’un autre aille pleurer sur les lias d’Eurydice ; Qu’avec l’aigle thébain s’éhuiçant dans la lice Un autre se consacre a, chanter les vainqueurs. Qu’un autre aux nations dévoilant tes destins Ressuscite il nos yeux la brillante épopée,

Quand mon prince, oubliant le faste de la cour, Descend du trône auguste où Va porte ! la France ; ’" Quand, par ses seuls bienfaits signalant sa nuîsMndc, Il vient par son amour conq, uérir notre ainpur,

Un saint enthousiasme encourage ma voix. ■. :, Le dieu qui le premier soupira sur la lyre, Le maître du Parnasse échauffe mon délire. Et mon luth inspiré frémit entre mes doigts. Triomphe, ville auguste et fameuse autrefois ; Dans tes sacrés remparts qu’embellit sa présence, Tu reçois aujourd’hui le destin de la France, Philippe dont le nom épouvante les rois.

De vingt foudres d’airain jaillissent les éclairs ; À la voix du clairon, au fracas du tonnerre, Nos bataillons émus chantent, l’hymne de ; guerre, Et des cris répétés font agiter les airs..

Le voilà, ce héros favori du dieu Mars. Des plaisirs du jeune âge il courût aux bataples, Et contre les Germains défendant nos murailles Sa main a déchiré les sanglants léopards.

Sur son trône brillant fleurissent les vertus ; II. régît son pays comme il sut le défendre, Et père de son peuple, au titre d’Alexandre Il voudrait réunir le beau nom de Titus.., . ■■.

Ainsi le bon Henri, détestant les grandeurs, Laissait dormir son foudre et reposer sa gloire, Et descendant parfois dé son char de victoire, De l’humble paysan venait sécher les pleurs.

Que le nom de Philippe et le nom de Henri, Gravés en lettres d’or, s’écrivent dans l’histoire. Et qu’un même laurier couronne la mémoireDu vainqueur de Jcmmape et du vainqueur d’Ivry.

M. Darboy, avant d’être promu à l’épiscopat, s’était acquis un certain renom comme prédicateur. Il prêcha l’Avent de 1851 à Saint-François-Xavier, le carême de 1859 à la chapelle des Tuileries ; il a prononcé ou écrit un grand nombre d’instructions pastorales, remarquables par le style et par l’élévation de la pensée. Il fut un moment question pour lui d’entrer a l’Académie française, où son talent ne serait pas déplacé, quoique chez lui le côté littéraire soit tout à fait accessoire. Ses opinions semi-libérales, ses idées éclectiques en matière de philosophie, lui ont créé une situation à part dans l’Église do Franco. À propos des différends nés de la question italienne et de l’attitude du gouvernement français dans cette affaire, on lui a reproché o ce silence facile qui ne nuit ni aux calculs de l’ambition ni aux douceurs d’une vie paisible. » Il s’était montré sous un jour moms pâle, quand il disait à l’abbé Combalot, en 1851 : « Il vous a semblé bon de prendre la tutelle de l’épiscopat français, et d’improviser pour votre usage une mission qui est étrange dans l’Église catholique, mais dont le caractère va bien à ce siècle d’irrévérence et de mépris. Vous êtes le conseiller-né des évêques ; c’est vous qui prévoyez les difficultés de la situation, et qui, par des cas de conscience posés à propos, éclairez et guidez la marche de nos chefs spirituels ; c’est vous qui, par des mémoires et des lettres adressés a l’épiscopat, excitez les timides, flétrissez les coupables et ramenez au droit sentier ceux qui s en écartent. Vous avez ressuscité le rôle des anciens voyants : votre surplis sacerdotal a est changé en manteau prophétique ; vous connaissez toute la loi, et vous en êtes l’organe et l’interprète ; vous êtes placé dans l’Eghao de France pour détruire et édifier, arracher et planter ; Israël trouve en vous un rempart d’airain, et votre front est de diamant contre les ennemis du Seigneur et de son Christ. » Cette allure vivo et ironique, qui caractérisa parfaitement le genre d’esprit alerte et fleuri de M. Darboy, l’a quitté depuis son élévation, tant la gravité officielle est hostile au talent ! Les principales œuvres sorties de la plume de Mgr Darboy sont : Œuvres de saint Denys V Aréopagite, traduites du grec, précédées d’une Introduction, etc. (Paris, 1845, 1 vol. in-8°) ; les Femmes de la Bible (Paris, 181S-1849,2 vol. in-8°, avec gravures) ; on a publié en 1859 uno nouvelle édition de cet ouvrage, destiné surtout à être donné en prix dans les écoles ; les Saintes femmes (Paris, 1850,1 vol. in-8°, avec gravures), ouvrage du même g^enfo que le précédent ; une traduction de Y Imitation, âe Jésus-Christ (Paris, 1852, l vol. in-S°, avec douze gravures d’Owerboek) ; il uxiste plusieurs éditions de ce livre, qui a la mémo destination que les précédents ; la Vie de saint Thomas lieeket (Paris, 1859, 2 vol. in-8<>, 2 vol. in-12 ; Paris, 1860, 2a édit.).

Mgr Darboy a en outre publié un grand nombre de travaux de moindre étendue, soit dans des recueils, comme les Vies des saints et le Correspondant, où il signe G. D. ; soit à, part, comme : Lettre à M. I abhè Combalot en réponse aux deux lettres à Mgr l’archevêque de Paris (Paris, 1851, in-8»), ot Nouvelle lettre à M. l’abbé Combalot en réponse à sa nouvelle attaque contre NN. SS. de Paris et d’Orléans (Paris, 1851, in-8»).

DARB Y (John), personnage anglais, nedans les premières années du siècle, d’une famillo riche et considérée. Il étudia le droit, selon le vœu de son père, et devint avocat. Sa conversion lui inspira le désir de consacrer ses forces à l’Église dans les fonctions du ministère ; cette résolution excita le mécontentement de son père, qui même le déshérita ; mais un oncle s’intéressa à lui et lui laissa

14