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criptlons. En Écosse, toutefois, cette opposition fut considérée comme un gage plus assuré du succès. La nation écessaise tout entière prit en main la cause de la compagnie, la défendit dans une puissante adresse au roi en son Parlement, et, quoique la plus pauvre contrée de l’Europe, elle mit sur pied l’expédition la mieux organisée qui eût encore quitté l’ancien monde.

Le 26 juillet 1698, douze cents hommes partirent du port de Leith sur cinq gros bâtiments, qu’il fut presque impossible de débarrasser de la foule as gens se pressant à bord et implorant la faveur de faire partie de l’expédition. La traversée se lit en deux mois environ. Les nouveaux colons étaient, pour la plupart, des vétérans licenciés après les guerres de Guillaume III, commandés par leurs propres officiers, et obéissant à une discipline strictement militaire. Dans toute l’étendue de l’Amérique espagnole, il n’y avait pas de force armée capable de leur résister ; mais loin d’abuser de leur incontestable supériorité et poursuivant à la lettre leur mission pacifique, ils commencèrent la fondation de leur colonie en un lieu appelé Acta, actuellement désigné sur les cartes sous le nom de Port-Escoses, à environ 80 kilomètres au nord du golfe de Darien. Les colons donnèrent à leur établissement le nom de Nouveau-Saint-André, et au pays celui de Nouvelle-Calédonie. Ils commencèrent par acheter des terres aux indigènes, envoyèrent des messages de paix et d’amitié aux gouverneurs des provinces espagnoles les plus voisines, et creusèrent, à travers une étroite langue de terre, un canal destiné à conduire leurs navires dans un havre sûr. Leur premier acte public, adopté sur la proposition de Paterson, fut une déclaration de liberté absolue de commerce et de religion. Mais ils n’avaient apporté avec eux qu’une petite quantité de provisions, dans l’espoir de tirer des colonies anglaises tout ce qui leur serait nécessaire ; or la compagnie anglaise et la compagnie hollandaise des Indes orientales réunirent leurs efforts pour obtenir du roi un ordre défendant à qui que ce fût de porter aide et protection aux nouveaux colons. Ainsi abandonnés aux seules ressources du pays, les colons ne tardèrent pas à voir arriver la maladie et les misères qui en sont les suites. En vain ces vigoureux montagnards allèrent chercher sur le versant des montagnes une température plus salutaire ; le fatalclimat accomplissait son œuvre de destruction. Pendant huit mois, Paterson attendit inutilement des secours d’Écosse, et ce ne fut que lorsqu’il eut vu mourir presque tous ses compagnons, qu’il put se résoudre à abandonner la colonie ; il la quitta le dernier.

Les Écossais, toutefois, n’avaient pas oublié leurs compatriotes ; dans un effort suprême, on était parvenu à réunir 1,300 hommes de renfort, qui partirent pour le nouveau monde dans l’ignorance la plus absolue de ce qui était advenu à la colonie naissante. Le roi d’Espagne, de son côté, les Hollandnis du leur, avaient adressé au roi d’Angleterre une protestation formelle contre l’entreprise de colonisation de Paterson et des Écossais. La seconde expédition, préparée plus à la hâte que la première, avait été aussi plus imparfaitement organisée. Un des vaisseaux se perdit en mer. Beaucoup de colons moururent en- route, et ceux qui arrivèrent au port perdirent tout à fait courage en apprenantla vérité. Ils avaient amené avec eux quatre ministres, nommés par l’assemblée générale d’Écosse, pour prendre soin des intérêts spirituels de la colonie, et établir dans son sein une église nationale ; cette œuvre ne put s’accomplir sans lutte avec le gouvernement séculier, et la discorde commença à s’introduire parmi les membres de la colonie. Le principal grief formulé contre les ministres était la multiplicité des jours de jeûne, et la longueur inusitée des sermons et du service religieux, qui prenaient jusqu’à douze heures de la journée. On avait pourtant bien autre chose à faire. Le gouvernement espagnol avait compris le danger de l’établissement d’un peuple d’origine et de religion différentes dans le voisinage immédiat des provinces qu’il administrait ; aussi, trois mois après leur arrivée, les colons apprirent-ils que 1,600 Espagnols, rassemblés à Tubacanti, n’attendaient, pour venir les attaquer, que l’arrivée des onze bâtiments qui devaient leur servir de transports. Heureusement la dernière troupe qui aborda à Darien avait pour chef le capitaine Camphell, qui avait accompagné les colons sur un navire à lui, avec des montagnards levés sur ses propres domaines, et qui avaient servi sous lui dans les Flandres. Le commandement général fut offert à cet officier, qui, trouvant la colonie trop faible pour attendre l’invasion, partit, le lendemain même de son arrivée, avec 200 hommes, pour le campement espagnol, l’attaqua pendant la nuit et le mit dans une déroute complète. Il était de retour le cinquième jour après son départ. Mais ce hardi coup de main ne servit à rien. Lorsque Camphell arriva en vue de la colonie, il aperçut une escadre espagnole en ligne de bataille devant le port. Les troupes de terre avaient été débarquées, et tout espoir de retraite ou d’assistance se trouvait détruit. Les colons, toutefois, soutinrent un siège de près de six semaines et supportèrent avec courage les

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plus cruelles extrémités. À la fin, ils furent obligés de se soumettre ; mais les termes de la capitulation furent des plus honorables pour eux : ils obtinrent, non-seulement les honneurs de la guerre et l’inviolabilité de leurs biens, mais encore des otages destinés à assurer l’exécution des conditions stipulées. Le brave Camphell refusa de se laisser comprendre dans la capitulation, et réussit à s’échapper avec son novice. Il arriva sain et sauf en Écosse, après avoir touché à New-York, et reçut de la compagnie une médaille d’or, en mémoire de sa Délie conduite. Les autres colons, épuisés par la fatigue et les privations qu’ils avaient si héroïquement supportées, aussi bien que par les maladies endémiques auxquelles ils n’avaient jamais cessé d’être en proie, n’eurent même pas la force de lever 1 ancre du Jlising Sun (le Soleil levant), leur plus gros navire, portant 60 canons. Leurs ennemis, que tant de patience et d’héroïsme avait remplis d’admiration, leur prêtèrent généreusement leur assistance, et les sauvèrent même du naufrage, leurs bâtiments ayant fait côte à la sortie du port. Ces bâtiments, du reste, étaient en si mauvais état, qu’ils faisaient eau de toutes parts, et que la traversée fut des plus difficiles et des plus pénibles. Le Rising Sun échoua sur la barre de Charleston ; les autres navires, un seul excepté, éprouvèrent successivement le même sort, et, de toute la colonie, trente survivants seulement revirent le sol de la patrie.

La destruction de la colonie de Darien porta à l’Écosse un coup funeste. Presque toutes les ressources du pays y avaient été consacrées ; ces pertes rendirent plus cruelle encore, pendant de longues années, la pauvreté proverbiale de 1 Écosse. Le mauvais vouloir de l’Angleterre et de la Hollande froissait l’orgueil national, et communiqua un degré d’amertume de plus aux sentiments de haine que l’Écosse avait conçus contre ses opulents voisins. Le courage et les malheurs des infortunés colons furent célébrés tant en prose qu’en vers, et ces écrits ne furent pas sans influence sur la violente opposition que rencontrale projet d’union des deux royaumes. Paterson, le premier auteur de la funeste entreprise, fut accablé par son échec. Pendant la traversée il fut atteint d’une fièvre chaude suivie momentanément d’aliénation mentale. L’air natal le rétablit, et aussitôt, de concert avec les administrateurs de la malheureuse compagnie, il essaya d’en fonder une nouvelle, au capital de 50 millions de francs, dont les quatre cinquièmes devaient être fournis par l’Angleterre et un cinquième par l’Écosse. Paterson avait déjà obtenu l’approbation du roi Guillaume ; mais il se heurta contre d’autres obstacles tellement invincibles, qu’il dut abandonner tout espoir de réussite. Il mourut, peu d’années après, dans un état voisin de la pauvreté. V., pour l’histoire complète et détaillée de la colonie de Darien, les Mémoires sur la Grande-Bretagne et l’Irlande, par sir John Dalrymple, vol. II, et 1JHistoire d’Écosse, par Barton (Londres, 1853).

DARIEN, rivière de l’Amérique du Sud. V. Atrato.

DARIEN, ville des États-Unis, dans la Géorgie, à 85 kilom. S.-O. de Savannah, sur l’Alatamaha, à 19 kilom. de son embouchure dans l’Atlantique ; 2,800 hab. Port de commerce ; exportation de bois, sucre, riz. École supérieure.

DARIÈS ou DARIEZ (Louis de la Motte-), consul de Marseille, mort en 1585. Fougueux partisan de la Ligue, " il souleva en 1585 la populace de Marseille, se rendit maître de la ville, et prononça la déchéance de Henri III. Le gouverneur de la Provence, Henri, grand prieur de Vendôme, appelé par les bourgeois, qui ne voulaient pas être solidaires de la rébellion, accourut avec des troupes, s’empara de Dariès, ainsi que des principaux chefs ligueurs, et les fit pendre après un procès sommaire.

DARIÈS (Joachim-George), philosophe allemand. V. Dariès.

DARIGRAND (Jean-Baptiste), jurisconsulte français, mort en 1771. Il quitta les gabelles, où il occupait un emploi inférieur, pour devenir avocat au parlement de Paris (1761). Plein de haine contre les traitants, Darigrand ne cessa de les attaquer dans ses discours et dans ses écrits et de dénoncer les nombreux abus du système des fermes. Le plus intéressant de ses ouvrages est son Antifinancier, ou Relevé de quelques-unes des malversations dont se rendent généralement coupables les fermiers généraux (1763, in-12). Ce pamphlet, qui eut un grand retentissement, fit jeter son auteur à la Bastille.

DAR11 (da-ri-i). Ane. log. Mot barbare qui, dans des vers techniques, désignait une proposition dont la majeure est générale affirmative, la mineure et la conclusion particulières affirmatives. V. Daralipton.

DAR1MAJOU (Dominique), né à Mont-de-Marsan en 1761, mort en 1821. Il embrassa avec ardeur les principes de la Révolution, reçut, en 1793, un emploi dans les bureaux de la comptabilité nationale, et devint, en 1807, référendaire à la cour des comptes, fonctions qu’il conserva jusqu’à sa mort. Il fut un des auteurs du pamphlet anonyme in DAÎtt

titulé : la Chasteté du clergé dévoilée ou Procès-verbaux des séances du clergé chez les filles de Paris (1790, in-8t>).

DARIMON (Alfred), publicisie et homme politique, né à Lille en 1819. Il reçut une assez tonne éducation classique, débuta dans la littérature par quelques essais sur l’histoire locale et l’archéologie de la Flandre, qu’il publia dans la Revue du Nord, et collabora à quelques feuilles de province, de couleur ministérielle, à ce qu’on assure. En 1848, il se mêla au groupe qui entourait Proudhon, et participa à la rédaction du Représentant du peuple, puis de la Voix du peuple, et enfin du Peuple de 1850. Dans ces feuilles de combat de l’école proudhonienne, il ne fut jamais guère qu’un pâle reflet du maître. Après le 8 décembre, il s attacha à wî. E. de Girardin et entra dans la rédaction de la Presse, où il traita les questions d’économie politique et "de finances, dont il s’était fait une spécialité, et résuma les idées de son nouveau patron, combinées avec ce qui lui restait de théories proudhoniennes, dans un ouvrage intitulé : Réforme banquiêre, qu’il publia en 1857. La même année, il fut, par les efforts de M. de Girardin, porté sur ta liste des candidats démocratiques de Paris, aux élections générales. Soutenu par une coalition qui disposait de la publicité, il fut élu. Il fit partie du groupe des cinq, qui seul constituait l’opposition au Corps législatif pendant cette période, parla d’ailleurs fort rarement et ne joua, en définitive, qu’un rôle tout à fait effacé. Toutefois, comme il était jusqu’alors resté fidèle à la gauche, il fut de nouveau porté sur laliste aux élections de 1863 et réélu à une assez forte majorité. Il suivit dès lors la bannière multicolore de M, Emile Ollivier, les méandres et arabesques de sa marche vers le pouvoir, jusqu’au moment où, le chef avorté du tiers parti ayant perdu la chance d’être ministre, M. Darimon l’abandonna tout à fait pour s’identifier plus complètement avec la majorité. Il parut aux soirées des Tuileries, avec le costume de rigueur ; d’où les innombrables plaisanteries sur sa culotte. Il devint, dès ce moment, la cible des journaux grands et petits, et ne fut plus désigné que sous le sobriquetde Darimon-culotte. On le mit en demeure de donner sa démission de député, puisqu’il n’avait pas répondu au mandat sollicité par lui ; mais il fit la sourde oreille, resta muet, et continua de siéger au Corps législatif, dont il fut nommé l’un des secrétaires.

M. Darimon est l’un des hommes publics les plus démonétisés. À peine même si l’on se souvient qu’il fut autrefois l’un des cinq. Aussi n’avait-il aucune chance d’être réélu aux élections de 1869. Il le comprit et s’abstint de se présenter aux suffrages des électeurs. On avait fait courir le bruit qu’il serait appelé au conseil d’État. Mais le gouvernement impérial le récompensa assez maigrement en le nommant consul à Rotterdam.

DAR1N s. m. (da-rain). Comm. Toile commune fabriquée en Champagne.

DARINIPHYTE adj. (da-ri-ni-fi-te) —du gr. diarrhegnumi, je romps ; phuton, plante). Bot. Se dit des plantes dont le fruit sec s’ouvre spontanément, il Peu usité.

— s. m. pi. Groupe de plantes à fruit sec s’ouvrant spontanément.

DARIOLE s. f. (da-ri-o-le). Art culin. Sorte de flan fait de farine, de beurre, d’œufs et de lait : Dariole au café, au rhum. Dariole à la duchesse. Il Nom générique des pâtisseries que l’on prépare et que l’on vend sur la voie publique, à Paris : L’industrie modeste de la dariole est pleine de labeur, mais elle est la source de petites fortunes. (P. Vinçard.)

— Encycl. Dans l’origine, le mot dariole s’appliquait à une sorte de flan, dont nous donnons plus bas la composition ; aujourd’hui on désigne sous le nom de dariole, d’une façon générique, les différentes petites pâtisseries qui peuvent se préparer sur place pour satisfaire aux besoins de la vente dans les fêtes publiques et les foires. À Paris, l’industrie de la dariole donne des résultats très-considérables ; elle y consomme annuellement

1,500,000 kilogr. de farine, et représente une valeur de 1,600,000 fr., quoique chaque pièce dépasse rarement le prix minime de 5 centimes, et se vende souvent au-dessous.

La dariole proprement dite peut être confectionnée par les ménagères. Il faut mélanger dans une casserole une once de farine tamisée avec un œuf entier, et battre ce mélange de façon à en faire une pâte sans grumeaux. On l’éclaircit en y ajoutant un œuf entier, six jaunes d’œufs et six macarons écrasés, et, pour en relever le goût, on y jette un grain de sel. On bat et on remue de nouveau la pâte après ces additions. Enfin, on l’éclaircit encore en y incorporant un demilitre de crème, et on parfume le tout avec un peu do fleur d’oranger, de zeste de citron ou d’orange, de vanille ou de tout autre parfum. On apprête ensuite les moules, et, lorsqu’ils sont foncés, on met dans chacun d’eux un petit morceau de beurre, puis on y verse la pâte qu’on a préparée, et on place les moules dans le four, chauffé modérément. À la sortie du four, on glace les dariotes à blanc, c’est-à-dire qu’on les saupoudre de sucre. On les sert aussi chaudes que possible.

DARIOLET, ETTE s. (da-ri-o-lè, ète) — de Dariolette, confidente de l’infante Elisenne,

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dans YAmaâis de Gaule, et la perle des soubrettes, ainsi nommée, suivant Le Duchat, h cause de son vêtement rayé, en vieux français riolé). Entremetteur, entremettejUse : Elle venait aussitôt recevoir le personnage, qu’une piquante dariolette avait annoncé. (Expilly.)

Donc la même vertu, le dressant au poulet. De vertueux qu’il fut le rend dariùht.

K-E0.-J4RD.

En un cas de nécessite !,

Elle eût été dariolette.

Scarron.

Il Le masculin est peu usité.

DARTOLEUR, EUSE adj. (da-ri-o-leur, eu-ze

— rad. dariole). Celui, celle qui fait et vend des darioles : Lespdlissiers darioleurs étaient, en 1856, au nombre de 128 à Paris. (P. Vinçard.) DARIORIGUM, nom ancien de Vannes.

DARIOT (Claudel, médecin français, né en 1533 à Pomard (Côte-d’Or), mort en 1594. 11 adopta les idées de Paracelse, et devint un des adeptes de l’astrologie. On a de lui plusieurs écrits, dont les principaux sont : De électionibus principiorwn idoneorum rébus inehoandis (Lyon ; 1557) ; Ad astrorum judicia facilis introductio (1582) ; La grande chirurgie de Paracelse mise en français (1596) ; Discours sur la goutte (1603), etc.

DARIQUE s. f. (da-ri-ke — lat. daricus ; du nom de Darius). Métrol. Monnaie perse frappée d’abord à l’image de Darius : Si une darique a été mal frappée, que m’importe qu’elle représente le fils d’ffystaspe ? Ce n’est pas trois mille ans qui doivent plaire, c’est la chose . même. (Volt.) Les darjqubs, qui sont très-rares aujourd’hui, ont été préférées pendant plusieurs siècles à toutes les autres monnaies de l’Asie, à cause de leur beauté et de leur titre, qui était d’or pur. (De Jaucourt.)

— Encycl. La dorique était ainsi appelée du nom de Darius qui, le premier, en avait ordonné la fabrication ; mais on ignore si ce prince était le père de Xerxès ou un homonyme.

; Les dariques étaient d’or pur. Elles avaient

pour type : au droit, un liomnie barbu, la tête ornée d’une couronne radiale, vêtu d’une longue robe, un genou en terre, tenant d’une main un arc, et de l’autre prenantune flèche dans son carquois ; au revers, la même figure, tenant dans la main droite un sceptre surmonté d’une boule ou d’une massue. Les dariques devaient à ce type le nom de sagittaires ou archers, en grec toxeutàs, sous lequel on les désignait aussi quelquefois. C’est a cette dernière dénomination que faisait allusion Agésilas, roi de Sparte, quand, parlant de son expédition en Asie, d’où les villes grecques, soulevées par l’or des Perses, l’avaient contraint à se retirer, il disait que trente mille archers l’avaient forcé de renoncer à son entreprise. La darique contenait 123,7 grains d’or pur, et par conséquent équivalait, selon Hussey (Ancient weights, vu, 3), à 27 fr. 25 de notre monnaie. Paucton (Métrologie) l’évalue à 25 fr., et le Dictionnaire de l’Académie à 18 fr. 54.

Les pièces d’argent qui portent la même. figure d’un archer agenouillé, et que les numismates modernes appellent également dariques, n’étaient pas désignées sous ce nom dans l’antiquité. Les premières dariques d’argent furent frappées, si nous en croyons Hérodote, par Aryandès, gouverneur perse de l’Égypte : « Cet Aryandès, dit Hérodote, était gouverneur d’Égypte et avait été nommé par Cambyse. Quelque temps après, ayant appris et voyant par lui-même que Darius voulait laisser après lui un souvenir tel que n’en avait jamais laissé aucun de ses prédécesseurs, Aryandès suivit son exemple, mais ne le fit pas sans avoir sa récompense. Darius prit du meilleur or, le purifia jusqu’au dernier degré et fit frapper une monnaie ; Aryandès, n’étant que gouverneur d’Égypte, en fit frapper une en argent, et l’argent d’Aryandès est aujourd’hui le plus pur. Darius, ayant appris ce qu’il avait fait, le fit mettre à mort, sous prétexte qu’il fomentait une insurrection. » On dut cependant continuer, après la mort d’ATyandès, à frapper de ces dariques d’argent, ou plutôt de ces aryandiques, mais elles sont aujourd’hui excessivement rares, et les plus grandes collections publiques n en possèdent que sept ou huit chacune.

DAR1STE (Jean-Baptiste-Auguste), sénateur français, né à la Martinique, le 19 juin 1807. Il ne vint se fixer en France qu’en 1831, et alla habiter le département des Basses-Pyrénées, pays originaire de son beau-père, le célèbre général Lamarque. Il hérita, dans la contrée, d’une partie de l’influence et de la popularité que ce dernier s’était acquises, non-seulement comme militaire, mais aussi comme orateur libéral à la Chambre des députés, où il joua un rôle considérable. M. Dariste, après la mort de son beau-père, fut nommé maire, puis conseiller général des Basses-Pyrénées ; il posa sans succès sa candidature pour la Chambre des députés. Mais, après 1848, il fit partie des hommes nouveaux que les événements amenèrent aux affaires. Il fut élu représentant du peuple dans son département par plus de 45,000 voix, et plus tard il fut envoyé à la Législative. Il prit place dans les rangs de la majorité conservatrice, qui soutint la politique du prince-président. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il fit partie de la commission consulta-