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vigoureuse, pendant laquelle il pilla Tanièregarde des Sarrasins et enleva toutes leurs temmes. Parmi ses prisonnières se trouvait la femme d’un dos principaux chefs musulmans, dont les charmes éblouirent le commandant. Celui-ci voulut aussitôt la traiter en vainqueur ; mais elle le repoussa avec une fierté méprisante, puis appela à son secours toutes ses compagnes d’infortune. Elles arrachèrent alors les pieux des tentes, se rangèrent dos à dos, et refusèrent de continuer leur route vers Damas. Il fallut se résoudre à combattre des femmes ainsi armées. Dans cet intervalle, les Sarrasins revinrent à la charge et taillèrent les Romains en pièces. Ils se présentèrent ensuite de nouveau devant Damas, qu’ils emportèrent d’assaut, poursuivirent les habitants, qui avaient pris la fuite à leur entrée dans la ville, et les’ rejoignirent sur le territoire de Tripoli, où ils les massacrèrent jusqu’au dernier. Après avoir servi de résidence aux premiers Abassides, de Tan 060 à Tan 753, la ville do Damas fut administrée par des gouverneurs. Mais l’époque la plus féconde en désastres pour Damas est Celle des croisades ; elle fut alors le théâtre des luttes les plus acharnées. (V. ci-dessous.) Délivrée des croisés, cotte ville eut à compter, en l-JOl, avec les Mongols, qui, sous les ordres de Timour, s’en emparèrent et la livrèrent aux flammes. Presque tous les habitants furent passés au fil de Tépée. En 1510, le sultan Sélim Icr ; ayant enlevé Damas aux Mameluks d’Égypte, l’incorpora à l’empire d’Osman, et depuis lors cette ville est restée le chef-lieu d’un gouvernement turc.
DAMAS (EYALET DE), une des quatre grandes divisions de la Syrie moderne, entre Teyalet d’Alep au N., celui de Beyrouth à TO., l’Arabie au S. et le désert de Syrie à TE. Ch.-l., Damas ; environ 1,200,000 hab. Il comprend les sandjaks de Damas, d’Hama, d’Homs et d’Adjloum. Le sol en est généralement fertile, surtout dans les environs de Damas, qui sont couverts de magnifiques jardins d’orangers, de citronniers, de cèdres, d’abricotiers, de pêchers, de pommiers, de figuiers et d’arbres à fruits de toute sorte. Cette contrée est arrosée par TOronte, le cours supérieur du Jourdain, le Barrady, dont les sept branches fertilisent dans toutes les directions les plaines do Damas, et plusieurs autres cours d’eau de moindre importance. Les habitants de Teyalet de Damas n’ont pas une excellente réputation ; témoin ce proverbe arabe : CkÛmi choumi (Dainasquin, coquin).
Damas (siège de). Le siège le plus remarquable
que Damas ait eu à supporter fut celui
qu’en firent les chrétiens pendant le cours de
la deuxième croisade, en 1149. L’arrivée dans
la Palestine de Louis VII, roi de France,
et de Conrad III, empereur d’Allemagne,
excita le plus vif enthousiasme et ranima
les espérances des croisés. Baudouin III régnait
alors à Constantinople. C’était un prince
jeune, actif et ambitieux, aussi avide d’étendre
sa renommée que d’agrandir ses États, et
il ne négligea rien pour presser la guerre qu’on
voulait faire aux Sarrasins. Une grande assemblée
eut lieu à Ptoîémaïs, à laquelle assistèrent
les rois do France et de Jérusalem,
l’empereur Conrad et tous les barons et chevaliers
chrétiens. Là, il fut décidé qu’on commencerait
la guerre par le siège do Damas,
qui incommodait Antioche, Jérusalem et Tripoli,
et qui, de plus, offrait aux croisés l’appât
d’un immense butin. Une sage politique prescrivait
d’ailleurs de s’emparer de cette ville,
menacée par les Atabccks et surtout par Nonreddin,
sultan d’Alep, qui désirait depuis
longtemps en faire la conquête. L’armée
chrétienne, à laquelle s’étaient réunis les chevaliers
du Temple et de Saint-Jean, se rassembla
dans la Galilée et s’avança vers la source
du Jourdain : elle était commandée par le roi
de France, 1 empereur d’Allemagne, le roi de
Jérusalem, et précédée du patriarche de la
sainte cité, qui portait la vraie croix. Partie
de la petite ville do Melchisapar, toute pleine
encore de la miraculeuse conversion de saint
Paul, elle traversa les chaînes du Liban et
alla camper près du bourg de Darie, d’où
elle put contempler Damas,
À Torient et au midi, la ville était défendue par de hautes et fortes murailles ; mais du côté du nord et de l’occident, elle n’avait pour défense que ses innombrables jardins où s’élevaient de toutes parts des palissades, des revêtements de terre et de petites tours où Ton pouvait placer dos archers. C’est sur ce point que les croisés résolurent de diriger leurs premiers efforts, espérant y trouver de l’eau et des fruits en abondance ; mais l’entreprise était périlleuse : les jardins et les vergers, plantés d’une immense quantité d’arbres, s’étendaient jusqu’au pied de TAnti-Liban et présentaient 1 aspect d’une vaste forêt, sillonnée do sentiers étroits et tortueux où deux hommes pouvaient à peine marcher de front ; de plus, les Sarrasins avaient élevé partout des retranchements, à l’abri desquels ils pouvaienten sûreté faire pleuvoir une grêle de traits sur les chrétiens. Rien ne put néanmoins arrêter la bravoure impétueuse des croisés, conduits par les rois de France et de Jérusalem, qui avaient laissé à l’empereur d’Allemagne le commandement du corps de réserve, avec la mission de garantir les assiégeants des entreprises de l’ennemi. Los Sarrasins qui défendaient les abords tic Damas, abordés avec un élan irrésistible, reculèrent jusque sur les
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bords de la rivière qui coule sous les murs do la ville, et là, serrés en bataillons épais, opposèrent une invincible résistance à tous les efforts de l’armée chrétienne. C’est alors que l’empereur Conrad accomplit un de ces exploits, renouvelés de Godefroy de Bouillon, tels qu’on n’en a jamais vu qu’aux croisades, et qui ne sont jamais entrés dans l’imagination d’Homère. L’auteur des Gestes de Louis VU raconte que l’empereur d’Allemagne, suivi d’un petit nombre des siens, se porta de l’arrière-garde à l’avant-garde à travers l’armée des croisés, et que toute l’armée ennemie plia sous son attaque impétueuse. Un Sarrasin d’une taille gigantesque, couvert de son armure, s’avança alors au-devant de lui pour le délier et le combattre ; Conrad vola à la rencontre de ce guerrier musulman, et les deux armées s’arrêtèrent pour contempler ce combat singulier. La lutte ne fut pas longue ; Conrad, d’un coup d’épée déchargé sur l’épaule du Sarrasin, partagea en deux le corps de son adversaire. Ce prodige de force et de valeur jeta la consternation parmi los infidèles, qui abandonnèrent les bords de la rivière pour se réfugier dans la ville. Les historiens orientaux signalent eux-mêmes Teffroi qui s’empara des habitants de Damas après la victoire des chrétiens. Suivant Déhebi (Bibliothèque des croisades), les musulmans couchèrent sur la cendre pendant plusieurs jours ; au milieu de la grande mosquée, on exposa TAlcoran recueilli par Othman ; puis les femmes et les enfants se rassemblèrent autour du livre sacré, en invoquant le secours de Mahomet contre leurs ennemis. Déjà les assiégés songeaient à prendre la fuite, et, pour se donner le temps de sauver leurs familles et leurs richesses, ils barricadèrent les rues du côté des jardins, en y tendant des chaînes et en les encombrant de grosses poutres et d’amas de pierres.
Les chrétiens, de leur côté, étaient si persuadés qu’ils allaient s’emparer de Damas, que leurs principaux chefs ne s’occupèrent plus que de savoir auquel d’entre eux allait échoir la principauté de cette ville. L’éternelle fable de la peau de Tours se joua alors, avec les premiers barons de la chrétienté pour personnages. Ils accablèrent de leurs sollicitations le roi de France et l’empereur d’Allemagne. Ce fut Thierry d’Alsace, comte de Flandre, qui l’emporta sur ses concurrents et ses rivaux, et avec assez de justice peut-être, car il était déjà venu deux fois dans la Palestine et avait abandonné à sa famille ses possessions d’Europe. Cette préférence n’en amena pas moins des résultats funestes, qui d’ailleurs ne pouvaient manquer de se produire, quel qu eût été le choix du roi de France et do l’empereur. La jalousie s’éveilla dans le cœur des autres chefs et le découragement de l’armée ne tarda pas à en être la suite. Ils avaient montré de l’ardeur et du zèle, tant que la principauté de Damas avait pu être le rêve de leur ambition ; mais ils tombèrent dans l’inaction de-., qu’ils virent leurs espérances trompées ; quelques-uns même ne songèrent plus qu’à taire échouer une en trepriso du succès de kquelle ils n’avaient plus d’avantages à tirer.
Ce refroidissement subit et cette mésintelligence n’échappèrent point aux Sarrasins, qui appelèrent à leur secours la ruse, l’intrigue, les promesses et les menaces pour rendre plus profonde la division qui régnait au camp des chrétiens. Ils s’attachèrent surtout à éveiller la défiance des barons de Syrie, auxquels ils peignirent les guerriers d’Occident comme (les hommes ambitieux et avides, venus pour s’emparer des villes chrétiennes de l’Asie. Ils leur laissèrent entrevoir ensuite l’intention redoutable où ils étaient de livrer Damas à Noureddin, auquel r ; en ne pourrait plus résister, et qui ne tarderait pas a reconquérir Jérusalem, ainsi que toute la Palestine. Soit que les barons de Syrie fussent eifrayés de ce projet apparent, soit qu’ils craignissent réellement les entreprises des Francs qui avaient traversé les mers pour les secourir, ils ne s’occupèrent plus que de ralentir les opérations du siège, et ils ouvrirent un avis que les croisés adoptèrent trop aveuglément, et qui acheva de ruiner toutes les espérances qu’avait fait naître cette croisade. Dans un conseil tenu par tous les chefs de l’armée, les barons de Syrie proposèrent de changer le point d’attaque, sous prétexte que le voisinage des jardins et de la rivière empêchait de placer avantageusement les machines. Dans la position qu’occupait l’armée chrétienne, disaient-ils, elle pouvait être surprise et enfermée par l’ennemi sans pouvoir se défendre. Il paraissait donc plus prudent et plus facile de livrer un assaut à la ville du côté de Torient et du midi.
Les chefs dos croisés étaient tous d’intrépides chevaliers ; mais aucun d’eux, ni le roi de France, ni l’empereur d’Allemagne, ne possédait assez l’expérience de la guerre, et surtout de l’a guerre de siège, pour comprendre ce qu’un tel conseil avait de dangereux. Outre que l’exécution de ce nouveau plan devait nécessairement affaiblir la confiance que l’armée avait dans ses chefs, un simple coup d’œil jeté sur les moyens de défense de la ville eût dû suffire pour inspirer à tous de redoutables appréhensions sur l’issue de ce second siège. En effet, du côté où allait so porter l’effort des croisés, Damas était hérissée do tours et de remparts inexpugnables. Il devenait évident que la valeur des
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plus intrépides chevaliers viendrait se briser contre ces murs infranchissables, du haut desquels les Sarrasins se préparaient à faire pleuvoir une grêle de traits sur les assiégeants, campés dans une plaine découverte et aride où il était impossible de trouver de l’eau et de se procurer des vivres, car les infidèles avaient ravagé les campagnes voisines et caché les blés dans des souterrains qu’on ne pouvait découvrir. Tel fut cependant le parti désastreux qu’adoptèrent les chefs de l’armée chrétienne, à la grande joie des Sarrasins, qui, sur ces entrefaites, reçurent un secours de 25,000 hommes. Alors, dit un historien arabe, ils se revêtirent du bouclier de la victoire et exécutèrent plusieurs sorties qui furent fatales aux chrétiens. Ceux-ci livrèrent plusieurs assauts, qui furent vaillamment repoussés ; bientôt ils se virent menacés des horreurs de la famine, et la discorde éclata ouvertement parmi eux. On n’entendit plus parler, dans le camp des croisés, que de perfidie et de trahison, et les chrétiens de Syrie, ainsi que ceux d’Europe, laissèrent éclater leurs jalousies et leurs défiances mutuelles, paralysant ainsi réciproquement leurs efforts. Enfin on apprit que les princes d’Alep et de Mossoul arrivaient au secours de la ville à la tète d’une armée nombreuse, et il fallut perdre toute espérance de s’en emparer. Dès lors la levée du siège fut résolue et mise aussitôt à exécution. Ainsi la discorde priva les croisés du fruit de tant de fatigues et de travaux, et, bien qu’ils n’eussent manqué ni de courage ni de constance, ÎIs durent abandonner, au bout de quelques jours, une entreprise dont les préparatifs avaient occupé l’Europe et l’Asie.
La plupart des historiens latins et arabes racontent le siège de Damas avec des circonstances différentes ; mais ils s’accordent tous à dire que la retraite des chrétiens fut l’œuvre de la trahison. Un auteur oriental va jusqu’à prétendre que le roi de Jérusalem reçut des habitants de Damas des sommes considérables, mais qu’il fut trompé par les assiégés, qui lui donnèrent des pièces de plomb revêtues d’une feuille d’or (Bibliothèque orientale). Quelques chroniqueurs accusent en cette occasion l’avidité des Templiers ; d’autres dirigent leurs accusations contre Raymond, prince d’Antioche, qui avait à se venger du roi de France. Guillaume de Tyr, le grave historien du royaume de Jérusalem, après avoir rapporté les différentes assertions des contemporains, avoue qu’il n’a pu découvrir la vérité, et il termine son récit en invoquant la justice de Dieu contre les auteurs inconnus d’un si grand crime.
Après un tel revers, le but do la seconde croisade était complètement manqué. L’empereur d’Allemagne ne songea plus qu’à retourner dans ses États ; Louis VII resta encore près d’un an en Palestine, mais il n’y montra plus que la dévotion d’un pèlerin.
DAMAS, ancienne famille du Forez, qui
remonte au milieu du XIe siècle. Elle a formé
une infinité de branches, pour la plupart éteintes.
Elle avait pour chef, au commencement
du XIIIe siècle, Hugues de Damas, seigneur de Cousan, vicomte de Chalon-sur-Saône,
père de Renaud de Damas, seigneur de Cousan,
vicomte de Châlon et seigneur de Marcilly.
Celui-ci, entre autres enfants, laissa Henri de
Damas, bailli de Mâcon ; Jean de Damas, élu
évêque de Mâcon en 1262, et Gui de Damas,
marié à Dauphine de Lavieu. De ce mariage
naquirent Renaud de Damas, continuateur de
la ligne directe, éteinte pour les mâles dans la première moitié du XVe siècle, et Robert de
Damas, souche commune des différentes branches
de Damas existantes ou successivement
éteintes depuis lors. Ce Robert eut pour fils
Jean de Damas, seigneur de Marcilly et de Lassenay,
vicomte de Chalon, pore d’un autre
Robert de Damas, vicomte de Chalon, marié,
vers 1340, à Isabelle de Montagu. De ce mariage
sortirent Hugues, dont on va parler,
Philippe de Damas, marié à Jeanne de Crux,
auteur de la branche des seigneurs de Montagu,
qui a fourni le rameau des barons de
Digoine, et Philibert de Damas, qui a formé la
branche des seigneurs de Vertpré, dont sont
sortis les rameaux de la Bastie, du Rousset,
du Breuil, marquis d’Antigny, de la Bazole,
etc. Hugues de Damas mourut en Palestine,
laissant de Philiberte de Crux, sa femme,
Érard de Damas, lieutenant général pour le roi
en Mâconnais et en Auxerrois, mort en 1447.
Érard eut, entre autres enfants, Jean de Damas, tige de la branche des marquis d’Anlezy
et comtes de Crux, et Jacques de Damas,
vicomte de Chalon, fils aîné d’Érard, marié
à Claude de Mello, et qui fut père de Jean de
Damas, vicomte de Chalon, seigneur de Marcilly,
lequel eut pour successeur Georges de
Damas, marié à Jeanne de Rochechouart. De
ce mariage sont sortis Claude, qui a continué
la filiation directe, et Léonard de Damas, auteur
de la branche des marquis de Thianges,
comtes de Chalancey, éteinte au commencement
du XVIIIe siècle. Claude de Damas, fils
aîné de Georges ci-dessus mentionné, épousa,
en 1555, Anne de Renty, et de ce mariage
naquit Jean de Damas, père d’Antoine de
Damas, baron de Marcilly. Celui-ci eut pour
fils et successeur Louis de Damas de Marcilly,
comte de Sassangy, père d’Antoine de
Damas de Marcilly, qui hérita du titre de
marquis de Thianges, lors de l’extinction du
rameau de la famille qui l’avait porté. Les principaux membres de cette famille sont les suivants :
DAMAS-CRUX (Louis-Étienne-François, comte DE), général, né au château de Cruï.
vers 17.50, mort à Paris en 1S14. D’abord menin
du Dauphin, qui fut plus tard Louis XVI,
il reçut fort jounejun brevet ’le colonel et
I était maréchal de camp lor’sqnil émigra en 1791. Après avoir pris part, avcJ’Autichump. en 1793, à la défense de MaBjtricht contre
| l’armée de la République, U combattit sous les ordres du prince de Condo, puis fut attaché, en 1794, au duc de Berry, et devint, en 179S, chevalier d’honneur de la duchesse d’Angoulème. Rentré en France en îsu, il fut nommé lieutenant général et élevé à la pairie.
DAMAS-CRUX (Étienne-Charles, duc DE),
né au château de Crux on 1754, mort en 1S4G.
11 embrassa la carrière des armes, se battit à
la’ tête du régiment d’Aquitaine contre les
Anglais dans la guerre d’Amérique, fut fait
prisonnier et mainter’i, à son retour en France,
dans le grade de colonel. À l’époque de la
Révolution, il émigra, forma une légion qu’il
conduisit en Hollande, et qui fut presque entièrement
détruite à Quiberon. en 1795. 11
passa ensuite dans l’armée de Condé avec le
grade de maréchal de camp. En 1801, il se
rendit en Russie, fut attaché à la personne
du duc d’Angoulème, avec qui il revint en
France en 1S14, et, après la seconde Restauration,
il reçut, avec le commandement
du corps d’armée des Pyrénées-Orientales, la dignité de pair de France (1S15) et le titre de duc (1S16). En 1830, le duc de Damas-Crux refusa de prêter serment "un gouvernement de Louis-Philippe, et passa dans lft retraite les dernières années de sa vie.
DAMAS (Joseph-François-Louis-Charles-César, duc DE), né en 175S, mort à Paris on
1S29. Il entra au service à l’âge de treize ans,
fit, comme aide decamp du comte de Roehambeau,
les campagnesde 1780 et de 1781 en Amérique,
puis fut nommé colonel des dragons
du Dauphin, et ensuite de Monsieur, frère du
roi, dont il était gentilhomme d’honneur.
Chargé par Bouille de protéger Louis XVI
dans son funeste voyage de Varennes, il occupa
avec sa troupe le poste de Clermont.
L’insubordination de ses soldats lui fit quitter
son corps pour suivre presque seul le roi fugitif.
Accusé de trahison par l’Assemblée nationale,
il fut arrêté ; mais il profita de l’amnistie
proclamée après que Louis XVI eut accepté
la constitution (1791). Il émigra bientôt après,
prit une part presque toujours malheureuse
aux guerres de l’émigration, rentra en France
quand il put le faire sans danger et vécut
dans la retraite jusqu’à la chute de l’Empire.
Louis XVIII le nomma pair de France, lieutenant
général, commandeur de Saint-Louis
et capitaine des chevau-légers. Il suivit le roi
à Gand, lors du retour de Napoléon. Après
les Cent-Jours, il fut chargé do commander
à Dijon une division militaire, devint en 1824
premier gentilhomme de la chambre, et reçut
l’année suivante le titre de duc.
DAMAS (comte Roger DE), frère du précédent,
né en 1765, mort en 1S33. Il entra à
douze ans dans le régiment du roi. Les premières
années du règne de Louis XVI n’offrirent
à son ardente valeur aucune occasion
de se distinguer. N’ayant pu obtenir de son
souverain ni de la czarine Catherine la permission
de prendre part à la guerre entre les
Moscovites et les Turcs, la seule qu’il y eût
alors en Europe ; il partit en secret et arriva
à Elisabethgorod, où il trouva le prince de
Ligne, qui, plein d’enthousiasme pour la bravoure
française, le fit admettre dans l’année
russe. De Damas ne tarda pas à justifier la
haute opinion qu’il avait su inspirer au général
russe. Il prit à l’abordage, en vue d’Otchakow,
’ le vaisseau amiral turc échoué sur
un banc de sable, et s’empara du premier drapeau
ottoman qui lut tombé aux mains des Russes
depuis la création de leur marine. Ce brillant
fait d’armes et sa belle conduite au siège
d’Otehakow et à l’assaut d’Ismaïlou lui firent
donner par l’impératrice la croix do commandeur
de l’ordre de Saint-Georges et le grade
de colonel. À son retour en France, il fut
attaché, en qualité d’aide de camp, au comte
d’Artois, avec lequel il émigra, et qu’il accompagna
à Saint-Pétersbourg et à Londres. En
1793, il passa dans l’année prussienne, combattit
contre sa patrie, puis reçut, en 1794,
dans l’armée de Condé, le commandement de
la légion Mirabeau, qu’il conserva pendant
trois ans. En 179S, il prit du service dans
l’armée du roi de Naplés, Ferdinand, alors en
guerre avec la France, se conduisit avec une
rare bravoure, opéra en Calabre une retraite
qui l’aurait couvert de gloire s’il n’avait combattu
contre son pays, puis se rendit en Sicile
et de là à Vienne, où il resta jusqu’en
1814. À cette époque, il accourut près du
comte d’Artois, rentra avec lui en France,
reçut le grade de lieutenant général et fut
appelé au commandement de Lyon, lorsque
Napoléon eut débarqué à Cannes, Ayant vainement
tenté d’arrêter l’irrésistible élan qui
entraînait les troupes vers l’empereur, il partit
pour Paris et accompagna le roi à Bruxelles.
Après les Cent-Jours, le comte de Damas fut
rétabli dans son commandement et nommé
député par la Côte-d’Or et la Haute-Marne.
DAMAS (Anne-Hyacinthe-Maxence, baron DE), général et homme politique, né à Pari3