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en 1785, mort en 18G2. Conduit à Saint-Pétersbourg par ses parents émigrés, il fut nommé sous-lieutenant dans l’armée russe, en sortant de l’école d’artillerie de cette ville. Il prit part à la bataille d’Austerlitz, à la campagne de 1818, aux batailles de Leipzig et de Brienne, et rentra en France en 1814, avec le grade de maréchal de camp. Nommé l’année suivante lieutenant général par Louis XVIII, il reçut le commandement militaire de Marseille, et, après avoir fait la campagne d’Espagne, il devint successivement ministre de la guerre en 1823 et des affaires étrangères de 1824 à 1828, dans le cabinet de M. de Villèle.. En sortant du ministère, le baron de Damas fat choisi comme fouverneur du duc de Bordeaux, qu’il suivit ans l’exil en 1S30. Après avoir achevé l’éducation de ce prince, il revint en France, où il passa les dernières années de sa vie dans la retraite.


DAMAS (François-Étienne), général français, né à Paris en 17G4, mort en 1828. Il se préparait à devenir architecte, quand la Révolution fit de lui un soldat. Il fut bientôt aide de camp du général Meunier (1792), adjudant général (1793), puis chef d’état-major de Kléber. Nommé la même année au grade de général de brigade, il se distingua au siège de Mayence, força le passage du Rhin à Neuwied en 17DG, et redevint chef d’état-major de Kléber, qu’il suivit on Égypte en nos. Damas prit une largo et glorieuse part à tous les succès do cette expédition, s’empara de Rosette et assista à la bataille des Pyramides, ainsi qu’aux combats de Ghebriss, de Ghemelié, etc. Kléber, qui l’appréciait beaucoup, étant devenu par la départ de Bonaparte général en chef de l’expédition, nomma Damas général de division. Après la mort de Kléber, ce fut l’incapable Menou qui eut le commandement de l’armée. Menou dont la mollesse causa la perte dé la bataille d’Aboukir (1801). Damas et Reynier furent embarqués pour la France et accusés par Menou d’un revers que celui-ci ne devait attribuer au’à lui-même. Damas trouva Bonaparte d’autant plus irrité contre lui, qu’il avait été l’ami de Kléber. Il fut laissé cinq ans en non-activité, puis enfermé à l’Abbaye lors de l’arrestation de Moreau. Murât, gouverneur de Paris, lui fit recouvrer la liberté, ot plus tard (1807) le nomma conseiller d’Etat et commandant militaire de son grandduché de Berg. Mais Damas n’obtint pas la permission de suivre son nouveau protecteur a Nuples. Il organisa et commanda, pendant la campagne de Russie, tes troupes du grandduché de Berg- il passa deux fois la Bérésinapour soutenir 1 arnère-gardede l’armée française, puis revint dans le grand-duché, où il resta jusqu’en 1813. En 1814, Louis XVIII le nomma commandant de la gendarmerie de Paris. Pendant les Cent-Jours, Damas prêta serment à Napoléon, ce qui ne l’empêcha pas d’être de nouveau inspecteur de la gendarmerie après le retour de Louis XVIII, et d’obtenir des emplois honorables jusqu’à sa mort.


DAMAS (Auguste-Alexandre-Martial), acteur du Théâtre-Français, né à Paris en 1772, mort en 1834. Il était fils d’un perruquier et commença sa carrière dramatique dans la troupe d enfants du théâtre Beaujolais. Il entra ensuite k l’Ambigu-Comique, et, après avoir paru en 1792 chez MUcMontausier, il fit partie de la réunion d’acteurs qui allait former, en 170G, ie noyau du Théâtre-Français. Obligé par les règlements de paraître concurremment dans la tragédie et dans la comédie, Damas jouait les amoureux tragiques et comiques. Partagé ainsi entre deux genres, il ne devint supérieur dans aucun. Toutefois il réussit auprès du^i-os dupublic, grâce à son excellente mémoire, à son aplomb imperturbable, à une chaleur et à une volubilité entraînantes. Il avait d’ailleurs une grande habitude de la scène, et le prestige de la déclamation et du geste faisait passer chez lui ce qu’il y avait

traste le plus complet. Reçu sociétaire le 17 avril 1799. il prit sa retraite en 1828 et alla


DAMASCÈNE adj. (da-mass-sè-ne). Géogr. anc. Qui est de Damas.

— Mythol. gr. Epithète de Jupiter, honoré a Damas.


DAMASCÈNE (saint Jean), Père de l’Église. V. Chrysorrhoas.


DAMASCÈNE (Nicolas), historien grec. V. Nicolas de Damas.


DAMASCÈNE, ancienne division de la Cœlésyrie, au S. ; elle tirait son nom de sa capitale, Damascus.


DAMASCIUS, philosophe grec, né à Damas vers 1 an 480 de J.-C. Il étudia d’abord à Alexandrie sousThéon et Ammonius, fils d’Hermias ; puis il se rendit à Athènes, où Zénodote et Marinus lui apprirent les mathématiques et la philosophie et où il fut formé à la dialectique par les entretiens d’Isidore, auquel il succéda. Justinien ayant défendu l’enseignement de la philosophie païenne (529), Damascius se réfugia, avec Simplicius et les derniers débris do l’école de Plotin, auprès de Chosroès, roi do Perse, qui obtint leur retour dans leur patrie

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en 533 ; mais les écoles restèrent fermées et Damascius est le dernier qui ait professé publiquement la philosophie païenne. Comme philosophe, Damascius s’écartait sensiblement, sur certains points, des idées de Plotin et de Porphyre ; il repoussait notamment la théorie des hypostases. « Il laissa tout entière, dit Jules yimon, l’unité absolue de Dieu qui le rend incompréhensible et ineffable ; mais il soutint que, si nous ne comprenons pas sa nature, nous connaissons du moins son gouvernement et son efficacité par rapport au monde et à nous-mêmes.... Il était tout près de pénétrer le mystère qui a tant troublé l’école néo-platonicienne, et de rendre au Dieu mystique des Alexandrins le vrai caractère du Dieu de la raison, à Les principaux ouvrages de Damascius sont : des Commentaires sur divers dialogues de Platon ; une Histoire des principaux éclectiques, travail très-étendu divisé en soixante chapitres, dont Photius nous a donné un long extrait et Suidas des fragments nombreux ; des Problèmes et solutions sur les principes des choses, dont il existe un manuscrit à la Bibliothèque impériale de Paris. Jo3. Kopp en a publié la première partie à Francfort (1826, le grec seul, in-8»). On en trouve.quelques extraits dans le troisième volume des Anecdota de J.-Ch. Wolif, et dans le Systema intellectuelle de Cudworth. M. Ch. Ruelle en a donné neuf morceaux inédits, traduits en latin, à la suite d’une étude sur la vie et les ouvrages de l’auteur (Paris, 1861, hi-8o).

DAMASCOS, fils de Mercure et d’Halimède, qui fut, dit-on, le fondateur de la ville de Damas, en Syrie.

DAMASCUS ou DAMASCOS, homme audacieux qui coupa les vignes plantées par Bacchus. Ce dieu l’écorcha tout vif.

DAMASCUS, nom latin de Damas.

DAMASE 1er (saint), pape de 366 à 384, né, selon les uns, à Guimaraens, en Portugal, selon d’autres, à Rome, d’un père portugais. Il entra fort jeune dans les ordres, se signala par sa conduite exemplaire et devint prêtre de l’église Saint-Laurent, à Rome. Nommé diacre de l’Église romaine, en 355, il , suivit le pape Libère, chassé de son siège par l’empereur Constance, et lui succéda en 3GG. Un autre diacre, nommé Ursin ou Ursicin, s’étant fait élire en même temps évêque de Rome, sa compétition devint la cause d’une longue suite de troubles ; mais le parti de Damase l’emporta. Damase travailla surtout à la conservation des mœurs et de la discipline ecclésiastique : il défendit aux prêtres et aux religieux d’aller dans les maisons des veuves et des filles qui vivaient seules, et fit promulguer par Valentinien cette loi mémorable (370) qui déclarait les directeurs de conscience incapables de rien recevoir, soit par donation, soit par ■ testament, afin de mettre un terme à leur scandaleuse rapacité. On attribue à Damase l’institution des légats dans les provinces éloignées de Rome. Ce fut également lui qui chargea saint Jérôme de faire la célèbre traduction de l’Ancien et du Nouveau Testament connue sous le nom de Vulgate. Damase eut a combattre l’arianisme. Il tint plusieurs conciles, un entre.autres à Rome (382), pour prononcer sur la légitimité de l’évêque d’Antioche. À ce concile prirent part saint Ambroise, saint Valérien, saint Ascole et saint Jérôme, son illustre secrétaire. Le pontife condamna Ursace et Valons, soutiens de l’arianisme (3G8) ; Auxence, de Milan (3G9), prit parti pour Paulin contre Môlèce, et anathématisa Apollinaire (378), Vital, Timothée, les lucifériens. Il eut besoin de se défendre lui-même contre le parti d’Ursin, son ancien rival, qui l’attaquait jusque dans sa vertu ; mais à sortit de cette lutte plus pur encore. Damase joignait la charité à la sévérité des mœurs et au courage apostolique. Il gouverna dix-huit ans l’Église romaine avec une sagesse pleine de fermeté, et mourut en 384. Nous avons de ce pape quarante petits poëmes, publiés à Rome (1754, in-fol.), et quelques Lettres, imprimées à Paris avec sa Vie (1672. in-8°). L’Église célèbre sa fête le H décembre.

DAMASE II, pape, élu en 1048, successeur de Clément II. Il se nommait Poppon et était évêque de Brixen (Tyrol) ; il fut envoyé à Rome par l’empereur Henri le Noir. Damase fut couronné le 19 juillet et mourut vingt-trois jours après, à Palestrina, empoisonné, si l’on en croit quelques historiens.

DAMAS-IUNAHD (Jean-Joseph-Stanislas-Albert), littérateur français, né à Madrid le il décembre 1805. Il s’est fait une spécialité par ses travaux sur la littérature espagnole. Avocat, il préféra les travaux littéraires au barreau, et débuta par des Chants sur tord Byron, les Mémoires de la comtesse Dubarry, et deux volumes de citations : Napoléon ses opinions et ses jugements sur les hommes et sur les choses. Il se livra ensuite presque exclusivement à la traduction des grands écrivains espagnols, ot, à ce tir»), il fut fort apprécié de M. de Salvandy, l’uviteur à’Alonzo, ministre de l’instruction publique, qui le désigna pour suppléer au Collège de France M. Edgar Quinet, suspendu en 1847. Les étudiants, pour venger M. Quinet, firent àM. Damas-Hinard un accueil qui ne lui permit pas de continuer son cours. L’année suivante, malgré les changements apportés par la révolution de 1848, il fut nommé bibliothécaire du Lou DAMA

vre. Son origine espagnole et ses travaux littéraires sur l’Espagne lui valurent, au mois février 1853, le titre de secrétaire des commandements de l’impératrice.

On lui doit, outre quelques écrits et sa collaboration à la grande traduction des classiques latins de M. Nisard, les traductions du Théâtre de Calderon, de Lopez de Vega, de Don Quijote, du Poème du Cid et d’un recueil de poésies populaires, le Romancero espagnol. Ces traductions sont incontestablement au nombre des meilleures et des plus littéraires.

! En 1864, M. Damas-Hinard a fait, dans un

. ouvrage de critique, une campagne malheu’ reuse contre Buifon écrivain et s-tyliste ; c’était, on le comprend, une tâche difficile. Aussi, malgré ces petits coups d’épingle dans la trame si richement tissue par le grand historien de la nature, Buffon n’en est pas moins resté un de nos premiers auteurs classiques. | On sait que le Grand Dictionnaire n’est l’apôtre d’aucun fétichisme, sous quelque forme qu’il se produise ; mais quand une idole est universellement consacrée, et que la statue qui la représente s’appelle Buffon, il ne peut que sourire en voyant la critique user ses dents contre ce qui est pour elle « d’airain, d’acier, de diamant. »

DAMASIPPUS (Licinius), Romain qui vivait dans le i<sr siècle avant notre ère. Grand amateur d’œuvres d’art, il dépensa sa fortune a acheter des statues, des tableaux et des vases précieux. Horace nous apprend (Satires, II, ni) que Damasippus, s’étant complètement ruiné, était sur le point de terminer sa vie par le suicide, lorsqu’il en fut dissuadé par le philosophe Stertinius, qui trouva en lui un fidèle adepte. C’est le même Damasippus dont parle Cicéron (Epist., ad famil. VII, 23 ; ad Attic, XII, 29), Dans la spirituelle satire d’Horace (dont Boileau s’est inspiré dans sa satire IV), Damasippus exposo les principes de la philosophie à laquelle il s’est converti ; mais le hâbleur n’a du stoïcien que la barbe et le jargon. À peine comprend-il lui-même les paradoxes de son maître qu’il récite mot à mot. En résumé, il cherche à prouver par un grand nombre d’exemples que tous les hommes, excepté les stoïciens, sont fous. Horace accepte la thèse, mais rejette l’exception. Ce Damasippus est resté le type des pédants, des pseudo-philosophes et des hâbleurs. M. Jules Janin a traduit avec une verve des plus heureuses les sottises de Damasippus.

DAMASKINE (Démétrius), littérateur russe, né en 1737, mort en 1795. Il commença ses études à l’université de Moscou, alla plus tard les compléter à celle de Gœttingue, et, pendant son séjour dans cette dernière ville, écrivit en allemand une Chronique russe, d’après celle de l’historien Nestor. Cet ouvrage, j inséré par Gœtterer dans Son Introduction syn- I chronistique à l’histoire universelle, valut à | l’auteur une grande réputation en Allemagne, et lui fit donner le titre de correspondant de l’Institut historique de Gœttingue. De retour dans sa patrie, Damaskine embrassa l’état ecclésiastique, et devint, en 1782, évêque de Nijni-Nowogorod. Sa Chronique est le seul de ses ouvrages qui ait quelque valeur au point de vue de l’histoire universelle ; le reste se compose de sermons et de traductions de traités théologiques, la plupart oubliés aujourd’hui, même en Russie.

DAMASONIE s. f. (da-ma-zo-nî — lat. damasonium ; de damao, je dompte, parce que cette plante passait pour être un spécifique contre le venin du crapaud). Bot. Genre de plantes aquatiques, de la famille des alismacées, tribu des alismées, formé aux dépens des alismes ou plantains d’eau, et comprenant environ six espèces, disséminées en Europe, en Asie, en Afrique et en Australie.

DAMASQUETTE s. f. (da-ma-skè-te — rad. damas), Comm. Etoffe de soie fabriquée à Venise, et en grande réputation au xvnie siècle. |

— Encycl. Les damasguet les, ainsi que les j satins de Hollande, devaient leur réputation ; au grand éclat qu’on donnait à leurs dorures ; en les passant entre deux cylindres. Mais quelle était la matière de ces deux cylindres ? ’ Les Vénitiens et les Hollandais en faisaient un mystère, que Vaucanson chercha à deviner. En 1746, il parvint à faire l’essai d’une machine composée d’un cylindre de cuivre et d’un cylindre de bois, qui lui donna le résultat désiré. La bibliothèque publique de I Lyon possède le manuscrit du mémoire qu’il rédigea à l’occasion de cette découverte. Il est intitulé : Mémoire et description d’une nouvelle machine d laminer les étoffes de soie j en or et en argent ; il fut lu par son auteur à j l’Académie de Lyon, en 1754. |

DAMASQUIN, INE s. et adj. (da-ma-skain, i-ne). Géogr. Habitant de Damas ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Damasquins. La population damasquine. ;

DAMASQUIN s. m. (da-ma-skain). Métrol. Poids en usage en Orient, et appelé aussi

ROTTOLO.

DAMASQUINAGE s. m. (da-ma-ski-na-je — rad. damasquiner). Art ou action de damasquiner : Sans se décourager de rester seul dans l’industrie de la bijouterie, il l’étendit en y introduisant le damasquinage de l’or sur le platine. (Due de Luynes.) Il Résultat de cette opération : Un poignard orné d’un ma- i gnifique damasquinage. 1

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— Par ext. Ornement varie : Sans cela, la ruine que nous admirons aujourd’hui serait, sans aucun doute, incrustée d’un a/freux damasquinage pompadour. (V. Hugo.)

Damasquinage héliographique, Procédé au moyen duquel on produit sur un métal des dessins d’un autre métal, a l’aide de l’action do la lumière et de la pile.

> — Encycl. Le damasquinage était connu de l’antiquité ; Pline en parle comme d’une chose déjà très-anciennement répandue. L’importation en France des armes orientales, qui, presque toutes, portent des damasquinures d’or ou d’argent, y fit naître cet art sous Henri IV. Bientôt les ouvriers français surpassèrent les Orientaux par le goût et l’exécution de ces ouvrages.

Le damasquineur est un véritable artiste, car il faut qu’il sache dessiner les ornements et manier le burin du graveur pour creuser le fer ou l’acier. Autrefois on damasquinait toutes les armures, et l’on trouve d’anciens spécimens do damasquinage vraiment remarquables ; mais aujourd’hui cet art ne s’exerce plus guère que pour les sabres et les épées.

Voici le procédé que l’on emploie. On commence par chauffer la lame, pour la recuire, jusqu’à la teinte bleue, puis on dessine le sujet que l’on veut représenter, et, avec le burin, on grave ce dessin très-profondément. Le burin dont on fait usago est mince et plat comme une lame de couteau. On doit calculer la profondeur du trait, de manière qu’il ait en creux les deux tiers du diamètre du fil d’or ou d’argent que l’on doit y introduire. Il faut, autant que possible, lafsser au sillon toutes les aspérités naturelles, car ces aspérités servent à retenir le 111 que l’on incruste. À mesure quo l’on creuse le sillon, on le remplit avec le fil d’or ou d’urgent, que l’on fait pénétrer à l’aide d’un petit ciseau ; puis avec un matoir, on aplatit, on amutit l’or. Cette pression force les aspérités à entrer dans le fil d’or ou d’argent, ce qui rend l’incrustation très-solide. Les bavures qui se trouvent refoulées ; par le matoir forment une sertissure qui donne toute la solidité nécessaire. Cette opération terminée, on polit soigneusement la lame avec une lime douce, et, lorsqu’elle a été bleuie uniformément, on la livre au commerce.

On fait aussi des damasquinures en relief. Il faut alors introduire dans les sillons des fils d’une dimension plus forte que dans le cas précédent. On les fixe avec le ciseau ; mais, pour les sertir, on fait usage d’un matoir -creux en forme de gouttière. De cette façon, le métal ajouté est en relief, et on le cisèle selon le dessin donné. Il y a encoro plusieurs autres procédés de damasquinage ; un des plus modernes est le damasquinage héliogrnphique.

Le damasquinage héliograplàque, imaginé par Niepce de Saint-Victor en 1856, se faitpur deux procédés. Le premier consiste à cuivrer, au moyen de la pile, une plaque d’acier poli, sur laquelle on étend une couche do vernis héliographique, pour reproduire un dessin d’ornement. Quand la lumière a fait son œuvre, on enlève, avec de la benzine et du naphte mélangés, le vernis qui n’a pas été attaqué par la lumière ; la partie de cuivre qui a été mise à nu est dissoute par l’acide chromique. On dore ensuite le cuivre par immersion, et l’on a pour résultat un dessin d’acier sur fond d’or. L’inverse s’obtient en reproduisant par contact un dessin blanc sur fond noir.

Le second procédé consiste à appliquer directement le vernis sensible sur l’acier poli non cuivré. L’opération se fait par contact ou dans la chambre obscure ; puis on dore par la pile toutes les parties d’acier couvertes pur la portion de vernis qui n’a pas été modifiée par la lumière.

On opère également sur une plaque d’argent pour faire des dessins d’or et d’argent. On cuivre aussi le zinc. Il est important de se souvenir, en tous cas, que, quand on voudra reproduire un dessin d’ornement à teintes plates, il faudra employer dans le vernis le bitume le plus sensible, parce qu’il offrira plus de résistance à l’action de la pile.

DAMASQUINE s. f. (da-ma-ski-ne — rad. damasquiner). Dessins d’or appliqués sur des objets de fer, d’acier ou de cuivre : Il existe des damasquines sur cuivre très-belles. (Duc de Luynes.)

— Encycl. D’une façon générale, on entend par damasquine, l’art du damasquinage. Plus particulièrement, et dans l’industrie, ce nom de damasquine s’applique aux articles d’imitation du véritable damasquinage.

De tous temps cette imitation a été recherchée, par suite du prix élevé qu’atteignaient et où se maintiennent encore les articles fins. On s’est aussi servi de ces procédés pour préserver certaines parties d’acier des ravages de la rouille ; la plupart des serrures du temps de Louis XIV, dans les petits meubles et dans les coffres de sûreté, ont été damasquinées dans cette intention.

Pour faire de la damasquine, on commence par creuser le fer à l’aide d’un liquide corrodant, et qui a beaucoup varié avec les progrès de la science ; il va do soi que l’artiste a tout d’abord recouvert d’un vernis à épargne les parties qu’il veut laisser en relief. Aussitôt que le creux paraît assez profond, on enlève le vernis préservateur, et après avoir bien nettoyé, bien séché à la sciure