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courses dans la mer du Sud. Bientôt maîtres de plusieurs vaisseaux richement chargés, ils abandonnèrent leurs canots pour s’embarquer sur leurs nouvelles prises. Après avoir écume la mer le long de la côte qui avoisine Panama, ils firent voilé au sud vers le Pérou. Ils touchèrent a l’île de Gorgona, puis à celle de Juan-Fernandez. De là les boucaniers poursuivirent leur route au sud avec un médiocre succès. Us prirent cependant un navire appelé le San-Rosario, arrivant de Callao avec un chargement de vin, d’eau-de-vie, d’huile, de fruits et d’une somme d’argent qui, répartie entre les boucaniers, donna 80 dollars à chacun. Sur la côte du Chili, ils retrouvèrent les îles de l’archipel qui avait déjà été découvert par Sarmiento, et leur donnèrent le nom du duc d’York (Duke of York’s islands). Ils doublèrent le cap Horn à une assez grande distance de la terre, et tombèrent au milieu des glaces flottantes. Ils arrivèrent bientôt après aux Indes occidentales, où leur commandant Sharpe et quelques-uns de ses compagnons furent jugés comme pirates, sur la demanda de l’ambassadeur espagnol, mais acquittés faute de preuves suffisantes.

Le 23 août 1683, William Dampier partit encore pour une expédition dans la mer du Sud. Cette expédition comptait environ 70 aventuriers, au nombre desquels se trouvaient Edward Davis, Lionel Wafer et Ambroise Cowley. Elle était commandée par John Cook. Elle partit du Chesapeake à bord d’un vaisseau de 18 canons. Nos aventuriers se dirigèrent d’abord vers la côte de Guinée. A Sierra-Leone, ils s’emparèrent d’un navire danois portant 36 canons, muni et approvi était commandé par le capitaine Sivan. Après de longues vicissitudes, Dampier quitta le Cygnet aux îles Nicobar, et regagna r Angleterre en 1691, pendant que le capitaine et la plus grande partie de l’équipage continuaient à

Êirater dans les mers indiennes. On dit queampier abandonna ses compagnons d’aventure parce qu’il était fatigué de leurs excès. Il s’était caché, assure-t-on, dans une des îles Nicobar, et avait laissé appareiller sans lui le Cygnet, puis il avait gagné dans un canot le comptoir anglais d’Achem, dans l’île de Sumatra, s’était engagé sur un bâtiment marchand, et avait fait quelques voyages à Tonquin, à Malacca, à Madras et à Bencoulen. Il parait même qu’à Bencoulen il remplit les fonctions de directeur de l’artillerie. Ce fut de là qu’il s’embarqua pour l’Angleterre, où il arriva le 16 septembre 1691. "Presque immédiatement après, Dampier publia son Voyage autour du monde, qu’il dédia au comte d’Halifax, CharlesMontague, président de la Société royale.

Lorsque^ Guillaume III ordonna qu’une expédition fût envoyée pour rechercher de nouveaux pays, et pour examiner quelques contrées déjà découvertes, en particulier la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Guinée (1699),

William Dampier, chaudement recommandé à l’amirauté par lord Montague, fut choisi par le comte de Pembroke pour diriger l’expédition. Le Rœbuck, vaisseau de la marine royale, armé de 12 canons, fut équipé tout exprès et fourni de provisions pour un long voyage. Dampier appareilla le 2C janvier 1699, et, après avoir fait escale au Brésil, il se dirigea vers la Nouvelle-Hollande. U y aborda après un voyage de six mois, par 26° de latitude sud, et jeta l’ancre, peu de jours après, dans la baie môme à laquelle Dick Hertoge, qui avait découvert ce pays, avait légué son nom. Reprenant ensuite sa route vers le nord, il trouva un archipel s’étendànt sur une longueur de plus de 20 lieues, et qui a été récemment exploré par le capitaine Iiing. Dampier, qui espérait se frayer un passage jusqu’au continent, fit quelque chemin à travers les chenaux compliqués qui séparaient ces îles. À l’une d’elles, sur laquelle il aborda pour chercher de l’eau, il donna le nom d’île du Romarin (Rosemary island). Il rebroussa ensuite chemin et continua sa route dans la direction du nord. Quittant les côtes de la Nouvelle-Hollande, il cingla vers la Nouvelle-Guinée, qu’il reconnut le 1er janvier 1700 ; puis, poursuivant sa route à l’est, et se tenant éloigné du continent, il revit, le 27, une terre qu’il supposa être la partie orientale de la Nouyelle :Guinée. De là il suivit la côte dans les directions du sud-sud-ouest et de l’ouest, donnant des noms aux principaux havres et promontoires, jusqu’à ce que, ayant quitté le fort Montague, il découvrait au nord une mer ouverte, tandis qu’en même temps une espèce de terre lui apparaissait au sud-ouest. U s’aperçut ainsi qu’il avait entièrement fait le tour de ta terre qu’il avait d’abord supposée être la Nouvelle-Guinée, et que maintenant il naviguait

dans le détroit, par lequel les deux pays étaient séparés. Dampier donna le nom de NouvelleBretagne à cette terre qu’il avait distinguée de la Nouvelle-Guinée, et celui de Dampier au détroit qui sépare les deux îles.

L’expédition gagna ensuite, par une route nouvelle, Céram, dans l’archipel des Moluques, d’où il fit voile directement pour l’Angleterre. La traversée fut d’abord assez heureuse ; mais, en arrivant à l’île de l’Ascension, le Rœbuck, vieux navire, fit une voie d’eau et coula bas, sans que Dampier et Son équipage eussent le temps de sauver autre chose qu’une partie des nrovisions et des voiles, qui leur servirent

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à se dresser des tentes sur le rivage. Deux mois après cet accident, trois navires de guerre anglais étant venus jeter l’ancre auprès de l’Ascension, recueillirent Dampier et ses compagnons, et les ramenèrent en Angleterre. Bientôt après Dampier publia la relation de son voyage.

En 1703, quelques armateurs, anglais ayant équipé deux vaisseaux, le Saint-George de 26 canons, et le Cinq-Ports de 16, pour les envoyer croiser dans la mer du Sud, ce fut Dampier qu’ils choisirent pour commander l’expédition. Dampier mit son pavillon sur le Saint-George. Navigateur fort habile, Dampier paraît avoir été un.assez mauvais commandant. Il avait vécu trop longtemps avec les boucaniers pour savoir conserver une dignité de conduite propre à lui concilier le respect de ses inférieurs, et son excessive familiarité laissait s’établir entre son équipage et lui une égalité de rapports nuisible au service, et le réduisait ensuite, pour maintenir la discipline, à user d’une extrême sévérité. U faut joindre à cela que les vaisseaux

? lacés sous ses ordres convenaient mal à

expédition projetée ; les équipages étaient désordonnés et mutins ; nulle harmonie n’existait dans le corps des officiers. Une prise faite sur la côte du Pérou amena entre Dampier et Stradling, qui commandait le Cinq-Ports, une altercation, à la suite de laquelle chacun des deux fit voile de son côté. Pendant que le Cinq-Ports retournait à l’île de Juan-Fernandez, le Saint-George continua sa route. Mais bientôt Dampier s étant pris de querelle avec son premier lieutenant, nommé Clipperton, celui-ci, après avoir embauché 21 hommes de l’équipage, s’enfuit sur une petite barque récemment capturée, et dans laquelle était la plus grande partie des provisions et des munitions. Après la désertion du lieutenant Clipperton, Dampier attaqua le galion de Manille, mais sans réussir à s’en emparer, et sa défaite ajouta au mécontentement de ses équipages. Dampier voulait néanmoins continuer a croiser dans les mers du Sud ; mais la majorité de ses hommes refusa de le suivre. Une prise d’environ 70 tonneaux fut équipée par ceux qui voulaient aller aux Indes ; 37 matelots s’embarquèrent sur ce petit bâtiment, et le Saint-George se trouva réduit à 29 hommes d’équipage. Sans se décourager, le capitaine alla piller la ville de Puna, et croisa le long de la côte du Pérou, jusqu’à ce que son navire ne fût plus capable de tenir la mer. Il s’embarqua alors sur un brigantin qu’il avait

Ïiris aux Espagnols, et, après avoir dépouillé e Saint-George, il le laissa coulant sur ses ancres auprès dune petite île voisine de la côte.

Lorsque Dampier arriva aux Indes orientales, il ne put exhiber sa commission, probablement dérobée par les mécontents qui

l’avaient quitté ; son navire et sa cargaison furent en conséquence saisis par les Hollandais, et lui-même passa quelques mois en prison.

Eu 1711, des armateurs de Bristol, ayant équipé deux forts navires, armés l’un de 30, l’autre de 26 canons, avec 321 matelots d’équipage, pour aller piller les établissements espagnols dans la mer du Sud, donnèrent le commandement de cette nouvelle expédition au capitaine Woodes-Rogers, et Dampier, rendu humble par ses revers, accepta les fonctions de pilote. Le voyage jusqu’à la mer Pacifique s’accomplit sans difficulté, et l’expédition eut un succès complet. On captura le galion d’Acapulco, et l’on revint en Angleterre par les Indes orientales, après avoir fait le tour du globe en trois ans et trois mois.

Depuis ce moment, le reste de la vie de William Dampier est complètement inconnu. Il est à présumer que notre aventurier.ne reprit plus la mer, puisqu’il n’est plus fait mention de lui dans les relations des voyages entrepris à la suite de celui du capitaine Woodes-Rogers. L’époque de sa mort n’est pas connue.

En 1707, Dampier publia une brochure dans laquelle il cherchait à se justifier d’avoir pris part à l’expédition des boucaniers contre les possessions hispano-américaines. Il a également écrit un Traité sur les vents et courants. Les relations de Dampier sont intéressantes, ses descriptions sont vives et animées, et les faits qu’if avance sont généralement d’une grande exactitude. La meilleure édition complète de ses voyages est celle de 1729 (Londres, 4 vol. in-8°).

DAMPIÈRE s. f. (dan-piè-re — de Dampier, navigateur anglais). Bot. Genre de plantes, de la famille des goodéniacées, comprenant une vingtaine d’espèces d’arbres ou de sousarbrisseaux, qui croissent en Australie.

DAMPIERRE, bourg de France (Jura), ch.-I. de cant., arrond. et à 21 kilom. N.-E. de Dôle, sur la rive gauche du Doubs ; pop, aggl. 522 hab.

— pop. tôt. 947 hab. Minerai de fer ; forges, hauts fourneaux. Il "Village et commune de France (Seine-et-Oise), cant. de Chevreuse, arrond. et à 17 kilom. N.-E. de Rambouillet, sur l’Yvette ; 669 hab. Ce village doit sa célébrité à son magnifique château que le cardinal de Lorraine fit augmenter et embellir sur les dessins de Mansard. Ce château, très-agréablement situé au fond d’un vallon et environné de larges fossés, est la propriété de la famille de Luynes. Le parc, très-étendu et traversé par l’Yvette, renferme de vastes pièces d’eau, de belles plantations, de charmants jardins,

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des cascades, des bosquets, des labyrinthes, des îles, etc.

DAMPIERRE-SDR-BOUTONNE, village et commune de France (Charente-Inférieure), canton d’Aunay, arrond. et à 19 kilom. de Saint-Jean-d’Angely ; 739 hab. L’ancien château de Diane de Poitiers est encore très-bien conservé. La baronnie de Dampierre-sur-Boutonne était possédée au xive siècle par la famille de Maingot ; elle fut portée, par mariage, dans la maison de Clermont en Dauphiné, dans la branche des seigneurs d’Hauterive, dont la dernière héritière, Claude-Catherine de Clermont^ dame de Dampierre, épousa successivement Jean d’Annebaut, baron de Retz, pair et maréchal de France, et Albert de Gondi, duc de Retz, également pair et maréchal de France.

DAMP1ERRE-SUR-SALON, bourg de France (Haute-Saône), ch.-l. de cant., arrond. et a 15 kilom. N.-E. deGray ; pop. aggl. 1,139 hab.

— pop. tôt. 1,235 hab. Hauts fourneaux, tisscranderies, tanneries, teinturerie. Carrières de pierres de taille estimées, exploitation de minerai de fer. L’église, de la fin du xviiib siècle, offre un joli portail, et renferme une chaire très-ancienne sur laquelle sont sculptées les figures des évangélistes. Vestiges d’un château fort ; fontaines intermittentes.

DAMPIERRE (Gui de), comte de Flandre, né en 1225, mort en 1305. Il était fils de Guillaume de Dampierre et de Marguerite de Flandre, surnommée la Noire. Associé au gouvernement par sa mère en 1251, il fit la guerre en Zélande (1253), y fut fait prisonnier avec son frère Jean, redevint libre trois ans plus tard, suivit saint Louis en Afrique en 1270, et enfin prit le titre de comte de Flandre en 1280. Gui gouvernait ce pays depuis quatorze ans, lorsqu’il fiança une de ses filles avec le prince de Galles. Cette alliance mécontenta vivement Philippe le Bel, qui, pour l’empêcher de se conclure, attira à Paris le comte de Flandre, le fit enfermer à la tour du Louvre, et lui accorda bientôt après la liberté, mais sous la condition expresse qu’il romprait ses engagements avec le roi Édouard, et que sa fille resterait à la cour de France. Dès que Gui eut regagné ses États, il réclama sa fille, en appela à l’intervention du pape, reprit ses projets d’alliance avec le roi d’Angleterre, et déclara la guerre à Philippe le Bel. Celui-ci envahit la Flandre (1297), battit Gui à Furnes, et, après une trêve qui dura deux ans, envoya contre lui son frère, Philippe de Valois. Réduit bientôt à la dernière extrémité, Gui de Dampierre se rendit à Paris pour demander la paix : mais Philippe le retint prisonnier, et réunit la Flandre a la couronne. Les gouverneurs envoyés par le roi de France dans ce pays exercèrent de telles vexations, qu’une insurrection générale ne tarda pas à éclater. Pour la comprimer, Philippe envoya contre les Flamands une armée qui fut complètement défaite à la bataille de Courtray (1302). Après avoir vainement tenté de réparer ce revers, il songea à négocier, et, dans ce but, il choisit pour intermédiaire Gui, à qui il rendit la liberté sur parole. Le comte partit pour la Flandre, mais échoua dans sa mission, et revint noblement reprendre ses fers. Il mourut dans sa prison de Pontoise, à l’âge de quatre-vingts ans. Ce comte de Flandre s’était fait une réputation d’avarice devenue proverbiale. Il avait accordé à ses sujets de nombreux privilèges, mais avait toujours eu soin de les leur faire payer fort cher.

DAMPIERRE (Hugues de Chastillon, comte de), grand maître des arbalétriers de France, mort en 1390, Il servit avec distinction dans le Nivernais et en Languedoc, fut nommé, en 1362, maître des arbalétriers, battit les Anglais à Abbeville (1389), et tomba, la même année, entre leurs mains. Envoyé en Angleterre, il y demeura deux ans prisonnier, et ne fut rendu à la liberté que moyennant une rançon de 8,000 livres, payée par Charles V. Après son retour, il occupa quelque temps la charge de capitaine général dans la Picardie, l’Artois et le Boulonnais, puis il prit part au siège de Gand (1317), à la bataille de Rosebecque (1382), et remplit de nouveau, jusqu’en 1388, les fonctions de capitaine général.

DAMPIERRE (Jacques de Chastillon, sire de), amiral de France, né en 1363, mort en" 1415. Nommé par Charles VI conseiller et chambellan, il mérita ces titres par de nombreux services, et fut élevé, en 1408, à la dignité d’amiral, qui venait d’être enlevée à Pierre de Bréban. Le sire de Dampierre prit part à l’expédition faite contre les Liégeois par le duc de Bourgogne, au parti duquel il était attaché, reçut la mission de signer une trêve avec l’Angleterre en 1480, puis perdit sa charge d’amiral, dont Bréban fut remis en possession. Il vivait depuis quelque temps’ dans la retraite, lorsque la guerre avec les. Anglais ayant recommencé, il quitta son château de Rollaincourt, rejoignit rarmée royale, et combattit vaillamment fi la bataille d’Azincourt, où il trouva la mort.

DAMPIERRE (Antoine Esmonin de), magistratetécrivainascétique français, né àBeaune

en 1743, mort en 1824. Conseiller, puis président à mortier au parlement de Bourgogne, il quitta la magistrature en 1776, et vécut dans la retraite jusqu’en 1811, époque où il fut appelé à siéger à la cour impériale de Dijon, en qualité de président de chambre. Très-versé dans la connaissance de la théologie et des.

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livres saints, il a publié deux ouvrages qui ont pour titre : Vérités divines pour te cœur et l’esprit (1823, 2 Vol. in-8») ; Historique de la Révolution tiré des saintes Écritures (1821, in-4<>).

DAMPIERRE (Auguste-Henri-Marie Picot de), général français, né à Paris le 19 août 1750, mort en 1793. Il manifesta dès l’enfance le goût le plus vif pour la carrière des armes, devint officier dans les gardes françaises et demanda, mais en vain, la permission d’aller combattre en Amérique et en Espagne. En 1788, il monta, avec le duc d’Orléans, dans un des premiers ballons qui furent lancés par Montgolfier, et fit une nouvelle ascension à Lyon. Quelque temps après, Dampierre, qui professait une haute admiration pour le grand Frédéric, et qui, depuis un voyage en Prusse, aimait à singer les modes et ïés usages de ce pays, parut à une revue avec une longue queue. Louis XVI, l’ayant remarqué, dit au maréchal de Biron : « Avez-vous vu ce fou, avec ces manières prussiennes ? » Comprenant que ce mot, répété aux ministres, nuirait à son avancement, Picot de Dampierre quitta le service, et se retira dans ses terres avec sa femme, arrière-petite-fille de Lulli. La Révolution, qui éclata bientôt après, trouva en lui un de ses plus chauds partisans. Il protesta contre l’inscription de son nom sur la liste du club monarchique, fut élu, en 1790, président du directoire chargé de l’administration du département de l’Aube et reprit du service l’année suivante. D’abord aide de camp du maréchal de Rochambeau, il devint, quelques mois plus tard, colonel de dragons, fut envoyé avec son régiment et 4,000 hommes au secours de Dumouriez en Champagnej arriva lors de la canonnade de Valray, fut fait commandant d’une division, et contribua beaucoup à la victoire de Jemmapes. Il se signala également dans la malheureuse journée de Nerwinde. Lors de la défection de Dumouriez, il se prononça pour la République, ce qui lui valut le commandement en chef. Il releva le moral de l’armée, reprit, d’après les ordres des commissaires de la Convention, l’offensive contre des adversaires trop nombreux et forts de leurs succès, dirigea lui-même une attaque contre les Autrichiens, et fut mortellement blessé d’un coup de canon dans le bois de Vicogne, sous Valenciennes (8 mai 1793). La Convention décerna à cet intrépide général les honneurs du Panthéon. Dampierre laissait deux fils. — L’aîné, qui combattait à ses côtés à Vicogne et qui était son-aide de camp, devint adjudant général et fit l’expédition de Saint-Domingue, où il mourut en 1802. — Le puîné, Charles Picot, marquis de Damïtbiuïe, fut aide de camp du général Dessoles pendant la campagne de Russie, entra dans les gardes du corps sous la Restauration, et fut appelé, en 1819, à faire partie de la chambre des pairs, où il a siégé jusqu’en 1848. — Le fils de ce dernier, Élie de Dampierre, né en 1813, au château de Jaumont (Landes), fit son droit et se rangea, sous le règne de Louis-Philippe, dans le parti de l’opposition. Nommé membre ■ de la Constituante en 1848, et réélu à la Législative, M. de Dampierre a constamment

voté avec la majorité antirépublicaine, et s’est montré un des chauds partisans de l’expédition de Rome. Depuis le coup d’État du 2 décembre, il s’est retiré complètement de l’arène politique.

DAMPIERRE DE LA SALLE, administrateur et littérateur français, né à Paris en 1723, mort en 1793. Étant entré sous Louis XV dans l’administration des vivres, il devint munitionnaire des guerres, et consacra tous ses loisirs à la culture des lettres. Outre des ouvrages spéciaux : Lettres d’un ancien munitiomaire des vivres (La Haye, 1777, in-8°) et Mémoire, sur une question relative aux vivres des troupes de terre (1790), on a de lui des pièces de théâtre, réunies sous le titre de Théâtre d’un amateur (Paris, 1787, 2 vol. hitS ?). Quelques-unes d’entre elles eurent du succès, notamment le Bienfait rendu ou lo Négociant, comédie en cinq actes et en vers, jouée en 1763.,

DAMPIERRE (nu Val de), général français. V. Du Val de Dampierre.

DAMPMART1N (Pierre de), littérateur français de la fin du xvie siècle. Il fut d’abord chargé de plusieurs missions par Jeanne d’Albret, reine de Navarre, puis devint successivement procureur général du duc d’Alençon, conseiller du roi et gouverneur da Montpellier (1585). On cite parmi ses écrits des Vies de cinquante personnes illustres avec l’entre-deux des temps (Paris, 1599), et on lui attribue la Fortune de la cour ou Discours curieux entre les sieurs de Bussy d’Amboise et de La Neuville sur le bonheur et le malheur des favoris (Paris,

1642).

DAMPMARTIN (Anne-Henri, vicomte de), littérateur français, né à Uzès en 1755, mort en 1825. il abandonna, peu rémigrer en 1792, le régiment de dragons-Lorraine dont il était lieutenant-colonel’, servit dans l’armée de Condé, se rendit à Berlin, où le roi Frédéric-Guillaume lui confia l’éducation des fils de la comtesse de Lichtenau, sa maîtresse (1797) ; il rentra en France après le 18 brumaire. Nommé censeur impérial en 1810, puis membre du Corps législatif, il vota la déchéance de l’empereur en 1814, remplaça Auger comme censeur des journaux au mois d août 1815, et fit preuve d’une indépendance bien rare en se