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prononçant à. la Chambre des députés, dont il était membre, contre la restitution des biens aux émigrés. On a de lui de nombreux ouvrafes, parmi lesquels nous citerons : Histoire e ta rivalité de Rome et de Carthage (Hambourg, 1780, 2 vol. in-S°) ; le Provincial à Paris pendant une partie de l’année (Hambourg, l73i>, m-8°) ; Essai de littérature à l’usage des dames (Amsterdam, 1795, 3 vol. in-S°) ; Evénements qui se sont passés sous mes yeux pendant ht Révolution française (Leipzig, 1792, 2 vol. in-8o) ; Annales de l’empire français, avec Robineau et Beaunon (Paris, 1805, in-8o) ; la France sous ses rois, essai historique sur les causes qui ont prépare et consommé la chute des trois premières dynasties (1810, 5 vol. in-8o), leçon indirecte donnée à Napoléon, chef delà quatrième dynastie ; Quelques traits de la vie privée de Frédéric-Guillaume (1811, in-s»), où il se montre indulgent peut-être pour celui qui fut son bienfaiteur ; Mémoires sur divers événements de la Révolution et de l’émir gration (1825, in-8o).

DAMPS (les), village et commune de France (Eure), au-dessous du conlluent de la Seine et de l’Eure ; 281 hab., cant.de Pont-de-1’Arche, arrond. et à 13 kilom. de Louviers. Ce village, qui, suivant certains antiquaires, s’élève sur l’emplacement d’Uggade, ville citée dans XItinéraire d’Antonin, présente les traces les plus évidentes d’une occupation romaine. En 1858, on a découvert aux Damps quelques bracelets de bronze, autour desquels sont passées plusieurs médailles frappées sur la face et le revers (tètes laurées d’empereur et d’impératrice) ; une dizaine de monnaies d’argent, petit module, à l’effigie de Gordien III, et un certain nombre de vases et de statuettes, dont une Vénus, qui a fixé particulièrement l’attention des antiquaires. La nature des objets funéraires et des monnaies donne lieu de Croire que la station romaine des Damps pouvait remonter à Mare-Aurèle. On pense que c’est cette localité que Charles le Chauve a voulu désigner sous le nom de lledance oralorium dans le diplôme par lequel il donne à l’abbaye de Saint-Ouen de Rouen Pansus et Hedance oratorium, avec toutes leurs appartenances. L’orthographe ancienne du mot Dainps, qui est Dans et Hasdans, serait une altération du mot primitif Hedana. Il n’est point admissible en effet, comme on l’a prétendu par erreur, que le nom de Damps ou Dans vienne de damna, désastres, perte de bataille, parce que c’est là que s’engagea la lutte entre Rollon et les Francs, suivant Guillaume de Jumiéges et Robert "Wace. En effet, le Roman de Rou dit qu’à cette époque, cette localité s’appelait déjà Dans ou Arches.

Après la prise de Rouen, Rollon et les siens résolurent la ruine de Paris, et, détachant leurs navires, remontèrent la Seine et s’arrêtèrent auprès de Hardans, que l’on appelle aussi Arches. À la nouvelle de leur arrivée, Renaud, duc de France, se porta au-devant d’eux, sur la rivière d’Eure, avec une nombreuse armée, et envoya Hastings et quelques Normands de Chartres leur demander ce qu’ils voulaient. Rollon dit qu’ils prendraient tout ce qu’ils pourraient conquérir. Pendant que Hastings portait cette réponse, Rollon se prépara à combattre. Il fit élever des retranchements et une redoute en forme de château, et se fortifia derrière une levée de terre, en laissant un vaste espace sans défense apparente. Dès que le jour parut, les Francs entendirent la messe et communièrent dans l’église deSaint-Germain-d’Alisay, située de l’autre côté de la

Seine, en face des Damps. Après quoi, montant k cheval, ils aperçurent bientôt les vaisseaux ou plutôt les barques ennemies, que les Normands avaient fait approcher tout près d’eux, vers l’embouchure Se la rivière. Les Francs attaquèrent aussitôt le point qui était ouvert. Roland, porte-enseigne de Renaud, et ceux qui étaient avec lui, s’y élancèrent vivement. Mais Rollon et ses compagnons, qui s’étaient couchés dans la plaine, couverts de leurs boucliers pour dissimuler leur nombre, se relevant tout à coup, tuèrent Roland et ceux qui combattaient à ses côtés. Ce que voyant, Renaud, Hastings et les autres comtes ne tardèrent pas à prendre la fuite. D’après les deux historiens, c’est bien au confluent de TEure, et par conséquent aux Damps, que l’événement se passa. L’emplacement du camp est encore aujourd’hui faoile à saisir. À l’extrémité de la pointe de terre où la Seine reçoit les eaux de l’Eure, commence un îlot oui se prolonge en aval, du côté de Pont-de-1 Arche. L’espace compris entre cet îlot et le rivage forme un bassin naturel et un mouillage aussi commode que profond. C’est sur le bord de ce bassin que se trouve la plaine des Damps, coteau peu élevé et peu spacieux, qui s’appuie à la lisière de la forêt. En se retranchant sur la colline, Rollon et les siens étaient à portée de veiller sur ieure vaisseaux, et ils ne pouvaient être inquiétés ni par le flanc ni par leurs derrières. En sus Se leurs remparts, ils étaient protégés par toute l’épaisseur de la forêt de Bord, par une hauteur boisée qui s’avance comme un cap du côté de la rivière et par un vallon fort étroit, qui semble avoir été le fossé naturel du camp. Forcés de gravir la pente qui domine le conlluent de l’Eure, et où était le soûl point d’attaque qui leur fût facilement accessible, les Francs perdirent l’avantage du nombre. Les Normands, se levant en masse et renversant les

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premiers rangs ennemis, jetèrent le désordre dans le gros de l’armée, qui ne put se ranger en bataille et prit la fuite (855).

Les Damps ont fait autrefois partie de la baillie, puis de la cbàtellenie de Vaudreuil, dont ils formèrent la limite vers Pont-del’Arche. Les moines de l’abbaye de Bonport y possédaient d’importantes propriétés.

DAMRÉMONT, général français. V. Dan-

RÉMONT.

DAA1SB (Joseph), artiste dramatique et compositeur polonais, né en 17C8, mort en 1852. Il débuta sur le théâtre de Varsovie, où il obtint un certain succès dans les rôles comiques ; mais il renonça bientôt à la scène pour se consacrer tout entier à des études musicales, et composa un grand nombre d’opéras, de vaudevilles et de ballets. Plutôt imitateur que compositeur original, il possédait parfaitement l’art de l’instrumentation et des convenances scéniques. Une de ses œuvres les plus répandues en Europe est la mazurka qu’il composa en 1821 pour la danseuse Mierzynska.

DAMVILLE, bourg de France (Eure), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. S. d’Evreux, sur l’Iton ; pop. aggl. 885 hab. — pop. tôt. 985 hab. Mines de fer, forges, moulins, fours k chaux. Commerce de bestiaux, fourrages, laines et mercerie. L’église paroissiale offre une tour de la Renaissance et des fragments de vitraux du xve siècle.

Damville, dont l’étymologie paraît être Domini villa, est une ancienne baronnie qui donnait droit de séance à l’échiquier de Normandie. En 1173, le château de Damville appartenait à Gilbert de Tillières, qui y fut attaqué par Henri II, roi d’Angleterre, irrité de ce que Gilbert avait embrassé le parti de la France. En 1188, ce prince donna ordre de brûler le château, qui appartenait alors à Simon d’Anet : mais Richard Cœur de Lion le lit rebâtir dix ans après. En 12u4, Damville fut réuni aux domaines normands conquis par Philippe-Auguste, qui le céda avec Conches et Nonancourt à. Robert de Courtenai. En 1274, Robert, évêque d’Orléans, vendit Damville k Pierre de la Brosse, chambellan de Philippe le Hardi, qui confisqua cette terre après l’exécution de son favori. Philippe le Bel la donna en 1285 k Matthieu de Montmorency. Pendant la guerre de Centans, en 1414, le roi d’Angleterre gratina de la terre de Damville Pierre Croft, "un de ses capitaines, puis Jean de Luxembourg, bâtard de Saint-Pol. Jean de Montmorency reprit possession de sa seigneurie après 1 expulsion des Anglais. Elle fut érigée en duché-pairie en 1610, par Louis XIII, et possédée successivement par Henri, dernier duc des Montmorency, la duchesse de Ventadour, sa sœur, le comte de Brion, le comte do Toulouse en 1694, la comtesse de Porahère en 1719, la famille Du Terrail et les Cossé-Brissac. Une notice sur Damville a été publiée par M. Ange Petit, dans le tome V (3» série, année 1857) des Recueils de la Société libre de l’Eure. On trouve un article sur le duché-pairie de Damville dans le P. Anselme (tome IV).

DAMV1LLERS, bourg de France (Meuse), ch.-l. de cant., arrond. et k 24 kilom. S. de Montmédy, sur la Tinte ; pop. aggl. 873 hab. — pop. lot. 910 hab. Brasserie, quincaillerie, tuderie. Commerce de bois de construction. Les remparts de Damvillers furent agrandis par Charles-Quint ; il en reste encore quelques débris intéressants. Sur la place principale du bourg s’élève la statue du maréchal Gérard, par Cordier.

DAMYSE, géant que l’on regardait comme le plus agile de tous les coureurs. À la naissance d’Achille, ThétiSj voulant se défaire de ce fils, comme elle avait fait des six autres, le jeta dans le feu ; mais Pelée arriva assez à temps pour l’en retirer, et l’enfant n’eut de consumé que le talon droit. Son père le porta dans la grotte de Chiron, qui déterra le cadavre de Damyse, lui enleva le talon droit et l’adapta au pied d’Achille. Ce talon emprunté lui communiqua la légèreté de son premier possesseur. Plus tard, lorsque Achille fuyait devant Apollon, le talon se détacha et arrêta la inarche du héros, qui fut tué par le dieu. C’est là, comme on voit, une singulière variante à la fable du talon vulnérable d’Achille. Elle nous a été transmise par Ptolémée Ephestion.

DAN (en hébreu celui qui juge), patriarche israélite, né l’an 1788, mort l’an 1661 av. J.-C. Il était fils de Jacob et de Bala, servanté de Rachel, et devint le chef de la tribu de Dan, qui, en sortant d’Égypte, se composait de 62,700 hommes en état de porter les armes.

DAN (tribu de), l’une des tribus primitives du royaume d’Israël. Après la conquête de la terre de Chanaan, cette tribu reçut en partage un territoire limité à l’occident par la Méditerranée, et, des autres côtés, par les terres des tribus de Juda et de Benjamin. Ses principales villes étaient Joppé ou Yafo, possédant un bon port maritime, Saréah, Ayyalon, Esthaol. Mais les Danites ne se maintinrent pas longtemps dans ce territoire, ils furent refoulés de la côte vers la montagne par les Amorrhôens et les Philistins. Les hauts faits de Samson, le héros de la tribu de Dan, ne purent agrandir le territoire des Danites, et, bientôt après, probablement par suite d’un trop-plein de population, un grand nombre

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d’entre eux émigrèrent vers le nord et s’emparèrent de la ville de Laïsch ou Leschem (vraisemblablement une colonie sidonienne), à qui ils donnèrent le nom de Dan. Après le schisme des dix tribus, celle de Dan devint un des deux grands sanctuaires du royaume du nord, et un des deux centres du culte du veau d’or. Ses habitants, placés k la. frontière, paraissent s’être acquis un certain renom comme guerriers. Les Danites ne purent cependant sauvegarder leur indépendance : soumis d’abord aux Philistins, ils se fondirent ensuite dans la tribu de Juda. Cela pourrait expliquer comment, après le retour de la captivité, il n’est plus jamais question d’une tribu de Dan.

DAN, ville do la Palestine ancienne, dans la tribu de Nephtali, sur un affluent du Jourdain ; c’était la ville la plus septentrionale du royaume d’Israël. De là vient l’expression biblique : Depuis Dan jusqu’à Béerséba, pour diro depuis un bout du pays jusqu’à l’autre.

DAN, rivière des États-Unis d’Amérique, prend sa source au pied des montagnes Bleues, dans l’État de Virginie, près des limites de la Caroline du Nord, baigne l’État de ce nom et celui de Géorgie, et, après un cours très-sinueux de 80 kilom., se jette dans le Roanoke ou Staunton.

DAN, nom de plusieurs rois de Danemark, dont l’histoire ne nous est parvenue qu’à travers des traditions incertaines et légendaires. Le plus connu est Dan, surnommé Mykillati (Magnifique), qui, selon les uns, vivait au me siècle av. J.-C., et, selon d’autres, au ier siècle de notre ère. Fils de Dag, prince de Scanie, il épousa la fille d’Olaf, roi de Leire, s’empara du royaume de son beau-père, fut élu souverain du Jutland et finit par réunir sous son pouvoir le Danemark presque tout entier. D’après certains historiens, ce fut ce roi qui donna k ce pays son nom, Danemark, signifiant terre de Dan. Ce fut également lui qui fit construire, au sud de Slesvig, une muraiUe(£*aneu»’Ae) destinée à préserver la péninsule d’une invasion étrangère, et dont il reste encore des vestiges. Ainsi que l’indique son surnom, Dan aimait beaucoup le faste et la magnificence. D’après Saxo Grammaticus, il ne voulut pas que son corps fût brûlé, selon l’usage admis chez les Scandinaves ; il ordonna qu’on l’enterrât sous un grand tertre ou tumulus, monté sur son cheval de guerre, revêtu de ses ornements royaux et au milieu de tous ses trésors. On montre près de Roskilde, en Sélande, un tumulus qui porte le nom de ce monarque.

DAN (Pierre), supérieur des mathurins de Fontainebleau et historien français, mort en 1649. Il fut chargé, en 1631, d’aller en Barbarie pour racheter des captifs chrétiens. Il se rendit k Alger, et ramena avec lui (1635), quarante-deux personnes arrachées k l’esclavage. On a de lui : Histoire de la Barbarie et de ses corsaires (Paris, 1637, in-4o) ; Trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau (Paris, 1642, in-fol.)

DANA, grande ville de l’ancienne Cappadoce, mentionnée par Xénophon dans YAnabase (l. I, p. 2, § 20). C’est probablement la même que celle qui fut connue plus tard sous le nom de Tyakb.

DANA (Richard-Henry), poëte et critique américain, né k Cambridge, dans le Massachusetts, le 15 novembre 1787. Il étudia d’abord les lois, mais il s’éloigna bientôt du barreau pour s’occuper de littérature. Un goût pur, le sentiment de l’harmonie et une grande franchise d’opinions caractérisèrent ses premiers travaux. Il fut un des plus ardents, en Amérique, k dénier à Pope la suprématie littéraire, et à rendre une justice éclatante au génie de Wordsworth, le chef de l’école des lakistes. L’influence de Wordsworth se reconnaît aisément dans les vers de Dana, surtout dans ses descriptions. Dana débuta dans la carrière littéraire par de nombreux articles fournis k la North American review, et dirigea même quelque temps ce recueil, concurremment avec le professeur Channing. En 1821, il commença le Paresseux, collection d’essais et d’articles qu’il dut suspendre faute d’un éditeur. Il collabora ensuite k la NeviYork review, fondée en 1825 par son ami Bryant. En 1827, il publia le Boucanier, ouvrage qui devint bientôt populaire. Deux éditions de ses Œuvres choisies (1833 et 1850, 2 vol. in-8o) ont été favorablement accueillies. M. Daua a fait aussi de remarquables leçons sur Shakspeare, qui n’ont point été publiées. Il vit retiré dans une charmante résidence de Boston, sur le bord de la mer, près du cap Anne.

DANA (Richard-Henry), fils du précédent, jurisconsulte et écrivain américain, né k Cambridge en 1815. Il prit ses degrés au collège Harvard, en 1837. Étant encore au collège, la faiblesse de sa vue exigea qu’on lui fît faire un voyage sur mer. Il s’embarqua comme matelot sur un brick qui se rendait en Californie. Il revint en 1836, guéri de la faiblesse de sa vue et surtout de sa passion pour la mer, par suite des souffrances qu’il avait éprouvées en doublant le cap Horn. Quatre ans après, il publiait le récit de ses aventures, si connu sous le titre de Deux années devant le grand mât. Ileutd’abord quelque peine k trouver un éditeur pour cet ouvrage, qui est do venu, en Amériquo et en Angleterre,

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aussi populaire que Robinson CrtisoS. M. Dana se fit recevoir avocat et s’acquit bientôt una grande réputation dans l’exercice de cette profession. Il n’a point pour cela cessé d’écrire et a publié depuis le Manuel de l’homme de mer (Boston, 1845,4oédition) et collaboré àla North American review et à divers autres feuilles périodiques. En politique, M. Danas’est distingué par une vigoureuse opposition aux principes esclavagistes et s’est élevé de toute son énergie contre la loi des esclaves fugitifs. Il était, en 1854, le principal conseil du nègre fugitif Antony Burns. Son dernier ouvrage est Un voyage à Cuba.

DANA (Napoléon-Jackson Teconisch), brigadier général de volontaires dans l’armée des États-Unis d’Amérique, né en 1812 k West-Point (Maine). Sorti, comme sous-lieutenant d’infanterie, de 1 école militaire de West-Point (184-2), il servit avec distinction dans la campagne du Mexique et reçut k Cerro-Gordo une blessure qui lui valut le grade de capitaine. Après son rétablissement, il fut envoyé k Boston, puis dans le Minnesota, où il prit part à la construction des forts Ripley et Ridgely. En 1855, il donna sa démission pour se livrer au négoce. Nommé, en 1S61, colonel du l" régiment de volontaires du Minnesota, il assista k la bataille de Ball’s Bluff (21 octobre 1861). En 1862, il devint brigadier général de volontaires et fut envoyé à l’armée du Potomac, où il ne s’est signalé par aucun trait d’éclat.

DANA (Jacques Dwiokt), naturaliste américain, né en 1813 à Utique (État de New-York). Il étudia les sciences mathématiques et physiques au collège d’Yale, k Newhaven (Connecticut), sous la direction de Silliman l’aîné, et fut nommé, en 1834, professeur do mathématiques des gardes-marine do la flotte américaine. Après avoir fait en cette qualité un voyage dans la Méditerranée en 1835(il devint, tannée suivante, suppléant de Silliman k Newhaven, et lut adjoint, en 1838, comme géologue et minéralogiste, a l’expédition que les États-Unis envoyaient explorer le grand Océan, sous la direction du capitaine Wilkes. À son retour (1842), il s’occupa do publier le résultat de ses travaux pendant cette excursion ; ils sont consignés dans trois volumes qui forment la portion la plus précieuse de la relation du voyage de Wilkes, relation éditée aux frais des États-Unis. Ce sont les suivants : Études sur les zoophytes (Washington, 1846, avec atlas), ouvrage dans lequel il a donné une classification nouvelle de tous les êtres qui composent cet embranchement du règne animal ; Études sur la géologie de l’océan Pacifique (Washington, 1849, avec atlas), et Études sur les crustacés (Washington, 1852-1854, 2 vol., avec atlas). En 1845, Dana avait épousé la fille de Silliman, et était devenu le collaborateur de son beau-père, auquel il succéda, quelques années plus tardj comme directeur de Y American journal of sciences, que Silliman avait fondé en 1819 et qui est connu en Europe sous le nom de Journal de Silliman, On doit encore à Dana, qui depuis 1850 est professeur d’histoire naturelle au collège d’Yale, un excellent Traité de minéralogie (1837 ; 5« édit. 1854), qui est fort estimé, même en Europe.

DANAA s. m. (da-na-a — de Danaûs, nom grec). Bot. Section du genre séneçon, réuni au genre livèche, et comprenant une espèce, la livèche k feuilles d’ancolie. Il Syn. de

PHYSOSPERMB.

DANAGÉE s. f. (da-na-sô). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malacodermes, voisin des dasytes, dont l’espèce type habite la France.

DANAÉ, filla d’Acrisius, roi d’Argos, et d’Eurydice. Un oracle ayant prédit k son père qu’il serait tué par l’enfant qui naîtrait de Danaé, Acrisius enferma celle-ci dans une tour, pour qu’elle ne pût se trouver en contact avec aucun homme. Mais Danaé plut k Jupiter, qui s’introduisit près d’elle sous la forme de pluie d’or, et elle mit au monde un fils qui reçut lo nom de Perséè. Acrisius, furieux, livra k la merci des flots la mère et l’enfant, après les avoir fait enfermer dans un coffre, qui fut porté par les courants jusqu’k l’île de Sériphe : des pêcheurs les sauvèrent et les conduisirent au roi Polydecte, qui les accueillit avec bonté. Plus tard, Danaé fut ramenée dans Argos par Persée, qui, ainsi que l’avait annoncé 1 oracle, tua, sans le vouloir, Acrisius. Plusieurs prétendent que Jupiter, qui avait pu, avec de l’or, entrer dans la tour et séduire Danaé, n’était autre que l’oncle de celle-ci, Prétus, frère d’Acrisius. Selon Virgile, Danaé vint, avec d’autres fugitifs d’Argos, en Italie, où elle fonda la ville d’Ardée.

Simonide avait composé sur Danaé un poème, qui est malheureusement perdu, sauf un court fragment qui nous a été conservé par Denys d’Halicarnasse. Ce sont les plaintes de la jeune mère abandonnée avec son fils sur les Ilots et se voyant près de périr. Voici un essai de traduction de ces vers empreints d’une douce et pathétique simplicité, et si gracieux dans leur naïveté :

« Le souffle du vent frémissait dans la nacelle, ouvrage d’un artiste habile, et la mer menaçait de l’engloutir. Danaé, les joues baignées de larmes, jette ses bras autour de Persée, et s’écrie : « O mon fils, que j’ai de peine 1 Toi, cependant, tu dors dans cette triste prison, défendu de la mort par quelques