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ne furent pas d’ailleurs toujours fondées sur des motifs de justice et d’utilité. Aussi son administration intérieure lui mérite-t-elle plus d’éloges que ses victoires. L’Angleterre dut à la sagesse et à la vigueur de son gouvernement un long intervalle de paix et de tranquillité. La Chambre des communes commença sous son règne à acquérir une importance réelle. » Dans les dernières années de sa vie, une femme, nommée Alix Pierre, acquit un grand ascendant sur son esprit et lui fit dépenser des sommes énormes, destinées à la guerre contre le roi de France. Le peuple, accablé d’impôts, se mit à murmurer, et le Parlement, à qui Édouard demanda des subsides, n’en accorda qu’après avoir exigé l’éloignement d’Alix et celui du duc de Lancastre. Édouard III mourut un an après le Prince Noir, abandonné d’Alix et de tous ses courtisans. Son petit-fils Richard II lui succéda.


Édouard, roi d’Angleterre, tragi-comédie de La Calprenède, représentée en 1637. Édouard, roi d’Angleterre, est passionnément amoureux de la comtesse de Salisbury, la même pour laquelle il institua l’ordre de la Jarretière. La comtesse oppose à la passion du roi une vertu à toute épreuve. Isabelle, mère d’Édouard, princesse ambitieuse et qui craint que la passion de son fils ne lui dérobe une partie de l’autorité qu’elle a sur lui, engage le duc de Mortimer, attaché à son service, à dire au roi que la comtesse de Salisbury a dessein d’attenter à sa vie. D’abord Édouard ajoute peu de foi à ce rapport ; mais il finit par y croire en apercevant un poignard caché dans une des manches de la robe de la comtesse. Celle-ci se justifie aisément du crime qu’on lui impute : le duc de Mortimer est venu l’avertir que le roi avait dessein de la déshonorer, et, pour éviter ce malheur, elle s’est munie d’un poignard, décidée qu’elle est à s’ôter la vie, dans le cas où Édouard voudrait exécuter ce dessein. Le roi, touché de la vertu de la comtesse, prend la résolution de l’épouser : il exile la reine mère et chasse honteusement Mortimer.


Édouard III, tragédie en cinq actes et en vers, de Gresset, représentée sur le théâtre de la Comédie-Française le 22 janvier 1740. « Cette tragédie obtint neuf représentations de suite dans sa nouveauté, dit le chevalier de Mouhy (Abrégé de l’histoire du Théâtre-Français). C’était le coup d’essai de l’auteur, essai dans lequel on découvrit de grandes beautés. C’est la première tragédie où il a été hasardé de faire tuer un des personnages en présence des spectateurs. » Ce qui était une innovation alors est tombé dans le domaine des habitudes banales ; mais on n’en doit pas moins savoir gré à Gresset d’avoir transporté sur la scène française cette hardiesse empruntée au théâtre de Shakspeare.

Si le style constituait seul le mérite d’une tragédie, celle-ci occuperait un rang distingué parmi les œuvres de second ordre. Mais le plan en est mal conçu, l’action languissante ; on y remarque aussi des invraisemblances, et le rôle principal, celui d’Édouard, manque de dignité.

Dans un petit opéra-comique intitulé la Barrière du Parnasse, représenté la même année, on critiqua assez finement cette tragédie. Édouard III vient se plaindre à la Muse chansonnière de l’injustice de la Critique, qui trouve dans son intrigue un double intérêt. « La Critique a tort, répond la Muse, et l’intérêt ne peut être double où l’on n’en trouve point du tout. »


ÉDOUARD, fils d’Édouard III, prince de Galles, célèbre sous le surnom de Prince Noir, qu’il dut à la couleur de son armure, né en 1330, mort en 1376. Il n’avait pas encore seize ans quand il suivit son père en France ; il se couvrit de gloire à la bataille de Crécy (26 août 1346), et son impétuosité décida de la victoire. « Mon fils, lui dit Édouard après la bataille, vous avez combattu vaillamment aujourd’hui et vous êtes digne de la couronne. » C’est alors que le jeune prince adopta la devise Je sers, portée par le vieux roi de Bohême, qui se trouvait parmi les morts de l’armée française. Envoyé en 1355 dans la Guyenne pour commencer les hostilités, il ravagea le midi de la France, l’Agenois, le Quercy, le Limousin et arriva jusqu’à la Loire. Ayant appris que le roi Jean marchait contre lui à la tête de 60,000 hommes, Édouard, qui n’avait sous ses ordres qu’une douzaine de mille hommes, se replia sur la Guyenne et se vit en présence de l’armée française à Maupertuis, près de Poitiers. Sa situation était si désespérée qu’il consentit volontiers à écouter les propositions d’accommodement que lui firent deux légats du pape désireux d’empêcher l’effusion du sang. Il offrit d’abandonner toutes les conquêtes faites depuis deux ans par les Anglais et de renoncer pendant sept ans à faire la guerre à la France ; mais le roi Jean ayant exigé qu’il se rendît prisonnier avec cent personnes de sa suite, il s’écria : « Jamais l’Angleterre n’aura à payer ma rançon, » et il se prépara au combat, pendant lequel il montra le courage d’un héros et la prudence d’un général consommé (19 septembre 1356). À cette fameuse bataille de Poitiers, il s’empara du roi Jean, de son fils Philippe le Hardi, d’un grand nombre de princes et de seigneurs et ajouta encore à sa gloire en traitant son royal prisonnier avec les plus grands égards. Après le traité de Brétigny (1360), il fut investi de l’Aquitaine par son père, avec le titre de prince souverain, et séjourna désormais à Bordeaux. En 1367, il passa en Espagne pour soutenir don Pèdre, chassé du trône de Castille, et gagna sur don Henri de Transtamare et Duguesclin la bataille de Najara, où il fit même prisonnier le fameux connétable. Le Prince Noir rapporta d’Espagne une maladie dont il ne put jamais se rétablir. N’ayant point reçu de don Pèdre les sommes que celui-ci avait promises pour l’entretien des troupes anglaises pendant la campagne contre Henri de Transtamare, il se vit forcé, pour payer les dettes qu’il avait contractées, d’imposer de nouvelles taxes à ses sujets. Cette mesure excita un mécontentement général en Aquitaine. Des plaintes furent alors portées au roi de France, Charles V, comme seigneur suzerain, et ce prince envoya sommer Édouard de comparaître devant lui. « Je comparaîtrai avec 60,000 hommes, » répondit le Prince Noir. Mais le dépérissement de sa santé et la révolte des principales villes de sa suzeraineté l’empêchèrent d’exécuter cette menace. Il retourna en Angleterre dans l’espoir d’y rétablir sa santé ; mais il y mourut peu de temps après, à l’âge de quarante-six ans. Par sa brillante valeur, par ses exploits et par ses nobles vertus, il s’était mis au rang des plus illustres guerriers de son siècle, et les Anglais l’estiment à l’égal d’Alfred le Grand. « Il laissa, dit Hume, une mémoire immortalisée par de grands exploits, par de grandes vertus, par une vie sans tache. Sa valeur et ses talents militaires furent les moindres de ses mérites ; sa politesse, sa modération, sa générosité, son humanité lui gagnèrent tous les cœurs. Il était fait pour illustrer non-seulement le siècle grossier dans lequel il vivait et dont les vices ne l’atteignirent point, mais encore le siècle le plus brillant de l’antiquité ou des temps modernes. » Le Prince Noir avait épousé la belle Jeanne, fille du comte de Kent, dont il eut deux fils, Édouard, mort en bas âge, et Richard, qui devint roi sous le nom de Richard II.


ÉDOUARD IV, roi d’Angleterre, fils de Richard, duc d’York, né en 1441, mort en 1483. Il fut le chef du parti de la Rose blanche. Son père, qui avait pris les armes contre la maison de Lancastre pour appuyer ses prétentions au trône, périt dans une bataille pendant que son parti était décimé (1460). Le jeune Édouard rassembla résolument les débris de la faction d’York, écrasa l’armée de la Rose rouge à Mortimer’s Cross et à Northampton, marcha sur Londres et se fit proclamer roi (1461) à la place de Henri VI, qu’il fit jeter à la Tour de Londres. Mais la femme du roi déchu, Marguerite d’Anjou, véritable chef du parti de Lancastre, rassembla une nouvelle année et tenta de nouveau le sort des combats. Vainqueur à Towton (1461), puis à Hexham (1463), Édouard retourna à Londres, se fit couronner et convoqua un parlement qui le reconnut comme souverain. « Hardi, actif, entreprenant, dit Hume, il était en même temps d’une dureté de cœur et d’une inflexibilité d’esprit qui le rendaient inaccessible à tous les mouvements de la compassion. » Il livra au supplice les hommes les plus considérables du parti de Lancastre, et, délivré de ce côté de toute inquiétude, il s’adonna sans réserve à son goût pour les plaisirs. Malgré ses actes de vengeance cruelle, qui étaient du reste dans les mœurs du temps, il jouit au commencement de son règne d’une grande popularité. Sa jeunesse, sa beauté, le charme de ses manières, le libre accès que les gens du peuple trouvaient auprès de lui le firent particulièrement aimer des habitants de Londres et des femmes, et sa cour offrit le spectacle de fêtes continuelles. N’ayant pu faire sa maîtresse de la belle Élisabeth Woodville, veuve du chevalier Gray, il l’épousa secrètement (1464) ; mais cette union n’était plus un secret pour personne lorsque Warwick, qui avait été chargé de négocier le mariage d’Édouard IV avec Bonne de Savoie, revint en Angleterre pour rendre compte du succès de sa mission. L’altier négociateur, qui avait puissamment contribué à mettre Édouard sur le trône, fut profondément blessé de la conduite du roi. Il se mit à la tête d’une conspiration formidable, dans laquelle entrèrent les partisans de Lancastre et le duc de Clarence, frère du roi. En 1469, la guerre civile éclata avec toutes ses horreurs. Édouard IV, attaqué par le comte de Warwick qui avait réuni une armée de 60,000 hommes, dut s’embarquer à la hâte pour la Hollande pour ne pas tomber entre ses mains. Pendant ce temps, le tout-puissant comte entrait à Londres, tirait de sa prison Henri VI, le faisait proclamer roi et obtenait du Parlement un décret qui déclarait Édouard IV déchu comme traître et usurpateur (1470). Mais, grâce à l’appui de son beau-frère, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, Édouard put recouvrer la couronne l’année suivante, après avoir vaincu à Barnet Warwick, qui perdit la vie dans cette rencontre. Édouard signala son retour par les cruautés qui étaient dans les mœurs du temps et surtout dans les habitudes de cette guerre implacable. Son propre frère, Clarence, accusé de complot, fut mis à mort (1478), et Henri VI, enfermé pour la troisième fois à la Tour, ne tarda pas à être égorgé par les ordres du vainqueur. Édouard se livra alors avec plus d’ardeur que jamais à son goût pour les plaisirs et mourut au moment où il se préparait à une guerre contre l’Écosse


ÉDOUARD V, roi d’Angleterre, fils du précédent, né en 1470, assassiné en 1483. Il monta sur le trône à l’âge de treize ans et fut presque immédiatement jeté avec son jeune frère le duc d’York à la Tour de Londres par son oncle Richard, duc de Glocester. Ce dernier, qui s’était fait proclamer protecteur du roi et du royaume, résolut de se débarrasser de ses deux neveux pour s’emparer du trône. D’après sir Thomas Moore, un écrivain presque contemporain, le gouverneur de la Tour, sir Robert Brackenburg, ayant refusé de mettre à mort les deux jeunes princes, Richard chargea de ce soin un nommé Jacques Tyrrel qu’il nomma gouverneur de la Tour pour une nuit. Tyrrel entra avec ses agents dans la chambre où dormaient Édouard V et le duc d’York et les fit étouffer sous leurs couvertures. L’histoire a gardé peu de détails sur ce crime, que des écrivains modernes, entre autres Horace Walpole, ont même cherché à révoquer en doute. La poésie et la peinture ont popularisé parmi nous ce sujet tragique. Paul Delaroche en a fait une peinture que la gravure a reproduite, et Casimir Delavigne en a tiré un drame touchant, les Enfants d’Édouard. V. Enfants d’Édouard.


ÉDOUARD VI, roi d’Angleterre, fils de Henri VIII et de Jeanne Seymour, né en 1538, mort en 1553. Il fut couronné en 1547. Ce règne d’un enfant ne fut signalé que par les querelles des ambitieux qui se disputèrent le pouvoir, et dont l’un, le duc de Somerset, oncle du jeune prince, paya de sa tête la jalousie qu’il avait inspirée à ses rivaux. Édouard montra un grand zèle pour le triomphe de la Réforme ; il était doux, affable, appliqué, laborieux, intelligent, et donnait de grandes espérances.


ÉDOUARD, prince de Galles, fils de Henri VI et de Marguerite d’Anjou, né en 1453, mort en 1471. Il fut obligé de quitter deux fois l’Angleterre, à l’époque de l’emprisonnement de son père, en 1463, et lors de la seconde déchéance de celui-ci, en 1471. La même année, il revint dans son pays pour tenter une révolution, tomba entre les mains d’Édouard IV et fut assassiné par les seigneurs de la cour de ce prince.


ÉDOUARD (Charles), dit le Prétendant, fils de Jacques Stuart. V. Charles-Édouard.


Édouard en Écosse, ou la Nuit d’un proscrit, drame historique d’Alexandre Duval, en trois actes et en prose, représenté on 1802. Cette pièce intéressante, dont le sujet est tiré du Siècle de Louis XIV par Voltaire, devait causer à l’auteur de nombreux ennuis. Il l’avait lue chez Maret, secrétaire général du Consulat, chez Chaptal, ministre de l’intérieur, et devant d’autres grands personnages qui tous n’avaient vu que le but moral de l’ouvrage, sans y soupçonner le désir d’amener une contre-révolution. La première représentation excita un enthousiasme général, auquel s’était mêlé un intérêt politique. L’auteur reçut le lendemain un grand nombre de cartes de personnes de haut rang avec lesquelles jusqu’alors il n’avait eu aucune relation. « Chose singulière ! dit M. H. Lucas, à la seconde représentation, Fouché fit défendre à l’auteur de laisser prononcer les belles expressions d’Édouard : « Je ne bois à la mort de personne. » Est-ce que Napoléon Bonaparte, qui devait y assister, voyait par avance se lever une ombre sanglante du fond des fossés de Vincennes ? » L’acteur chargé du rôle substitua à ces mots une pantomime expressive : il brisa son verre. Bonaparte fut ému au premier acte ; mais, ayant remarqué les nombreux applaudissements qui partaient de la loge occupée par M. de Choiseul et d’autres émigrés, il crut voir dans ces applaudissements la manifestation de leur haine pour lui et de leur amour pour les Bourbons, et dans l’ouvrage un signe de ralliement. Informé des menaces du premier consul, Duval jugea prudent d’aller passer quelque temps dans sa famille. Il revint à Paris lorsqu’il supposa que la colère de Bonaparte s’était calmée ; mais bientôt les rigueurs exercées contre un de ses confrères (Dupaty), au sujet d’un opéra-comique, déterminèrent l’auteur d’Édouard à quitter la France. Il partit pour la Russie, où il séjourna quelque temps. « Ce que j’estime le plus dans la pièce nouvelle, écrivait le critique Geoffroy, c’est cette philosophie douce qui tend à détruire le fanatisme des opinions et des partis : sous ce point de vue, c’est un ouvrage vraiment utile à l’humanité. » — « Il y a dans ce drame de beaux sentiments, dit M. H. Lucas. L’hospitalité sainte y déploie comme un arc-en-ciel sur l’orage des partis. L’humanité, en un mot, supérieure aux passions politiques, revendique ses droits trop souvent méconnus pendant les crises terribles des révolutions. Cette haute philosophie n’empêcha pas Duval d’être persécuté par le premier consul, qui préludait alors à ses impériales destinées. Bonaparte vit dans l’exil de Charles-Édouard celui des Bourbons. Le retour des émigrés et une sorte de réaction qui se faisait en leur faveur effrayaient Bonaparte, et une œuvre conçue dans une intention tout à fait littéraire parut un acte d’opposition à son pouvoir ombrageux. La pièce fut défendue. » Le Moniteur du 5 ventôse an X reproduisit un article du Citoyen français où le journaliste, constatant le succès de la pièce, mais vitupérant les chercheurs d’allusions, vient à se demander : « Cependant qu’a de commun un personnage qui, abstraction faite de ses prétentions au trône d’Angleterre, a du courage, de la dignité, de la grandeur personnelle, avec un être qui, dans l’infortune même, a trouvé le secret de repousser, par sa conduite, l’intérêt que pouvait appeler sur lui le malheur ? Il n’y a que les copartageants de ces sentiments, endoctrinés par des écrivains dont le front ne sait point rougir, qui, ne pouvant faire mieux, saisissent à la comédie l’occasion de donner encore à leur roi de théâtre la consolation de quelques pitoyables applaudissements. »


Édouard en Écosse (LE PRINCE), tableau de Paul Delaroche. V. Macdonald (miss).


ÉDOUARD PLANTAGENET, comte de Warwick, prince anglais. V. Plantagenet.


ÉDOUARD le Libéral, comte de Savoie, né à Baugé (Bresse) en 1284, mort k Gentilly, près de Paris, en 1329. Il succéda en 1323 à son père Amédée V, dit le Grand, et se montra toujours fidèle à l’alliance de la France. Il fut armé chevalier par Philippe le Bel après la bataille de Mons-en-Puelle, où il avait donné de brillantes preuves de sa valeur (1304). En 1324, Édouard eut à soutenir une guerre contre ses voisins coalisés, le dauphin du Viennois, le comte de Genevois, etc., qu’il battit près de Mont-du-Mortier, mais qui lui firent éprouver peu après un échec près de Varey ; il amena en 1328 des secours à Philippe de Valois, contribua à la victoire de Mont-Cassel et mourut l’année suivante à la cour de France. Son frère Aymon lui succéda.


ÉDOUARD, duc de Gueldre, né en 1336, mort en 1371. Il était fils de Renaud II de Nassau et d’une sœur d’Édouard III d’Angleterre. Édouard se révolta contre son frère aîné qui avait succédé à son père, le battit et le retint prisonnier (1361). Successivement attaqué par des voisins puissants, notamment par Albert, prince de Hollande (1362), par Jean, duc de Brabant (1364), il les vainquit tour à tour. Il venait de remporter une dernière victoire sur Wenceslas, duc de Luxembourg, lorsqu’il fut assassiné par un gentilhomme de sa maison dont il avait séduit la femme. C’était un prince courageux, qui s’était montré digne du pouvoir par son équité envers ses sujets.


ÉDOUARD ou DUARTE, roi de Portugal, né en 1301, mort en 1438. Il était fils de Jean Ier. n se distingua en Afrique, k la prise de Ceuta, succéda k son père en 1433, tenta une expédition contre le Maroc, assiégea inutilement Tanger, fut battu et eut la douleur de voir son frère Ferdinand tomber au pouvoir des Maures. Il mourut de la peste qui ravagea le Portugal en 1438. À l’intérieur, il avait marqué son règne par un code de lois unique pour tout le royaume, par des lois somptuaires et par des règlements utiles au commerce et aux finances publiques. C’était un prince juste, sage, modéré, éclairé et ami des lettres. Lui-même avait composé plusieurs ouvrages, entre autres : O Leal conselheiro ; Do regimento da justiça ; Arte de domar os cavallos (Art de dresser les chevaux) ; Conselho ou A vizo espiritual ; Da maniera de ler os livros ; Instruçâo a seus irmâos, etc.


ÉDOUARD DE BRAGANCE, infant de Portugal, né en 1605, mort en 1649. Il était frère de Jean IV. Après avoir servi avec distinction dans les armées de l’empereur Ferdinand III, il fut livré par ce prince à la haine jalouse de la cour d’Espagne et jeté en prison où il mourut après huit ans de captivité. Les historiens portugais assurent qu’il fut empoisonné.


ÉDOUARD (Île du PRINCE-), autrefois Saint-Jean, île de l’Amérique anglaise du Nord, dans le golfe Saint-Laurent, à l’E. du Nouveau-Brunswick, au N. de la Nouvelle-Écosse, dont elle est séparée par le détroit de Northumberland, à l’O. de l’île Rovale, entre 46° 27’, 46° 37’ de lat. N. et 64° 26', 66° 44’ de long. O. Superficie, 563,183 hectares ; pop. 80,867 hab. Ch.-l. Charlotte-Town. Cette île, dont les côtes présentent de nombreuses baies, est généralement unie et d’une grande fertilité. Elle renferme de belles forêts, et l’on y élève de nombreux troupeaux de chevaux, de bêtes à cornes, de moutons, de porcs, de volailles. La rivière la plus importante est l’Hillsborough.

L’administration de l’île du Prince-Édouard se compose d’un lieutenant gouverneur assisté d’un conseil de neuf membres et d’une assemblée législative de dix-huit membres élus par le peuple. La pêche du hareng est la principale ressource des habitants. L’île du Prince-Édouard, comprise autrefois dans les possessions françaises du Canada, fut cédée aux Anglais en même temps que cette dernière contrée et partagée entre les seigneurs qui s’étaient le plus distingués dans les guerres de l’indépendance américaine.


ÉDOUARD (îles du PRINCE-), groupe de petites îles de l’Océan austral, au S.-E. du cap de Bonne-Espérance, par 46° 46’ de lat. S. et 35° 54’ de long. E.


ÉDOUARDE s. f. (é-douar-de). Bot. Genre de légumineuses, appelé aussi edwardsie.


EDOUGH-DJEBEL, montagnes d’Algérie, province de Constantine, au S.-O. de la ville de Bone et au N.-E. du lac de Fetzara. Altitude, 912 mètres. Ces montagnes sont cou-