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réputé une malédiction, est maintenant glorifié À l’égal de la vertu. (Proudh.) L’homme doit entretenir dans son Orne le sentiment À l’égal de la raison. (L. Figuier.) Le poète estime X l’égal de tous les biens de la terre le nuage qui glisse au ciel, et gui change de forme vingt fois en une minute. (Alex, lium.) À l’égal des Persans je veux qu’on les honore.

Racine.

Comètes que l’on craint a l’égal du tonnerre, Cessez d’épouvanter les peuples de la terre.

Voltaire.

La seule vérité" don#e aux afflictions

Des consolations

Durables d l’égal de la sainte parole.

Corneille.

Sans égal, Sans pareil, seul de son genre, de sa nature, de sa valeur : Il est d’une étourderie sans égale. Les faucons volent d’une hauteur et d’une rapidité sans égales. (Buff.) Si la nature produit avec une abqndance prodigieuse, elle détruit aussi avec une facilité sans égale. (Grimm,)

— Syn. Égal, piiiin, pla«, roi, on !. Égal et plain se disent îles choses dont la surface est droite, sans éminences et sans dépressions ; mais le premier s’applique à des surfaces moins étendues que le second et plus rigoureusement droites dans toutes leurs parties : un chemin bien égal est celui qui a été parfaitement dressé, une plaine campagne est celle où l’on n’aperçoit aucune éminence sensible dans tout ce qu’embrasse la vue. Plat est un terme du langage usuel, il se dit de tout objet qui n’est ni concave, ni convexe, qui n’a ni saillie ni enfoncement, quelle que soit d’iiilleurs la position de l’objet, qu’il soit horizontal, vertical ou posé obliquement. lias signifie proprement dont le poil est coupé fort court ; par extension il s’applique à une surface sur laquelle il n’y a rien qui pointe, qui fasse saillie ; mais cette surface peut d’ailleurs offrir quelques inégalités ; une campagne rase est celle où l’on ne trouve ni forêts, ni buissons, ni moissons, ni maisons. Uni ajoute à l’idée de plain ou à’égal celle de facilité pour la marche ou pour toute autre opération physique.

— Antonymes. Inégal, mouvementé, accidenté,

— Boiteux, borgne.

— Allus. littér. Lob mortels sont égaux ; ee n est point la iinîgsmicc, G eM la seule vertu qui fail leur différence. Allusion à Un passage de Mahomet, tragédie de Voltaire, acte l<x, scène iv. Omar répond à Zopire, qui méprise Mahomet à cause de l’obscurité de sa naissance :

A tes viles grandeurs ton ame accoutumée Juge ainsi du mérite, et pèse les humains Au poids que la fortune avait mis dans tes mains. Ne sais-tu pas encore, homme faible et superbe, Que l’insecte insensible enseveli sous l’herbe, Et l’aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant aux yeux de l’Eternel ?

(sance,

lies mortels sont égaux ; ce n’est point leurnaisC’est la seule vertu qui fait leur différence. Ces beaux vers semblent une traduction de cette maxime orientale : « Tous les hommes Sont égaux ; la vertu seule, et non la fortune, doit mettre de la différence entre eux. » Nabi-Etfendi, qui florissait au xvnc siècle, avait versifié cette pensée avant le poëte français. Le distique de Voltaire a été plaisamment parodié dans les vers suivants : Tous les plats sont égaux ; ce n’est pas la faïence, C’est ce qu’on met dedans qui fait la différence.

ÉGALABLE adj. (é-ga-la-ble — rad. égaler). Que l’on peut égaler : Mérite facilement égalable. Il Peu usité.

ÉGALADE s. f. (é-ga-la-de). Agric. Variété de châtaigne.

égalant (é-ga-lan) part. prés, du v.

Egaler :

Quand, des jours et des nuits égalant la durée, La Balance parait sur la voûte azurée, L’Automne, couronné de pampre et de raisins. Prend des mains de l’Eté les sceptres des jardins.

Castel.

ÉGAL-À-TOUT s. m, Mar. Pavillon de signaux, qui n’a pas de numéro et qui prend celui du pavillon au-dessous duquel il est hissé.

ÉGALÉ, ÉE (é-ga-lé) part, passé du v. Egaler. Rendu égal : Des moyens égalés au but.

— Atteint, devenu égal par un changement survenu dans d’autres personnes ou dans d’autres objets : Corneille ne peut être égalé dans les endroits où il excelle. (La Bruy.) Les hontes du centrisme ont été égalées par celles de la théocratie. (Proudh.)

— Astron. Corrigé par des équations : Anomalie ÉGALÉE.

— Fauconn. Se dit de l’oiseau qui porte sur le dos des égalures ou mouchetures blanches.

ÉGAL-ÉCHANGE s. m. Econ. politiq. Echange dans lequel les objets échangés ont une valeur exactement équivalente, de façon qu’il n’y ait perte ni profit pour l’un ni pour l’autre de ceux qui opèrent l’échange. Il Mot créé par Proudhon.

— Encycl. Le mot égal-échange désigne un système nouveau créé par l’illustre P.-J. Proudhon, qui, après avoir fait la critique des

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deux systèmes connus sous les noms de prohibition ou protection et de libre échange, conclut par une organisation nouvelle de l’échange, basée sur Ta réciprocité et sur l’égalité, tant dans les conditions du contrat que dans la qualité et les droits des échangistes. Du principe même qui forme la base du système vient le nom par lequel on le désigne. Proudhon a expliqué longuement et en plusieurs endroits la théorie de Végal-échange, mais il n’en a pas donné la définition qui convient à un vocabulaire. Pour obtenir cette définition, il suffit de résumer les principes généraux qui sont le fondement de sa théorie. L’échange est un fait, une action, un contrat qui ne peut guère être qualifié que d’une façon métaphorique. Par lui-même, il n’est ni libre ni dépendant, il est l’échange tout simplement, seulement les échangistes peuvent être libres ou dépendants, et l’échange contracté par eux sera, selon toute probabilité, influencé par cette manière d’être. Pourtant, quoiqu’il ne puisse rationnellement supporter de qualifications, l’échange peut être effectué de deux manières, qui toutes deux peuvent être désignées par un qualificatif. La première, qu’on peut appeler l’échange inégal ou onéreux, est celle par laquelle l’un des deux échangistes livre une valeur réelle plus grande que celle qu’il reçoit, auquel cas il y a perte pour l’un et bénéfice égal à cette perte pour l’autre. La Seconde manière consiste à échanger, dans des conditions sinon semblables, du moins égales, des valeurs équivalentes. Cette dernière est 'égal-échange. L’échange ne peut donc être qu’égal ou onéreux. Toute autre appellation ne peut rien désigner de plus que ces deux manières d’être. Seulement rechange peut être onéreux de plusieurs façons et pour plusieurs raisons. D un autre côté, pour être égal, il exige certaines conditions, certaines garanties qui en assurent l’égalité, et ce sont ces conditions et ces garanties que Proudhon a déterminées dans ses diverses études sur l’échange. Cette théorie ne s’applique pas seulement au commerce international, comme le fait le système du libre échange, inventé par Cobden pour la plus grande gloire et surtout pour le plus grand profitde l’Angleterre, et accepté avec enthousiasme par nos économistes disciples* de l’école anglaise ; mais cette théorie de l’égaléchange, qui fait partie du vaste système mutualiste créé et défini par Proudhon, s’applique aussi au commerce intérieur, où il devient l’échange direct, réciproque, mutuel, remplaçant en quelque sorte le crédit, ou du moins le simplifiant, empêchant l’agiotage, le trafic et l’usure. Le système protectionniste était un premier pas dans la voie des garanties, comme le fait remarquer Proudhon, que nous ne pouvons mieux faire que de citer : Bans une république, dit-il, la protection donnée par l’État au travail et an commerce du pays est un contrat de garantie en vertu duquel les citoyens se promettent réciproquement, pour leurs ventes et achats, la préférence, toutes choses d’ailleurs égales, sur les étrangers. Cette préférence est inhérente au droit républicain, à plus forte raison au droit républicain fédératif. Sans cela à quoi servirait d’être membre d’une république ? Quelle attache p citoyen aurait-il à un ordre de choses où il verrait son travail, les produits de son industrie, injurieusement dédaignés pour ceux de l’étranger ? Dans les États monarchiques, le principe est différent, bien que le résultat soit le même : c’est le souverain, empereur ou roi, chef de famille politique, protecteur naturel, qui donne leur garantie au commerce et au travail. Jusqu’en 1859, sous tous les règnes, cette pensée avait été dominante en France. Le roi, à qui la Constitution donnait le droit de faire des traités d’alliance et de commerce, savait qu’en réservant une protection, taxe de douane, en faveur de l’industrie, de l’agriculture et du commerce de la nation, il ne faisait que stipuler, au nom de tous les intéressés, comme organe de leur mutualité. C’était un premier jalon dans le progrès économique, la pierre angulaire du garantisme à venir, de la liberté et de l’égalité futures. Une conséquence de cette protection mutuelle, dans un pays où elle eût été appliquée avec intelligence, c’est que la collectivité des producteurs et échangistes, c’est que l’État lui-même, tous enfin, en se garantissant la préférence des ventes et achats, auraient été conduits, dans leurs intérêts respectifs, à se garantir aussi, avec les meilleures qualités, les plus bas prix possibles, par conséquent réduction au minimum des frais d’État ou impôts, frais de banque, de change, de commission, de circulation, etc., qui, dans la France actuelle, forment au moins 25 pour 100 des prix de revient. " Mais quelques avantages que le système protectionniste pût présenter en principe, il avait l’immense inconvénient d’être servi par la douane, établissement des plus incommodes, dans lequel d’énormes abus s’étaient introduits, dont les taxes paraissaient souvent exorbitantes au consommateur, et qui, pour toutes ces raisons, arrêtait la circulation et les transactions. De plus, le système protectionniste avait servi à créer de véritables monopoles de fait, rendus plus onéreux encore au public par la situation économique, qui en aggrave les conséquences, loin de les amoindrir. C’est dans ces conditions qu’apparut la théorie du libre échange, dont MM. CoMen et Bastiat furent les plus

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ardents propagateurs. En substance, et réduite à son expression la plus simple et la plus concise, cette théorie est basée en principe sur cette argumentation : que la mutualité du régime protectionniste est inutile ; que ni les producteurs et consommateurs, ni les ouvriers et patrons, ni la sécurité des États et le commerce des nations n’en ont besoin ; qu’un système de garantie ayant pour but de neutraliser les effets fâcheux de la concurrence du monopole, de l’emploi des machines, des conditions du travail, de l’impôt, de l’établissement différent de la propriété, serait une entrave déguisée qui ne servirait à rien ; que le plus sûr pour tout le monde est de ne rien promettre, de ne rien garantir, ni travail, ni échange, ni qualité, ni bon marché, ni équilibre, mais de s’en fenir à la liberté pure et simple, pleine et entière, et d’agir au gré de ses intérêts, à ses risques et périls et sous sa propre responsabilité. Quant aux effets présumés du libre échange, les théoriciens prétendent que les appréhensions concernant le travail des ouvriers, les débouchés du commerce, le danger à courir pour les industries peu avancées, relativement à la sortie du numéraire et aux crises financières, sont chimériques ; qu’en définitive les produits ne s’échangent pas contre du numéraire, mais contre des produits ; que plus l’argent abonde dans un pays, plus sa valeur relative comme marchandise diminue, plus, par conséquent, il tend de lui-même à refluer vers les pays qui en manquent, c’est-à-dire à s’échanger contre des marchandises ; qu’ainsi s’effectue, sans déficit pour personne, la balance ; enfin, que, tout climat n’étant pas propre à la production de toute espèce de richesse, ce serait pour une nation le plus mauvais calcul que de vouloir quand même produire chèrement des choses pour lesquelles la nature ne l’a pas outillée, et qui lui viennent d’ailleurs à plus bas prix. À ces affirmations, Proudhon oppose des dénégations formelles :

« Il n’est pas vrai, dit-il, qu : une nation doive abandonner les industries qui lui produisent le moins pour s’en tenir à celles qui lui produisent le plus. Ce serait renoncer aux trois quarts du travail humain. Toute production a son point de départ et sa matière dans le sol ; mais le sol ne se distingue pas seulement selon ses aptitudes, il se diversifie aussi suivant sa fécondité. Et puisque la terre a dû être partagée entre ses habitants, il faut bien, en vertu de la solidarité politique et sociale, que les plus favorisés protègent, en quelque façon, de la supériorité de leurs cultures et de leurs industries, les moins heureux. Il n’est pas vrai, d’un autre côté, que les inégalités de climature et de terrain puissent avec le temps, à force de capitaux, de travail et de génie, se co’mpenser, comme le suppose la concurrence internationale réclamée par les libres échangistes. Il n’est pas vrai que l’or et l’argent monnayés soient un produit comme un autre, se comportant de la même manière que les autres sur le marché, de sorte que le solde en numéraire à payer à une nation par une autre soit chose indifférente. Il n’est même pas vrai que, dans le cas d’une parfaite réciprocité, c’est-à-dire où la balance du commerce serait également favorable aux deux parties, les avantages soient égaux ; il faut tenir compte du plus ou du moins, soit de valeur utile donnée par la nature, soit de valeur échangeable créée par le travail et qui existe dans les produits. Il n’est pas vrai, enfin, que, chez le peuple qui aurait constamment la balance favorable, tout soit profit et augmentation de richesse : à côté des exportateurs enrichis et de leurs adhérents, il existera toujours une masse de travailleurs, leurs compatriotes, ruinés ou appauvris. • Ces objections sont, en résumé, celles que Proudhon a toujours opposées, avec force détails et preuves à l’appui de sa démonstration, à la théorie du libre échange et au traité de commerce, si éloquemment et si savamment attaqué au Corps législatif par MM. Pouyer-Quertier, Brame et de Janzé. Mais si le

libre échange est contraire à une saine économie et si le régime protecteur présente dans la pratique d’assez graves inconvénients, il s’agirait de trouver un nouveau système qui fût dépourvu des abus du dernier et qui fût plus.compatible que le premier avec la sécurité du commerce national et le développement de la richesse publique. Ce système nouveau, c’est celui de l’égal-échange. Ici ce n’est plus l’État qui, à l’aide de prohibitions et de primes, assure certaines industries et encourage l’exportation : ce sont les citoyens, producteurs et échangistes, qui contractent entre eux, se garantissent la meilleure qualité et le plus bas prix possible quant aux marchandises, et, dans ces conditions, la préférence sur l’étranger. Mais ce système entraîne avec lui une série de réformes, dbnt il ne serait en quelque sorte que le résultat. Voici d’ailleurs comment Proudhon explique lui-même la façon de résoudre le problème du commerce international : ■ Il est évident, dit-il, que là où la prime d’assurance serait éduite à 1/2 ou à 1/4 pour 100 ; où les transports par eau s’effectueraient à 0 fr. 12 par tonne et par kilomètre, ceux par voie ferrée à 0 fr. 01 et à 0 fr. 02 au plus ; où les effets de commerce s’escompteraient à 1/2 ou à 1/4 pour 100 ; où le crédit agricole et industriel, organisé sur d’autres principes, consisterait

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surtout en fournitures vendues à long terme, non en numéraire, ce qui équivaudrait à des prêts à 2 pour 100 ; où la dette publique et la dette hypothécaire actuelles seraient éteintes ; où f impôt serait diminué de moitié et même des deux tiers ; où, par une organisation mieux entendue de la propriété, un territoire comme le nôtre pourrait entretenir 9 millions de familles agricoles ; où l’industrie serait rendue solidaire de 1 agriculture ; où l’instruction publique serait réorganisée sur le principe du travail des enfants, de neuf à dix-huit ans ; où l’association ouvrière aurait posé ses larges fondements ; où la centralisation gouvernementale, enfin, aurait fait place à l’autonomie provinciale et municipale ; il est évident, dis-je, que le problème serait résolu ; la protection existerait ipso facto, dans les conditions les moins onéreuses, les plus libérales et les plus efficaces ; la douane serait inutile et pourrait être abolie ; et chaque nation, maitresse chez soi, sûre d’elle-même, n’aurait rien à craindre ni de la concurrence ni de l’hypothèque étrangère. »

ÉGALEMENT s. m. (é-ga-le-man — rad. égaler). Ane. jurispr. Avantage fait à un ou à plusieurs héritiers dans un partage, pour arriver à la compensation de ce que le père ou la mère avait donné aux autres en avancement d’hoirie : Donner à ceux gui ont reçu moins un également tel qu’ils aient autant que celui qui a reçu le plus. (Acad.)

ÉGALEMENT adv. (é-ga-le-man — rad. égal.) D’une manière égale, au même degré : Une mère qui chérit également tous ses enfants. Des biens également partagés. On ne parle point de marier ceux $ !<i s’aiment ÉGA-LEMENT, mais ceux qui sont également aimés de la fortune. (St-Evrem.) Pour mesurer plus également sa vie, l’homme a obligé le soleil à rendre compte, pour ainsi dire, de tous ses pas. (Boss.) Les caresses et le mépris de la fortune sont également à craindre. (Volt.) La supériorité en tout genre est également difficile à atteindre. (D’Alemb.) C’est la nature des libertés constitutionnelles de se donner également à tous. (Guizot.) Communisme absolu et individualisme absolu sont également absurdes. (Colins.) La philosophie et la religion sont également nécessaires à l’humanité. (A. Franck.) Toutes ces vérités ne conviennent point également à l’esprit de la femme. (Vacherot.) L’orgueil britannique et la vanité française sont partout également insupportables.(Proudh.) La nature humaine esc toujours belle ; mais elle n’est point toujours également belle. (Renan.)

L’infamie est pareille et suit également Le guerrier sans courage et le perfide amant.

Corneille.

Un aimable enjoûment, une douce langueur.

Mêlés également., font sa charmnnte humeur.

Mme Deshouuëres.

Il Aussi, de même, pareillement : Vous le voulez et je le désire également. Les martinets sont difficiles à tirer à cause de leur vol également élevé et rapide. (Buff.) La véritable égalité des citoyens consiste en ce qu’ils soient tous également soumis aux lois. (D’Alemb.) Tous les Français sont également admissibles aux emplois. (Proudh.) La Parque également sous la tombe nous serre.

Malherbe.

Et le riche, et le pauvre, et le faible, et le fort, Vont tous également de la vie a la mort.

VOLTAIRE

La Balance, au milieu du céleste séjour, Suspend également et la nuit et le jour.

ROUCHER,

SI l’on plaint d’un vieillard le sort infortuné, On plaint également l’enfant abandonné.

Ducis.

— Antonyme. Inégalement.

ÉGALER v. a. ou tr. (é-ga-lé — rad. égal). Rendre égal : Egaler les parts, les portions.

— Rendre plan, uni : Egaler un plancher. Egaler un chemin, il On dit pins ordinaire . ment égaliser.

— Mettre sur le même pied, faire disparaître les différences entre : La mort égale tous les hommes, ÉGALE tous les rangs. (Acad.) Les talents égalent les particuliers aux rois. (Frédéric II.) La nature a le secret merveilleux de diversifier toutes choses et de les égaler en même temps par les compensations. (Fonten.) La barbarie égale fous les hommes. (Turgot.)

Il Mettre au même rang par ses appréciations ou par son estime, donner ou considérer comme égal : Il ne faut pas égaler le talent à la vertu.

  • Il n’est princes ni rois

Qu’elle daigne égaler à ses moindres bourgeois.

Corneille.

— Être égal à : 15 multiplié par i égale 60. On ne connaîtrait point Sully tout entier, si l’on ignorait que ses vertus égalèrent ses talents. (Thomas.) Bien ne peut égaler le dévouement de la femme. (Pétiet.) Bien «’égale la crédulité des hommes sur tout ce gui touche à leur santé. (A. Arago.) Admirons detuc fois l’homme chez gui le cœur et le caractère égalent en perfection le talent. (Balz.) Chez aucun peuple la puissance de produire ne saurait égaler la puissance de consommer. (Proudh.) La profondeur des deux h’égale pas ca profondeur de notre intelligence. (Proudh.)