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ENGH

— Syn. Engeadrer, accoucher, enfanter.

V. ACCOUCHKR.

ENGENHO-DO-MATO, ville du Brésil, prov. de Minas-Geraes, a 225 kilom. N.-O. de Rio de Janeiro ; 3, C50 hab. Église paroissiale, située à 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.

ENGENIO (César Cabaccioi.0 b’), historien italien, d’une noble famille napolitaine, qui vivait dans la première moitié du xvno siècle. Il s’adonna à des recherches sur l’histoire et la topographie du royaume de Naples et écrivit les ouvrages suivants : Brève des• Crizione del regno di Napoli (Naples, 1018, in-8o) ; la Napoli sacra (Naples, 1024, in-4o).

ENGENS s. m. pi. (an-jan — rad. engin). Véner. Equipage de chasse.

ENGEOLER v. a. ou tr. (an-jô-lé). V. enjôler.

engeoleur s. m. (an-jô-leurj, V. enjôleur.

enger v. a. ou tr. (an-jé — V. engeance). Embarrasser, doter d’une chose gênante : Voire /lève se moque-t-il de vouloir vous unGkr de son sonciit de Limoges ? (Mol.) Il Vieux mot, qu’on peut encore employer familièrement. || On a dit aussi engeancer.

ENGERAY ou Engerai s. m. (an-je-rè). Agric. Sorte de râteau qu’on adapte à la faux. : A’knoeraV est formé de trois dents ou baguettes un peu moins longues que la lame de tu faux. (M. de Dombasle.)

EKGERBAGE s. m. (an-jèr-ba-je — rad. engerbar). Agric. Action d’engerber, de mettre en gerbes les moissons qui sont en javelles.

ENGERBEMENT s. m. (an-jèr-be-manrad. eiiyertter). Agric. Action d’engerber les blés qui sont en javelles.

ENGE11BER v. a. ou tr. (an-jèr-bé — du prêt’, en, et île g’rte). Mettre en gerbes : Il faut UNCiKtiBEK i’ûx 'javelles. (Acad.)

— Teehn. Entasser : Engekbur des tonneunx.

E.NfîEHN, bourg de Prusse, prov. de Westphalie, régence et à 28 kilom. S.-O. de Minden ; l,5im hab. Fabrication de toiles et commerce de (il. Ce bourg, aujourd’hui insignifiant, était, autrefois la capitale des vastes États de Witikind et le siège de son gouvernenn’iii. tj’n montre encore, dans le chœur de l’église paroissiale, un monumentélevéen 1377 par l’empereur Charles IV à la mémoire du courageux adversaire de Uharlemagne.

ENfiEHUAND, conventionnel, député par le di’pnri.’iiieni de la Manche. Il montra dans la Convention des opinions très-modérées, vota la détention perpétuelle de Louis XVI, défendit les girondins et particulièrement lingot, an péril du sa vie, devint secrétaire du conseil îles Cinq-Cents (1798), fui nommé membre.du Corps législatif (1799), et se retira de la scène politique en 1803.

E.MGliltS, village de Prusse, près de l’embouchure du Siyuljach ; le château, bâti en 17T>8, a remplacé uni ; forteresse du xtvc siècle, construite pur Cuno de Kalkenstein. Des débris de murailles que l’on remarque au-dessus du village, dans le lit du Rhin, passent pour les restes d’un pont romain. C est, dit-on, sur ce pont que César aurait passé le fleuve pour aller combattre les Sicambres.

ENGBRTII (Édouard), peintre allemand, né h Pless vers 1818. Il lit ses études artistiques à l’Académie de Vienne et s’y adonna tout particulièrement au genre historique. Il obtint, en 1845, le grand prix de cette Académie pour son tableau représentant le Combat du roi l.adislas ave le kouman A/eus. Après avoir passé plusieurs années h Rome, il revint en Allemagne, où il fut nommé, en 1854, directeur de.l’Académie des beaux-arts de Prague. La plus connue de ses toiles est la Capture ne tti frnnille du roi Maufred après la bataille de IJi’néornl, qui appartient à la Société autrichienne des beaux-arts. On cite encore avec éloge les fresques que cet artiste a exécutées dans l’église d’Altlerchenfekl à Vienne.

ENGESTROEM, nom de plusieurs savants suéduis. V. Engklstroëm.

EN G HEIN (François d’), théologien belge, né à Bruxelles en 1048, mort à Gand en 1722. Il était fils du comte de Santa-Cruz. Enghein entra chez les dominicains, prit le grade de docteur en théologie, s’adonna à l’enseignement et devint régent des études de son ordre. Il a écrit, en latin, une Réponse à ta déclaration du cleryé yallican sur le pouuoir ecclésiastique (Cologne, 1G85, in-8o) ; Défense de l’autorité apostolique contre Natalis Alexandrr (Cologne, 1699, in-8"), etc.

ENGIIELBKECIITSEN ou ENGELBBECHT gE.N (Corneille), peiuue hollandais. V. En-

GELBRECHT.

ENGIIELHAMS (Corneille), peintre belge, né aMiilnies en 1527, mort en 1583. Il a peint ii la détiempe des tableaux estimes, entre untrès : l.-s Œuvres de miséricorde (Malines), la Conversion de saint Paul (Hambourg), etc.

ENGH1EN, ville de Belgique (Hainaut), arrond. de Soignies ; 3,800 hab. C’est de cette ville, non d’Enghien-les-Ba’ms, que les princes de Condé tiraient leur titre de duc d’Eughien.

ENGHIEN-LES-BAINS, village et commune de France (Seine-et-Oise), caut. de Mont ENGH

morency, arrond. e£ à 20 kilom. dePontoise, à 28 kilom. de Versailles et à 12 kilom. de Paris ; 804 hab. Enghien, situé sur le bord du lac de ce nom et au pied des collines de Montmorency, est un village tout moderne, qui s’est accru avec une extrême rapidité et est devenu l’Eden des villégiatures élégantes de la capitale. « Enghien, dit M. Adolphe-Joanne, dans son excellent Guide aux environs de Paris, ne comptait, il y aune centaine d’années, qu’un habitant-, cet habitant était un meunier. Comme Bade, Ems, Spa, Aix, Wiesbaden et toutes les villes de bains que la mode a prises sous sa protection, Enghien est aujourd’hui un rendez-vous de plaisirs, un lieu de délices pour les gens bien portants, en même temps qu’un endroit privilégié où certains malades viennent chercher la santé. Il y a quelques années encore, un très-petit nombre de maisons seulement étaient venues se grouper dans le voisinage ; le lac, silencieux, n était traversé par aucune voile, et ses bords étaient tout couverts de roseaux, peuplés de canards, de judelles et de poules d’eau. Aujourd’hui, Enghien est une ville de bains renommée ; et c’est une bonne fortune singulière qu’une source d’eau minérale, d’un emploi salutaire pour certaines maladies, située tout près de Paris, dans une vallée riche et pittoresque et dans le voisinage d’une belle nappe d’eau qui, avec sa ceinture de villas élégantes, contribue à l’agrément de l’aspect et des promenades. Un savant physicien du xvme siècle, J’oratorien Cotte, qui fut curé de Montmorency en 1773, porta le premier son attention sur le ruisseau d’eau sulfureuse qui s’écoulait près du moulin et adressa une lettre à ce sujet à l’Académie des sciences ; découverte d’autant plus intéres-Sante.que les eaux sulfureuses, recommandées comme agent thérapeutique, se trouvaient à une grande distance de Paris. » Ce n’est cependant qu’en 1821 que M. Péiigot, administrateur de l’hôpital Saint-Louis, devint le véritable créateur d’Enghien, auquel il ne donna ia vie qu’aux dépens de sa fortune. Aujourd’hui, on distribue à Enghien près de 300 bains par jour et l’on vend annuellement de 50,000 à 6(1,000 bouteilles d’eau.

L’eau d’Enghien s’emploie en boisson, en bains, en douches et eu gnrgarismes. Elle émerge d’un banc de calcaire grossier par cinq sources principales : la source Cotte ou du Roi (13»), la source Dryeux( 10°,5), la source Péiigot (12»), la source Boulnnd (14°) et la source de la Pêcherie (l3o).-11 est probable que les cinq sources ont une origine commune ; mais, malgré des recherches suivies, on n’a pu encore s’en assurer. On a remarqué que, lorsqu’on vide le lac pour la grande pèche qui a lieu tous les trois ans, l’eau des sources s’arrête et ne coule de nouveau que quand le lac est rempli.

Les eaux d’Enghien méritent une attention particulière et sont, en certains cas, très-utiles ; mais c’est à tort qu’on a voulu les comparer aux eaux sulfureuses des Pyrénées. Celles-ci sont chaudes, gazeuses, et contiennent de la barégine, qualités qui manquent totalement aux eaux d’Enghien. De plus, comme il est nécessaire de chauffer ces dernières artificiellement, elles perdent beaucoup de leurs propriétés et arrivent dans le bain presque désulfurées. Les affections dans lesquelles ces eaux réussissent le mieux sont celles qui intéressent les organes respiratoires : les affections catarrhales du larynx, des bronches. De plus, ces eaux, comme celles de toutes les sources sulfureuses, réussissent dans les affections de la peau, et surtout dans l’eczéma, l’impétigo, etc. ; elles agissent en exaspérant l’éruption pour la guérir ensuite. Enfin, ces eaux sont utiles dans des cas d’accidents causés par la syphilis constitutionnelle. Les eaux d’Enghien peuvent être transportées et sont conseillées à peu près dails les mêmes circonstances que les Eaux-Bonnes.

Le lac d’Enghien a 1,000 mètres de longueur du S. au N. et 500 mètres de largeur moyenne ; il couvre une superficie de 35 hect. Sa profondeur varie de 1 à 4 mètres au temps des basses eaux ; le niveau s’élève de om,70 pendant les grandes crues. Il est alimenté par les ruisseaux de Soisy, d’Eaubonne, d’Ermont, par plusieurs sources et de nombreux puits artésiens ; il est épuisé par le canal qui fait tourner le moulin de la Galette. Le lac est peuplé de carpes. de tanches et de brochets ; une pèche générale, q’ui se fait tous les trois ans, -rapporte, dit-on, près de 12,000 francs.

Le parc d’Enghien est mis à. la disposition des baigneurs. Les environs abondent en charmantes promenades.

Ceci nous conduit à un autre ordre d’idées :

« Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. » C’est Montesquieu qui a dit cela dans ses Lettres persanes, et les femmes, même celles qui n ont jamais lu et qui ne liront jamais Montesquieu, pensent ainsi. Déterminées cependant à ne pas renoncer aux plaisirs.de la villégiature, elles se sont arrangées pour jouir dss charmes de la vie agreste, revue et corrigée par les meilleurs faiseurs et les coiffeurs en renom. Elles ont bravement trainéleurs falbalas dans tous les chemins de traverse, elles se sont parfumées devant les simples fleurs des champs, elles se sont poudrées à blanc pour monter à âne,

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elles ont humilié les étoiles du bon Dieu par un luxe inouï de bougies roses et de becs de gaz et fait taire le rossignol par des torrents de roucoulades empruntées a l’Opéra^et par les tapotements du piano. En un mot, elles n’ont consenti à s’éloignerde Paris qu’à la condition expresse d’emporter Paris dans leurs valises, et c’est ainsi qu’à Enghien même, dans cette riante vallée de Montmorency où se pressent tant de beaux sites et de si touchants souvenirs, où l’ombre de Catinat sourit a. l’ombra de Jean-Jacques, eUes se sont fait un joli petit monde artificiel, bichonné, pommadé, étranglé dans ses cols-carcans, sanglé dans ses baleines, embastillé de vertugadins, qui ne consent à regarder la nature au travers do son lorgnon que quand on la lui a préalablement accommodée a la dernière mode. On a donc macadamisé les routes, fait reluire les maisons et passé au plumeau les arbres et les gazons. Quant au lac, on parle d’en filtrer les eaux.

Enghien est, à vrai dire, une succursale du

— boulevard. Tous les gens que vous y verrez n’y viennent pas pour leur santé ; beaucoup n’ont d’autre but que leur amusement, et rien ne rapproche les conditions comme le plaisir ou la douleur. Aussi y trouve-t-on de tout : des agents de change et des ambassadrices, des diplomates et des bottiers, des gens de théâtre et des gens d’Église, d’anciens sénateurs et des dentistes, des danseuses et des militaires, des grandes dames et des petites dames, des tragédiennes et des somnambules, des duchesses et des comtesses, des princesses et des femmes bourgeoises.

La vogue-dont jouit Enghien à cette heure est due à des causes diverses. La principale, ce ne sont pas ses eaux sulfureuses ; tes eaux ne sont qu’un prétexte. Le but, c’est surtout la vie qu’on y mène et qui varie selon les personnes. L’histoire de cette rivale de Bagnères, que d’ailleurs elle ne pourra jamais remplacer, est celle de bien des gens qui y vont étaler leur opulence de fraîche date. Enghien, érigé en commune au mois d’août 1851, est maintenant une ville ; il y a un siècle, c’éait un moulin, avec un seul habitant ; en 1830. c’était une douzaine de maisons aux environs du lac.

Nous voici aujourd’hui bien loin du ruisseau puant qui s’échappait des interstices des pilotis, près du mouiin, et que, le premier, le père Cotte, oratorien et curé de Montmorency, soupçonna provenir d’une source d’eau minérale. Etrange aventure, en vérité ; le bonhomme, occupé sans cesse d’observations météorologiques, lui qui ne marchait jamais sans regarder le ciel, trouve à ses pieds une richesse. S’il l’avait laissé perdre, ce petit ruisseau qui sonrdait derrière la digue de l’étang et qui coulait dans les canaux de décharge, c’en était fait de sa réputation, son nom ne lui survivait pas, c’en était fait aussi de’ce pimpant Enghien qui ne demandait qu’à naître. Un vénérable prêtre, un savant austère, voilà donc quel est le parrain de ce lieu mondain, où l’on vient bien moins pour guérir que pour jouir, mener folle et insouciante vie, tromper sa femme, tromper son mari, nouer et entretenir ces liaisons clandestines et plus ou inoins scandaleuses qui s’ébauchent dans les éclats de rire et finissent parfois dans les pleurs.

Il ne Se doutait pas, notre cher abbé, de tout ce qui arriverait uti jour autour de cette ’ veine d’eau minérale. L’idée d’utiliser pourles malades un médicament naturel, qui se perdait depuis des siècles, était son but unioue lorsqu’il adressa, en 1766, à l’Académie des sciences, une lettre que l’abbé Mollet transmit en son nom à l’illustre compagnie. Le prince de Condé n’avait pas d’autre idée non plus en concédant quelque terrain et la source nouvelle, en 1781, à Levieillard, propriétaire des eaux ferrugineuses de Passy, qui fit bonnement construire un bassin de pierre pour la recevoir et une voûte pour la protéger. Certes on crut faire beaucoup de mettre au service du public, à Paris, du nouvelles voitures dites anglaises, h. 3 sols par. heure, que prenaient les gens qui n’avaient pas de carrosse pour se rendre à Montmorency. Des guinguettes, appelées guimbardes par onomatopée, vinaigrettes par les beaux d’alors, et coucous à cause des maris qui y laissaient leurs femmes dans l’intérieur pour monter eux-mêmes en lapin, servaient au transport en commun, hors Paris, à raison de 10 sols par place et par iieue. D’autres voitures encore, carrosses faisant messageries, et qui allaient d’un train plus accéléré, tout en partant sans heure fixe, à la commodité des voyageurs, coûtaient 12 sols, également par place et par lieue, et une lieue de cette époque valait presque deux lieues de la nôtre. Tels étaient les moyens ordinaires de locomotion pour les buveurs des eaux d’Enghien, au début de l’exploitation. On buvait h la source ; plus tard on commença à prendre des bains dans le peu de chaumières qui, une à une, se groupaient autour du bassin. Mais il fallut la guérison de quelques malades de distinction et un grand nombre de résultats miraculeux, notamment -le prompt retour à la santé d’un colonel anglais, sir Hyde Park, blessé en Amérique, pour attirer enfin l’attention publique sur la découverte du père Cotte. Eri ce temps-lit on trouvait les eaux d’Enghien rue des Boucheries-Saint-Germain, à Paris, chez Desené-Taneoigne, maître en pharmacie, au prix de 1 livre 4 sols

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par bouteille de quatre pintes, et 7 sols pour ia bouteille. Fourcroy, aidé de Vauquelin et de Delaporte, publie en 1788 VAnalyse chimique de l’eau d’hnghien (in-8°), et compare h un. regard, autrement dit à un jour d’aqueduc, la construction en plâtre élevée par le propriétaire, et dans laquelle les buveurs d’eau ne pouvaient tenir qu’inclinés ou assis. Il a bien découvert, à quatre-vingts pieds, un écoulement peu abondant d’une eau également sulfureuse, mais la Révolution survient, de plus sérieuses occupations, entre autres la • réorganisation de l’instruction publique en France, absorbent tout le temps do Fourcroy. Les eaux d’Enghien sont abandonnées. La mousse et les dépôts terreux viennent combler le bassin de Levieillard, qui tombe dans l’oubli. Seul un homme lui restait fidèle, c’était Cotte. Cotte s’était marié malgré son titre de curé. Resté veuf, le savant, devenu le génie familier de la vallée, venait, appuyé sur le bras d’une servante, saluer do temps à autre le bassin de pierre tout désole. II en faisait le tour, soupirait et espérait en l’avenir. Quelques rares promeneurs le rencontraient sur l’emplacement futur d’Enghienles-Bains, situation vantée à juste litre ; les chasseurs et les pêcheurs s’y donnaient rendez-vous autour du lac, riche en plantes aquatiques, en canards, en poules d’ean, etc. Cotte malheureusement ne vécut pas assez pour voir, en 1821, M. Péiigot, administrateur en chef de l’hôpital Saint-Louis, mettre sa fortune et une prodigieuse activité au service de la découvene de l’oratorien.

M. Péiigot donne d’abord au bâtiment de la source Cotte une disposition assez élevée pour que les buveurs puissent s’y tenir debout. Il rêve de remplacer un jour par des villas élégantes les quelques cahutes perdues autour du bassin. Par ses soins, l’étang est encaissé et entouré d’une large avenue. Ce qu’il perd en largeur lui est rendu en profondeur et surtout en limpidité. Aux ruisseaux de Soisy, d’Eaubonne et d’Emu t, qui l’alimentent concurremment avec plusieurs sources voisines, dites abîmes, qui filtrent dans les prairies, sont ajoutées successivement les eaux de dix puits artésiens forés" dans les environs. Cette nappe d’eau d une longueur de 1,000 mètres, large de r>00 mètres, profonde del à 4 mètres au lempsdes basses eaux, fait l’attrait et le i-hnrinu de o-s lieux. Bieniôt les deux baignoires par trop modestes qu’abrite une cabane près de lu source disparaîtront. En fouillant le sol pour la construction d’un établissement ihermnl, à quelques toises de la source Cotte, ou découvre une source identique et encore plus liquidante ; une buvette s’y établit sons une rotonde couverte do chaume. La maison dos bains, livrée aux baigneurs, a l’air d’un couvent de nonnes. Elle compte vingt-huit rnbinels, dont huit pour les doinhes. Une nnuée s’écoule et un é ablissement rival et presque contigu est fondé par l’nreliilei-le Constantin, avec le concours de trois colonels, MM. Brault, Trobriant et de Braque. Ces bains, dits de lu Pêcherie, uliiiieiii.es par trois sources sulfureuses, pouvaient tirer 25,000 litres par vingt-quatre heures. Une première maison s’élève près des bains, et elle devient Ihô el du Solitaire : une seconde s’installe avec bureau (le tabac et café, café pourvu d’un billard, ce qui est alors d’un luxe inouï dans ce pays en formation. On danse bientôt, tous les dimanches, à ce café ; les paysannes d’alentour y coudoient les dames dites de la ville. Une deuxième hôtellerie, avec l’enseigne du Luc, s élève dans des conditions plus importun es que celle du Solitaire ; puis Péiigot bâtit une fort jolie maison, qui s’appelle aujourd’hui l'Hôtel de la Paix, et dans laquelle -Brillât-Savarin vint habiter le bâtiment du fond de la cour. Bref, peu à peu le désert et le marécage se transforment en une ville de plaisance. L’heureux emploi des eaux de lu source Cotte.. dans les ulcérations qui couvraient les jambes de Louis XVIII, mit Enghien à la mode. Par flatterie, il devint de bon goût de se rendre à Enghien. même sans autre maladie que l’ennui, petite peste qui décime chaque année le tout l’arit des chroniqueurs. On vunte partout les cures merveilleuses opérées par les nouvelles eaux : tel a retrouvé l’usage de ses membres, tel autre la voix, un troisième l’appétit, une daine l’espoir d’être mère. Ce n’est pas tout. On s-y marié, autour de ce lac charmant, et ce sont des fées qui viennent former les nœuds les plus doux-en voltigeant le soir dans la fraîcheur de l’atmosphère. Des célibataires, qui dissimulent leurs projets sous des prétextes de maladie, y cueillent l’hyménée au milieu des plantes aquatiques ; il est vrai que plus d’une union n’a pour témoins que les grenouilles ; à défaut dof/ioior municipal, c’est un moineau franc qui babilla la phrase sacramentelle. Quoi qu’il en soit, lu mode prenait Enghien sous sa protection. La duchesse d’Augoulèiiie achevai, le duc d’Orléans en char-à-bancs, le comte d’Artois, la duchesse de Berry venaient y faire des promenades fréquentes, M. de Villèle, président du conseil, boit de l’eau de la Pêcherie, et bien vite le Monitrur le proclame. Le chevalier de Piis a dit des vers de sa façon à la duchesse de Berry lors de sa visite à Enghien ; ia feuille officielle enregistre la chose, mais elle n’enregistre pas la culbute qno son altesse a faite à l’entrée de l’hôtel des Quatre-