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l’écriture et le calcul, et, en outre, mais dans quelques-unes seulement, la géographie, l’algèbre et la grammaire anglaise. Nous ferons observer que, dans toutes les écoles que nous avons mentionnées jusqu’ici, les garçons et les filles reçoivent une instruction uniforme, et que les renseignements qui précèdent ne s’appliquent qu’aux États du Nord ; dans ceux, du Sud, il n’y a d’écoles gratuites que dans quelques-unes des plus grandes villes.

Les écoles de la seconde classe, que l’on désigne plus souvent sous le nom d’académies, sont aussi nombreuses que différentes par leur organisation et leur importance. Ce ne sont, pour la plupart, que des écoles particulières ; quelques-unes seulement, et.dans le nombre se trouvent les meilleures de toutes, sont des établissements publics. Ces dernières ne se rattachent, dans les États de l’Est, à aucune école supérieure, et il n’y en a guère que deux, l’école latine de Boston et lacadémie de Philipps, à Andover, qui puissent être mises sur la môme ligne que les Grammarschools anglaises. Dans les États de l’Ouest, l’enseignement se fait dans d’autres conditions, et l’on ne doit accorder qu’une confiance fort limitée aux écoles particulières. Là de chaque collège dépend une école préparatoire par laquelle doivent passer tous les élèves qui veulent être admis dans celuilà. On enseigne dans ces écoles les éléments de^ langues classiques et des différentes sciences qui sont professées dans les collèges, et les cours y durent de deux à trois ans. Outre ces institutions publiques, il existe un grand nombre d’écoles pour les enfants des deux sexes ; mais elles sont aussi du genre le plus varié et de valeur fort inégale, et il serait trop long et même sans intérêt ni utilité d’entrer dans aucun détail.

Les établissements que l’on appelle collèges sont des institutions purement américaines, et les particularités qu’on y remarque dérivent directement des idées et des habitudes des Yankees. Leur nombre s’élève à plus de cent, et si, au point, de vue de leur étendue et de leur valeur, ils diffèrent beaucoup les uns des autres, ils sont tellement uniformes sous le rapport de la marche des études et de leur organisation intérieure qu’il sufrit d’en décrire un seul pour les connaître tous. Chaque collège est placé sous l’administration nominale d’un comité de surveillance (board of trustées) ; mais les fonctions des membres de ce comité sont plutôt honorifiques qu’effectives et n’entraînent aucune responsabilité : ce n’est, à proprement parler, qu’une sinécure. Le comité se réunit une ou deux fois par an pour délibérer, mais ce n’est encore la qu’une pure formalité. La direction réelle de l’établissement est entre les mains des facultés établies par les curateurs, et qui se composent d’un président, de plusieurs professeurs et d’un certain nombre d’instituteurs (tutors). Il n’y a que la nomination des professeurs qui dépende du gouvernement de l’État ou du comité de surveillance. Les bâtiments du collège renferment d’ordinaire des chambres pour les étudiants ; mais beaucoup de ces derniers préfèrent habiter hors du collège. La discipline est en quelques points très-sévère et, par conséquent, très-difficile à maintenir. 11 n’est laissé aux étudiants aucune liberté dans le choix de leurs études, et ils doivent tous suivre les cours d’après l’ordre établi. Leur durée est partout de quatre ans, et chaque élève doit passer par les classes correspondant à ces quatre années, celles des freshmen, des sophomores, des juniors et des seniors. Après avoir fait leurs études de cette manière, ils reçoivent un diplôme de baccalaureus artium. Les connaissances exigées de ceux qui veulent être admis dans la classe des freshmen diffèrent encore plus que les cours eux-mêmes dans les divers collèges. Généralement, cependant, ce sont, à peu de chose près, les suivantes : en mathématiques, le calcul et l’algèbre jusqu’aux équations carrées ; en latin, les éléments de la grammaire, et la traduction d’un livre de César ou de Salluste, de quelques discours de Cicéron et d’environ deux livres de l’Enéide ; en grec, les éléments de la grammaire et la traduction des trois premiers livres de YAnabase de Xénophoh. Depuis quelques années, dans, les meilleurs collèges, on exige que le candidat commence à savoir écrire en latin. Trop souvent l’examen d’admission n’est rien moins que sérieux ; les examinateurs sont plus préoccupés d’augmenter le nombre de leurs élèves que d^élever le niveau des études.

Les’ cours suivis dans les différentes classes sont, en général, réglés de la façon suivante : dans la classe des freshmen, on enseigne l’algèbre et la géométrie, et l’on explique quelques auteurs grecs et latins, tels qu’Hérodote et Tite-Live, VIliade d’Homère ■et les Odes d’Horace ; dans la classe des sophomores, les mathématiques pures, Tacite, les œuvres philosophiques de Cicéron, une ou deux tragédies grecques et le reste des poésies d’Horace ; dans la classe des juniors, les éléments de la physique, de la chimie, de l’astronomie et de la logique, Platon et un ou deux autres auteurs classiques ; enfin, dans la classe des seniors, les élèves s’occupent de géologie et d’études assez mélangées, mais surtout philosophiques et historiques.

Ce n’est que très-rarement que renseignement se fait au moyen de leçons, et ce n’est

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jamais le cas pour les langues et pour les mathématiques. Les cours consistent d’ordinaire en, questions sur des exercices indiqués d’avance, et, chaque fois qu’un élève est interrogé, il reçoit un numéro proportionné à la justesse de ses réponses. La moyenne de tous ces numéros détermine le rang de l’élève dans la classe, et, si cette moyenne n’atteint pas un certain chiffre, il ne lui est pas permis de continuer ses études.

Parmi ces différentes matières de l’enseignement, ce sont les mathématiques qui sont Frofessées avec le plus de soin et de talent ; enseignement des langues classiques est le plus négligé, autant par suite du peu d’intérêt que les élèves apportent à ce genre d’études qu’à cause du manque d’érudition des professeurs. Du reste, il est rare que l’on rencontre chez un Américain cette connaissance profonde des langues anciennes et cette habileté à les écrire qui ne s’acquièrent que par plusieurs années d’exercices et d’études. Quant aux langues modernes, les étudiants américains les connaissent à peine, ou n’en savent guère que ce que l’on pourrait en apprendre en trois mois d’études superficielles et irrégulières.

De tout ce qui précède, il faut conclure que les collèges américains ne sont guère, en réalité, que des écoles supérieures, où l’on enseigne les éléments d’une instruction complète, mais où celle-ci ne peut être acquise.

Pour ce qui est des sciences, elles sont enseignées dans les écoles professionnelles ; mais la philosophie et la philologie sont presque partout fort négligées, et, en beaucoup d’endroits, on n’y songe nullement.

Quelques écoles de droit, de médecine et de théologie sont annexées aux collèges ; la plupart cependant, et les meilleures dans le nombre, sont des institutions complètement indépendantes. Les plus célèbres sont les séminaires théologiques d’Andover, de Princeton et de New-York, l’école médicale de Philadelphie et l’école de droit d’Albanv. Indépendamment de ces écoles, consacrées à des branches particulières de la science, il en existe d’autres où toutes les facultés sont représentées et qui peuvent être regardées comme des universités. Ce sont : le collèged’Yale à New-Haven, l’université d’Harvard à Cambridge, et l’université de Michignn à Ane Arbor. Si les résultats qu’elles produisent ont été médiocres jusqu’à ce jour, cela tient moins à l’esprit américain qu’à 1 organisation de ces écoles mêmes.

Enfin un essai a été fait, dans l’automne de 1868, pour établir aux États-Unis une université analogue à nos universités européennes, dans laquelle les étudiants auraient une liberté absolue dans le choix de leurs études, et où toutes les branches de la science seraient enseignées. Nous voulons parler de l’université de Cornell, que M. Ezra Cornell a fondée à Ithaque, dans l’État de New-York, et qui est dirigée par le docteur Thomas White. Le succès de cette institution est encore aujourd’hui fort douteux, il faut l’avouer ; mais si elle répond aux espérances que l’on en a conçues, les. États-Unis auront fait un pas immense dans la voie du progrès de.l’enseignement universitaire,

Ecoles pour les nègres affranchis. Les Américains, qui n’aiment pas les demi-mesures, ne se sont pas contentés d’affranchir les noirs, ils en ont fait des citoyens ; de là, la nécessité de les instruire. C’est à Washington que, dès l’année 1861, les premières écoles pour les enfants affranchis ont été établies. En 1862, des réunions publiques avaient été tenues à New-York, à Boston, à Philadelphie, et on avait créé l’association de secours pour les affranchis, l’association des missionnaires à New-York, le comité d’éducation à Boston, des sociétés d’éducation à Philadelphie, à Cincinnati, à Chicago. Des feuilles spéciales s’étaient établies pour rendre compte des résultats obtenus par chacune des sociétés, pour faire connaître le montant des dons volontaires recueillis, et donner enfin aux protecteurs des noirs toutes les informations qui pouvaient leur être nécessaires. L’e 1er janvier 1863, le président Lincoln décréta l’émancipation des esclaves dans tous les districts des pays révoltés contre le gouvernement fédéral. Le zèle redoubla et de nouvelles associations se formèrent pour venir au secours des affranchis, leur assurer du travail et les préparer à la liberté par l’éducation. On fit appel au zèle des instituteurs et des institutrices, et cet appel ne fut pas fait en vain. Les institutrices y répondirent avec un dévouement au-dessus de tout éloge, et elles vinrent diriger les écoles fondées pour les enfants de couleur dans les différentes villes où entrait l’armée du Nord victorieuse. Dès cette année, l,500 écoles avaient pu être ouvertes aux hommes de couleur. A mesure que l’armée prenait possession d’une ville, les instituteurs et les institutrices venus à la suite s’y installaient et se mettaient aussitôt à la besogne.

Le zèle pour l’instruction des noirs ne s’est nullement ralenti, et le nombre des écoles a toujours été en augmentant.’ Au commencement de 1868, on en comptait 4,000 établies dans les principaux États du Sud.

Ainsi les États-Unis, après avoir affranchi 4 millions d’esclaves, n’ont reculé devant aucun sacrifice pour donner à ces nouveaux citoyens tous les avantages de l’instruction :

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écoles pour les enfants, écoles d’adultes, écoles normales, industrielles, professionnelles, et, en outre, sociétés de tempérance et caisses d’épargne ont-surgi de toutes parts. Quand un peuple fait de semblables choses, il mérite le nom de grand, et on ne doit pas hésiter à le lui donner, car, en s’honorant lui-même, il honore en même temps l’humanité et la liberté. Du reste, les résultats obtenus ont été admirables. Dans les ateliers, on se loue de la probité et du zèle des noirs affranchis ; ceux qui sont appelés à diriger des exploitations agricoles ou des établissements industriels s’en acquittent souvent avec beaucoup de soin et d’intelligence. Enfin, un ancien esclave qui exploite une plantation dans le Mississipi, comprenant que l’association seule pouvait lui fournir les moyens de lutter avec avantage contre les blancs, a appelé auprès de lui une centaine de nègres et a appliqué à l’exploitation de sa ferme le système coopératif. Un conseil élu par les sociétaires administre la plantation ; une caisse de secours a été créée pour les malades et les vieillards, alimentée par un fonds de roulement. La médecine et le droit comptent parmi les nouveaux affranchis des hommes distingués. En résumé, les écoles établies ont déjà rendu d’énormes services, et les propriétaires du Sud, qui en avaient vu l’établissement avec colère et leur avaient opposé la plus vive résistance, commencent à les considérer sous un tout autre aspect. Ce qu’elles ont mis en pleine lumière, et ce point est d’une importance capitale, c’est la parfaite aptitude de la race noire pour les sciences et la civilisation. Les jeunes négresses, dit-on, ont des dispositions remarquables pour les choses intellectuelles, et, sous ce rapport, elles ne le cèdent en aucune manière aux jeunes filles de notre race.

Eu égard à la population, il n’est pas de pays au monde où le nombre des publications, des livres imprimés soit aussi considérable qu’aux États-Unis. En 1860, la valeur seule des livres imprimés s’est élevée à 59,217,295 fr., et celle des journaux et autres ouvrages, à 198,390,215 francs.

Quant au journalisme, le bras droit de tous les gouvernements populaires, il a dû nécessairement prendre aux États-Unis un développement immense. Le dernier- recensement (1860) porte à 927,951,5-18 exemplaires la circulation annuelle des journaux, revues et publications périodiques, ce qui donne une proportion de 34,36 pour chaque hommé, femme ou enfant faisant partie de la-population blanche. De ce nombre, plus de la moitié est absorbée par les trois seuls Étatsjie New-York, de Pensylvanie et de Massachusetts. Il faut ajouter que chacun des numéros des journaux quotidiens de New-York et de quelques autres villes contient, en texte imprimé, la matière de 64 pages in-8° ordinaires.

Le recensement de 1860 donne la répartition suivante des journaux et revues aux États-Unis :

Journaux quotidiens 386

Tri-hebdomadaires. 146

Semi-hebdomadaires. 164

Hebdomadaires 3,153

Mensuels et semi-mensuels.... 280

Trimestriels 29

Littéraires et divers 521

Religieux 191

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1019

Total

4,870

Les lettres, les sciences et les arts ont, aux États - Unis, d’illustres représentants. Nous ne pouvons les indiquer tous ; nous nommerons les plus célèbres, en renvoyant, pour plus de détails, aux articles spéciaux de ce Dictionnaire :

Théologie. Philosophie, etc. Cotton Mather, M.-W. Beecher, Jonathan Edwards, R.-W. Emerson, W.-E. Channing, O.-A. Brownson, Francis Wayland, Edward Robinson, Horace Mann.

Jurisprudence. Législation. Politique. Benjamin Franklin, Henry Wheaton, Edward Everett, Alexandre Hamilton, Daniel Webster, Henry Clay, John-C. Calhoun, T.-H. Benton, Charles Sumner, W.-L. Marcy, Joseph Story, Winfield Scott, chief-justice Marshall, W.-H. Seward.

Histoire. Voyages, etc. George Bancroft, W.-H. Prescott, J.-L. Motley, George Ticknor, J.-L. Stephens, Jarcd Sparks, Emory, cominodore Wilkes.

Sciences naturelles. David Rittenhouse, A. Wilson, comte Rumford, John-J. Audubon.

—r- Littérature. Poésie. J. Fenimore Cooper, Washington Irving, Nathaniel Hawthorne, Harriet Beecher Stowe, H.-W. Longfellow, J.-G. Whittier, W.-C. Bryant, Fitz Green Halleck, Edward Livingston, O.-W. Holmes, Edgar-A. Poe, J.-K. Paulding, Mmo Sigoarney.

Lexicographie. Noah Webster.

Peinture. Sculpture. Washington Allston, Trumbull, West, Church, Greenough.


Histoire. Quoique l’histoire des États-Unis d’Amérique ne commence qu’au moment où les treize colonies anglaises eurent secoué le joug de la métropole, nous donnerons ici un résumé de l’histoire de l’établissement de ces colonies et des événements qui ont assuré leur indépendance. Voici les dates de l’introduction des Anglo-Saxons dans les diverses parties du territoire des États-Unis :

Virginie, 1607 ; — New-York, par les Hollandais, 1614, occupé par les Anglais, 1664 ; — Plymouth, 1620, incorporé au Massachusetts en 1692 ; — Massachusetts, 1628 ; — New-Hampshire, 1623 ; — New-Jersey, par les Hollandais, 1624, occupé par les Anglais en 1664 ; — Delaware, par les Hollandais, 1627, occupé par les Anglais en 1664 ; — Maine, 1630, réuni au Massachusetts en 1677 ; — Maryland, 1633 ; — Connecticut, 1635 ; New-Haven, 1637, réuni au Connecticut en 1662 ; — Providence, 1635, et Rhode-Island, 1638, réunis en 1644 ; — Caroline du Nord, 1650 ; — Caroline du Sud, 1670 ; — Pensylvanie, 1682 ; — Géorgie, 1733.

En 1606, le roi Jacques Ier octroya à deux compagnies, celles de Londres et de Plymouth, des lettres patentes leur concédant la propriété des territoires situés entre 34° et 54° de lat. N. : la partie méridionale, à la compagnie de Londres, et la partie septentrionale, à la compagnie de Plymouth. Il entreprit même de leur donner un code de lois. Le 20 décembre 1606, trois vaisseaux, équipés par la compagnie de Londres, chargés de 105 émigrants, partirent pour Roanoke (Caroline du Sud), sous le commandement du capitaine Christophe Newport, qui, après un long et désastreux passage de quatre mois, par la route détournée des Indes occidentales, découvrit le cap Henry, pointe méridionale de la baie de Chesapeake (Maryland), une tempête l’ayant fait dévier de son point de destination et l’ayant chassé vers le nord. Peu après, il découvrit le cap Charles et entra dans la baie de Chesapeake. L’aspect séduisant de la contrée engagea les émigrants à s’y établir. Quelques-uns d’entre eux, dans une excursion d’exploration, rencontrèrent un fleuve magnifique, désigné par les Indiens sous le nom de Powhatan, et qu'ils baptisèrent de celui de James (Jacques) en l’honneur de leur souverain. Ils fondèrent sur la péninsule une ville qu’ils appelèrent Jamestown ; c’est le premier établissement dès Anglais en Virginie.

Sous l’intelligente direction du capitaine Smith, la colonie prospéra, et bientôt elle put envoyer en Angleterre deux navires chargés, l’un d’un sable jaune et brillant, que l’on supposait contenir une grande quantité de poudre d’or, l’autre de tabac.

En 1614, le capitaine Smith, chargé d’explorer la Virginie septentrionale, longea la côte de Penobscot au cap Cod, relevant les rivages, les rades, les îles, les caps ; il dressa une carte qu’à son retour en Angleterre il montra au prince Charles (depuis Charles Ier), qui donna à cette région le nom de Nouvelle-Angleterre.

La première colonie anglaise fondée sur le territoire concédé à la compagnie de Plymouth, et qui comprenait 1,600,000 kilomètres carrés (la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, les Canadas, la Nouvelle-Angleterre, le New-York, la Pensylvanie, la moitié du New-Jersey, et toute la région située immédiatement à l’ouest de ces États), fut créée à l’insu de la compagnie et sans l’assistance du roi Jacques, par les Pères pèlerins de la Nouvelle-Angleterre. C’était une société de puritains qui, sous la conduite de John Carver, William Brewster, William Bradford, Édouard Winslow et Miles Standish, quitta l’Angleterre, le 6 septembre 1620, sur le Mayflower, et débarqua le 31 décembre, au nombre d’environ cent personnes, hommes, femmes et enfants, dans un havre de la baie de Massachusetts. Ils y construisirent une ville qu’ils nommèrent Plymouth. La fondation de la colonie de Plymouth fut suivie de celle de Massachusetts-Bay ; la ville de Salem y fut édifiée, en 1628, par John Endicott, et la ville de Boston, en 1630, par John Winchrop et Thomas Dudley.

Nous ne nous appesantirons pas davantage sur l’établissement des Anglo-Saxons dans le continent américain ; nous dirons seulement qu’en 1733, un peu plus d’un siècle après la fondation de Jamestown, treize colonies avaient été fondées par les Anglais sur le territoire actuel des États-Unis : le New-Hampshire, le Massachusetts, le Rhode-Island, le Connecticut, le New-York, le New-Jersey, la Pensylvanie, le Delaware, le Maryland, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et la Géorgie.

Pendant ce temps, tandis que les Espagnols s’établissaient en Floride et au nouveau Mexique, le P. Marquette, Louis Joliet, Robert Cavalier de La Salle et d’autres missionnaires et aventuriers avaient porté la croix et le drapeau de la France dans le désert du Saint-Laurent, des grands lacs au Mississipi et au golfe du Mexique, et jusque dans le Texas.

Les établissements anglais sur l’Atlantique se trouvèrent ainsi, peu à peu, flanqués, à l’ouest, par une chaîne de forts français, qui, entre Montréal et la Nouvelle-Orléans, s’élevaient à plus de soixante, et dont les principaux étaient : Détroit (1683), Kaskaskia (1684), Vincennes (1690)j la Nouvelle-Orléans (1717) et Pittsburg ou fort Duquesne (1754).

Ces progrès des Français devaient naturellement exciter la susceptibilité de l’Angleterre, et les hostilités ne tardèrent pas à éclater. Pendant la guerre du roi Guillaume (1690-1697), les colons eurent beaucoup à souf-