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C2H5 C2H5

ETIA

ce composé en faisant agir à froid le bo-I OC2H5

rate d’éthyle triéthylique B ] OC2H3 sur le [ OC2H3 "

zinc-éthyle. Il se forme du boréthyle et de

l’éthylate de zinc

(OC2FIB 2B OC2H5 + 3Zn

(ocms

Borate d’éthyle. Zinc-éthyle.

(OC*H5 (CSH5

= 3Zn { OCÏH3-+ B CSHS

(OC2H3 (C2H3

Éthylate de zinc. Boréthyle.

Quand la réaction est terminée, on distille en recueillant ce qui passe avant 130°, et l’on soumet le produit à la distillation fractionnée.

Le boréthyle est un liquide incolore, mobile, d’une odeur piquante. Ses vapeurs provoquent le larmoiement. Sa densité égale 0,6901 à 23°, il bout à 95° ; sa densité de vapeur égale 3,1006 (la théorie exigerait 3.3824).

Le boréthyle est insoluble dans l’eau et est difficilement décomposé par ce liquide. L’iode agit à peine sur-ce corps. L’acide azotique l’oxyde avec violence en donnant de l’acide borique. L’oxygène agit sur lui avec assez " d’énergie pour qu’il s’enflamme spontanément au contact de l’air lorsqu’il est à l’état liquide. Ses vapeurs répandent seulement des fumées blanches. Par une oxydation lente, le boréthyle se transforme en un borure éttayl [ Ci m dioxéthylique B OCïHS. | OC*H»

L’acide chlorhydrique réagit à 99" sur le

ICîHs boréthyle et donne un composé B 1 C3HS, en

(Cl même temps que del’hydrure d’éthyle.

Le boréthyle absorbe le gaz ammoniac sec avec une extrême énergie et donne un com (C2H6

posé AzIi&B C^HS.

(C2HB

ÉTIAGE s. m. (é-ti-a-je — rad. été, parce que, dans cette saison, les eaux sont ordinairement plus basses que dans les autres). Niveau très-bas d’un cours d’eau, qui sert de point de départ pour mesurer la hauteur des eaux tant au-dessus qu’au - dessous de ce point, s’il arrive qu’elles descendent au-dessous : La Seine-est à im,20 au -dessus, à o™,05 au-dessous de yétiage.

— Techn. Etablissement d’un étier dans une saline.

— Encycl. I/étiage est la hauteur que conservent les eaux d’une-rivière ou d’un fleuve à l’époque où elles sont le plus basses. La vitesse moyenne à Yétiage est la plus faible ; celle de la Seine est alors de On»,60 à oin,65 par seconde. La vitesse du Danube, à Ebersdorf, est de 111,05 à Yétiage ; la Garonne roule 50 mètres cubes d’eau à cette époque. La Moselle, à Metz, mène 18 à 20 mètres cubes à l’étiage, avec une vitesse moyenne de om,60 à om,65. La plus grande vitesse du Rhin, pendant les plus basses eaux, est de 2^,67, et la plus petite vitesse, pendant le mémo moment, est de 001,97. Le Rhône, à Beaucaire, a une vitesse à l’étiage de 2m,60, et à Arles de im,46. Le Tibre, à Rome, a, pendant l’étiage, une vitesse de 1 mètre par seconde. L’époque de Yétiage est celle que l’on choisit généralement pour exécuter les fondations sous l’eau, ainsi que les curages, les dragages, etc. La hauteur de Yétiage d’un cours d’eau est une des premières données qu’il faut avoir pour la confection des projets de construction en rivière ; c’est elle qui règle le niveau que doivent atteindre les pilotis ou les massifs de fondation ; c’est sur elle aussi que L’on compte pour calculer le volume d’eau qu’il est possible de prendre au fleuve ou au cours d’eau pour l’élever dans les réservoirs et la distribuer pour l’alimentation des villes ; elle permet de connaître le débit dont on profitera à ce moment de sécheresse pour l’alimentation des canaux, latéraux et de partage ; enfin, c’est la connaissance de cette hauteur qui permet de considérer telle ou telle rivière comme navigable et de savoir a quelle époque la navigation sera interrompue. Comme on le voit, cette cote au-dessus du fond de l’eau est de première importance, tant pour les travaux que pour le commerce et l’industrie ; aussi, dans les questions hydrauliques, commence-t-on par la rechercher avant tout. Les ingénieurs des ponts et chaussées chargés du service de la navigation sont les seuls qui possèdent ces documents précieux, qu’ils sont a même de contrôler chaque année ; il est à refretter que ces travaux, qui sont enfouis dans es cartons au ministère des travaux publics, ne soient pas publiés, de façon à mettre les propriétaires, ingénieurs ou constructeurs à même de profiter de ces données si précieuses, qui pourraient leur épargner bien des erreurs et des mécomptes lorsqu’il s’agit d’arriver à l’exécution de leurs projets. Il existe bien des cartes hydrauliques qui donnent les points à partir desquels les cours d’eau sont navigables ou flottables ; mais il n’y est ajouté aucun renseignement sur la hauteur moyenne de Yétiage, ni sur le débit à cette époque, ni sur la vitesse, la pente et la nature du fond en différents points. Les rares renseignements que l’on a sur les étiages de quelques

vn.

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cours d’eau sont extraits de documents épars, publiés le plus souvent par des personnes peu compétentes en la matière.

ETIAM PERIERE RUIN^, mots latins qui signifient : Les ruines mêmes ont péri (Lucain, Pharsale, chant IX, v. 9G9). Ce sont les paroles mélancoliques du poëte, racontant la visite de César aux ruines de Troie. On les cite pour exprimer une ruine complète, qui n’a pas laisse de vestiges. En voici quelques applications :

« Quinze villes, comme une ceinture vivante, pressaient jadis les flancs du lac de Tibériade ; aujourd’hui, on en retrouve à peine les traces : etiam periere ruime. «

L. Enault.

« L’emplacement de Troie n’offre aucune ruine ; seulement le sol est couvert par une épaisse couche do décombres très-divisés. Le temps avait réduit les ruines en poussière dès le temps de César : etiam periere

ruinai. « A T., ..„„

Ad. Joanne.

« Si l’on pouvait avoir un dictionnaire des langues sauvages, on y trouverait certainement les restes d’une langue antérieure parlée par un peuple éclairé ; il en résulterait que la dégradation est arrivée au point d’effacer ces derniers restes : etiam periere

rui’"a’-" (Revue de ParU.)

ET1AMSI OMISES, EGO NON ! mots latins qui signifient : Quand même tous ; moi non. ■ Quand tout le monde vous renierait, je ne vous renierais point, » Paroles de saint Pierre à Jésus-Christ, dans le jardin des Oliviers. (Saint Matthieu, ch. xxvi, v. 35.)

Ces mots, qui sont le symbole de la fidélité, ont été pris pour devise par plusieurs familles, entre autres par les Clermont-Tonnerre et les d’Autichamp. En voici une application :

« h’Univers a la primeur d’un pamphlet dont l’auteur ressasse assez pesamment des banalités en faveur du pouvoir temporel du pape ; cet auteur est un Piémontais, le comte Solar de La Marguerite. Triste condition que celle des hommes qui vont toujours au rebours des idées de leur temps, des progrès de leur pays, et qui refusent de se rendre à l’évidence, en disant par vanité : etiamsi omnes, ego non ! »

E. de La. Bédollibre.

ÉTIBEAU s. m.(é-ti-bô). Techn. Petit carré de bois sur lequel l’épinglier fait avec la lime la pointe du fil de laiton qu’il doit transformer en épingle, il Billot sur lequel on fait une pointe au fil de fer avant de le passer dans un nouveau trou de filière. Il On dit aussi étibois, et l’on a dit kstibois, estibead, estibot.

ÉTIENNE ou ESTIENNE (du grec stephanos, couronne), nom porté par un grand nombre de saints, de papes, de rois, de princes et de personnages divers.

I. Étienne, saints.

ÉTIENNE (saint), diacre et premier martyr, mort à Jérusalem vers l’an 33 après J.-Q. Elu diacre en faveur des veuves grecques ses compatriotes, qui étaient négligées dans les distributions des aumônes, il se livra à la prédication en même temps qu’aux pratiques île charité imposées par sa charge et ne tarda pas à s’attirer la haine des Juifs, qui l’accusèrent d’avoir blasphémé Dieu et Moïse. Il leur répondit dans une assemblée publique par ’ le beau discours qu’on trouve dans le vue chapitre des Actes des apôtres, mais n’en fut pas moins condamné à mort et lapidé. Il mourut en priant pour ses bourreaux, neuf mois environ après la mort de J.-C. Saul, depuis saint Paul, fut un de ceux qui coopérèrent à sa mort. Voici, au surplus, le récit des faits tiré des Actes des apôtres : « En entendant le discours d’Étienne, ils crevaient de dépit et grinçaient les dents. Mais lui, qui était rempli du Saint-Esprit, regardant fixe ■ mont le ciel, vit Dieu dans sa gloire et Jésus dubobt h la droite de Dieu. Et il dit : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme qui « est à la droite de Dieu. « Là-dessus, poussant de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles, et tous ensemble se jetèrent sur lui. Puis ils l’entraînèrent hors de la ville et le lapidèrent. Et ceux qui étaient là mirent leurs habits aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Tandis qu’ils lapidaient Étienne, il priait et disait : > Seigneur Jésus, recevez mon esprit. > S’ôtant mis ensuite à genoux, il s’écria : « Seigneur, ne leur imputez pas ce péché. » Et, après avoir prononcé ces paroles, il passa au repos du Seigneur. L’Église célèbre deux fêtes en l’honneur de saint Étienne : l’une en mémoire de sa mort, le 26 décembre, et l’autre le 2 août, en souvenir de la découverte de ses reliques, arrivée en l’an 415. On croit que c’est le premier saint à qui l’Eglise ait consacré une fête.

— Iconogr. Les artistes ont coutume de représenter saint Étienne revêtu de tous les vêtements sacrés dont les diacres se servent aujourd’hui ; mais, en cela, ils commettent un anachronisme, car ladalmatique et les autres vêtements à 1 usage des diacres ont été adoptés longtemps après le martyre de saint Étienne. D’Agincourt a publie (Peinture,

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pi. xvi, no 1, et pi. xvii, n° 4) deux mosaïques d’une époque reculée représentant ce saint : dans l’une, il tient un livre ; dans l’autre, il est agenouillé et porte un étendard. Une sculpture en bois, provenant de l’ancien cabinet de Sainte-Geneviève, et qui a été publiée par Du Cange (Gloss., I, pi. x) et par Henschenius (Acta sancl., I, pi. lxi), montre saint Étienne vêtu d’un costume byzantin et tenant un encensoir. Il est figuré avec d’autres saints dans un tableau de Giotto, qui appartient au musée de Munich : son visage est doux, charmant et si joli même qu’on le prendrait pour celui d’une femme. Une gravure d’Albert Durer le représente en compagnie de saint Grégoire et de saint Laurent. Dans un tableau du Titien qui est au Louvre (n° 458), il est debout, avec d’autres saints, auprès de la Madone, et tient une palme à la main. Le compartiment d’un rétable de Juste d’Allemagne, qui appartient au même musée (n<> 258), le montre en costume de diacre, accompagné de saint Ange, religieux. Un tableau de Philippe de Champaigne, qui était autrefois dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à "Paris, et qui se voit maintenant au musée de Bruxelles, le représente debout, tenant un grand livre sous le bras et une palme à la main. Saint Étienne est encore figuré isolément dans diverses gravures de Cherubino Alberti, de Claude Mellan, de François Dubois, de Marie Briot, de Pietro Santi-Bartoli, etc. Ses statues sont nombreuses : il y en a une par Cieco da Gambassi, dans l’église San-Stefano, à Florence ; une par M. II. Fromanger, dans l’église Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, etc.

Les principaux épisodes de la vie du saint ont été retracés en six compositions par Fra AngcUco de. Fiesote, et en cinq tableaux par Vicente-Juan de Juanes ; nous donnons ciaprès la description des peintures du premier de ces artistes. Les tableaux de Juan de Juanes proviennent de l’église Saint-Étienne de Valence et se voient au musée royal de Madrid. Deux épisodes de la vie du saint ont été gravés par Jaspar Isac. Vittore Carpaccio peignit, de 1511 a 1520, pour la Scuola di’San-Stefano, à Venise, une suite de cinq compositions qui ont été dispersées depuis : une, représentant saint Pierre conférant le diaconat à saint Étienne et aux six autres membres choisis par l’assemblée des fidèles, appartient au musée de Berlin : elle est signée et datée de 1511 ; une autre, dont le sujet est Saint Étienne discoursnt au conseil des Anciens, se voit au musée Brera ; une troisième, Saint Étienne préchant à Jérusalem, est au musée du Louvre (n» 123). La Prédication, le Martyre et l’Enterrement de saint Étienne ont été retracés d’une façon magistrale par Rubens, dans un triptyque qui appartient au musée de Valenciennes.

Saint Étienne, en sa qualité de diacre, était chargé de distribuer des secours aux veuves des fidèles. Une toile de M. Léon Cogniet, qui appartient à l’église Saint-Nicolas-des-Champs, à Paris, le représente remplissant ces fonctions. Un tableau de Natoire, qui est au musée de Rennes, et un autre d’Abel de Pujol, qui est à l’église Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, montrent Saint Étienne prêchant l’Évangile, La composition d’Abel de Pujol est une des meilleures de cet artiste ; elle a figuré au Salon de 1817 et à l’Exposition universelle de 1855. Une gravure de Grégoire Huret représente la Condamnation de saint Étienne.

Mais la scène de la vie du saint qui a été retracée le plus fréquemment est son Martyre ou sa Lapidation. Lavallée, dans une de ses notices du Musée. Filhol, a dit, en parlant de cette scène : « Il est peu de sujets capables de procurer à l’artiste plus de moyens de développer ses talents, soit pour l’expression, soit pour la pantomime, soit pour le beau idéal, soit pour le beau choix du paysage. Le théâtre de cette tragédie est en plein air, aux portes d’une grande ville dont les approches peuvent être enrichies par d’élégantes fabriques. La féroce énergie des bourreaux, l’innocente candeur, la noble résignation du martyr, la nombreuse variété des personnes (présentes, que de nwyens pour déployer la beauté des formes, la vigueur des mouvements, l’expression des passions diverses ! La cour céleste, ordinairement présente à ces grands dévouements, les anges chargés des palmes promises à la constance de l’homme dont le ciel doit être la récompense, se balançant sur leurs ailes brillantes, les nuages resplendissant de cette lumière divine que répand la gloire du Très-Haut, que de ressources pour le jeu d’une imagination tout à. la fois féconde, exaltée et gracieuse I Ce sujet comporte donc toutes les belles parties de la peinture. Aussi presque tous les peintres célèbres s’en sont-ils emparés, et il en fut quelques-uns dont il porta la gloire au plus haut degré, tel que Jules Romain, par exemple, dont le Martyre de saint Étienne, admiré à Gênes et que posséda quelque temps le Louvre (sous le premier empire), est considéré comme l’un des plus beaux tableaux du monde ; tel que Charles Le Brun, qui, malgré tant de titres de gloire, eut encore besoin que son Martyre de saint Étienne achevât de donner la mesure de son grand talent. » Une erreur commise fréquemment par les artistes consiste à représenter le saint voyant, au moment de son martyre, le ciel ouvert et le Christ assis à la droite du Père ; cette vision

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eut lieu lorsqu’il était encore au milieu de l’assemblée des Juifs.

Parmi les artistes qui ont représenté la Lapidation de saint Étienne, noua citerons : Raphaël (carton reproduit en tapisserie au Vatican) ; Bernardo Gaddi (église de Santa-Croce, à Florence) : Jules Romain (église de San-Stefano, à Gènes) ; Annibal Carrache (musée du Louvre) ; Marcello Venusti (gravé par Gasp. Alberti) ; le Baroche (gravé par G.-B. Cecchi, 1776) ; Luca Cambinso (gravé par Schiaminossi) ; Lod. Cardi (gravé par Ferd. Gregori) ; Biliverti (église de l’abbaye de Saint-Benoit, à Florence) ; le Cortone (église Saint-Ambroise, à Rome) ; le Dominiquin (National Gallery) ; Bernardo Castello (église Sainte-Sabine, à Gênes) ; L. Giordano (gravé par P. Monaco) ; Nie. dell’ Abbate (gravé par Jean Baron) ; le Tintoret (église San-Giorgio-Maggiore, a. Venise) ; Domenico del Barbiere (estampe) ; Domenico Passignani (église San-Spirito, à Florence) ; le Guerchin (musée de Dresde) ; Alessandro Turchi, dit l’Orbetto (même musée) ; le Cigoli (musée des Offices) ; TobiasBock (cathédrale de Vienne) ; Rubens (musée de Valcncionnes) ; Barth. Breenberg (musée du Louvre) ; Martin van Heemskerk (ancienne galerie Fesohl ; Gilles Coninxloo (gravé par Schelte à Bolswert) ; Benjamin West (gravé par Dunkarton et par Valentiu Green) ; Finsonius (église d’Arles) ; Le Sueur (musée de l’Ermitage) ; A. Dieu (gravé par J. Mariette) ; Séb. Le Clerc (estampe)’ ; Le Brun (musée du Louvre) ; R. Lafage (gravé par Fr. Ertinger) ; L. Masreliez (estampe) ; J.-B. Pierre (musée de Marseille) ; Guillemot (Salon de 1831, commande du ministère des travaux publics) ; Claudius Lavergne (Salon de 1841, commande du ministère de l’intérieur) ; Mnuzaisse (Salon -de 1S24, commande du ministère de l’intérieur) ; Victor Mottez (Salon de 1838) ; A.-V. Pluyette (Salon de 1861) ; Oscar Mathieu (Salon de 1870, commande du ministère des bea.uxarts), etc. Un tableau de M. Dehodencq, commandé par le ministère de l’intérieur et représentant Saint Étienne traîné au supplice, a été exposé au Salon de 1846. Lo même sujet a été peint pour une église de Paris par M. Jules Quantin (Salon de 1861). Eugène Delacroix a représenté des disciples et des saintes femmes venant prendre pieusement le corps de Saint Étienne martyr pouj" l’ensevelir ; ce tableau a été exposé au Salon de 1853.

Une curieuse tapisserie, appartenant a l’Hôtel-Dieu d’Auxerre et portant les armoiries’de J. Baillet, évêque de cette ville (fin du xve siècle), retrace les épisodes suivants, relatifs à l’enterrement et à l’exhumation de saint Étienne : 1° le saint, en costume do diacre ; est étendu sur le sol, entouré d’animaux ; deux anges transportent son âme au ciel ; 2» Gamahel fait enterrer secrètement le corps du martyr ; 3" au ve siècle, le prêtre Lucien, pendant son sommeil^ est averti trois fois par Gamahel du lieu ou reposent les restes de saint Étienne ; 4° saint Lucien révèle la vision à l’évêque de Jérusalem. Cette tapisserie a été exposée dans la galorio de l’Histoire du travail, au Champ-de-Mars, en 1867. Un peintre contemporain, M. Casimir de Balthasar, a exécuté, pour la cathédrale do Toul, un carton qui a été exécuté en verrière et qui représente l’Invention des reliques de saint Étienne. Le saint, étendu sur une sorte de lit antique dont les pieds sont en forme de lions chimériques, joint les mains et a la tête entourée d’un nimbe. Debout près du corps se tiennent l’évêque de Jérusalem, portant un livre et une crosse, et saint Lucien, ayant un cierge dans une main et une patène dans l’autre. Ce carton a été exposé au Salon de 1868.

Étioune (la vie ds saint), fresques de Fra Angelico, dans la chapelle de Nicolas V, au Vatican. Ces fresques, exécutées en 144G, sont au nombre de six et correspondent à un même nombre de compositions consacrées à saint Laurent. Voici quels en sont les sujets :

10 Saint Étienne consacré diacre par saint Pierre ; 2" Saint Étienne faisant l’aumône aux pauvres ; 3<> Saint Étienne préchant VÉvangile ; 4" Saint Étienne devant le grand prêtre ; 50 Saint Étienne conduit au martyre ; G» Lapidation de saint Étienne.

Ces fresques, qui ont été gravées au trait par Francesco Giangiacomo, en 1811, sont dans un bon état de conservation. L’habileté avec laquelle elles ont été exécutées, dit d’Agincourt, est véritablement extraordinaire. Rien n’est plus doux à l’œil que leur coloris. Les ombres sont légères ; le clairobscur est harmonieux. De près, ces peintures ont tous les agréments de la miniature ; de loin, elles produisent par la vigueur de leurs teintes tout l’effet d’un tableau largement exécuté. Les figures ont, pour l’expression, quelque chose se la sincérité de celles de Masaccio ; l’architecture est savamment dessinée. M. Rio, dans son beau livre sur l’Art chrétien, a fait le plus grand élogo do ces fresques. Selon lui, la Consécration du saint en qualité de diacre, la Distribution des aumônes, et surtout la Prédication, sont des œuvres dignes des plus grands maîtres. Il serait difficile d’imaginer un groupe plus heureux que celui dos femmes assises pour écouter le saint. La fureur bestiale des lapidateurs n’est sans doute pas rendue avec une suffisante énergie ; mais ne sait-on pas

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