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mission d’aller, dans les bureaux de l’architecte, admirer les dessins, les plans, les coupes, les profils ; mais cette faveur était la récompense de son activité dans les travaux extérieurs, et, quand M. André voulait rendre la récompense plus grande encore, il permettait que François s’essayât à copier des dessins, souvent même il le guidait de ses conseils et lui donnait les premiers enseignements de l’art de l’architecte. Le jeune Fontaine avait trouvé désormais la révélation de sa destinée ; son intelligence prompte et son esprit curieux, servis par une volonté tenace, devaient faire le reste. Thibaut, l’un des dessinateurs du cabinet de M André et déjà l’ami de François, avait pour lui mille complaisances ; il s’était fait son professeur ; il lui donnait des réductions à l’échelle et l’initiait à la promptitude et aux hardiesses habiles du lavis. François était heureux et s’instruisait rapidement. Thibaut n’était guère plus âgé que lui, mais il était beaucoup plus habile ; ils n’avaient qu’un goût l’un et l’autre l’étude de l’architecture ; leur vocation était irrésistible, et leur ardeur alla jusqu’à prendre le caractère de la passion. Un trait qui peint l’artiste. Les deux jeunes gens apprirent un jour que les dessins des prix de Rome allaient être exposés à Paris. Dès lors, ils ne rêvèrent que de cette exposition ; ils n’avaient pas seulement le désir de l’aller voir, c’était comme une fièvre. Ils n’y purent résister ; n’espérant pas, d’ailleurs, obtenir la permission du rigide architecte, ils profitèrent des ombres de la nuit pour escalader les murailles, comme des malfaiteurs, et s’évader ; puis, ils parcoururent à pied la longue distance qui les séparait de la capitale. Brisés par les fatigues de cette course insensée, la bourse vide, mourant de faim, ils se rendirent à l’exposition : devant ces plans, ces dessins si bien rendus, ces dégantes façades, un instant ils oublièrent leur triste situation, Mais il fallut sortir de cette extase, pour reprendre péniblement, toujours à pied, le chemin de l’Isle-Adam. Fontaine faillit en mourir. Heureusement pour sa famille et pour l’art, il trompa le douloureux pronostic des médecins qui l’avaient cru perdu. Il revint à la santé. Le père comprit alors la vocation réelle de son fils et se hâta de le conduire à Paris et de le mettre sous la direction de Peyre jeune, architecte du roi. Peyre était un artiste de mérite, et son école de la rue Boucher était justement célèbre C’est là que le jeune Fontaine rencontra Percier, qui fut depuis son ami et son compagnon de gloire. Après six ans d’études brillantes et de progrès sérieux, François fut admis au concours des grands prix. Le sujet était la Sépulture des rois et princes de la famille royale. Lisons dans Mia vita les quelques lignes qui rappellent ce travail : « J’avais, dans le dessin de ma façade générale, supposé l’effet d’un coup de tonnerre qui éclairait le sommet de la pyramide circulaire, sur laquelle on voyait, au centre d’un cercle de coursiers lancés au galop, la statue du Destin qui portait sur le monde, la faux à la main, la mort dans toutes les directions. J’ai lieu de croire que ma pensée, un peu alambiquée et à laquelle je n’avais pu joindre aucune explication, n’a pas été bien comprise, et que mon coup de tonnerre seul, quoique assez mal rendu, m’a fait avoir le second grand prix, auquel je n’aurais pas même osé prétendre. » Malheureusement, il ne suffisait pas toujours, à cette époque, d’être lauréat de l’École pour aller à Rome aux frais de l’État. L’Académie décernait le prix, mais le ministre de la maison du roi délivrait seul le brevet de pensionnaire et ne le donnait pas toujours à l’élève qui avait remporté le prix. Fontaine en fit l’expérience à ses dépens ; son nom fut omis sur la liste. il ne voulut pas néanmoins différer plus longtemps de faire le voyage d’Italie ; son père put lui fournir les moyens d’aller à Rome et d’y pourvoir aux premiers frais d’installation. Mais le subside paternel, tout à fait insuffisant, ne tarda pas à s’épuiser, et le jeune artiste connut la misère, Elle ne fut, heureusement, ni longue ni terrible. Fontaine eut l’heur de se lier avec un vieux gentilhomme français, M. de Nainville, ami des arts. Il lui inspira un vif intérêt ; le vieux gentilhomme le soutint de sa bourse, lui procura quelques travaux, et, de plus, compléta son éducation en lui enseignant lui-même le dessin et la perspective. C’est à ce moment que Percier, premier grand prix de Rome, vint rejoindre son ami de l’atelier Peyre. Grande fut la joie des deux jeunes gens, qui s’aimaient d’une inaltérable amitié, qui ne s’est jamais refroidie. « Nous fîmes, disent encore les Mémoires, nous fîmes, Percier et moi, sans bruit, sans éclat, un pacte d’amitié fondé sur l’estime et la confiance. Nous concertâmes ensemble un plan d’études qui, plus tard, nous a été très-utile... Dès le grand matin nous allions chaque jour explorer, dessiner, mesurer tous les édifices dans lesquels nous trouvions les traces du bon goût qui, pendant le xve et le xvie siècle, régna dans l’Italie. Nous rentrions ensuite chacun chez nous pour mettre au net les fruits de la récolte de chaque jour... » Telle est la source des deux ouvrages célèbres publiés longtemps après par les deux amis, et qui ont pour titre, le premier. Maisons de plaisance italiennes, le second : Palais et maisons de Rome. Un coup de foudre interrompit soudain cette paisible existence. La Révolution, venait de plonger la famille de Fontaine dans une misère profonde. Son père lui écrivit pour le supplier de rentrer en France et de porter aux siens le secours de son travail et de son talent. L’artiste quitta Rome sans hésiter. Il lui sembla même, après quelques mois de séjour dans la maison paternelle, qu’il trouverait à Paris plus de ressources qu’ailleurs, malgré les difficultés de l’époque, et qu’il pourrait ainsi venir en aide à sa famille avec plus d’efficacité. Voici donc le vaillant artiste à Paris, et dans un grenier, pour ainsi dire ; il y engage avec la misère une lutte courageuse, et travaille comme un mercenaire, nuit et jour courbé sur une œuvre ingrate et difficile qui lui donne à peine du pain en ruinant son énergie physique et morale. Mais il ne tarde pas à reconnaître l’inanité de ses efforts, et, las de s’épuiser sans résultat, il brave mille dangers pour gagner l’Angleterre. Là, il retrouve les mêmes angoisses et les mêmes impossibilités. Heureusement, sur ces entrefaites, Percier, resté à Paris, apprend que la place de directeur des décorations de l’Opéra est vacante. Il réussit à se faire nommer titulaire et à se faire adjoindre Fontaine, qui se hâte d’accourir pour prendre possession de cette fonction nouvelle. Cette heureuse circonstance réunit de nouveau les deux amis. Bientôt, ils se font remarquer par les peintures de quelques ballets en vogue. Le hasard leur procure ensuite la décoration de l’hôtel de M- de Chauvelin, rue Chantereine, hôtel qui touchait à la maison du premier consul. Ce travail eut tant de succès, que Bonaparte se fit présenter les deux artistes et leur confia les restaurations de la Malmaison. Depuis ce moment, la carrière des deux architectes, désormais inséparables, fut un long triomphe, et chacune de leurs créations un vrai chef-d’œuvre. Depuis lus édifices les plus solennels jusqu’aux distributions de l’appartement le plus intime, ils abordèrent tous les genres avec un égal succès. Lecomte, architecte des Tuileries, ayant été soupçonné, à la suite de la catastrophe de la rue Saint-Nicaise (24 décembre 1800), Fontaine fut nommé à sa place ; il fut autorisé à s’adjoindre Percier. Plus tard, ils reçoivent la mission de réparer les palais de Saint-Cloud, de Fontainebleau et des Tuileries. Ils rédigent le projet de réunion du Louvre et des Tuileries, et font exécuter, entre ces deux palais, parallèlement au jardin, jusqu’à la rue de l’Echelle, la rue de Rivoli, bordée de bâtiments à arcades et à façades uniformes. Un instant, Bonaparte s’effraye des dépenses occasionnées par ces travaux et d’autres, et demande au ministre de l’intérieur, Chaptal, un architecte qui soit à la fois le plus honnête et le plus habile. « Général, répond le sage ministre, je suis alors forcé de vous proposer Fontaine et Percier. » Duroc se joint à Chaptal, et les deux architectes reprennent leurs travaux. Ils soumettent les plans de l’achèvement du Louvre à Bonaparte, devenu empereur, qui s’enferme avec Fontaine, travaillant sans cesse avec lui et discutant tous ses projets. L’obstination éclairée de l’architecte, ne se laissant jamais vaincre par la ténacité bien connue du conquérant, finissait toujours par faire accepter les plans projetés d’avance avec Percier. Malgré l’ordre de l’empereur, il modifia les parties créées par Pierre Lescot dans les deux façades nord et sud de la cour du Louvre, et l’empereur passa outre à cette infraction à sa volonté. Quelque temps temps après, Fontaine fit élever, entre le Louvre et les Tuileries, un arc de triomphe décrété par Napoléon à la gloire de la grande armée ; il se contenta presque de copier l’arc de triomphe de Septime Sévère. Puis, l’architecte fut chargé de remplacer par une salle de spectacle la salle où la Convention avait siégé aux Tuileries. Viennent ensuite les restaurations aux palais de Rambouillet et de Compiègne. Fontaine donna ensuite le plan d’un palais qui devait être bâti sur la montagne de Chaillot, pour le roi de Rome ; les désastres de 1812 firent ajourner ce projet, et il n’a jamais été exécuté. En 1813, l’illustre artiste fut nommé premier architecte de l’empereur. Après la chute de Napoléon, qui devait faire interrompre les travaux d’achèvement du Louvre jusqu’en 1852, Louis XVIII, reconnaissant la supériorité de l’éminent architecte lui continua la confiance et l’autorité dont il avait été honoré sous l’Empire. Enfin, tout le monde connaît l’amitié sincère et profonde qui unit le roi Louis-Philippe à l’illustre Fontaine. Déjà, avant 1830, il avait exécuté pour Louis-Philippe la Galerie d’Orléans, au Palais-Royal. Après 1830, il dirigea divers travaux dans les palais d’Eu et de Neuilly. Vers cette même époque, il eut la fâcheuse idée de supprimer, aux Tuileries, la terrasse qui séparait le pavillon de l’Horloge de la chapelle : c’était une modification malheureuse du plan de Philibert Delorme.

L’appropriation du palais de Versailles pour créer un musée historique est, sans contredit, l’une des œuvres les mieux réussies de Fontaine.

Membre de l’Institut en 1811, il fut presque en même temps décoré de la Légion d’honneur. Louis XVIII le nomma officier du même ordre et grand-cordon de Saint-Michel. Le gouvernement de Juillet le fit commandeur de la Légion d’honneur. En 1849, il se démit de ses fonctions de membre du conseil des bâtiments civils, dont il était depuis long temps président. Voici en quels termes il raconte cette démission :

« Après être resté sans interruption presqu’un demi-siècle dans l’exercice de la même place ; après avoir été successivement, en commençant par la Convention et le Directoire, architecte du palais du Louvre, des Tuileries et de toutes leur dépendances, sous le Consulat, sous l’Empire, sous Louis XVIII, sous Charles X, sous Louis-Philippe et définitivement sous la République de 1848, je me détermine à solliciter ma démission. Je vais donc, pendant quelques instants, s’il plaît à Dieu de me les accorder, jouir du repos que je n’ai jamais eu et après lequel j’ai bien souvent soupiré. »

Outre les deux ouvrages célèbres : Maisons de plaisance italiennes et Palais et maisons de Rome, Fontaine a encore publié avec Percier : Description des fêtes et cérémonies du mariage de Napoléon et de Marie-Louise (Paris, 1810, in-fol., avec planches) ; Recueil des décorations intérieures pour tout ce qui concerne l’ameublement (Paris, 1812, in-fol. ; 2e édition en 1817).

FONTAINE (Jules-Léon), mathématicien et homme politique français, né à Paris vers 1813. Élève de l’École polytechnique, il refusa d’entrer dans les services de l’État et se fit professeur libre de sciences. Il lui fut ainsi plus facile de se livrer à l’étude des questions sociales, préoccupation de toute sa vie. En 1848, sa telle conduite attira sur lui l’attention, et on lui offrit la croix de la Légion d’honneur qu’il refusa. Le gouvernement ne crut pas devoir moins faire que le citer au nombre des citoyens qui avaient bien mérité de la patrie. De 1851 à 1869, Fontaine, répétiteur de mathématiques dans divers établissements scolaires et calculateur à l’Observatoire, ne fut ostensiblement mêlé à aucune affaire. Mais, dès qu’il s’aperçut du réveil des esprits, il se mit à la tête d’un mouvement que depuis vingt ans il attendait. Accusé de complot, il fut mêlé au procès de Blois et condamné par la haute cour à quinze ans de détention. Le 4 septembre le mit en liberté, et on lui offrit une préfecture qu’il refusa, aimant mieux partager le sort des habitants de Paris et concourir à la défense de l’héroïque cité. Il fit bravement son devoir. Lorsque fut signée la capitulation qui livra la ville, le patriotisme de Fontaine fut indigné, et il se jeta dans le mouvement du 18 mars. Nommé directeur des domaines en avril 1871, il exécuta les décrets de la Commune qui ordonnaient la saisie et la mise sous séquestre des biens de M. Thiers. Le 20 novembre suivant, le 5e conseil de guerre le condamnait, pour ce fait, à vingt ans de travaux forcés.

FONTAINE (Emile), publiciste et auteur dramatique français, né près de Bergerac (Dordogne) vers 1814. Il se rendit, en 1834, à Paris pour y faire ses études de droit ; mais, entraîné par son goût pour les lettres et le théâtre, il abandonna la jurisprudence, composa des vaudevilles, des comédies, etc., et entra en même temps dans le journalisme politique. Attaché aux opinions légitimistes, il en devint un des défenseurs, successivement au Glob, à l’Europe monarchique, à la France et enfin à l’Union, dont il est encore actuellement un des principaux rédacteurs. M. Fontaine a été, en outre, un des collaborateurs des Nouvelles à la main de M. N. Roqueplan. Parmi les pièces de théâtre de M. Fontaine nous citerons : Sarah la juive, drame en trois actes (1838), avec M. Deschamps ; Louisette, ou la Chanteuse des rues, comédie-vaudeville en deux actes (1840), en collaboration avec Marc Michel, et qui eut un succès de vogue ; Rifolard, vaudeville en trois actes (1840), avec le même ; Qui se ressemble se gêne (1842), vaudeville en un acte ; le Nourrisson, en un acte (1842) ; la Chasse du roi, en un acte (1843) ; l’Épicier de Chantilly, en quatre actes (1844).

FONTAINE (Jean de La), célèbre fabuliste français. V. La Fontaine.

FONTAINE (Marie-Anne Carton - Dancourt, dame), actrice française. V. Dancourt.

FONTAINE DES BERTINS (Alexis), géomètre français, né à Bourg-Argental (Ardèche) vers 1705, mort en 1771. Il était fils d’un notaire de Claveyron (Drôme), et c’est pour cette raison, sans doute, que la plupart des biographes le font naître dans ce dernier lieu. Possesseur d’une fortune qui lui permettait de se livrer à ses goûts, Fontaine se rendit à Paris, où il se consacra entièrement à l’étude des sciences mathématiques, il entra à l’Académie des sciences en 1733 et s’y fit un nom honorable par un grand nombre de communications intéressantes. Ses recherches théoriques visaient à une trop grande généralité, et il consuma inutilement de grands efforts dans des tentatives irréalisables, telles, par exemple, que celle de l’invention d’une méthode générale pour la résolution des équations algébriques de tous les degrés par la décomposition de leurs premiers membres en facteurs. Ces hautes visées ne sont pas inutiles à la science, puisqu’elles développent l’esprit de généralisation, mais elles n’aboutissent guère qu’à ce résultat indirect. Une autre question inabordable, que Fontaine tourna en tous sens, est celle de l’intégration générale des équations différen- tielles où les variables se trouvent mêlées. Fontaine, bien entendu, ne trouva pas la méthode qu’il cherchait ; mais il contribua d’une façon heureuse à éclaircir la question même de l’intégration dans le cas général. On n’était pas, en effet, encore bien fixé sur le degré d’indétermination que devait comporter l’intégrale générale d’une équation différentielle de l’ordre m c’est Fontaine qui mit hors de doute ce point important, que l’équation intégrale doit contenir m constantes arbitraires. Il y arriva par cette considération, dont on fait encore usage aujourd’hui, que, comme entre une équation finie et ses m premières équations différentielles, on pourrait éliminer m constantes arbitraires, ce qui conduirait, en définitive, à une équation différentielle de l’ordre m, réciproquement, pour atteindre à la plus grande généralité possible, on doit considérer une équation différentielle de l’ordre m comme résultant d’une pareille élimination de m constantes, et que, par conséquent, l’intégrale générale doit ren- fermer ces m constantes. Mais Fontaine va encore plus loin : il établit, en effet, cet important théorème que, de quelque manière que l’on parvienne à une équation différentielle de l’ordre m, en partant d’une même équation finie et éliminant les mêmes constantes, on tombera toujours sur le même résultat. Il tire de la ce précieux corollaire, que toute équation différentielle de l’ordre m peut être déduite de m équations différentielles de l’ordre m — 1, distinctes les unes des autres et contenant des constantes différentes ; de sorte que le problème de l’intégration d’une équation de l’ordre m pourrait être ramené à celui de la recherche de ses m premières intégrales, puisque, si l’on connaissait ces m intégrales, on pourrait éliminer entre elles les m — l dérivées qui s’y trouveraient et parvenir ainsi à une équation finie entre la fonction et sa variable.

Il paraît que c’est à Fontaine que l’on doit la notation en usage des dérivées partielles d’une fonction de plusieurs variables. On lui avait attribué la découverte des conditions d’intégralité d’une fonction différentielle du premier ordre Mdx+Ndy+Pdz+...; c’était à tort. La condition, au moins pour une fonction de deux variables, avait été donnée, en 1720, par Jean Bernouilli dans les Acta eruditorum ; mais Fontaine la trouva de son côté et étendit la question à une fonction de plus de deux variables. Clairaut, au reste, pourrait aussi bien réclamer contre Fontaine, si la question de priorité n’était pas résolue en faveur de J. Bernouilli.

La question particulière dans laquelle Fontaine a obtenu le plus de succès est celle des tautochrones, qui avait déjà été résolue par Huyghens, dans le cas du vide ; par Newton, dans le cas d’une résistance proportionnelle à la vitesse ; par Euler et J. Bernouilli, dans celui d’une résistance proportionnelle au carré de la vitesse. Fontaine considéra le cas où la résistance serait représentée par un trinôme du second degré en fonction de la vitesse, et y appliqua une analyse nouvelle et plus générale que celles de ses devanciers.

Ses Mémoires, insérés dans le Recueil de l’Académie des sciences, ont été publiés à part sous le titre de : Mémoires de mathématiques (Paris, 1764, in-4o).

FONTAINE DE CRAMAYEL, général français. V. Cramayel.

FONTAINE DE RESBECQ (Adolphe-Charles Théodore), écrivain français, né à Fives (Nord) en 1813, mort en 1865. Il entra dans les bureaux du ministère de l’instruction publique, où il remplit les fonctions de sous-chef du personnel de l’enseignement supérieur et de chef de bureau. On lui doit un assez grand nombre d’ouvrages destinés, pour la plupart, à l’éducation morale et religieuse de la jeunesse. Nous citerons, entre autres : Histoire de l’empereur Napoléon racontée par une grand’mère (1834) ; Adalbert, ou l'Anacharsis chrétien (1836) ; la Mer nouvelle histoire des naufrages (1836, 2 vol. in-18); l’Enfant religieux (1836) ; Histoire de la religion avant et après Jésus-Christ racontée aux enfants (1837) ; le Fénelon des écoles primaires (1837) ; l’Anacharsis des ateliers (1838) ; les Contes en voyage(l838) ; Contes paternels (1839) ; les Souvenirs du jeune navigateur(1844) ; Vertu pour héritage (1854), etc. M. Fontaine a publié, en outre : Voyages littéraires sur les quais de Paris (1857) ; Notice sur le doctorat en droit (1857).

FONTAINE DE LA ROCHE (Jacques), controversiste français, né à Fontenay-le-Comte en 1688, mort à Paris en 1701. Il était curé de Mantelan, dans le diocèse de Tours, lorsque les tracasseries qu’il eut à subir comme partisan du jansénisme et comme adversaire de la bulle Unigenitus le décidèrent à abandonner sa cure. Il se rendit à Paris (1728), où il travailla jusqu’à sa mort à la rédaction des Nouvelles ecclésiastiques ou Mémoires pour servir à l’histoire de la constitution Unigenitus. Ce recueil hebdomadaire, dont Fontaine fut, à partir de 1731, presque l’unique rédacteur, vécut malgré toutes les recherches de la police et tous ses efforts pour découvrir le lieu où se trouvait l’imprimerie clandestine des Nouvelles, Fontaine ne cessa d’attaquer dans son journal les jésuites avec une vivacité et une persistance sans égales. Aussi est-il considéré comme ayant largement contribué à leur destruction au XVIIIe siècle.