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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 2, Fj-Fris.djvu/307

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et de la Garonne réunies est borné, à l’O., par le golfe de Gascogne ; au S., par les Pyrénées occidentales et centrales ; à l’E., par les Corbières occidentales et les Gévennes méridionales, au N., par les monts de la Margeride, d’Auvergne, du Limousin, du Poitou, ramifications des Cévennes. Les principaux cours d’eau compris dans le bassin de la Garonne, et dans les deux, bassins secondaires de la Charente et de l’Adour qui s’y rattachent, sont : la Cère, la Vézère, l’Isle, la Dronne, affluents de la Dordogne ; la Neste, l’Arize, l’Ariége, le Tarn, le Lot, la Truyère, le Gers, la Bayse, le Dropt et l’Aveyron, affluents de la Garonne ; la Gironde, la Leyre, l’Adour, le Gave de Pau, le Gave d’Oloron, la Têt, l’Aude, l’Hérault, etc.

Le bassin de la Loire est borné à l’O. par l’océan Atlantique ; au S., par les montagnes qui formant la limite N. du bassin de la Garonne ; à l’E, par les Cévennes septentrionales et une partie de la Côte-d’Or ; au N., par la ramification de cette chaîne qui porte les noms de collines du Morvan et du Nivernais, de plateau d’Orléans, de collines du Perche, de Normandie, du Maine, et de monts Arrée. Les principaux cours d’eau du bassin de la Loire sont : l’Arroux, la Nièvre, le Thouet, la Dive, l’Authion, la Mayenne, l’Oudon, la Sarthe, le Loir, l’Erdre, le Brivé, affluents de la rive droite de la Loire ; l’Allier, le Loiret, le Cher, l’Indre, la Vienne, qui reçoit le Clain ; la Creuse, le Layon, la Sevré Nantaise et l’Achenau, qui reçoit la Boulogne ; l’Ognon et le Tenu, affluents de la rive gauche du fleuve. Les affluents secondaires de ce bassin et directs de l’Océan sont : l’Aune, le Scorp, le Blavet et la Vilaine avec ses affluents de droite, le Meu et l’Oust, qui reçoit l’Aff et l’Arz, et ses affluents de gauche, le Cher, le Don, l’Isac.

Le bassin de la Seine est borné au N. par la Manche ; au S., par les montagnes qui forment la limite N. du bassin de la Loire ; à l’E., par une portion de la Côte-d’Or et le plateau de Langres ; au N.-E. et au N., par le contre-fort de ce plateau, qui porte le nom de monts de la Meuse, Argonne occidentale, Ardennes occidentales, collines de Picardie et du pays de Caux. A ce bassin principal il faut rattacher les bassins secondaires de la Somme au N., de l’Orne et de la Vire au S. Parmi les cours d’eau compris dans le bassin de la Seine, nous signalerons : la Seine avec ses affluents, dont les principaux sont : l’Aube, la Marne, qui reçoit l’Ourcq et le Grand Morin ; l’Oise, qui reçoit l’Aisne et l’Andelle à droite, l’Yonne, le Loing, l’Eure et la Rille à gauche ; la Canche, la Somme et ses affluents, l’Avre à gauche, la Luce à droite ; la Toucques, la Dive, qui reçoit la Vie ; l’Orne, la Vire, la Douve, qui reçoit la Sève et la Tante : la Sienne, la Sée, la Sélune, le Couesnon, l’Arguenon, le Gouet, le Trieux, le Tréguier, le Guier, qui portent directement leurs eaux dans la Manche.

Le bassin de la Meuse est borné au N. par la mer du Nord ; au N.-O. et à l’O., par les montagnes qui forment la limite N. du bassin de la Seine ; au S., par les monts Faucilles ; à l’E., par le contre-fort de l’Argonne orientale et des Ardennes orientales. A ce bassin il faut ajouter le bassin secondaire de l’Escaut, la partie septentrionale des bassins de la Meuse et de l’Escaut se trouvant en dehors des limites politiques de la France. Le bassin principal est formé de la Meuse et de ses affluents, la Sambre et le Chiers.

Le bassin du Rhin (la partie O. et S. du cours du Rhin appartient seule aux bassins formés par le système orographique de la France) est borné à l’O. par les montagnes qui forment la limite E. du bassin de la Meuse ; au S.-O. et au S., par les monts Faucilles et les collines de Belfort. Parmi les affluents du Rhin qui prennent leur source en France, nous citerons : l’Ill, la Moder, la Lauter et la Moselle.

Le bassin du Rhône est borné à l’O. par les Pyrénées orientales, les Corbières occidentales et les Cévennes ; au N., par la Côte d’Or, le plateau de Langres, les Faucilles, les collines de Belfort ; à l’E., par le Jura, le Jorat, les Alpes Bernoises, Pennines, Grées, Cottiennes et Maritimes. Les cours d’eau les plus importants de ce bassin sont : le Furens, l’Ain, grossi de la Bienne ; la Saône, qui reçoit le Doubs, la Saille et la Reyssousse ; l’Ardèche, le Gard, affluents de la rive droite du Rhône ; l’Isère, la Drôme, la Durance, grossie de la Bléonne et du Verdon, affluents de la rive gauche du fleuve. Dans ce bassin, les affluents directs de la Méditerranée sont : l’Aude, l’Orb, l’Hérault, l’Argens et lé Var.

Hydrographie des côtes (caps, golfes, havres, ports, îles, etc.). D’après les récents travaux hydrographiques de M. Baude, le pourtour du littoral français, en suivant les sinuosités, est de 2,693 kilom., dont 619 sur la Méditerranée, 985 sur le golfe de Gascogne et 1,089 sur la Manche et Ta mer du Nord, jusqu’à Dunkerque ; mais ces côtes ont des aspects bien différents. Là où les montagnes arrivent jusque sur le littoral et plongent dans la mer leurs dernières collines, la côte est ferme, chargée de caps et de pointes rocheuses qui laissent entre leurs extrémités de grandes rades et des ports naturels. Lorsque, au contraire, les montagnes sont loin et qu’une vaste plaine sépare leur pied des bords de la mer, la côte est basse, unie, couverte de vase ou de dunes de sable, souvent aussi de marais salants et de lagunes pestilentielles. De la frontière de Belgique jusqu’au delà de Calais, le rivage, presque rectiligne, comme le sont en général les côtes basses, est rendu assez dangereux par les bancs de sable parallèles qu’ont déposés devant lui les eaux de la mer du Nord. Ses ports : Dunkerque, Gravelines, Calais, sont plutôt artificiels que naturels, et doivent être défendus à grands frais contre l’envahissement des alluvions. Une chaîne de dunes, qui a donné son nom à Dunkerque, borde la rive et dresse quelques-uns de ses tertres mobiles à 50 mètres de hauteur. À l’O. de Calais seulement, la côte, formée par les derniers escarpements des collines de l’Artois, offre une ligne de falaises qui flanquent les deux promontoires de Blanc-Nez et de Gris-Nez. C’est entre ces deux pointes que se trouve le port de Wissant, considéré par la plupart des archéologues comme le Portus Jtius où César s’embarqua pour l’Angleterre. Le cap Gris-Nez est le point de la côte de France le plus rapproché de la Grande-Bretagne. A partir de ce cap, la côte change brusquement de direction et court presque en ligne droite vers le S. jusqu’à l’entrée de la baie de la Somme. D’abord assez élevée, elle s’abaisse bientôt et les falaises sont remplacées par des chaînes de dunes que le vent poussait autrefois devant lui, et que l’on a fixées au moyen de plantations de joncs maritimes. Cette partie du rivage, battue fréquemment par de terribles vsnts d’ouest, est une des plus dangereuses du littoral français. Ses ports sont d’une entrée difficile et seraient promptement ensablés s’ils n’étaient entretenus à grands frais. La région comprise entre la mer et la base des collines de l’Artois, depuis l’embranchement de la Canche jusqu’à celui de la Somme, est de formation récente. Au S. de la baie de la Somme, la côte, commençant à prendre la direction du S.-O. qu’elle doit garder jusqu’au cap d’Antifer, offre quelques terres basses jadis parcourues par un bras de la Somme ; mais.elle se relève peu à peu pour former une falaise de 60 à 100 mètres de hauteur, coupée seulement de distance en distance par les embouchures des petites rivières du pays de Caux. Le Tréport, Dieppe, Saint-Valery-en-Caux, Fécamp, groupent leurs maisons dans une brèche de la falaise. Le grand courant de l’Atlantique, qui parcourt la Manche pour se rendre dans les mers du Nord, vient se heurter au cap d’Antifer et se divise en deux bras, dont l’un continue le courant principal jusqu’aux bouches de l’Escaut, tandis que l’autre reflué en arrière et se dirige au S., vers l’embouchure de la Seine. A l’O. de Honfleur et de la baie de Seine, la côte de Normandie, d’abord, infléchie vers le S., prend ensuite sa direction vers l’Occident jusqu’au golfe d’Isigny et de Carentan, obstrué de bancs de sable. Cette partie du littoral, beaucoup plus basse que le rivage du pays de Caux, est longée comme lui par un courant qui se porte de l’O. à l’E., en rongeant les rochers. A l’O. de l’embouchure de l’Orne, la côte, sauvage et inhospitalière, est, sur presque toute sa longueur, bordée de formidables écueils, dont le principal est celui du Calvados. Au golfe marécageux de Carentan commence la presqu’île du Cotentin, qui développe sa côte élevée dans la direction du N., en formant la belle rade de la Hougue. A la pointe de Barfleur, la côte se reploie vers l’O., et décrit en arc de cercle une gracieuse baie, dont Cherbourg occupe la partie centrale. Le promontoire de la Hogue limite, à l’O., la presqu’île du Cotentin et domine l’entrée du golfe des îles normandes. Le Raz-Bianchard, détroit qui sépare le cap de la Hogue de l’île anglaise d’Aurigny, le passage de la Déroute, les écueils des Grunes, les bancs Fêlés, les bas-fonds de la Chaussée-des-Bœufs, enfin les îlots rocheux de l’archipel Chausey, tels sont les principaux points redoutables que l’on rencontre du cap de la Hogue à la baie Saint-Michel. Sur tout ce parcours, qui est de 130 kilom., on ne rencontre que le port de Granville. La baie Saint-Michel, qui forme l’extrémité S.-E. du golfe des îles Normandes, est l’un des parages les plus curieux des mers françaises. À l’O. de la rade de Cancale, qui forme l’extrémité occidentale de la baie Saint-Michel, commence cette âpre côte granitique de Bretagne, hérissée de promontoires, frangée d’écueils, déchiquetée par de profondes découpures. Les premières indentations de la côte offrent encore, à l’heure du reflux, de très-vastes plages : telles sont les grèves qui s’étendent à 1 entrée de l’estuaire gardé par la ville de Saint-Malo, et qui ont remplacé une ancienne péninsule, dont l’île Sésambre est aujourd’hui le seul débris ; tels sont aussi les sables de Ploubalay, de la Frenay, et surtout ceux de la grande baie de Saint- Brieuc ; mais, plus à l’O., au delà de PaimpoL la cote, défendue par des archipels d’îlots rocheux, n’offre plus que rarement des plages sablonneuses. « La plupart de ces criques, dit M. Elisée Reclus, sont remplies de galets que le flot arrache aux rochers voisins et froisse incessamment avec un bruit sinistre. » Cette partie du littoral offre un grand nombre de ports : ceux qui sont situés aux embouchures des rivières de Lannion et de Morlaix, le détroit de Roscoff, l’Aber-Vrachi, l’Aber-Benoît, l’Aber-Ildut. Entre ces deux derniers havres, la côte tourne brusquement au S. ; on est rivé à l’extrémité occidentale de la péninsule de Bretagne, à cette limite qui a valu à la contrée le nom de Finistère. A 18 kilom. à l’O., apparaît l’île d’Ouessant, au S. de laquelle on trouve un archipel d’écueils et d’îlots noirâtres. Quand on a doublé le cap Saint-Matthieu, en se dirigeant à l’E., on rencontre le goulet qui donne accès dans la magnifique rade de Brest. À droite, c’est la presqu’île de Crozon, qui projette d’un côté la péninsule de Quélen pour former la rade de Brest, et, de l’autre, le cap de la Chèvre, qui protège la baie de Douarnenez, formée au S. par la pointe du Raz, en face de laquelle s’étend l’île de Sein. Immédiatement au S. de la pointe du Raz commence le revers méridional de la côte de Bretagne. Elle forme d’abord la baie d’Audierne, terminée par la pointe de Penmarch, ensuite l’anse de Benodet, la baie de la Forest, enfin l’important bras de mer qui donne accès à Port-Louis et à Lorient. Des récifs, des Ilots, l’île de Glenan, l’île de Groix, disposés parallèlement à la côte, indiquent en cet endroit l’existence d’une chaîne sous-marine, dont les cimes seulement apparaissent au-dessus des flots. Au delà de Lorient, la plage, basse et sablonneuse, est bordée d’un cordon littoral que les vagues ont percé, pour former dans l’intérieur des terres l’estuaire marécageux connu sous le nom de rivière d’Etel ; puis on rencontre la presqu’île de Quiberon, au S. de laquelle on voit Belle-Isle. La baie de Quiberon, protégée à l’O. par la presqu’île du même nom, s’arrondit en demi-cercle pour baigner les plages de Carnao et de Locmariaker, au delà desquelles s’ouvre le chenal qui mène dans le golfe intérieur du Morbihan. Puis vient l’estuaire de la Vilaine ; la côte change de direction et développe vers le S. ses baies et ses promontoires peu élevés. Le port du Croisic est le dernier qui s’ouvre sur cette partie, du littoral, au N. de l’embouchure de la Loire.

Au S. de la pointe Saint-Gildas, qui garde l’entrée méridionale de la Loire, la grande baie de Bourgneuf pénètre au loin dans les terres ; vers le S.-E., elle est presque fermée par l’île de Noirmoutier, séparée du continent par un détroit qui, à marée basse, livre passage aux voitures et aux charrettes. Une autre île se dresse à 15 kilom. en mer ; c’est l’île d’Yeu ou Dieu. À partir du détroit de Fromentine, la côte, à peu près rectiligne, bordée de hautes dunes et frangée d’un petit nombre de récifs, se dirige vers le S.-E. Au delà des Sables-d’Olonne, la côte se reploie graduellement vers l’E. et arrondit ses plages sablonneuses en une vaste circonférence, que remplissent les eaux de l’anse d’Aiguillon. Au S. de la presqu’île d’Arivert s’ouvre l’estuaire de la Gironde. Le point le plus remarquable du littoral Voisin est la pointe de Grave, au N. de laquelle se voit l’écueil de Cordouan. Ici encore la mer ronge et détruit les points les plus saillants. A la pointe de la Négade, située au S. d’un petit village de bains qui a remplacé l’ancienne ville de Soulac, ensevelie par les sables, commence cette remarquable côte des Landes, qui, sur une longueur de 200 kilom., est presque aussi régulière qu’un degré du méridien.

Les côtes de la Méditerranée, à l’extrémité orientale de la chaîne pyrénéenne, offrent quelque ressemblance avec celles de l’Océan entre Biarritz et l’embouchure de la Bidassoa ; mais elles sont plus.abruptes, plus déchiquetées et baignées par une mer plus profonde. La limite méridionale du golfe du Lion est marquée par la limite méridionale du cap Creus, mais c’est plus au N., au cap Cerbère, que commence la côte française. Elle s’infléchit d’abord à la petite anse de Banyuls ; puis, au delà du cap Béarn et de ses contre-forts, elle se resserre vers l’intérieur des terres, pour embrasser le mouillage de Port-Vendres. Viennent ensuite le port de Collioure et le promontoire d’Argelès. Alors la plage, basse et sablonneuse, se prolonge en ligne droite dans la direction du N. Le grand courant de la Méditerranée occidentale se dirige de l’E. à l’O., de Gênes sur Marseille, de Marseille sur Port-Vendres, en longeant la côte. Au delà de Marseille, il rencontre l’amas énorme de matières terreuses que le Rhône jette dans ses grandes crues. Il les emporte et les dépose le long de la côte du Languedoc et du Roussillon. Cette vase et les sables de la mer ont formé un immense bourrelet qui arrête les eaux de l’intérieur et les force à s’étendre en vastes lagunes salées, qui sont celles de Leucate, de Sigean, de Thau, de Mauguio, d’Aigues-Mortes. Presque tous les ports de cette partie de la côte ont été ensablés ; l’atterrage de Cette est lui-même menacé. Au S.-E. d’Aigues-Mortes, les bouches du Rhône forment l’île de la Camargue, au delà de laquelle s’étend la plaine de la Crau ; puis viennent le golfe de Fos et l’étang de Berre, à l’entrée duquel se trouve le port de Martigues. C’est immédiatement à l’E. du golfe de Fos que commence cette côte rocheuse et profondément découpée de la Provence, qui forme un si remarquable contraste avec les plages basses et uniformes du golfe du Lion. La première échancrure de ce golfe est celle dont Marseille occupe l’extrémité orientale. Plus loin, la côte, aux rochers blanchâtres coupés çà et là par des gorges pittoresques, forme une succession de promontoires et de golfes, au fond desquels se trouvent de petits ports : Cassis, La Ciotat, Bandol, etc. Puis, au delà du cap Sicié, ou voit bientôt les deux rades de Toulon dérouler harmonieusement leurs courbes vers le N.-O. La presqu’île de Giens est le cap le plus avancé de la Provence. Cette péninsule protège la rade d’Hyères. Au delà, le littoral français commence à prendre sa direction définitive vers le N.-E. Il forme successivement les rades et les baies de Bonnes, de Cavalerie, de Saint-Tropez, do Fréjus, de la Napoule, de Jouan. En face de la pointe qui sépare ces deux derniers golfes, se trouvent les deux petites îles de Lérins. Au N. d’Antibes, naguère encore la dernière ville française sur ce rivage, la côte s’abaisse et des plaines marécageuses s’étendent à la base des collines. Ces plaines sont formées par les alluvions du Var. Au delà de Nice, les collines se rapprochent de nouveau de la côte, qui présente de distance en distance de hardis promontoires. Entre Nice et la frontière, éloignée de 20 kilom. environ, se succèdent sans interruption les charmants paysages qui bordent la célèbre route de la Corniche. C’est d’abord la rade de Villefranche, les caps de Saint-Jean et de Saint-Hospice, la ville de Monaco, les caps Martin et Menton ; au delà, un simple petit ruisseau, appelé la Roya, indique les limite du territoire français.

Météorologie. La température moyenne de l’année diffère dans toutes les parties de la France, suivant la latitude, le relief des terres, l’éloignement de la mer, la direction des vents, l’inclinaison des versants, la nature géologique du sol ; chaque localité a, pour ainsi dire, son climat spécial. Nous nous bornerons à indiquer entre quelles limites thermométriques se trouve compris l’ensemble du territoire fronçais. Ces limites, suivant M. Elisée Reclus, sont : au N. la ligne isotherme ou d’égale température moyenne de 10° centigr., et au S. la ligue de 15°. A l’exception dos plateaux élevés et des hautes montagnes qui se dressent dans les régions froides de l’atmosphère jusqu’au-dessus des neiges éternelles, toutes les contrées de la France ont une température annuelle comprise entre ces deux lignes extrêmes. La vallée de la Loire est celle qui peut être considérée comme jouissant du climat moyen de la France. Quant au parcours total de la colonne thermométrique, on peut l’évaluer à 70° (de -30° à +40°) environ. Les plus fortes chaleurs égalent donc celles de la zone torride, et les froids les plus intenses sont à peine dépassés par ceux de la zone glaciale. La France est partagée en deux zones climatériques distinctes et pleines de contrastes par les montagnes du Limousin, de l’Auvergne et des Cévennes. La température moyenne est de 10° à 12° au N. de cette barrière, tandis qu’au S. elle varie de 13° à 15°. La région occidentale et la région orientale de la France présentent aussi un contraste remarquable. M. Charles Martins, en tenant compte de tous les phénomènes météorologiques, croit pouvoir diviser la France en cinq climats, qu’il désigne sous les noms suivants :

1o Le climat vosgien ou du N.-E. ;

2o Le climat séquanien ou du N.-O. ;

3o Le climat girondin ou du S.-O. ;

4o Le climat rhodanien ou du S.-E. ;

5o Le climat méditerranéen ou provençal.

D’après M. Vallès, la mesure annuelle de la pluie en France devrait être représentée par une tranche de 699 millimètres de hauteur pour le versant Océanique, et de 801 millimètres pour le versant de la Méditerranée ; d’où résulterait pour le pays une moyenne de 719 millimètres.

Constitution géologique du sol. Divisions naturelles. D’après la carte géologique de la France, publiée par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, la France possède, à très-peu de chose près, la succession complète de tous les terrains stratifiés et non stratifiés ; mais l’étendue occupée par chacun d’eux varie beaucoup : ils couvrent approximativement la superficie ci-dessous indiquée, et sont à peu près répartis de la manière suivante :

Terrains d’alluuion (520,000 hectares) : dans toutes les vallées et surtout en Alsace, dans la Flandre maritime, la Vendée, sur le littoral entre Marseille et Port-Vendres.

Terrains volcaniques (520,000 hectares) : sur le plateau central, dans la Lorraine, la Provence, les Maures, le Languedoc et les Causses.

Porphyres et terrains carbonifères (comprenant 520,000 hectares) : sur le plateau central, au N.-E. et dans les Maures ; ils apparaissent, en outre, sur une foule de points à travers les terrains primitifs et de transition. Les terrains carbonifères se montrent dans les Corbières, le plateau central, la Bretagne, les Vosges, les Maures, au N.-E. des Ardennes, etc.

Terrains triasiques et pénéens (comprenant 2,700,000 hectares) : dans la partie E. de la Lorraine, à l’E. des Vosges, sur le plateau central N. et S.-O., dans les Pyrénées occidentales (le terrain pénéen apparaît surtout dans les Vosges).

Terrains de transition (5,400,000 hectares) : dans toute la longueur des Pyrénées, le centre de la Bretagne, du Cotentin et de l’Ardenne, les Vosges, les parties E. et S.-E. du plateau central.

Terrains crétacés (7,340,000 hectares) : dans la Champagne, le bassin de Paris, l’Aquitaine N., sur les deux revers des Pyrénées, dans le