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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 2, Fj-Fris.djvu/306

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fait partie de la dorsale de l’Europe et se rattache aux Cévennes (point culminant, 2,333 mètres) ; l’Ariége-Salat, branche qui longe la rive gauche de l’Ariége et comprend toutes les hauteurs qui talutent les vallées d’Erce, de Vicdessos et de Rabat ; le Salat-Guronne, qui longe quelque temps la Garonne et couvre les anciens pays de Cominges et de Conserans ; la Garonne-Neste, contre-forts qui se détachent du faîte, depuis les sources de la Garonne et le Port-Vieux jusqu’à l’extrémité de la vallée d’Aure, et dont les points remarquables sont : l’étang du port de Venasque, le pic Quairal, le pic de Hermittans, le lac glacé du port d’Oo, le lac de Séculéjo, le pic d’Arré supérieur et le pic d’Arré inférieur ; le Neste-Baréges, connu aussi sous le nom de montagnes de Bigorre ou monts de l’Adour, rameau qui naît sur la limite des Pyrénées centrales et occidentales, court vers ie N., sépare le bassin de la Garonne de celui de l’Adour, jette un grand nombre de branches dans ces deux bassins et va se terminer par les collines du Médoc, à l’extrémité de la Gironde (points remarquables : cirques de Troumouse et d’Estaubé, col de Pimené, pic Long, pic Niéouvieille, pic de Cambielle, col du Tourmalet-Baréges, cascade et cirque de Gavarnie, vallée de Baréges ou du gave de Pau) ; le Baréges-Ossau, rameau qui se dirige ordinairement au N. et comprend les vallées de Cauterets, d’Azun et d’Ossau (points remarquables : lac de Gaube, cascade du Pont d’Espagne, pic de Gabisos, etc.) ; l’Ossau-Aspe, contre-fort qui se lie au faîte par le pic du Midi d’Ossau et court au N. jusqu’au confluent des deux gaves d’Oloron (points culminants : pic d’Aule, pic du Midi, vallée d’Ossau) ; l’Aspe-Céson, qui forme la vallée de Lordios, celle de Baretous, une partie du pays de Soule et court au N. jusqu à Navarreins et Sauveterre ; la Nivelle-Nivelle, qui commence à l’O. du port de Roncevaux, se prolonge jusqu’à Saint-Jean-de-Luz et contient le pays do Labourla Nivelle-Bidassoa, qui se détache du col de Belate, court au N.-O., sépare pendant quelques kilomètres la France de l’Espagne, constitue les montagnes des Aldudes, entre en France et expire à l’embouchure de la Bidassoa.

Les Cévennes appartiennent entièrement à la dorsale européenne. Elles commencent au col de Narouze, point de partage des eaux du canal du Midi, courent au N.-E. jusqu’au mont Pilate, l’un des sommets les plus remarquables du Lyonnais ; mais, à partir de ce point, elles se dirigent au N. : le canal du Centre les sépare de la Côte-d Or. Leur développement est d’environ 500 kilom. On appelle Cévennes méridionales la partie qui est au S. des sources de l’Allier, et Cévennes septentrionales la partie qui est au N. des sources de cette rivière. Les Cévennes méridionales forment cinq sections, savoir : 1o les montagnes Noires, qui commencent au N. de Castelnaudary et s’étendent vers l’E. jusqu’à la source du Jaur ; leur longueur est de 60 kilom. et leur élévation moyenne de 5 à 600 mètres ; 2o les montagnes de l’Espinous, qui continuent le tronc des Cévennes, en suivant la même direction que les précédentes pendant 40 kilom. ; la hauteur moyenne de ces montagnes est de 6 à 700 mètres ; 3o les montagnes de l’Orb, qui sont ainsi nommées parce qu’elles donnent naissance à l’Orb de Béziers ; elles suivent la même direction jusqu’aux sources de la Sorgue, sur une longueur de 25 kilom. ; la hauteur moyenne est de 7 à 800 mètres ; 4o les monts Garrigues, qui succèdent aux montagnes de l’Orb et se prolongent, sur une longueur d’environ 50 kilom., jusqu’au mont Laigonal, avec une hauteur moyenne de 8 à 900 mètres, et ont pour point culminant le pic de Montant (1,040 m.) ; 5o les monts du Gévaudan, qui courent du mont Laigonal aux sources de l’Allier, pendant 50 kilom. ; leur direction est du S.-O. au N.-E. Cette section a une hauteur moyenne de 1,200 mètres, et pour point culminant le mont Lozère (1,490 m.).

Les Cévennes septentrionales forment quatre sections, savoir : 1o les monts du Vivarais, commençant les Cévennes septentrionales, et courant pendant 80 kilom., depuis les sources de l’Allier jusqu’au mont Pilate ; leur direction est du S.-O. au N.-E., et leur élévation moyenne de 1,400 à 1,500 mètres ; les points culminants sont le Gerbier-des-Joncs (1,562 m.) et le Mezenc (1,774 m.) ; 2o les monts du Lyonnais, qui se dirigent au N., depuis le mont Pilate, point culminant (1,072 m.), jusqu’au mont de Tarare ; leur étendue est de 80 kilom., et l’élévation moyenne du massif d’environ 800 mètres ; 3o les monts du Beaujolais, qui succèdent aux précédents et courent au N. pendant 40 kilom., depuis le mont de Tarare, point culminant (1,450 m.), jusqu’à la source du Sornin ; l’élévation moyenne du massif est de 600 mètres ; 4o les monts du Charolais, qui partent de la source du Sornin, affluent de la Loire, courent au N. pendant 60 kilom. et terminent au grand canal du Centre le grand tronc des Cévennes. Leur élévation moyenne est de 400 mètres. La Haute-Joux (994 m.) forme le point culminant.

Parmi les rameaux orientaux qui se détachent des Cévennes méridionales, les plus importants sont : 1o les monts Coiron, que projettent les monts du Vivarais pour former la paroi du Nord de l’Ardèche jusqu’à son confluent avec le Rhône ; 2o le mont d Or, qui, en se détachant des monts du Lyonnais, se partage en deux branches : l’une se dirigeant vers le N.-E. et se terminant sur les bords de la Saône ; l’autre inclinée un peu plus vers le S. et expirant au confluent du Rhône et de la Saône ; 3o les monts du Màconnais, qui naissent au S. des monts du Charolais et qui bordent la Saône depuis le confluent de la Brévanne jusqu’à celui de la Grône.

Les rameaux occidentaux des Cévennes sont très-remarquables par leur étendue et leur élévation. Ces rameaux sont, en allant du S. au N. : 1o le rameau qui se détache des monts Espinous pour courir à l’O., sous le nom de Lacaune, entre l’Agout et l’Adou ; 2o le contre-fort entre le Lot et le Tarn, qui prend naissance au massif des monts Lozère, court vers le S.-O., forme le plateau de Lévezon, et se partage en deux branches, qui courent, l’une au N. entre le Lot et l’Aveyron, l’autre au S. entre l’Aveyron et le Tarn, jusqu’au confluent des deux rivières ; 3o le contre-fort entre la Loire et la Garonne, le plus remarquable des Cévennes, qui sépare le bassin de la Loire de celui de la Garonne, les couvre de ses nombreuses branches et forme les ceintures des bassins de la Charente et de la Sevré. Ce grand rameau se détache des monts du Gévaudan, entre la source du Lot et celle de l’Allier, et se dirige vers le N.-O., sous le nom de Margeride. Cette première section a une élévation moyenne de 1,200 mètres. Pierre-sur-Haute (1,634 m.) est son point culminant. Elle envoie vers l’O., entre le Lot et la Truyère,les monts d’Aubrac ou de Saint-Urcize. Les montagnes d’Auvergne, qui succèdent aux monts de la Margeride, se dirigent vers l’O. jusqu’au Plomb-du-Cantal, puis, vers le N., jusqu’au mont Dore, puis enfin, vers le N.-O., jusqu’au mont Odouze. Elles forment le plateau le plus élevé de l’intérieur de la France, et culminent par le Plomb-du-Cantal (1,85S m.) et le Puy-de-Sancy (l,897 m.), la plus haute sommité du mont Dore. Le mont Dore au N., entre l’Allier et la Sioule, donne un rameau fort important, que la forme particulière de ses sommets a fait appeler la chaîne des dômes. Son point culminant, le Puy-de-Dôme, a une hauteur absolue de 1,468 mètres et dépasse de 630 mètres le plateau qui lui sert de base. D’autres branches fort étendues, mais peu importantes par leur élévation, se détachent de la pente septentrionale des monts d’Auvergne pour séparer la Sioule, l’Allier et la Loire du Cher, le Cher de l’Indre, l’Indre de la Creuse. Sur le versant méridional des mêmes monts, nous signalerons le contre-fort qui se détache du massif du Cantal pour courir, à l’O., entre le Lot et la Dordogne. Le mont Bosat (1,517 m.) est le point culminant de ce rameau, dont une partie forme les montagnes du Quercy. Les monts du Limousin succèdent à ceux d’Auvergne et s’étendent du mont Odouze aux sources de la Charente. Leur partie orientale longe et talute le plateau de Millevaches. Le mont Odouze (1,304 m.) est le point culminant de ces montagnes, qui forment la limite occidentale, du plateau central de la France. Le mont Odouze envoie dans le bassin de la Loire un contre-fort qui, sous le nom de monts de la Marche, court au N., à l’O., puis encore au N., pour séparer la Vienne de la Gartempe et de la Creuse. Un autre rameau se détache de la partie occidentale des monts du Limousin, court au S.-O., sous le nom de collines du Limousin, puis, au N.-O., sous celui de collines de Saintonge, et se termine à l’embouchure de la Gironde par la pointe de la Coubre. Les monts du Poitou commencent à la source de la Charente, se prolongent jusqu’à celle du Thouetet Sont continués par les hauteurs du plateau de Gatine, qui expirent à l’embouchure de la Loire ; 4o le contre-fort entre la Loire et l’Allier, qui se détache des monts du Vivarais, et court vers le N., en prenant successivement le nom de monts du Velay, du Forez, de la Madeleine. Le puy de Montorcelle (1,652 m.) est le point culminant de ce contre-fort.

La chaîne des Vosges court du S.-S.-O. au N.-N.-E., entre le Rhin et la Moselle. Le revers oriental de ces montagnes domine les plaines de l’Alsace et de la Bavière Rhénane. Le revers occidental s’abaisse graduellement pour s’effacer dans les plateaux et les plaines de la Prusse Rhénane, de la Lorraine et de la Franche-Comté. Cette chaîne qui présente une longueur de 2S0 kilom., depuis le ballon d’Alsace jusqu’au confluent de la Moselle, peut se diviser en Vosges méridionales ou françaises et en Vosges septentrionales ou allemandes. Les Vosges françaises courent du S.-S.-O. ou N.-N.-E., depuis le ballon d’Alsace jusqu’à la source de la Lauter, et diminuent d élévation à mesure qu’elles s’avancent vers le N. Les montagnes les plus remarquables sont : le ballon de Servance (1,210 m.), le ballon d’Alsace (1,250 m.), le ballon de Guebwiller (1,426 m.), point culminant des Vosges ; les Chaumes (1,275 m.), le Bressoir (1,220 m.), le Champ-de-Feu (1,030 m.), le Donon (1,000 m.). La plus grande longueur des Vosges méridionales est de 80 kilom., à Remiremont ; à Saverne, elle n’est que de 8 kilom. La chaîne des Vosges n’appartient à la dorsale de l’Europe que par le ballon d’Alsace, son extrémité méridionale.

Les ramifications des Vosges renferment quatre sections de la dorsale européenne, savoir : les collines de Belfort jusqu’au col de Valdieu, les monts Faucilles, le plateau de Langres et la Côte-d’Or. 1o Les collines de Belfort se détachent des Vosges méridionales et se dirigent au S.-E. du ballon d’Alsace, vers le col de Valdieu, par où passe le canal de l’Est ou du Rhône au Rhin. On appelle trouée de Belfort la dépression que forment les collines qui relient les Vosges au Jura. 2o Les monts Faucilles prennent naissance au ballon d’Alsace et courent du S.-E. au N.-O., jusqu’aux sources de la Meuse. Ils ont pour point culminant les Fourches (190 m.), et leur hauteur moyenne est de 400 mètres. 3o Le plateau de Langres court des sources de la Meuse au mont Tasselot, en se dirigeant du N.-E. au S.-O. Sa longueur est de 80 kilom. et sa hauteur moyenne de 430 mètres. 4o La Côte-d’Or, qui succède au plateau de Langres, se dirige vers le S., depuis le mont Tasselot jusqu’au canal du Centre. Des monts Faucilles se détache un contre-fort qui commence vers la source du Madon, affluent de la Moselle, court vers le N., sépare le bassin de la Meuse de celui du Rhin, et comprend toutes les montagnes situées entre la Meuse et la Moselle. Son élévation moyenne est de 300 mètres. Il porte le nom d’Argonne orientale jusque vers le N. de la source de l’Ornes ; cette première partie présente une longueur de 130 kilom. Ce contre-fort s’écarte ensuite de la Meuse en faisant vers l’E. un détour pour prendre le nom d’Ardennes orientales. Du plateau de Langres se détache, depuis la source du Rognon, affluent de la Marne, un contre-fort qui sépare le versant de la Manche de celui de la mer du Nord et le bassin de la Seine de celui de la Meuse. Il prend successivement les noms de monts de Meuse, d’Argonne occidentale et d’Ardennes occidentales, jusqu’aux sources de la Somme et de l’Escaut, où il se divise en plusieurs séries de collines dont les principales sont celles de l’Artois, de la Picardie et de la Belgique. De la Côte-d’Or une longue branche s’étend de l’E. À l’O. sur une longueur de 600 kilom., sépare le versant de la Manche de celui du golfe de Gascogne, et le bassin de la Loire de celui de la Seine. Elle commence au mont Moresol. vers la source de l’Arroux, prend le nom de chaîne du Morvan jusqu’à la source du Loing et culmine par le Beuvron. Ce contre-fort se continue par un dos de terrain qui renferme la forêt d’Orléans, par le plateau d’Orléans, par les plateaux de Courville, par les collines du Perche, par les monts de la Normandie, qui poussent au N.-O. les montagnes du Cotentin pour former l’arête de cette presqu’île, depuis la source de la Vire jusqu au cap de la Hogue. Depuis la Vire, les monts de Normandie tournent brusquement vers le S., prennent le nom de montagnes du Maine et rencontrent, près des sources de la Vilaine, les montagnes de la Bretagne, qui continuent le long rameau de la Côte-d’Or. Les montagnes de Bretagne constituent la charpente de la presqu’île de ce nom, et commencent à la source de la Vilaine par des collines qui courent entre la Vire et le Couesnon ; puis elles se relèvent et conservent leur nom de monts de Bretagne et celui de Menez, jusqu’à la source du Blavet. Là, elles se bifurquent : la principale branche, sous le nom de monts d’Arrèe, conserve la direction E.-O, et va se terminer à la pointe Saint-Matthieu ; l’autre branche, sous le nom de montagnes Noires, court d’abord vers le S. puis vers l’O., et forme la ceinture orientale et méridionale du bassin de l’Aulne.

La chaîne du Jura français, située entre le Rhône et le Rhin, se dirige du N.-E. au S.-O.,sur une longueur de 300 kilom. et une largeur de 60. On divise le Jura : 1o en Jura méridional, depuis le Grand-Credo, sur les bords du Rhône, jusqu’au col de Saint-Cergues ; 2o en Jura central, depuis le col de Saint-Cergues jusqu’au mont Rixon, vers les sources du Doubs ; 3o en Jura septentrional, jusqu’au Rhin. Les principales montagnes du Jura sont : le Reculet (1,720 m.), le mont Tendre (1,699 m), le mont Dôle (1,681 m.). Le Jorat joint le Jura aux Alpes.

Les montagnes du système alpique français se composent d’une partie du versant septentrional des Alpes Pennines, du versant occidental des Alpes Grées, Cottiennes et Maritimes, et de tous les contre-forts de ces sections alpiques qui couvrent une partie du bassin du Rhône. Les Alpes Pennines commencent au groupe du Saint-Gothard et se terminent au mont Blanc. Les points culminants sont : le mont Rose (4,618 m.), le mont Cervin (4,522 m.), le mont Blanc (4,795 m.) ; c’est le point le plus élevé d’Europe. Les Alpes Grées se dirigent du N. au S., sur une longueur de 100 kilom. ; elles ont pour points culminants : le mont Iseran (4,045 m.) et le mont Cenis (3,300 m.). Les Alpes Cottiennes courent du N. au S-, pendant 100 kilom. Les points culminants sont : le mont Tabor (3,172 m.), le mont Genèvre (3,692 m.) et le mont Viso (3,836 m.). Les Alpes Maritimes commencent au mont Viso et se prolongent pendant 200 kilom., jusqu’au col de Cadibone. Elles forment un arc de cercle dont la convexité est tournée du côté de la France. Le point culminant de cette section est le mont Longet (3,153 m.).

Les rameaux que les Alpes françaises envoient dans le bassin du Rhône sont : 1o le rameau qui se détache des Alpes Pennines, au grand Saint-Bernard, court, au N.-O., entre le Rhône et l’Arve, et forme deux tranches entre lesquelles coule la Dranse ; 2o un contre-fort qui se détache du massif du mont Blanc en se bifurquant : une branche court entre l’Arve et le Fier et se termine sur les bords du Rhône par le mont Vouache, l’autre couvre de ses rameaux tout le pays situé entre le Rhône et l’Isère et porte le nom de Bauges ; 3o un contre-fort qui se détache du mont Iseran pour courir entre l’Isère et l’Arc ; 4o un rameau qui se détache du mont Tabor et se divise en deux branches : l’une qui court entre l’Arc, la Romanche et le Drac, et dont le point culminant, la montagne des Trois-Ellions, atteint 3,888 mètres ; l’autre, qui court au S.-O., longe la Durance et la sépare du Drac, de la Drôme et de l’Aigues, et se termine vers le confluent de la Durance, sous le nom de Lébéron ; 5o un contrefort qui part des Alpes Maritimes, entre la source du Var et celle de l’Ubaye, et se divise, dès l’origine, en deux rameaux : l’un, au N., suit la rive droite du Verdon jusqu’à son confluent avec la Durance ; l’autre rameau suit la rive gauche de la rivière et se termino dans la presqu’île de Giens, après avoir projeté plusieurs petites chaînes.

Hydrographie. Nous venons d’énumérer la série de montagnes et de collines qui forment, pour ainsi dire, la partie osseuse de la France ; nous allons donner la nomenclature de ce que l’on pourrait appeler sa partie artérielle, c’est-à-dire de ses cours d’eau. « Grâce, dit M. Elisée Reclus, à l’abondance et à la répartition assez égale des pluies qui tombent sur le territoire français, gràce aussi à la déclivité générale du sol, qui fait descendre rapidement les eaux des Alpes, des Pyrénées et du plateau central, et les empèche de séjourner dans les bas-fonds, la France est une des régions terrestres arrosées avec le plus de régularité et sur la plus grande surface. En moyenne, le territoire entier reçoit chaque année au moins 37 milliards de mètres cubes d’eau de pluie, total considérable qui, ramené à la seconde, donne encore 11,689 mètres cubes pour la précipitation de l’humidité pendant ce court espace. Or, la masse d’eau que tous les tributaires de l’Océan et de la Méditerranée leur apportent, en moyenne, semble devoir être, après les divers jaugeages partiels, de 3,500 mètres cubes d’eau au plus, soit d’un quart à un tiers de la quantité d’eau de pluie tombée dans leurs bassins. La Seine, la Loire, la Garonne, le Rhône roulent la plus grande partie de ces eaux et sont, avec le Rhin, les fleuves les plus importants du pays. En outre, deux cents rivières offrent aux bateliers un développement de plus de 7,000 kilom. de cours plus ou moins flottables ou navigables ; mais, de jour en jour, cette navigation devient relativement moins utile aux habitants, à cause de la concurrence que font aux voies naturelles les voies artificielles, canaux, routes, lignes de fer. »

Les hauteurs qui appartiennent à la dorsale de l’Europe, depuis les Pyrénées occidentales jusqu au Saint-Gothard, divisent la France en deux versants : l’un tourne vers le N.-N.-O., tributaire de l’océan Atlantique ; l’autre tourné vers le S.-E., tributaire de la mer Méditerranée. Le versant de l’océan Atlantique, qui occupe plus des trois quarts de la surface de la France, se subdivise en trois versants particuliers : 1o le versant français de la mer du Nord ; 2o le versant de la mer de la Manche ; 3o le versant de la mer de France ou golfe de Gascogne. Le versant français de la mer du Nord ne forme qu’une partie du versant continental de cette mer, et a pour ceinture le contre-fort qui parcourt le plateau de Langres jusqu’au cap Gris-nez, et la dorsale de l’Europe depuis les monts Faucilles jusqu’au Saint-Gothard. Le versant de la Manche embrasse la partie dos côtes comprise entre le cap Gris-Nez et la pointe Saint-Matthieu, et a pour ceinture le rameau qui s’étend du plateau de Langres et de la Côte-d’Or jusqu’au mont Moresol, et le rameau qui s étend du mont Moresol à la pointe Saint-Matthieu. Le versant de la mer de France ou golfe de Gascogne embrasse les côtes situées entre le.cap Saint-Matthieu et la Bidassoa ; il a pour ceinture le rameau du mont Moresol à la pointe Saint-Matthieu, la Côte-d’Or, depuis le mont Moresol jusqu’au canal du Centre, les Cévennes septentrionales et méridionales et les Corbières occidentales, les Pyrénées centrales et occidentales. Le versant de la mer Méditerranée embrasse les côtes de France comprises entre le cap Cervera et l’embouchure de la Roïa, et a pour ceinture les Pyrénées orientales, qui le séparent du versant hispanique de la Méditerranée ; la dorsale de l’Europe, depuis le pic de Corlitte jusqu’au Saint-Gothard ; les Alpes occidentales, qui le séparent du versant de l’Adriatique.

La ligne générale de partage des eaux est formée par plusieurs chaînes de montagnes, qui forment comme une arête centrale. Les ramifications que projette cette ligne de partage forment six bassins principaux, dont cinq sur le versant de l’O. et du N., et un sur le versant du S. Au fond de ces bassins coulent les fleuves de France et leurs affluents. Co sont : le bassin de la Garonne, le bassin de la Loire, le bassin de la Seine, le bassin de la Meuse, le bassin du Rhin et le bassin du Rhône.

Le bassin de la Garonne ou de la Dordogne