Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ô48

GALE

végétation. Les larves ont un corps allongé, à six. pattes, à tête dure, coriace, -munie de fortes mâchoires cornées et tranchantes et de rudiments d’antennes et de palpes. ■ La plupart de ces larves, dit M. Chevrolat, lorsqu’elles vont se transformer en nymphes, s’attachent aux feuilles au moyen du mamelon anal ; ainsi fixées, elles se dépouillent de la peau de larve, qui se fend dans la longueur du dos, et que l’insecte fait glisser en arrière et qu’il réduit en peloton. Quinze à vingt jours après, l’insecte parfait abandonne sa dépouille, qui conserve sa première forme ; mais elle est seulement fendue d’un bout à l’autre de la partie supérieure. » Les altici’ tes, à l’état parfait, vivent sur les plantes, dont elles dévorent les feuilles au point que la végétation eu est quelquefois complètement anéantie.

GALÉRUQUB s. f. (ga-lé-ru-ke — altér. du lat. galerus, sorte de bonnet). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, type de la tribu des galérucites, comprenant cinquante espèces répandues sur presque tout le globe : La galéruque aquatique vit au fond de l’eau. (V. de Bomare.)

— Encycl. Les galérugues sont caractérisées par des antennes moniliformes, de la moitié de la longueur du corps, d’égale grosseur dans toute leur étendue, insérées entre les deux yeux et très - rapprochées à leur base ; un corselet rugueux, rebordé ; des élytres oblongues, de consistance plutôt molle que coriace. Ce genre comprend environ cinquante espèces, répandues dans les diverses régions du globe. La plus connue est la galéruque de l’orme ; cette espèce, qui ne dépasse guère un demi-centimètre de longueur, est d’un jaune obscur avec une tache noire sur le corselet et une ou deux lignes longitudinales de même couleur sur chaque élytre. La larve vit sur les feuilles de l’orme et les crible de trous si nombreux qu’elles sont complètement dépouillées de parenchyme et impropres à remplir leurs fonctions. Il n’est pas rare de voir, au milieu de l’été, des arbres "’complètement dépouillés et comme morts. Outre l’inconvénient qui résulte de la privation du feuillage en cette saison, il est certain que l’arbre, dont la végétation est suspendue, est arrêté dans son accroissement. C’est pendant les mois de juin et de juillet que ces larves exercent leurs ravages. Elles sont noires, glutineuses, et exhalent, lorsqu’on les écrase, une odeur nauséabonde. L’insecte parfait se montre vers la fin de juillet, et on le rencontre par milliers. Il produit deux générations dans le. cours de l’été, et passe l’hiver sous les ècorces, sous les pierres ou dans les fentes des murs. On ne connaît pas de moyen pratique pour détruire cet insecte, qui cause souvent des ravages incalculables. Comme il se tient surtout à la partie supérieure des arbres, on ne pourrait atteindre que les rares individus qui se trouvent encore sous les écorces aux premiers jours du printemps. On pourrait, à 1 aide de fumigations de soufre, en débarrasser les arbres de petite taille ; mais ce procédé est bien rarement employé. Quand les sujets sont jeunes et qu’ils sont envahis plusieurs années de suite par ces insectes, ils.ne tardent pas à périr.

La galéruque de l’aune est de taille moyenne et d’une belle couleur bleue uniforme. Sa larve est noirâtre et se tient sous les feuilles, dont elle ronge, le parenchyme et qu’elle perce à jour. Elle commet ainsi de grands dégâts sur les aunes qui se trouvent plantés dans les parcs, au bord de l’eau. On peut en détruire des milliers d’individus en battant les branches des jeunes aunes sur un parapluie renversé ou sur un drap étendu au bas de l’arbre ; ils se laissent facilement tomber sans chercher à s’envoler. Le bouleau et les saules nourrissent aussi des galéruques, qui les dépouillent quelquefois de leurs feuilles ; mais, comme ces arbres ne sont pas habituellement sous l’œil du cultivateur, il y fait peu d’attention.

Une espèce très-curieuse est la galéruque aquatique, qui vit au fond de l’eau, sur les feuilles des potamogétons, qu’elle dévore. Ses larves retirées de l’eau ne paraissent nullement mouillées ; il parait qu’il transpire de leur corps une matière grasse qui ne permet pas au liquide de s’y attacher. Cette espèce, une des plus anciennement observées, a été appelée, parle créateurdu genre, galéruque du nymphéa ; elle abonde dans nos eaux douces.

GALÉRUS s. m. (ga-lé-russ-mot lat. formé de galea, casque). Antiq. rom. Sorte de chapeau particulièrement porté par les flammes. Il Coiffure de femme en forme de casque.

GALESO (Galesus), rivière d’Italie, prov. de Lecce, affluent du golfe de Tarente. Virgile et Horace l’ont célébrée dans leurs vers. C’est sur les bords du Galeso, sous les murs de Tarente, que le poète des Géorgiques vit ce vieillard dont il parle. Venu là de la ville de Coryce, en Cilicie, et propriétaire d’un petit terrain abandonné, il avait su, par son travail et par son industrie, lui faire produire des richesses qui, à ses yeux, égalaient celles des rois (Géorg., iiv. IV, v. 125 et suiv.).

LeGalesoest, d’ailleurs, un fort petit fleuve, qui ne doit sa réputation qu’à la poésie. « la vois tous les jours le Galèse, dit Paul-Louis Courier dans une de se3 charmantes lettres écrites d’Italie, qui n’a rien de plus merveilleux que. notre rivière des Gobelins, et mérite

GALE

bien moins l’épitKète de "noir que lui donne Virgile :

Qua niger humectai flavenlia culta Galtntt. Il fallait dire plutôt :

Qua piger humectât arentia culta Galesus.

Au reste, les moissons, sur ses bords, ne sont plus blondes, mais blanches, car c’est dti coton qu’on y recueille. Le dulee pellitis ovibus Galesi est devenu tout aussi faux ; car on n’y voit pas un mouton. Je crois que le nom de ce fleuve a fait sa fortune chez les poètes, qui ne se piquent pas d’exactitude et pour un nom harmonieux donneraient bien d’autres soufflets a la vérité. Il est probable que Blanduse, à quelques milles d ici, doit aux mêmes titres sa célébrité... »

GALËSW1NTHE, reine des Francs. V.Gals-

WINTHE.

GALET s. m. (ga-lè — Bochart tire ce mot de l’hébreu galad, qui signifie s’endurcir, d’où vient, dit-il, le mot celtique kaled, dur, et duquel Camden dérive le nom de la Caîédonie. « Cette étymologie de M. Bochart, lisonsnous dans Ménage, est également docte et ingénieuse, mais elle n’est pas véritable, car il est certain que galet est un diminutif de gai. » Ménage ajoute que, dans l’ancienne langue, ce mot signifiait pierre ou caillou, comme dans ces vers d’un vieux poète :

D’engaigne qu’ils avaient après être sortis. Ils prirent de gros gaux et cassirent les vitres.

Quant à l’origine de gai, Ménage le dérive du latin calculus, caillou ; niais nous croyons qu’il vaut mieux ici s’en rapporter, du moins en partie, à l’opinion de Bochart, et rattacher gai au celtique bas breton Italet, dur, gaélique gai, caillou. Seulement, aujourd’hui, on ne ramènerait point, comme lui, le celtique à l’hébreu, une langue de la famille aryenne à une langue sémitique ; mais, du temps de Bochart, on ne soupçonnait pas qu’il eût existé des Aryas). Caillou roulé qu’on trouve sur les bords de la mer et de certains cours d’eau : La Crau est une plaine couverte de galets. Chaque lame qui venait briser sur la cale y jetait des galets à plus de cinquante pieds dans les terres. (B. de St-P.) Peu, trèspeu de plantes de mer échappent au broiement éternel du galet froissé, refroissé. (Michelet.)

— Par ext. Plage couverte de galets : Se promener sur le galet. Un navire échoué sur

le GALET.

— Mécan. Petite roue que l’on emploie dans divers appareils pour diminuer le frottement.

— Jeux. Sorte de jeu dans lequel on pousse un palet sur une longue table : Jouer au galet.

— Ane. art milit. Machine balistique servant surtout à lancer des galets, des pierres.

— Pèche. Bouée ou autre signal qui indique la position d’un filet.

— Miner. Galet de Bourgogne, Carbonate de chaux d’un blanc sale.

— Encycl. Géol. Quelques anciens, embarrassés pour expliquer l’origine et la formation des galets, s’étaient décidés à les faire tomber du ciel ; c’est pourtant là le fait géologique le plus simple et le plus évident. Des fragments de roches, détachés des montagnes ou des falaises qui longent les fleuves et les bords de la mer, sont roulés par le flot ou le courant, se heurtent, usent leurs angles par le frottement, Unissent par s’arrondir, et les galets sont formés. C’est exactement le procédé que l’industrie humaine a emprunté à la nature pour arrondir les billes qui servent de jouets à nos enfants, et pour grener la poudre de guerre et de chasse.

Quelquefois, cependant, des amas de galets se trouvent assez avant dans les terres pour embarrasser les géologues. Un des amas les plus considérables et les plus curieux sous ce rapport est celui de la plaine de Crau, dans le département des Bouches-du-Rhône. S’il est dû à l’action de ce dernier fleuve, il suppose un déplacement considérable dans la direction de son cours.

— Mécan. On nomme galet une petite roue servant de support ou d’appui et destinée à assurer la direction du mouvement d’une pièce principale, et à diminuer le frottement par la substitution du roulement au glissement.

Le galet simple roule dans une rainure, tandis que le galet à gorge est placé entre deux montants cylindriques qui pénètrent dans le creux de ses deux joues. L’intervalle des montants est tel qu’ils ne se trouvent pas en même temps en contact avec les deux creux du galet ; celui-ci ne roule donc alternativement que sur l’un ou l’autre des montants, suivant le sens dans lequel il se trouve accidentellement dévié. La présence de ces deux montants s’oppose à toute déviation sensible.

Les plaques tournantes des chemins de fer, les ponts tournants des canaux roulent sur des galets coniques. Les colliers d’arbres verticaux sont souvent munis à l’intérieur de galets qui roulent sur la surface de l’arbre mobile, tandis que le collier lui-même est fixe.

V. COLLIER, PLAQUES TOURNANTES, PONTS TOURNANTS.

Lorsque le corps mobile doit se déplacer en ligne droite, parallèlement à un plan d’appui, les galets sont cylindriques et les axes en sont disposés perpendiculairement à la direction du mouvement.

GALE

Les galets conservent la même forme lorsqu’ils doivent rouler sur une enveloppe cylindrique. Tels sont ceux qu’on interpose souvent entre un arbre vertical et le collier destiné à en assurer la fixité.

Mais lorsque le corps mobile doit tourner parallèlement à un point d’appui, les galets doivent être coniques, avoir leur sommet commun sur l’axe de rotation et reposer sur une surface conique ayant le même sommet.

Si les surfaces en contact ne remplissaient pas exactement toutes les conditions énoncées, le roulement ne. serait pas’simple, il serait compliqué d’un glissement qui, outre l’inconvénient de rendre le mouvement plus difficile, aurait encore celui d’amener une usure rapide.

GALET, chansonnier français. V. Gallet.

GALETAS s. m. (ga-lë-ta — Etymol. fort obscure. Ménage rapporte galetas a un laiin barbare vatetostasium, qu’il forme lui-même de valetus, valet, et de stasium, du grec stasion, demeure. Valelostasium signifierait ainsi demeure des valets, c’est-à-dire des jeunes enfants des seigneurs. Cela n’est pas sérieux. Nous voyons dans Guillaume de Tyr que Galathas a été le nom donné à une tour de Constantinople. À ce sujet, M. Littré remarque que galalas ou galathas a été plus tard le nom d’un appartement dans la maison des templiers : « Batum in domo templi et in galàta, » est-il dit dans un acte du xme siècle. C’était encore le nom d’un appartement de la cour des comptes, et nous lisons dans une lettre du roi Jean : » Datum in domo de Galathas, anno domini mecclih. » Et dans une autre vieille ordonnance : « Per dominum régentem, in consilio’sua, in caméra computorum superius ad Galathas. » Bans Eustache Deschamps, galatas signifie probablement une partie importante d’un grand château : Vignes aussi et les terres arables, Moulins tournants, beaus plains à regarder. Et beaus sauvoirs pour les poissons garder, Galatas gtans et adrois...

Or, sus, sus, banquet et soupper, Saillez hors de ce galathas.

Galetas n’aurait plus signifié ensuite que les combles du château. Dans cette hypothèse, il faudrait donc admettre que c’est Galata, nom d’un quartier et d’une tour de Constantinople, qui, par un détour sigulier, en serait venu à signifier une chambre sous les combles). Logement misérable situé immédiatement sous les combles : Loger dans un galetas. En France, l’honorabilité consiste, chez beaucoup de gens, à avoir un salon splendide, quitte à coucher dans un galetas. (E. Texier.) Puisque du dieu des eaux tu tirés ta naissance, Loger au galetas choque la bienséance.

Benserade. L’oracle était logé dedans un galetas.

La Fontaine.

— Par anal. Logement misérable : Jl loge dans un vrai galetas.

GALÈTE s. f. (ga-lè-te). Entom. Pièce voûtée, membraneuse, qui recouvre les mâchoires de tous les orthoptères, peut-être de la plupart des coléoptères et de quelques névroptères.

GALETIÈRE s. f. (ga-le-tiè-re). Se dit en Normandie pour galettoihe.

GALETTE s. f. (ga-lè-te — Le P. Labbé prétend que galette est un abrégé de gateletle, diminutif de gâteau. Galette se rapporte tout simplement à galet, à cause de sa ressemblance avec les pierres plates que nous appelons de ce nom). Sorte de gâteau rond et piat, qui contient ordinairement du sucre, du beurre et des œufs : Malnina aimait la galette du Gymnase, le flan et les socques plus ou moins articulés. (L. Reybaud.) J’ai vu cuire, en guise de pain, dans une sorte de hangar, des galettes de maïs et d’orge. (H. Taine.) Il Crêpe faite avec de la bouillie de farine de sarrasin : Nos galettes de sarrasin, humectées, toutes brûlantes, de ce bon beurre du mont Dore, étaient pour nous le plus friand régal. (Marmontel.)

— Pop. Homme faible, nul, plat au moral comme une galette l’est au physique.

Galette de plomb, Gâteau de pâte non feuilletée, pétri à la main et cuit au four de campagne.

Faire une galette, Dans le Maine, Être surpris, pendant qu’on bat le blé sur l’aire, par un orage qui cause de grands dégâts.

— Mar. Sorte de biscuit dur et plat que l’on mange sur les navires, et qui est propre à être conservé longtemps.

— Techn, Pâte de salpêtre et de charbon destinée à la fabrication de la poudre, et qui a subi l’opération du battage, il Carcasse de chapeau d’homme en poil de lapin, en toile ou en carton, et qui doit recevoir la peluche.

n Nom ancien de la filoselle. On disait plus ordinairement galette de cocon, li Etoffe de ce fil ou vêtement fait de cette étoffe : On voit des chapeaua ; de femme au Prado ; à l’exception de quelques galettes jaune soufre, qui ont dû orner autrefois des ânes instruits, il n’y a que des mantilles. (Th. Gaut.)

— Encycl. Les galettes, qui ont été pendant longtemps le pain des marins, durent leur nom à la forme ronde et plate qu’elles affectaient alors et qui les faisait ressembler

GALE

à des galets longtemps ballottés par les vagues et réduits par le frottement à la forma d’un disque émoussé sur sa tranche. Aujourd’hui encore, les marins donnent le nom de galette à un petit pain ou biscuit de mer qui pèse 192 grammes, portion du marin pour chaque repas. Les galettes démentent souvent l’origine de leur nom, car elles affectent quelquefois la forme carrée ; elles sont d’ailleurs toujours aplaties.

En économie domestique, la galette n’est plus ce qu’elle était autrefois, c’est-à-dire un pain sans levain, lourd et indigeste ; c’est une pâtisserie préparée, soit avec de la pâte a dresser, soit avec du feuilletage, et qui forme un gâteau demi-feuilleté et un peu lourd.

Au commencement de notre siècle, la galette était excessivement recherchée ; alors florissait l’établissement de la mère Marie, situé non loin de la barrière de Fontainebleau. Là se rendait la jeunesse dorée, qui venait engloutir gâteaux sur gâteaux en les arrosant de vin suret. Telle était la vogue des galettes, que l’on épuisait jusqu’à vingt sars de farine par jour, et qu’au bout de quelques années la mère Marie, devenue riche, put vendre son établissement à un prix très-élevé. Mais, sous la Restauration, une concurrença s’éleva : c’était celle de la galette du Gymnase, dont nous parlerons tout à l’heure.

Voici comment les ménagères font la galette : elles prélèvent de la pâte non levée, lorsqu’on fait du pain ; elles délavent cette

fiâte avec du beurre, plus ou moins, à voonté, quelques grammes de sel, un ou deux œufs et un verre d’eau. Elles pétrissent la pâte, sans la fouler, elles l’abaissent tout de suite sous le rouleau et la laissent reposer un quart d’heure. Elles plient alors la pâte en trois et la replient ainsi quatre fois sans la laisser reposer, en passant le rouleau à chaque fois ; enfin, la dernière fois, toujours à 1 aide du rouleau, on l’étend de la grandeur que doit avoir la galette ; on la laissé reposer encora un quart d’heure ; avec le bout des doigts ou les dents d’une fourchette, ou un instrument quelconque, on trace des dessins sur la pâte, on dore avec un jaune d’œuf et on met au four un peu chaud.

Les pâtissiers étalent de la farine sur uno table, font un creux dans le milieu, y jettent du sel, dés jaunes d’oeufs, un peu de beurre et un ou deux verres d’eau, et font ainsi leur pâte, à laquelle ils ajoutent ensuite leur beurre. D’ailleurs, les procédés et les doses peuvent varier à l’infini, de même que les formes que l’on donne à cette pâtisserie ; certaines galettes sorit en losange, d’autres en couronne, d’autres sont rondes ou carrées.

On fait aussi de la galette v.vec de la ferine de sarrasin ; on prend alors 250 grammes do cette farine récemment mpulue ; on la pétrit à la façon des pâtissiers avec trois ou quatre œufs frais, deux cuillerées d’huile d olive, deux pincées de, sel fin et On petit verre d’eaude-vie ; pendant le pétrissage, on verse du caillé non écrémé, et, lorsque le mélange forme une bouillie sans grumeaux, elle est bonne à employer ; c’est la galette des peuples du Nord, qui se servent de la même pâte, lorsqu’elle est bien claire, grâce au caillé, pour faire des crêpes.

En Angleterre, où l’on mange très-peu de pain, on aime beaucoup la galette ; c est le régal du dimanche chez les pauvres, et les ménagères excellent dans l’art de les confectionner de cent façons.

Petites galettes à l’eau pour thé. Ces petites galettes sont plus connues en Angleterro qu’en France ; on les obtient de la façon suiuante : on verse trois quarts de litre de farine sur une table ; on fait le creux au milieu pour y mettre une pincée de sel, un peu de sucre en poudre, 125 grammes de beurre, deux œufs et un demi-verre d’eau. On détrempe et on foule la pâte de façon qu’elle soit un peu dure ; on l’abaisse à 0’n, oi d’épaisseur ; on la découpe en ronds de om,06 à om,08 ; on dore à l’œuf, on saupoudre de sucre et l’on fait cuire sur des plaques, dans un four un peu chaud.

Galette du Gymnase. Cet établissement est bien connu dé tout Paris et des provinciaux ou étrangers qui ont, au moins une fois dans leur vie, promené leurs pas dans la capitale. La galette du Gymnase est attenante au théâtre de ce nom ; elle est née en même temps que lui ; elle a partagé ses succès, et c’est à lui qu’elle doit sa renommée européenne. La petite Léontine Fay, l’enfant précoce, la mit à la mode en chantant de sa jolie voix enfantine dans la Mansarde des artistes :

Oui, j’aime la galette. Mais savez-vous comment ? C’est quand elle est bien faite. Et qu’ gnia du beurr’ dedans.

Cette mansarde aimable, d’où s’exhalail une franche odeur de fleur de farine mêléu au beurre d’Isigny, était, à vrai dire, la cousine germaine du grenier de Béranger. Et que de fois Béranger lui-même a rapporté en son logis, toute chaude, une demi-galette ! Tous nos grands hommes, des moins graves aux plus sérieux, se sont arrêtés à la sortie du spectacle devant M. Coupe-Toujours, qui a vu toutes nos belles dames, les plus pim E an tes et les mieux parées, lui tendre leurs lanches mains et dévorer à belles dents sa marchandise savoureuse. Jadis c’était la