Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1104

GENO

fat conduit k Plymouth, où l’ancien gouverneur de Saint-Christophe termina sa vie. En apprenant sa mort, le roi, pour montrer à quel point il désapprouvait l’arrêt qui avait frappé ce marin, dont le courage était bien connu, accorda à sa veuve et à ses enfants des pensions, «en raison de sa fidélité et de ses bons et agréables services. » De Gennes était un habile mécanicien. ■ Il avait inventé, dit le P, Labat, plusieurs machines très-belles, très-curieuses et très-utiles, comme des canons et des mortiers brisés, des flèches

Îiour déchirer les voiles des vaisseaux, des horoges sans ressort et sans contre-poids toutes d’ivoire, un paon que j’ai vu qui marchait et digérait, une boule aplatie sur les deux pôles, qui remontait d’elle-même sur un plan presque perpendiculaire, et qui descendait doucement et sans tomber, et une infinité d’autres ouvrages que le roi avait vus avec plaisir. •

GENNES (Julien-René-Benjamin de), théologien français, né k Vitré (Bretagne) en 1687, mort en 1748, frère du précédent. Il entra dans la congrégation de l’Oratoire, professa ensuite la théologie k Saumur, où il soutint sur la grâce une thèse qui fut censurée par la faculté de théologie et par l’évêque d’Angers, se vit éloigner de Saumur après cette affaire, puis habita Montmorency et Troyes, où il se livra avec succès k la prédication. Un sermon véhément qu’il prononça dans cette dernière ville le fit envoyer k Nevers avec la défense de prêcher. En 1729, de Gennes fut exclu de sa congrégation. À partir de ce moment, il erra de retraite en retraite, fut quelque temps enfermé à la Bastille (1734), et termina ses jours à Semerville, près de Blois, vivant en laïque, ne disant pas la messe et passant plusieurs années sans faire ses pàques. Il s’était jeté dans le parti des convulsionnaires et écrivit en faveur de leurs folies et de leurs prétendus miracles. Nous citerons parmi ses ouvrages : Lettre et instruction pastorale de Mgr t éuéque de Senes (Jean-Soanen), contre les opinions de quelques nouveaux théologiens (1735, in-4o) ; Réflexions importantes sur le miracle arrivé au mois d’octobre 1737, au bourg de Moisy-en-Beauce (1738) ; Réclamations des défenseurs légitimes des convulsions (1742-1743).

GENNES (Pierre de), jurisconsulte français, né à Chartres en 1701, mort k Paris en 1759. Il a composé, à l’occasion d’affaires judiciaires, plusieurs mémoires remarquables, sinon par de grands traits d’éloquence, du moins pur une argumentation solide, par une grande habileté a présenter tous les points d une cause sous leur jour le plus avantageux ; enfin par un style facile et naturel, qui tombe parfois dans un excès de familiarité. Nous citerons principalement de lui : Mémoire pour le sieur de La Bourdonnais, avec les pièces justificatives (Paris, 1750 et 1751, 2 vol. in-4«) ; Mémoire pour le sieur Dupleix, contre la Compagnie des Indes (Paris, 1756, in-<o).

GENNETÉ (Claude-Léopold), physicien français, né k Eulmont, près de Nancy, en 1706, mort en 1782. Il s’instruisit presque seul, fut attaché, en qualité d’aide, au professeur de physique de l’Académie de Lunéville, s’occupa particulièrement d’hydrostatique, de mécanique, de métallurgie, et devint ensuite directeur du cabinet de physique de l’empereur d’Allemagne. Genneté visita les principales mines de l’empire, pour étudier les procédés d’exploitation et chercher les moyens de les améliorer ; il s’occupa de perfectionner les cheminées, de les empêcher de fumer, etc., et il inventa plusieurs appareils propres k établir une bonne ventilation dans les hôpitaux. Nous citerons parmi ses écrits : Construction de cheminées qui garantit du feu et de la fumée (Paris, 1760) ; Manuel des laboureurs réduisant à quatre chefs principaux ce qu’il y a d’essentiel dans la question des champs (Nancy, 1764) ; Purification de l’air croupissant dans les hôpitaux, les prisons et les vaisseaux de mer, par le moyen d’un renouvellement continuel d’air pur et frais (Nancy, 1767, in-8o) ; Connaissance des veines de houille ou charbon de terre, et leur exploitation dans la mine qui les contient (1774, in-4o).

GENNÈTE s. f. Cèn-nè-te — de genneta, même sens ; du grec genna, famille). Antiq. gr. Chacun des membres d’une même famille : Chacune des familles imaginées par Cécropsse composait de trente gennetes.

GENNETIN s. m. Cè-ne-tain). Coram. Espèce de vin d’Orléans.

GENNEV1LL1ERS, village et commune de France (Seine), cant. de Courbevoie, arrond. et à 4 kilom. O. de Saint-Denis, k lOkilom. N. de Paris, dans une belle plaine près de la Seine ; pop. aggl., 1,445 hal). — pop. tôt., 2,186 hab. Fabriques de noir animal, savons, produits chimiques. Belvédère en forme de petit temple, sur un tertre qui recouvre la glacière.

GENOD (Michel - Philibert), peintre français, né à Lyon en 1795, mort à Paris en 18ff2. Élève de Revoil, il quitta de très-bonne heure l’atelier du professeur lyonnais pour venir à Paris. La lionne mère et l’enfant malade attira sur lui l’attention (Salon de îsio). On cite de lui : la Bénédiction paternelle ; la Sœur hospitalière ; l’Artésienne ; Jeune mère pleurant son fils ; Psyché et l’Amour ; les Prisonniers d’État sous Louis 'XI'11 ; Moine des Pyrénées (musée du Luxembourg) ; la Cin-

GENO

quantaine (Salon de 1855), petit chef-d’œuvre de bonhomie, de sentiment et d’observation ; le Prisonnier (1857) ; le Roi boit ! un Apprenti peintre (1861).

GÉNOGRAPHE S. m. Cé-no-gra-fe). Techn. Encre au moyen de laquelle on peut, sans presse, reproduire l’écriture.

GÉNOIS, OISE s. et adj. Cé-noi, oi-ze). Habitant de Gênes ; qui appartient à Gênes ou à ses habitants : Les Génois. Les femmes génoises. La marine génoise.

— B.-arts. École génoise, Une des écoles de peinture de l’Italie.

— s. f. Métrol. Ancienne monnaie de Gène3. Il On dit aussi génovine.

— Art culin. Petit gâteau de dessert fait avec des œufs, des amandes, du beurre, de la farine, du sucre et du sel.

Génoice (école). L’école génoise est la moins importante des écoles d’Italie : elle s’est développée assez tard et n’a produit qu’un petit nombre de maîtres restés célèbres. Mais, si l’on considère la quantité vraiment extraordinaire des ouvrages dont elle a rempli les palais et les églises de Gènes, de Savone, de Vôltri et des autres villes de l’ancienne Ligurie, on ne peut moins faire d’admirer sa fécondité. Il faut rendre hommage aussi à cette passion de l’art que Gênes a partagée avec les autres républiques commerçantes de l’Italie, et qu’elle a témoifnée non-seulement à l’égard des artistes inigènes, mais encore vis-à-vis de beaucoup de grands maîtres des autres écoles qui ont été appelés à enrichir de leurs œuvres les monuments de cette ville. Il est d’ailleurs k remarquer que l’influence de ces maîtres étrangers a été considérable sur. l’école génoise, qui n’a guère produit de talents tout à fait originaux.

— I. Peinture. Le P. Spotorno (Storia letteraria délia Liguria, 1824-1826) a publié quelques renseignements sur l’ancienne école de Gênes. Il a relevé les noms de plusieurs peintres de cette ville appartenant au xiva et au xve siècle. Le seul de ces artistes dont un ouvrage soit parvenu jusqu’à nous est un certain Francesco de Oberto, qui a écrit son nom, avec la date 1368, au bas d’une peinture représentant la Vierge entre deux anges : ce tableau ne rappelle en rien, au dire deLanzi, la manière de Giotto, qui florissait à la même époque. Vers le milieu du xve siècle, il y avait à Gènes plusieurs peintres de l’Allemagne ou des Pays-Bas. Le cloître de l’ancien couvent des dominicains de Santa-Maria-di-Castello renferme une Annonciation peinte en détrempe sur la muraille et portant l’inscription : Justus d’Allamagna pinxit, 1451. Ce Justus ou Josse d’Allemagne a été confondu à tort, par quelques auteurs, avec Josse de Gand, élève de Van Eyck, qui travailla quelques années plus tard à Urbino. La manière des deux peintres est fort différente : Josse de Gand est un peu disciple de l’école de Bruges. Justus d’Allemagne se rapproche davantage de l’école de Cologne. Le P. Spotorno cite un autre Allemand du nom de Conrad comme ayant suivi Justus à Gênes, et pense qu’il eut

Eour disciple Lodovico Brea, de Nice, que anzi et Baldinucci regardent comme le fondateur de l’école génoise. On conserve à Gênes et dans les villes.voisines un certain nombre de tableaux de ce dernier, qui florit de 1480 à 1513. « Il est inférieur, à l’égard du goût, dit Lanzi, aux meilleurs peintres contemporains des autres écoles, car il fit usage des dorures et montra plus de sécheresse dans son dessin qu’ils n’en eurent jamais. Toutefois, il le cède a un très-petit nombre d’entre eux pour la beauté des têtes et la vivacité des couleurs, qui se sont conservées presque sans altération. Ses plis ont de la grâce, sa composition est sage : le choix de sa perspective prouve qu’il recherchait les difficultés, » Ces qualités mêmes indiquent que Brea adopta le style des maîtres du Nord. Il forma plusieurs élèves, dont les plus connus sont Antonio Semini et Teramo Piaggia ; mais ceux-ci abandonnèrent la manière tudesque pour suivre le grand style des écoles de Milan, de Mantoue et de Rome, importé à Gènes par deux peintres de grand talent, Carlo del Mantegna, élève de Mantegna, et Pia-Francesco Sacchi, de Pavie, qui tous deux donnèrent une vive impulsion à l’école génoise. Antonio Semini, né vers 1485, mort après 1547, s’inspira des œuvres de ces maîtres et fut lui-même un artiste du plus grand mérite ; Lanzi le regarde comme ayant été le Pérugin de son école. Il eut deux fils, Andréa (1510-1568) et Ottavio, qui s’enthousiasmèrent de la manière de Raphaël et

allèrent étudier à Rome même ; à leur retour dans leur patrie, ils exécutèrent de nombreuses peintures à l’huile et à fresque ; Ottavio se distingua surtout dans ce dernier genre ; comme témoignage de son habileté, on cite la méprise d’un peintre éminent, Césare Procaccini, qui prit une de ses fresques, l’Enlèvement des Sabines, pour un ouvrage de Raphaël.

Le style de Raphaël fut apporté et enseigné à Gênes par un élève même de ce maître des maîtres, par Perino del Vaga. Perino vint dans cette ville en 1528, après Te sac de Rome, et y fut accueilli avec bienveillance par le prince Doria, qui, pendant plusieurs années, l’employa aux travaux d’un magnifique palais. Parmi les artistes génois qui reçurent ses leçons, les deux frères Lazzaro et Pantaleono

GENO

Caîvi se montrèrent particulièrement habiles comme peintres de fresques ; Luca Cambiaso (1527-1585), un des meilleurs artistes qu’ait produits l’école génoise, prit pour modèle les œuvres de Raphaël et de Michel-Ange, et devint un dessinateur hardi, rapide, expansif et grandiose ; il exécuta un grand nombre de tableaux de chevalet et de vastes peintures à fresque, tant à Gènes qu’en Espagne, où il fut appelé par Philippe II pour travailler à la décoration de l !Eseurial. Il eut pour élèves son fils Orazio, Lazzaro Tavarone, Nie. Granello, Césare Corte, etc.

Bernardo Castello (1557-1629), élève d’Andréa Semini, se distingua par la fécondité de son imagination ; il fut l’ami du Tasse, dont il illustra la Jérusalem déliorée, et de la plupart des autres poètes italiens de son temps ; il avait plus d’habileté et de facilité comme dessinateur que comme peintre. Il eut trois fils, qui s’adonnèrent à la peinture ; le seul dont les œuvres jouissent encore de l’estime des connaisseurs est Valerio Castello, mort en 1659, à l’âge de trente-quatre ans.

Gio-Battista Paggi, dont le premier maître fut le Cambiaso, passa une grande partie de sa vie à Florence, où l’on voit plusieurs peintures de sa main. Revenu à Gênes à l’âge de quarante-six ans, il exécuta pour les églises et les galeries de cette ville de nombreux ouvrages, entre autres un Massacre des innocents, qu’il peignit pour la famille Doria, en concurrence, dit - on, avec Rubens. Ce dernier maître séjourna quelque temps à Gênes et y exécuta d importants ouvrages pour les églises et les palais. Après lui, Van Dyck vint dans cette ville et y fut retenu par les riches patriciens, pour lesquels il fit d’admirables tableaux, principalement des portraits, qui, conservés pieusement par les descendants de cette opulente noblesse, attirent aujourd’hui k Gènes les amateurs de l’art. À la même époque, d’autres artistes étrangers, les Flamands Godefroy et Corneille "Waels, paysagistes, Sophonisbe Anguissola ou Anguisciola, de Crémone, portraitiste d’un grand talent, les Procaccini, le Gentileschi, Aurelio Lorni, le Salimbeni, PietroSorri, Agostino Tassi, et notre compatriote Simon Vouet firent à Gênes un séjour plus on moins prolongé.

Sous l’influence des divers maîtres que nous venons de nommer, et particulièrement sous celle de Rubens et de Van Dyck, l’école génoise rechercha les qualités de couleur et d’imitation de la nature qu’elle avait quelque peu négligées pendant la période précédente ; elle tomba parfois dans un naturalisme un peu brutal, et d’autres fois, au contraire, dans une affectation d’élégance et de grâce ; mais, en général, elle rivalisa de la façon la plus honorable avec les autres écoles italiennes du xvue siècle, et produisit quelques-uns des maîtres les plus distingués de cette époque de décadence.

Parmi ces maîtres, il faut citer en première ligne Bernardo Strozzi (1581-1644), appelé communément le Capucin ou le Prêtre génois, parce qu’il porta l’habit religieux. Il eut pour maître Pietro Sorri, de Sienne, qui était venu s’établir à Gênes en 1595. Au naturalisme de Caiavage, qui fut un de ses modèles, il joignit un coloris saillant et moelleux qui rappelle celui de Murillo et certaines qualités de clair-obscur qui font songer k Rembrandt ; hâtons-nous de dire, avec le plus récent des historiens de l’école génoise, M. Marius Chaumelin (Histoire des peintres de toutes les écoles), que Strozzi ne duc rien k Rembrandt ni k Murillo, car il était tout formé et assez âgé lorsque ces deux maîtres commencèrent l’un et l’autre à se faire connaître ; mais il n’en est que plus glorieux pour lui de pouvoir ainsi être rapproché de ces deux grands coloristes. Strozzi forma, entre autres élèves, Giovanni-Andrea dé Ferrari, Cl. Bocciardo, G.-F. Cassana et Antonio Travi, dit le Sourd de Sestri. Ferrari eut lui-même pour disciple Gio-B. Carlone, très-estimé en son temps comme portraitiste.

Un condisciple de Strozzi, Giovanni Carlone (1581-1630), qui de l’école de Sorri passa ensuite dans celle de Pnssignano, et son frère Giovanni - Battista Carlone exécutèrent de grands travaux à fresque dans l’église de rAnnunziata, monument magnifique de la piété des Lomellini, nobles génois. « Il serait difficile, dit Lanzi, de trouver ailleurs un ouvrage aussi vaste, exécuté avec autant d’ardeur et de soin, en même temps ; des compositions aussi riches et aussi neuves ; des têtes aussi variées et aussi animées ; des figures dont les contours aient plus de netteté ; des couleurs aussi vives, aussi brillantes, aussi fraîches, après une si longue suite d’années. » Les Carlone liront encore une quantité surprenante de peintures k fresque pour d’autres églises et pour divers palais de leur ville natale. Giovanni-Battista Carlone eut deux fils, Andréa et Niccolo, qui furent peintres aussi. Domenico Fiasella, appelé aussi le Sarzana, du nom de sa ville natale, Giovanni Cappellino, Giulio Benso, C’astellino Castello et Sinibaldo Scorza furent les meilleurs élèves de G.-B. Paggi. Le Sarzana, artiste des plus féconds, imita tour a. tour Raphaël, le Guide, le Caravage et les Carrache. Cappellino fut le maître de Pelfegro Piola, qui fut assassiné, à l’âge de vingt-trois ans, par les ennemis que lui avait suscités son génie précoce, et de Domenico Piola, frère do Pellegro, qui se montra surtout habile k peindre les enfants. Benso se distingua comme peintre d’architec GÉNO

ture, C. Castello comme portraitiste, S. Scorza comme peintre de paysages et d’animaux. Un maître justement célèbre en ce dernier genre fut Giovanni - Benedetto Castiglione (1616-1670), qui passa la plus grande partie de sa vie k Rome et k Mantoue, et dont les tableaux ont pris place dans les principales galeries de 1 Europe. Il est le meilleur peintre d’animaux et d’objets de nature morte qu’ait produit l’Italie ; mais il traita avec succès les sujets les plus divers, sujets religieux et sujets profanes, fantaisies philosophiques, portraits, etc. Il avait fait une étude particulière des œuvres que Rubens et Van Dyck avaient laissées k Gênes, et il réussit k s’approprier quelques-unes des qualités d’exécution de. ces grands artistes. Il s’adonna aussi k la gravure et devint un des maîtres du genre. Il eut pour élèves et pour imitateurs son frère Salvatore et son fils Francesco.

Luciano Borzone mérita l’estime du Guide pour ses portraits et ses tableaux religieux. Il enseigna son art k ses deux fils Giovanni-Battista et Carlo, et à G.-B. Gaulli, plus connu sous le nom de Bachiche (1639-1709). Celui-ci s’établit k Rome, où il devint l’ami et le collaborateur du Bernin ; pendant un demisiècle, il fut le portraitiste favori des papes, des cardinaux, et il exécuta de vastes peintures décoratives pour les églises. Il était doué d’une imagination féconde et possédait une facilité d’exécution vraiment prodigieuse.

Parmi les autres peintres qui sortirent de l’école génoise, au xvn« et au xvmo siècle, nous citerons : G.-B. Langhetti, qui travailla k Venise ; Paolo-Girolamo Piola, fils de Domenico ; Andréa Carlone et Dom. Parodi.

— II. Sculpture. Soprani, l’historien le plus complet de l’école génoise, a fait l’honneur d’une biographie k un gentilhomme nommé Damiano Lercaro, qui excita l’admiration de ses compatriotes, vers la fin du xv& siècle, en sculptant des compositions religieuses comprenant plusieurs personnages, sur des noyaux de cerises et des noyaux de pêches : c était, on l’nvouera, un art bien minuscule 1 Quelques années plus tard, Giacomo Tagliacarne fit preuve de talent dans les gravures en pierres fines. Le peintre Luca Cambiaso exécuta plusieurs ouvrages de sculpture. Gio. — Battista Paggi s’exerça aussi au même art. Des sculpteurs étrangers, le Sansovino et Montorsoli de Florence, Silvio Cosini de Fiesole, Nicolo da Cortef Lombard, Gasparo Forzani de Lucques, Gio.-B. Castello de Bergaine, Guglielmo délia Porta, de Milan, D. Bissoni de Venise, Jean de Bo-logne, Pietro Francavitla. Taddeo Carlone de Rovio et son frère Giuseppe, Giov. Baratta de Carrare, et enfin notre illustre Puget ont laissé k Gènes des ouvrages plus ou moins importants. Parmi les sculpteurs indigènes, on remarque : Nie. Roccatagliata, les frères Santacroce, surnommés les Pippi, Gio.-Battista Bissoni, fils du Vénitien Domenico, cité plus haut, P.-A. Torre, Marc-Ant. Poggio, Filippo Parodi, Domenico Parodi, G.-A. Torre, A.-M. Maraggiano, Bernardo Schiafrino et son frère Francesco, Girolamo Pittaluga, Fr. Queiroli, etc.

— Métrol. La génoise d’or était une pièce de 4 pistoles, du poids droit de 25gr, 23 au titre de 917 millièmes, et ayant cours pour 78 fr, 93. Ces pièces avaient pour empreinte la vierge couronnée d’étoiles, portée sur un nuage, tenant de la main droite un sceptre, de l’autre portant l’enfant Jésus, avec la légende : kt regb eos (Dirige-les aussi) ; au revers, l’écu k la croix pleine des armes de Gênes, couronné et soutenu par deux aigleslions, avec cette inscription : dux. et. oun. reip. gesu. (Dux et guhernatores reipubliew genuensis ; Le doge et les gouverneurs de la république génoise).

Les génoises postérieures k celles-ci, fabriquées sous le gouvernement de la république figurienne, aux mêmes poids et titre, représentent une déesse couronnée de tours, assise sur un cube, tenant de la main droite une pique et s’appuyant de l’autre sur un écu k la croix génoise. On lit autour : respublica figurIjE (République de Ligurie). Au revers est un faisceau d’armes, surmonté du bonnet de la Liberté et placé entre deux palmes, avec la légende italienne : mell’unione la forza (Dans l’union réside la force). On trouve, en outre, sur la tranche, 1 indication du titre et du poids de la pièce.

Les anciennes génoises de 100 livres, du poids de 28E1’,17, sont au même titre et aux mêmes empreintes que les premières pièces décrites ci-dessus.

Toutes ces pièces sont démonétisées et les monnaies qui circulent et ont cours k Gènes sont celles d’Italie, dont cet ancien État fait aujourd’hui partie.

La génoise d’argent était aussi appelée croizat ; elle était aux mêmes empreintes que la génoise d’or.

— Art culin. Les génoises étaient des pièces de pâtisserie très-renommées, comme entremets, il y a trois quarts de siècle. Bien que moins recherchées aujourd’hui, elles figurent encore sur quelques tables bien servies. La pâte qui sert à obtenir les génoises se compose d’amandes douces pelées, pilées et mouillées pendant le pilage d’un blanc d’œuf par 500 grammes d’amandes. On y ajoute 125 griimmes de beurre frais fondu et le même poids de farine, avec 500 grammes de sucre ; on bat le tout jusqu’à ce qu’on ait une pâte so’iple et