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cier à l’acte du 25 mars 1815, par lequel le conseil d’État essayait de revenir sur la. déclaration du Sénat qui prononçait la déchéance de Bonaparte. Il fut exclu du conseil d’État, mais presque immédiatement après chargé d’organiser la défense du territoire dans le département de la Moselle. La deuxième Restauration ne lui garda pas longtemps rancune. De son côté, M.’de Gérando n’était pas homme à s’obstiner dans une voie politique sans issue. On le réintégra au conseil d État et il se laissa faire. Cette histoire, d’ailleurs, est celle de presque tous les hommes politiques de son temps, et sa conversion à la légitimité ne fut ni la seule ni la plus scandaleuse.

M. de Gérando était administrateur avant tout. Il s’occupa toute sa vie de l’instruction publique, de l’hygiène des établissements de bienfaisance, des hospices, des écoles d’aveugles et de sourds-muets. Il demanda et obtint, en 1819, la création d’une chaire de droit administratif à la Faculté de Paris ; il l’occupa deux ans et ne réussit point à intéresser ses auditeurs, car le talent de la parole lui manquait. La révolution de 1830 le trouva-souple, comme toutes les précédentes. En 1837, il fut élevé à la pairie. Déjà il avait été nommé, par ordonnance du roi, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, créée en 1832. En 1810, la classe des sciences inorales ayant été supprimée, il avait dû se réfugier dans celle de littérature ancienne (Académie des inscriptions). Il était aussi de la plupart des sociétés savantes de France et de l’étranger. Il mourut paisiblement en 1842.

Administrateur laborieux., écrivain médiocre, M. de Gérando fut un philosophe d’une valeur à peu près nulle. Catholique convaincu, il lui eut, d’ailleurs, été difficile de s’élever aux libres spéculations d’une science qui ne reconnaît d’autre autorité que celle de la raison. Son système, association hybride des idées de Condillac et des dogmes catholiques, n’acquiert même point, par cet amalgame inattendu, un haut degré d’originalité. Il a particulièrement exposé ses idées dans sa Théorie des siynes et de l’art de penser dans leurs rapports mutuels (Paris, 1800, vol. in-8o). On peut les résumer en quelques mots : l’homme parle parce qu’il pense ; parce qu’il pense, il donne aux sons qu’il profère une signification conventionnelle pour les oreilles, aux idées qu’il conçoit une forme compréhensible pour, les yeux, et il compose ces belles langues qui, images fidèles et puissantes auxiliaires de son esprit, lui servent à la fois d’instruments pour se produire, de moyen pour se développer ; transmettent ses pensées à travers l’espace par la parole, à travers le temps par l’écriture ; deviennent les dépôts abondants de toutes les richesses intellectuelles qu’il accumule de génération en génération, de pays en pays ; et, faisant du génie des grands hommes, des découvertes des peuples disparus, de la civilisation des siècles écoulés, l’héritage de tous les hommes qui naissent, l’avance de tous les peuples qui surviennent, le point de départ de tous tes peuples qui suivent, offrent de vastes enseignements, procurent des plaisirs perpétuels, et contribuent ainsi à l’éducation progressive et aux satisfactions permanentes du genre humain. L’origine de la connaissance est dans la sensation. Les facultés de l’âine se réduisent à la perception, l’attention, le jugement, l’imagination, la réminiscence et la mémoire. Le langage sert à ces facultés de truchement pour communiquer avec les autres hommes. Comme M. de Bonald, l’auteur considère le langage, non pas seulement comme la source des idées abstraites, qui, sans lui, n’existeraient pas, mais comme 1 organe essentiel de la pensée.

Dans sa deuxième œuvre importante, De la génération des connaissances humaines (Berlin, 1802, 1 vol. in-8o), M. de Gérando modifie son attitude à l’égard des doctrines de l’école de Condillac. Il prend bien pour épigraphe une phrase de Eocke : « L’expérience est le principe de nos connaissances, et c’est de là qu’elles tirent leur source ;» mais il apporte des restrictions aux principes des sensualistes. Il déclare que la scolaslique avait du bon, qu’en dernière analyse le syllogisme ’ est la forme primitive et essentielle de la pensée. » Il considère Aristote comme le plus profond génie et l’homme le plus méthodique qu’on puisse rencontrer dans l’histoire de la philosophie. Dans ce mémoire couronné par l’Académie de Berlin, M. de Gérando se sépare encore de Condillac en regardant la conscience comme la source des idées de substance et d’identité.

Cependant, M. de Gérando travaillait depuis assez longtemps à une œuvre qu’il croyait destinée à exercer une influence réelle et durable sur les idées en France ; c’était Y Histoire comparée des systèmes de philosophie relativement aux principes des connaissances humaines (Paris, 1804, 3 vol. in-8o).

Le xvme siècle, épris de la puissance de la raison individuelle, avait fait bon marché de l’autorité en matière de philosophie ; M. de Gèi-undo crut faire un pas en avant en ramenant la raison sous le joug de l’autorité. Déjà il avait réhabilité Aristote ; il essaya d’aller plus loin dans son Histoire de la philosophie. Ce livre a deux parties ; ciHno lanremière, l’auteur expose les doctrines sans eoir, re.ornHi1.0. dans la deuxième, il essaye d’en décrire iô caractère au point de vtt3 de la vérité intria GERA

sèque et d’en apprécier la valeur et l’influence. Ce travail ne peut guère être consulté qu’au point de vue des renseignements historiques ; mais, sons ce rapport, il a une véritable portée, car l’auteur est un érudit qui s’est livré à des recherches aussi consciencieuses que multipliées. Ses idées religieuses y tiennent, d’ailleurs, une plus large part que dans Ses autres ouvrages.

Outre les ouvrages déjà cités, M. de Gérando en a écrit un très-grand nombre d’autres, dont là nomenclature serait trop longue et dont nous nous bornons à indiquer les principaux : Considérations sur dioerses méthodes à suivre dans l’observation des peuples sauvages (Paris, 1801, l vol. in-4o) ; Programme du cours de droit public positif et administratif à la Faculté de droit de Paris pour les années 1819 et 1850 (Paris, 1820, 1 vol, in-S°) ; De la procédure administrative (Paris, 1822, br. in-81») ; Tableau des sociétés et des institutions religieuses, charitables et de bien public de Londres, trad. de l’anglais (Paris, 1823, 1 vol. in-12) ; De l’abolition de la peine de mort, anonyme {Paris, 1825, in-8o) ; le Visiteur du pauvre, ouvrage couronné par diverses Académies et refondu dans le Traité de la bienfaisance ; De l’éducation des sourdsmuets de naissance (Paris, 1827, 2 vol. in-8o) ; Institutes de droit administratif français (Paris, 1832, 4 vol. in-8o) ; Cours normal des instituteurs primaires ; la 2e édition, la plus estimée, est de 1835 (1 vol. in-12) ; De ta bienfaisance publique (Paris, 1839, 4 vol. in-8o).

GERANGHEL, ville de la Sénégambie. V. Ghiarhnghil.

GÉRANIACÉ, ÉE adj. Cé-ra-ni-a-sé — rad. géranium). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au géranium. Il On dit aussi géranié,

GÉRANIOÏDE et GÉRaNOEdB.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre géranium.

— Encycl. Les géraniacées sont des plantes herbacées ou frutescentes, souvent charnues, à feuilles alternes ou opposées, simples, pétiolées, le plus souvent palmées, entières ou crénelées sur leur pourtour. Les fleurs, solitaires ou groupées en cymes ombelliformes, ont un calice à cinq sépales libres ou soudés entre eux à la base, tous égaux et semblables, ou l’un d’eux prolongé inférieurementen éperon ; une corolle à cinq pétales onguiculés, égaux ou inégaux, alternant avec les divisions du calice ; des étamines ordinairement en nombre double de celui des pétales, à filets dilatés et soudés tous ensemble à la base, à anthères oscillantes ; quelquefois les étamines, au nombre de trois ou cinq, restent stériles. Le pistil se compose de cinq carpelles appliqués par leur face interne sur les faces d un axe pyramidal, et simulant un ovaire à cinq loges biovulées, surmonté d’un style simple à la base et partagé au sommet en cinq divisions dont chacune se termine par un stigmate. Le fruit se compose de cinq coques membraneuses, renfermant chacune une

fiai né à test crustacé, à embryon dépourvualbumen. Cette famille a des affinités avec les trofiéolées, les balsaininées, les oxalidées et les inées, dont on faisait autrefois un seul genre. Elle renferme les genres géranium, érodium, pélargonium et monsonie. La plupart de ces plantes croissent dans les régions tempérées du globe ; elles sont très-abondantes au Cap de Bonne-Espérance. Elles sont riches en principes astringents et en huiles essentielles.

GÉRANIE s. f. Cé-ra-nt — du gr. geranos, grue). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétrainères, de la famille des longieornes, formé aux dépens des saperdes, et dont l’espèce type habite l’Ile de java.

GÉRANIE, ancienne ville de Thrace, dont les habitants, selon’ la Fable, furent chassés par une armée de grues. Il Montagne de l’ancienne Grèce, Uans l’Attique, près de Mêgnre, du haut de laquelle Ino se précipita en fuyant Athamas.

GÉRANIER s. m. Cé-ra-nié). Bot. Syn. de

GÉRANIUM.

GÉRANIINE s. f. Cé-ra-ni-i-ne — rad. géranium). Chim. Substance amère que Mûller a extraite du géranium robertianum. Il On dit

ftUSSi GÉRANINE.

GÉRANIN s. m. Cé-ra-nain — rad. géranium). Chim. Astringent énergique tiré du géranium.

GÉRANIS s. m. Cé-ra-niss). Chir. Bandage employé pour les luxations de l’omoplate et les fractures de la clavicule.

GÉRANIUM s. m. Cé-ra-ni-omm — mot latin tiré du grec gérant on, bec de grue ; de geranos, grue, à cause du fruit qui est composé de cinq capsules terminées chacune par une arête, d’où résulte une forme en bec de grue. Quant au grec geranos, grue, c’est le même que le latin grus, ancien allemand chranuh, etc., de la racine sanscrite gar, vieillir. La grue a sans doute été ainsi nommée à cause de sa longévité). Bot. Genre de plantes, type de la famille des géraniacées, comprenant environ quatre-vingts espèces, disséminées dans les diverses parties du globe.

— Encycl. Les jardiniers et les amateurs

donnent indistinctement le inèine nom aux gé-,

• -fmiums et aux pélargoniums. Ces deux genres

sont pourtant faoilos K distinguer. La corolle

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des géraniums est régulière ; celle des pélargoniums ne l’est pas. Dans les premiers, toutes les étamines sont fertiles ; dans les seconds, il n’y a généralement que sept étamines anthérifercs. Le genre érodium a aussi été souvent confondu avec les géraniums, et, à première vue, la chose semble justifiée par de grandes similitudes. La différence la plusnotable consiste en ce que les érodiums n’ont que cinq étamines fertiles. Ces caractères ont été établis pour la première fois par Lhéritier. Avant lui toutes ces plantes ne formaient qu’un seul genre. Elles ont, en effet, comme caractère commun, la forme de leur fruit, qui représente assez bien le bec long et.efnlé d’une grue.

Les géraniums sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes, a feuilles opposées, munies de stipules. Les fleurs sont axillaires, à calice persistant, profondément quintilobé ; à corolle formée de cinq pétales ; a dix étamines monadelphes vers la base, à fruit formé de cinq coques monospermes, réunies sur un axe central, mais se détachant delà base vers le sommet. Les espèces sont très-nombreuses. Le géranium robertianum se reconnaît très-aisément à ses tiges velues, noueuses et rougeâtres. Les anciens, d’après ce dernier caractère, appelaient cette plante ruberta, ru-, bertiana (du latin ruber, rouge). De là sont venus par altération les noms de rupsrtiana, robertiana, qui se retrouvent dans le nom scientifique géranium robertianum, et dans la dénomination vulgaire d’herbe-à-Ilobert, Cette plante, qui exhale une odeur forte et désagréable, est commune le long des haies et sur les vieux murs, dans les décombres, dans les lieux pierreux, etc. Elle a joui d’une grande réputation dans l’ancienne médecine. On la vantait surtout contre les hémorragies et le3 maux de gorge, d’où lui est venue encore l’appellation populaire à’herbe à l’esquinaucie. Elle est aujourd’hui bien déchue de son ancienne renommée ; néanmoins, on s’en sert encore avec succès dans certaines afTection3 érysipélateuses, mais il faut que la plante soit pilée et appliquée à l’extérieur. On en fait fréquemment usage dans les campagnes, où on la regarde comme un excellent astringent à appliquer sur les blessures. On cultive plusieurs géraniums dans les jardins, à cause de la beauté de leurs fleurs. On les dispose en plates-bandes ou en massifs. Nous allons indiquer en peu de mots les plus recherchés. Le géranium strié, originaire d’Italie, est une plante vivace, à feuilles maculées, à pédoncules.bifiores, à pétales blancs, bilobés et

veinés de pourpre. Le géranium sanguin est indigène et vivace. Sa tige est dressée ; ses feuilles arrondies ont cinq lobes étroits et trifides. Ses pédoncules portent deux fleurs grandes, d’un beau pourpre violacé. Le géranium des prés, également indigène, forme un épais et large buisson. Il y a une variété à fleurs doubles. Le géranium du Caucase est une plante vivace, d’environ om,50 de haut, remarquable par la grandeur, l’abondance et le coloris de ses fleurs, qui varie du violet au bleu d’azur le plus pur. Le géranium à grandes/leurs est une très-belle plante vivace, à tige dressée, rameuse, velue ainsi que les pétioles ; à feuilles arrondies partagées en sept ou neuf lobes incisés, dentés. Les fleurs, très-grandes, disposées en ombelles, d’un bleu violacé veiné de carmin, paraissent dans le mois de mai ou de juin. On emploie fréquemment pour former des corbeilles le géranium d’Endress, originaire des Pyrénées et vivace comme les précédents. Ses grandes fleurs roses durent toute l’année. Toutes ces plantes viennent en pleine terre, sous le climat de Paris. Tout terrain leur est bon, pourvu qu’il soit léger et suffisamment calcaire. On les multiplie de semis au printemps et en été, et en automne par l’éclat des pieds.

Plusieurs de ces plantes sont utilisées en économie rurale. Elles paraissent avantageuses dans les pâturages ; tous les bestiaux les broutent. On les arrache, avec la racine, vers la fin de l’automne ; on les lave pour en détacher la terre ; c’est une excellente nourriture pour les bestiaux.

GÉRANOBTYIE s. f. Cé-ra-no-mi-î— du gr. geranos, grue ; muia, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères némoeères, de la famille des tipules, dont l’espèce type habite l’Angleterre.

GERANOS s. m. Cé-ra-noss). Antiq. gr. Danse que l’on exécutait aux fêtes appelées Délies, et dont les figures imitaient les détours du labyrinthe.

GÉRANT, ANTE s. Cé-ran, an-te — rad. gérer). Personne qui gère ou administre pour le compte d’autrui : Le gérant d’un journal. Le gérant d’une société en commandite. Le gérant d’un établissement industriel. Tout gérant doit être Français, du sexe masculin, majeur et jouissant des ’droits civils. (Ë. Regnard.)

Gérant responsable, Celui qui répond, devant l’autorité, des délits commis par toute publication périodique. ;

— Adjectiv. Qui gère, qui administre pour le compte d’autrui : Un procureur gérant. Un associé gérant.

— Encycl. Les dispositions concernant le gérant des journaux datent de la loi du 18 juillet 1828. « En cas d’association pour la fondation d’un journal, la.spciété devra être l’une dé celles qui sont définies et réglées par le

j code de commerce. Hors le cas où le journal

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serait publié par une société anonyme, les associés seront tenus de choisir entre eux deux ou trois gérants qui, aux termes du codo de commerce, articles 22 et 24, auront chacun individuellement la signature. Si l’un des gérants responsables vient à décéder ou à cesser ses fonctions par une cause quelconque, les propriétaires seront tenus, dans le délai de deux mois, de le remplacer ou de réduire, par un acte revêtu des mêmes formalités que celui de la société, le nombre de leurs gérants ; ils auront aussi, dons les limites ci-dessùs dé- ; terminées, le droit d’augmenter ce nombre en remplissant les mêmes formalités. , S’ils n’en avaient constitué qu’un soûl ; ils seront tenus de le remplacer dans les quinze jours qui suivront son décès ; foute par eux de le faire, le journal ou écrit périodique cessera de paraître, à peine de 1,000 francs d’amende pour chaque feuille ou livraison qui serait publiée après l’expiration de ce délai.» L’article 980 du code civil, confirmé par là loi du 18 juillet 1828, que rien n’est venu mo- ; difier depuis, règle comme il suit les conditions de capacité : ■ Les gérants doivent être mâles, majeurs, sujets français et jouissant de leurs droits civils. » Toutefois, la loi de 1849 refuse aux représentants du peuple le droit d’être gérants d’un journal. « Aucun journal ou écrit périodique ne pourra être signé par un représentant du peuple en qualité de gérant responsable. »

Chaque numéro de l’écrit périodique sora signé en minutépar le propriétaire, s’il est unique, par l’un des gérants responsables, si l’écrit périodique est publié par une société, en nom collectif, et par l’un des administrateurs, s’il est publié par une société anonyme (art. 8). Ea signature sera imprimée au’bas, de tous les exemplaires, à peine de 500 francs d’amende contre l’imprimeur, sans que là révocation du brevet puisse s’ensuivre.

En ce qui concerne la responsabilité du gérant, elle s’étend à toutes les parties du’ journal, et, aujourd’hui même que l’on exigée la signature de l’auteur, le gérant est responsable de tout ; il n’y a, sur sa responsabilité, aucun accommodement possible. V. les

mots JOURNAL, PRLiSSK.

GERAR ou GERAUA, ville de l’ancienne Palestine, dans la tribu de Siméon. C’est là qu’Abraham reçut, dit-on, de Dieu l’ordre étonnant d’aller sacrifier son fils sur le mont Mo-., rija.

GÉRARD (saint), abbé du monastère de Brogne, né dans le comté de Namur, mort à Brogne en 959. Il abandonna la carrière des armes pour entrer dans la congrégation des moines de Saint-Denis (917), puis fonda le monastère de Brogne. Ce saint est honoré le 3 octobre.

GÉRARD (saint), évêque de Toul, né à Cologne en 935, mort en 994. Il fut élevé à là dignité épiscopale en 968, s’attacha à instruire les clercs et le peuple, parcourut son diocèse en se livrant à la prédication, fit un voyage à Rome, eut, à son retour, à lutter contre la noblesse, irritée, dit le P. Benoit, de ce que Gérard empêchait les riches d’opprimer les pauvres, et fit des règlements ad’ ministratifs qui ont servi de base, en quel- ’ ques points, au code de police des Toulois. Ce fut lui qui fonda l’église cathédrale de Toul. Sa canonisation eut lieu en 1051.

GÉRARD (saint), évêque de Chonad, en Hongrie, né dans les États de Venise, mort en 1047. Il avait embrassé la vie monastique lorsque, passant par la Hongrie pour.se rendre à Jérusalem, il fut nommé ôvequê dé Chonad par le roi saint Étienne. Gérard périt assassiné par ordre d’un seigneur hongrois. Sa fête se célèbre le 24 septembre.

GÉRARD (le bienheureux), fondateur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, né vers 1040 à Amalfi, près de Naples, selon les uns, à Saint-Génies, en Provence, suivant d’autres, mort vers 1121. Il a longtemps, été désigné SOUS le nom de Gérard Tnn OU Tune,

par suite d’une erreur singulière commise par quelques écrivains qui, ayant lu dans d’anciens chroniqueurs Gerurdus T«m et Geroriiut Tune, s’imaginèrent que la conjonction latine était un nom propre, et il est encore appelé aujourd’hui, par quelques éruditi, Gérard Tenque ou Tbom. Il se rendit en Syrie pour faire du commerce ; mais, arrivé à Jérusalem, il entra dans un couvent fondé dans cette ville par des négociants d’Amalfi, en 1050, en devint bientôt supérieur, puis, grâce à de nombreuses aumônes, il bâtit un hôpital pour les chrétiens. Pendant le siège de Jérusalem par Godefroy de Bouillon et les croisés, Gérard fut attaché sur une croix et’exposé aux traits des assiégeants. Il échappa toutefois à la mort, mais demeura estropié pour le reste de sa vie. Remis à la tête de son hôpital, il s’adjoignit, en klOO, plusieurs de ses coreligionnaires, qui, outre les vœux’ de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, firent celui de se consacrer au soulagement des chrétiens. Telle fut l’origine de l’on Ire de Saint-Jean de Jérusalem, que Pascal II approuva en 1113, et dont les membres prirent d’abord l’e nom de frères hospitaliers. Cet ordre, dont Gérard rédigea les statuts, obtint dès sa naissance de grands privilèges.

GÉRARD, premier duc héréditaire de Lorraine, né en 1024, mort on 1070. Il appartenait à la puissante maison d’Alsace. Elu duc de Lorraine, en 1048, par la diète do Wornis, il