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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/132

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caux faits avec des gouaches qui ne contiennent pas de blanc, et en les raccordant bien avec l’ébauche, de manière que ce qu’on en voit paraisse vigoureux, mais non pas noir. On finit ensuite en plaçant les gris, les nuances fraîches, les points éclatants, puis les lumières, dans lesquelles on fait entrer du blanc.

Ce procédé est surtout propre à la peinture d’intérieurs, de clairs-obscurs et autres genres de sujets qui exigent beaucoup de vigueur et un grand effet. Les dessous à l’aquarelle, toujours un peu gris malgré leur vigueur, peuvent être réservés pour les fonds et pour accentuer les premiers plans. Le travail de la gouache s’enlève alors très-franchement, donne beaucoup de lumière aux endroits éclairés et de profondeur au reste.

La seconde manière est employée pour les modèles de tapisserie, de papiers peints, les maquettes de décoration et les dessins de fleurs ou autres motifs du même genre, qui exigent une grande fraîcheur de ton et beaucoup d’éclat. Comme dans la première manière, on dessine d’abord son sujet, puis on pose, comme ébauche, les tons les plus colorés parmi les tons locaux, mais cette fois à la gouache. Il est bon d’étendre ces tons de façon à ne laisser nulle place vide dans les endroits qui doivent être peints. On taille ensuite, comme à la détrempe, avec des tons plus clairs, puis on place les gris, et enfin les lumières par touches franches, nettes, sur lesquelles il n’y ait point à revenir, ni pour en modifier le dessin ni pour en altérer la nuance. Ce genre de gouache demande à être fait du premier coup. Ce qu’on appelle tailler dans la peinture décorative soit a l’huile, soit a la cire, dans la détrempe ou la gouache, consiste Supposer un ton sur un ton différent, en l’appliquant de telle façon qu’il y dessine nettement un plan, une demi-teinte, une lumière.

La gouache blanche est employée par un certain nombre de dessinateurs, qui s’en Servent pour les lavis et lui font jouer le rôle de crayon blanc. D’autres en usent dans l’aquarelle, afin d’obtenir des blancs ; mais cet usage est défectueux, en ce que le blanc de la gouache n’est jamais semblable à celui du papier, et qu’il fait perdre de sa valeur à l’aquarelle qui doit être peinte à réserve. Aussi les amateurs d’aquarelles s’assurent-ils que ce genre de lavis ne contient pas de gouache, en le regardant par transparence. Quant au dessin, c’est tout autre chose : l’emploi de la gouache n’en est point proscrit ; dans le dessin sur bois, il est même nécessaire. Sur le bois ainsi préparé, on dessine à la mine de plomb, ou au avis d’encre de Chine, qu’on retouche avec de la gouache blanche. G. Doré emploie ce dernier procédé : il trace quelques indications sommaires, puis détermine les plans du dessin par des tons d’encre de Chine lavés ; sur cette sorte d’ébauche, il place de nouveaux plans intermédiaires avec des tons faits de gouache et d’encre, et, en dernier lieu, il pose les brillants ou touches de gouache pure. Enfin il revient sur le tout en dessinant au crayon les détails nécessaires. C’est l’emploi de ce procédé qui donne tant de relief aux. dessins de cet artiste. Quelquefois aussi, quand le sujet exige un ensemble de tons sombres, il couvre le bois d’une teinte d’encre plus ou moins foncée, puis il taille sur cette teinte les parties éclairées, ce qui produit toujours beaucoup d’effet.

La gouache est aussi employée dans l’enluminure, mais seulement pour celle qui imite la peinture. La maison Goupil a longtemps fait colorier ses gravures défectueuses, qui ne pouvaient être livrées nu commerce, et elle les vendait, coloriées et rehaussées de gouache, a la bourgeoisie de province ; on les expédiait aussi dans l’Amérique du Sud.

La gouache est très-difficile à conserver dans sa fraîcheur. Elle jaunit toujours un peu quand elle est exposée à l’air ; elle noircit en un instant dans les lieux où l’air est altéré par de l’hydrogène sulfuré ou du gaz acide sulfureux, notamment dans les salles éclairées au gaz. Les sels de plomb qui entrent dans la gouache sont attaqués par cet acide avec une très-grande rapidité.

On peut juger, par les tapisseries et les papiers peints exposés dans les vitrines, de a beauté de certaines gouaches ; car ce genre de peinture est tombé, de notre temps, dans l’art industriel. Pourtant, il est quelques peintres connus qui y ont montré une véritable habileté. M. Couture, dont le talent se prêtait à ce genre de travail, a fait un modèle de papier peint : le Souper après le bal, qui a été très-remarque. Un autre grand modèle, avec figures presque aussi grandes que nature, représentant des personnages florentins de la Renaissance, en promenade dans un parc, a été exécuté par M. Baron d’une façon remarquable. Enfin le même M. Baron, et MM. Hamon, François et Célestin Nanteuil ont peint à la gouache de fort jolis éventails.

La gouache, au siècle dernier, n’était guère employée que pour la peinture des éventails ; les artistes faisaient peu d’aquarelles ; ils se bornaient, en général, à des lavis à l’encre de Chine, à la sèpia ou au rouge. Mais aujourd’hui, outre les modèles de papiers peints et de tapisserie, on s’en sert pour la décoration de certains articles de bimbeloterie ou de tabletterie, tels que les éventails, les écrans, les boites, les porte - monnaie, les porte-cigares, etc. Dans ces dernières années, l’application de feuilles très-minces de bois de placage à la fabrication d’objets tels que les éventails, les écrans et même les ombrelles et les dessus de boîtes de confiserie, a donné de la vogue à ce genre de décoration, qui, exécuté parfois avec beaucoup de soin et de goût, n’a malheureusement, le plus souvent, pas plus de valeur artistique que la peinture sur porcelaine commune.

GOUAHAM, Jle du grand Océan équinoxial. V. Guam.

GOUAILLER v. a. ou tr. (gou-â-llé ; Il mil.]. Pop. Railler, plaisanter : Faites-moi te plaisir de ne plus me gouailler, je suis las de vous servir de plastron. (E. Augier.)

— v. n. ou intr. Dire des railleries : Il aime à GOUAILLER.

GOUAILLEBIE s. f. (gou-A-Ue-rt ; //mil.rad. gouailier). Pop. Plaisanterie, persiflage.

GOUAILLEUR, EUSES. (gou-â-lleur, eu-ze-, II mil. — rad. gouailler). Celui, cette qui gouaille, qui a l’habitude de gouailler : Il est rare qu’un gouailleur ait du cœur.

— Adjectiv. Qui gouaille, qui aime à gouailler ; qui convient aux gouailleurs, qui leur est propre : Il est trop gouailleur. Il faut avoir beaucoup d’esprit et une grande supériorité pour prendre et soutenir le ton gouailleur. (Boiste.)

GOUAIS OU GOUET S. m. (gOU-è). VitJC, Varièté de raisin peu estimée.

GOUALIOR, ville de l’Indoustan anglais, dans l’ancienne province et à 105 kilom. S. d’Agra, près du Sounrica, capitale du royaume de Sindhya. La population, que Balbi évalue à 80,000 hab., est industrieuse, et fait un commerce considérable de coton, d’indigo et d’autres denrées du pays. Goualior est une des places les plus fortes de l’Indoustan, et souvent on lui donne le nom de Gibraltar indien. Une colline de 100 mètres de hauteur s’élève au milieu d’une plaine cernée par les montagnes ; c’est sur cette colline qu’est assise la forteresse, où l’on n’arrive que par un chemin taillé dans le roc. L’enceinte renferme de vastes édifices, des puits et même des champs cultivés à l’usage de la garnison. Les rois de Sindhya y renferment leurs richesses ; les Grands Mogols y tenaient captifs les membres de leur famille qui leur donnaient de l’ombrage ; pour les amuser, on y entretenait une grande ménagerie. La villa est bâtie en amphithéâtre à l’E. de cette colline ; ses maisons sont généralement en pierre. Elle renferme un beau palais et un grand nombre de pagodes et de mosquées. Prise par les Anglais en 1780, en 1304 et en 1844.

GOUAN (Antoine), botaniste français, correspondant de l’Institut, professeur et directeur du Jardin des plantes de Montpellier, ne dans cette ville en 1733, mort en 1S21. Reçu docteur en médecine en 1752, il se tourna entièrement vers l’étude de la botanique et devint le correspondant le plus assidu et le plus chéri de Linné, dont il fut un des premiers, en France, h adopter la classification. Rousseau, Haller et de JussieU faisaient le plus grand j cas de son talent d’observation. Il compte I parmi ses élèves Dombey et Commerson, tous deux morts martyrs de leur zèle pour la science. On a de lui : Hortus Montpelliensis (1762, in-8°); Flora Montpelliaca (1765, in-8°); Historia piscium {iTiO, a-Ao)Illustraiiones et observationes botanicæ, publiées par les soins de Haller (Zurich, 1773, in-fol.) ; Explication du système botanique de Linné (1787) ; Herborisation des environs de Montpellier (1796, in-8°) ; Matière médicale des plantes du jardin de Montpellier (1804, in-8°). Gouan occupa, jusqu’en 1803, la chaire de botanique et de matière médicale de Montpellier. Il prit alors sa retraite et devint aveugle vers la fin de sa vie.

GOUANIB s. f. (gona-nt — de Gouan, bot. franc.). Bot. Genre d’arbustes grimpants, de la famille des rhamnées, type de la tribu des gounniées, Comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans les régions chaudes des deux continents. Il On dit aussi gouane.

gouanie, ÉË adj. (goua-ni-é — rad. gouanie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre gouanie.

— s. f. pi. Tribu de la famille des rhamnées, ayant pour type le genre gouanie.

GOUAPE s. m. (goua-pe). Agric. Nom local de plusieurs variétés de froment.

GOUAPEUR s. m. (gouà-peur). Pop. Homme fainéant et gourmand. ∥ Filou, escroc, homme qui fait des dettes qu’il ne paye pas. ∥ On dit aussi gouape s. f., même en partant d’un homme.

GOUARAM ou GOURAM, roi de Géorgie de 590 à 600. Il appartenait à la famille des Bagratides ou Pagratides, et était curopalate du Clardjeth et du Djawaketh lorsqu’il fut désigné par l’empereur d’Orient pour succéder à Bacour III, qui était mort ne laissant que des enfants en bas âge et incapables de gouverner. Gouaram reconnut la suzeraineté de l’empereur, se fixa à Mtzhéta, fit élever de nombreuses églises, et eut pour successeur son fils, Étienne Ier.

GOUARANA s. m. (goua-ra-na — de gua~ ra-ni, nom de peuplade). Ornith. Genre d’oiseaux échassiers, voisin des courlis, qui habitent la Guyane.

GOUARÉË s. f. (goua-ré). Bot. Genre de plantes, de la famille des méliacées.

GOUARIBA ou GUARIBA S. m. (goua-ri-ba). Mamm. Espèce de singe du genre alouate.

GOUAZOUÈTE s. m. (goua-zou-ê-te). Mamm. Espèce de cerf du Paraguay.

GOUAZOUPARA s. m. (goua-zon-pa-ra). Mamm. Cerf du Paraguay, plus petit que le gouazouète,

GOUAZOUY s. m (goua-zou-i). Mamm.’ Espèce de cerf du Paraguay.

GOUBEAU DE LA BILLENNERIE (Jacques-François), magistrat et écrivain français, né à Loches (Indre-et-Loire) en 1772. Enrôlé volontaire en 1792, il se distingua dans la défense de nos frontières, fut blessé et retourna dans sa ville natale. En 1805, il se fit recevoir avocat à Paris. Deux ans plus tard, il était envoyé, en qualité de procureur impérial, à Ceva, département de Montenotte. Il devint ensuite juge à la cour d’appel de Florence, puis président de la cour criminelle de l’Oinbrone, conseiller à la cour impériale de Poitiers (1810), et enfin président du tribunal civil de Marennes (1819). Il a publié, entre autres ouvrages : Traité sur tes successions (Florence, 1809) ; Histoire abrégée des jésuites (Paris, 1819, 2 vol. in-8°) ; Traité des exceptions en matière de procédure civile (Paris, 1823, in-8°) ; Traité général de l’arbitrage en matière civile et commerciale (Paris, 1827, 2 vol, in-8°).

GOUBAUX (Prosper-Parfait), auteur dramatique français, né à Paris le 10 juin 1795, mort dans la même ville en août 1859. Né pauvre et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, il apprit à lire, à L’âge de douze ans, en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son-passage. Entré au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études, et, déjà marié, en 1814, prit part à la défense de Paris. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec M. de Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives. Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque. Après juillet 1830, il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon, et y réunit celui de M. de la Chauvinière. Ce fut M. Laffitte qui lui avança les premiers fonds nécessaires a l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès. La ville en fit le collège Chaptal, d’abord nommé collège de François Ier, et y maintint Goubaux pour directeur. On cite, parmi les maîtres d’étude que cet établissement compta pendant sa première période : MM. Alphonse Karr, Belmontet, Michel (de Bourges), l’acteur Guyon, Sanuras, etc. Goubaux avait débuté dans les lettres par des Esquisses de mœurs françaises (1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°). Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées Dinaux, pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, M. Beudin ; plus tard, M. Beudin s’étant tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérik-Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur, à la Porte-Saint-Martin (1857), et Richard d’Arlington (1832). Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans ; Alexandre Dumas, père avait fuit de même pour la seconde pièce. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, nous distinguerons : Clarisse Harlowe (1832) ; l’Abbaye de Castro (1840) ; la Dot de Suzette (1842) ; les Mystères de Paris (1844). Il a donné au Théâtre-Français, avec M. Legouvé, Louise de Lignerolles (1838), un des derniers beaux rôles de Mlle Mars, et, avec Eugène Sue, Latréaumont (1840), et la Prétendante (1841). Goubaux. a écrit, en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés Pierre Aubry. 11 était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à une terrible maladie, un cancer de l’estomac, et il est mort littéralement de faim.

GOUCHASP, un des sept feux divinisés par les Parsis. C’est le feu des étoiles.

GOUDA, appelée aussi quelquefois Ter-Gow, ville du royaume de Hollande, sur l’Yssel et la Gouwe, à 17 kilom. N.-E. de Rotterdam ; 15,000 hab. Entrepôt de marchandises pour Amsterdam, Rotterdam et la Belgique. De nombreux canaux traversent la ville, notamment celui de la Gouwe, qui met l’Yssel en communication avec le Rhin. Le canal intérieur, qui sert de port, est bordé de tilleuls et de belles maisons. Gouda est entourée de remparts et de larges fossés, et il est facile d’inonder, au moyen de ses écluses, le territoire qui l’entoure.

La ville de Gouda appartenait dans le principe à des seigneurs de la maison de Blois ; un de ces seigneurs la céda, en 1389, aux comtes de Hollande. En 1434, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, y assiégea Jacqueline, comtesse de Hollande, et l’obligea à le déclarer son héritier.

Le plus important édifice de Gouda est sa magnifique cathédrale, aujourd’hui temple protestant, et placée autrefois sous l’invocation de saint Jean. Cet édifice fut bâti au xme siècle. Ses vitraux, exécutés pour la plupart de 1560 à 1603, par les frères Wouter et Dirk Crabeth, ont ure célébrité européenne. Signalons aussi l’hôtel de ville et la salle de spectacle.

GOUDALLOUR ou GOUDELOUR, en anglais Kudallore, ville de l’Indoustan anglais, présidence et a 157 kilom. S.-O. de Madras, à S kilom. da la mer des Indes, sur laquelle elle a un port de commerce. En 1781, Suffren battit les Anglais près Ai cette ville, qui tomba au pouvoir des Français l’année suivante ; mais la paix de Versailles, en 1783, la rendit à l’Angleterre.

GOUDAR (Ange), écrivain français, né à Montpellier vers 1720, mort en 1791. Il était fils d un inspecteur général du commerce. Il avait publié quelques ouvrages sur des matières d’économie politique, lorsqu’il se rendit en Angleterre (17Ê1), où il êcr vit des pamphlets et épousa une fort jolie veuve, mistress Sarah, avec laquelle il voyagea en Hollande, en France et en Italie. Arrivé à Naples en 1707, il donna des leçons de langues, fit paraître une Grammaire française e italienne (1770), mena tout à coup un grand train dû h des moyens peu honorables, et qui montrent que Goudar était plus ambitieux que jaloux. Il fut expulsé de Naples par ordre de la reine Caroline, qui redoutait l’influence que Sarah pouvait acquérir sur le roi Ferdinand. À partir de ce moment, Goudar habita plusieurs villes d’Italie, puis se rendit en Hollande, de là à Paris, et retourna en Angleterre où il mourut dans la misère. On lui doit de nombreux écrits, publiés pour la plupart sous le voile de l’anonyme, et dont les principaux sont : Pensées diverses (1748) ; Nouveaux motifs pour porter la France à rendre libre le commerce du Levant (1755) ; les Intérêts de la France malentendus dans les branches de l’agriculture, des finances et du commerce (1756, 3 vol. in-12), un de ses meilleurs ouvrages ; Discours politiques sur le commerce des Anglais en Portugal (1756) ; l’Histoire des grecs et de ceux qui corrigent la fortune au jeu (1758) ; l’Espion chinois ou l’Envoyé secret de la cour de Pékin pour examiner l’état présent de l’Europe (1768) ; l’Espion français à Londres (Londres, 1779, 2 vol. in-12), etc. — Sa femme, Sarah Goudar, née en Angleterre, morte à Paris vers 1800, fut exilée en même temps que lui de Naples, où elle avait su se faire remarquer de Ferdinand IV, qui l’avait prise pour maîtresse. Elle suivit Goudar en Italie, fut abandonnée par lui en Hollande, puis se rendit à Paris, où elle termina ses jours dans la misère. Sarah a laissé des Remarques sur tes anecdotes de Mme Dubarry ; (Londres (1777), et plusieurs écrits qui ont été réunis et publiés sous le titre d’Œuvres mêlées (Amsterdam, 1777, 2 vol. in-12).

GOUDCHAUX (Michel), banquier et ancien ministre français, né à Paris en 1797, mort en 1862. Il était issu d’une famille israélite de l’Alsace. Son père avait acquis une fortune considérable à Paris, où il comptait parmi les principaux banquiers. À sa mort, son fils, encore très-jeune, se trouva à la tête de la maison de banque, et la dirigea avec une intelligence qui en accrut la prospérité. Les conspirations, les procès de presse, les manifestations de toutes sortes occupaient alors exclusivement l’opinion publique. Sans être personnellement engagé dans aucune de ces aventures, le jeune financier passait pour un des partisans les plus actifs de l’opposition. Après la révolution de Juillet, Goudchaux fut élu membre du conseil général de la Seine. En 1832, il devint payeur de la guerre à Strasbourg. Mais, s’apercevant bientôt que la nouvelle royauté ressemblait beaucoup trop à celle qu’elle avait remplacée, il rentra ouvertement dans l’opposition, et le ministre des finances, en 1834, révoqua son subordonné.

Goudchaux entra bientôt au National, lui fournit des fonds, et y traita les questions financières. Il combattit surtout avec ardeur la législation sur les chemins de fer, dont il voulait réserver a l’État la propriété et l’exploitation immédiate. Il publia, en outre, divers écrits : Lettres à M. Humann sur la conversion de la rente ; De la prorogation du privilège de la Banque. Il fut au nombre de ceux qui préparèrent le plus activement la révolution de 1848 ; de ceux, qui, le 21 février, assignèrent un programme à l’insurrection, qui réglèrent les positions stratégiques de la garde nationale, et qui, des bureaux du National, avaient fait le foyer d’où le mot d’ordre de la révolution rayonnait sur tout Paris.

Le soir du 24 février, lorsque le Gouvernement provisoire se réunit pour la première fois à l’Hôtel de ville, et compost le premier ministère de la République, M. Goudchaux reçut le portefeuille des finances. La nomination de M. Goudchaux produisit une impression rassurante pour les capitaux alarmés. On avait la plus haute idée de son honorabilité. Il voulut justifier cette confiance. Au lieu de la banqueroute qu’on redoutait, il fit décréter que le Trésor anticiperait le payement du se-