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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/133

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mestre de la rente 5 pour 100. Goudchaux se retira du ministère le 5 mars 1848. Il n’a-vait été ministre que neuf jours. Il eut pour successeur M. Garnier-Pagès. Au mois d’avril suivant, il fut au nombre des candidats proposés aux électeurs de Paris pour les élections générales à la Constituante ; il n’obtint pas un nombre suffisant de voix ; mais, aux élections complémentaires du mois de juin, il fut élu par 188,000 suffrages environ. Devenu chef du pouvoir exécutif, après les journées de Juin 1848, le général Cavaignac s’empressa de rappeler Goudchaux au ministère des finances, que laissait vacant la démission de M..Duclerc. Goudchaux se montra l’ennemi des expédients financiers, et revint à l’idée de rétablir la confiance en affirmant la solvabilité de l’État. Il fit décréter que tous les bons du Trésor restéâ en souffrance seraient pavés en rentes sur l’État ; que les dépôts des caisses d’épargne seraient remboursés avec des titres de même nature. Mais un des actes les plus importants de son administration fut une mesure hardie, populaire et en définitive excellente, même au point de vue financier : la réforme postale. Dans la séance du 24 août 1848, il fit voter par la Constituante une loi qui supprimait les zones servant de bases aux différences de taxe, et établissait le tarif uniforme et réduit. La poste, qui, avant la réforme, produisait 46 millions (1848), rapportait, vingt après, en 1868, environ 86 millions. Au mois d’octobre suivant, Goudchaux se retira du ministère, où il eut pour successeur M. Trouvé-Chauvel. Tout en se séparant du général Cavaignac, Goudchaux continua à le soutenir à la Chambre, et il fit partie de la majorité qui lui resta fidèle Jusqu’à l’élection présidentielle du 10 décembre 1848. Goudchaux vota toujours depuis dans le sens républicain ; mais, étranger aux luttes violentes qui régnaient sans cesse dans l’orageuse assemblée pendant les derniers mois de son existence, il no prenait la parole que dans les questions économiques et financières. C’est dans un de ces débats, le 21 avril 1849, que se produisit entre Goudchaux et Fould la discussion qui causa une si vive impression, non-seulement k la Chambre, mais dans tout le pays. Cette scène parlementaire mérite d’être rappelée. Fould y fut convaincu d’avoir conseillé la banqueroute, et Goudchaux donna des preuves do l’énergie qu’il avait mise à repousser ce conseil. La discussion dégénéra en une véritable tempête. Fould, on le sait, devint plus tard le ministre des finances de Bonaparte.

Cette bruyante journée marque la fin de la carrière politique de Goudchaux. Quelques jours après, la Constituante se dissolvait, pour faire place a la Législative. M. Goudchaux ne fut pas réélu. Il resta éloigné des affaires publiques jusqu’aux élections générales de 1857. Porté alors sur la liste des candidats de l’opposition à Paris, il fut élu ; mais il refusa le serment et ne siégea pas au Corps législatif.

GOUDELIN, bourg et commune de France (Côtes-du-Nord), cant. de Plouagat, arrond. et à 11 kilom. de Guingamp ; pop. aggl., 320 hab. — pop. tôt., 2,323 hab. Minoterie.

GOUDELIN (Pierre), en latin Gndciinns, jurisconsulte belge, né a. Ath (Hainaut) en 1550, mort en 1619. Il professa le droit d’abord à Malines, puis à Louvain, où il avait pris ses grades (1586). On a de lui : De jure novissimo (Anvers, 1020, in-4° ; Arnheim, 1643 et 1661) ; De jure feudorum (Louvain, 1024, in-4° ; Cologne, 1641, in-8") ; De jure pacis (Louvain, 1020, et Lyon, 1041, in-4°) ; Syntagma reguiarum juris (Anvers, 1640, in-4°) ; j)e testamenlis. Tous ces écrits ont été réunis en 1 vol. in-fol. (Anvers, 1640).

GOUDHUHST, bourg d’Angleterre, comté de Kent, à 18 kilom. S. de Maidston ; 3,200 hab. Commerce de draps et de bestiaux.

GOUD1MEL (Claude), célèbre musicien du xvie siècle, né vers 1510, mort en 1572. Il reçut une éducation distinguée, qui lui permit d’écrire très-purement lu langue latine, eut pour maître de musique le célèbre Josquin et devint le premier musicien de son temps. Il fonda à Rome, vers 1540, une école d’où sortirent Palestrina et Nanini. Converti au calvinisme, il fut égorgé à Lyon k l’époque de la Saint-Barthélémy (1572). Il avait mis en musique les psaumes qu’on chante encore dans l’Église réformée, et qui ont été traduits en français par Clément Marot et Théodore de Bèze (Paris, 1565). Plusieurs de ces mélodies chorales sont remarquables, entre autres celle qu’on chante sur ces paroles : Seigneur, toi seul que nous louons, etc. Goudimel a laissé des lettres d’une excellente latinité, une grande quantité de morceaux de musique, et les ouvrages suivants : Quinti Horatii Flacci odsad rhythmos musicos reductze (Paris, 1555, in-4°) ; Chansons spirituelles de Marc-Antoine de Muret, mises en musique (Paris, 1555, . in-4°) ; les Psaumes de David, mis en musique ; les Psaumes, mis en rimes françaises par Clément Marot, mis en musique ; des Messes, des Motets ; la Fleur des c/umsons (Lyon, 1574), etc. L’harmonie de ces. compositions est toujours correcte ; mais ses rhythmes sont lourds, monotones et sans charme. Son meilleur ouvrage, peut-être, est le recueil des Odes d’Horace, a quatre parties.

GOUDIN (Matthieu-Bernard), mathématicien et astronome, né à Paris en 1734, mort en 1817. Il remplit successivement diverses

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fonctions à la cour des aides, au grand conseil et au parlement, et employa tous ses loisirs à l’étude des hautes mathématiques. Goudin s’était intimement lié au collège avec Dionis du Séjour. Ce fut avec cet éminent mathématicien qu’il composa le Traité des courbes algébriques (Paris, 1756), les Recherches sur la gnomonique (Paris, 1761), et le Traité des propriétés communes à toutes les courbes (Paris, 1778). Goudin a publié seul : Mémoire sur les éclipses de soleil (1761) ; Mémoire sur les usages de l’ellipse dans la trigonométrie sphérique (1797) ; Théorie de la distance d’un point dm autre sur la surface d’un solide de révolution (1812), etc. Ses Œuvres mathématiques et astronomiques ont été publiées à Paris (1799, in-4«).

GOUDJERATE, province de l’Indoustan anglais. "V. Guzaratb.

GOCDJILA, ville d’Algérie, prov. d’Oran, à 60 kilom. de Tiaret, sur.une montagne. Arsenal d’Abd-el-Kader après la prise de Takdempt.

GOUDOK s." m. (gou-dok). Mus. Espèce de violon grossier en usage chez les Russes.

GOUDOULI ou GOUDELIN (Pierre), poète languedocien, né à Toulouse en 1579, mort dans la même ville en 1649. Il était fils d’un chirurgien. Après avoir étudié le droit dans sa ville natale, il y fut reçu avocat ; mais, cédant bientôt k sa vocation, il abandonna, selon le langage- du temps, Thémis pour les Muses. Plusieurs fois couronné par l’Académie des Jeux floraux, sa réputation ne demeura point circonscrite dans le Midi ; on traduisit ses vers en italien, en espagnol, et sas obros (ses œuvres) eurent trois éditions successives. Goudouli est l’un des poètes les plus populaires de nos contrées méridionales. Le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, appela à ses fêtes et à sa table le poète aimable. Goudouli alla chez le prince avec aussi peu de façons que La Fontaine chez Mme de La Sablière..11 fit les délices de la petite cour toulousaine par sa franche bonhomie, sa verve et son esprit, et y occupa la place d’honneur entre la duchesse et le premier président du parlement. Goudouli ne songea même pas à profiter de cette faveur pour arrondir son maigre patrimoine. Il avait nérité de quelques champs et d’une vigne ; il les vendit un à un, ne conservant d’une métairie de deux paires de charrues qu’une petite maison qu’il habita toute sa vie, et sur la porte de laquelle il mit cette inscription qui faisait allusion à sa fortune éclipsée : Métairie de deux paires... de poulets. D’ailleurs, ses concitoyens lui assurèrent dans sa vieillesse une pension de 300 livres sur le trésor de la ville de Toulouse. On raconte qu’en affaiblissant ses organes d’une manière sensible, l’âge respecta son insouciante gaieté et son esprit d’à-propos. Ses jambes ne pouvant plus le soutenir qu’avec peine, il prit un bâton en disant : 1 Quand un pèlerin s’apprête à partir, il se munit d’un bâton de voyage. » Dans les dernières années de sa vie, il avait contracté l’habitude d’aller, chaque aprèsmidi, faire une promenade dans le cloître des Grands-Carmes, où il devait être enseveli. Un jour qu’un de ses amis l’y rencontra, marchant pesamment, et heurtant de son bâton les dalles funéraires, il lui dit : « Tu frappes bien fort, Goudouli. — Oui, répliqua le vieillard, je frappe fort pour qu’on vienne m’ouvrir. » Il mourut, en effet, à quelque temps de là, dans sa soixante-dixième année. Il avait eu la douleur de voir monter sur l’échafaud, en 1632, le duc de Montmorency.

Les Œuvres de Goudouli ont été réunies k Toulouse (1684, in-4°), et très-souvent réimprimées ; on y admire surtout une ode sur la mort de Henri IV. On a essayé de traduire en français les poésies de Goudouli ; mais elles renferment des beautés qui ne peuvent être bien saisies que par ceux qui entendent la langue dans laquelle, elles ont été composées. Le buste de Goudouli fut placé dans la saile des Illustres au capitole de Toulouse, où on le voit encore, avec une inscription due à l’annaliste Lafaille.

GOODOV1TCH (Ivan-Vasiliévitch, comte),

fénéral russe, né en 1741, mort en 1820. Il se istingua par sa bouillante valeur contre les Polonais, puis contre les Turcs, fut nommé par Catherine II gouverneur des provinces caucasiennes de 1 empire, reçut de Paul Ier, en 1796, le titre de comte, le gouvernement deliamenetz-Podolsketun don de 3,000 serfs, fut mis par l’empereur Alexandre Lr à la tète d’une armée qui remporta de grands succès sur le séraskier Yousouf-Pacha, et devint feld-maréchal en 1807. Goudovitch revint deux ans plus tard en Russie, et se démit de ses charges en 1812. Il a laissé des Mémoires, qui prouvent la finesse et la culture de son esprit.

GOUDRON s. m. (gou-dron — de l’arabe kathran, ou, avec l’article, al-kalhran, de Icalhara, couler goutte à goutte. Les Provençaux donnent au goudron le nom de kitr’an). Substance de nature résineuse et empyreumatique, obtenue par la distillation dy bois de pin et d’autres arbres verts : On se sert du goudron dans les arts et dans la marine. (F. Gérard.) Les arbres qui fournissent te goudron sont les pins, les sapins et les mélèzes. (Duménil.)

— Techti. Mastic servant à boucher her GOUD

métiquement les bouteilles dans lesquelles on veut conserver des substances faciles à se volatiliser.

— Pharm. Eau de goudron, Eau dans laquelle on a fait macérer du goudron, et que 1 on emploie comme excitant des membranes muqueuses.

— Miner. Goudron minéral, Sorte de bitume ou d’asphalte, il Résidu de la houille obtenu par distillation à vase clos.

— Encycl. Techn. On distingue deux espèces de goudron : le goudron végétal, ou goudron ordinaire, et le goudron minéral ou goudron de houille, le coaltar des Anglais.

Le goudron végétal est un mélange très-complexe de résines pyrogénées, d’huiles empyreumatiques, de charbon et d’acide pyroligneux ; on l’obtient par la torréfaction lente des pins épuisés de térébenthine, ou comme produit secondaire de la distillation du bois dans les fabriques d’acide pyroligneux. C’est dans le goudron provenant de cette dernière source queReichenback a découvert la créosote et la paraffine.

Le goudron doit être coulant, de consistance sirupeuse, transparent et d’une couleur rougeâtre ; il a une odeur forte qui lui est particulière. On le rend plus fluide en lefaisant chauffer ou en y mêlant un peu d’essence de térébenthine ; il brûle avec une flamme très-vive et laisse un charbon sec et léger. Dans le commerce, il est souvent mélangé d’eau : on le purifie en le faisant cuire dans une chaudière en fer et en le décantant après l’avoir tenu pendant quelque temps en fusion tranquille ; on vaporise ainsi l’eau et l’acide pyroligneux et l’on sépare les matières terreuses.

Le goudron végétal est employé à des usages aussi nombreux que variés ; mais il est usité surtout pour recouvrir la surface de certains objets qu’on veut préserver du contact de l’air, de l’eau ou d’autres agents qui pourraient les détériorer. Le goudron, à ce point de vue, rend d’immenses services à la marine. Les bois, en effet, contiennent une substance azotée, qui, au contact de la chaleur, de l’air et de l’eau, fermente facilement, et, par suite, amène la décomposition des parties voisines ; ils offrent, de plus, dans leur substance, un aliment aux insectes qui causent de si grands dégâts. On a donc songé à

  • recouvrir leur surface d’une couche de goudron. Le goudrqn, en ce cas, agit comme antiseptique

et comme hydrofuge. D’autres propriétés le font employer dans les constructions en fer. Les remarquables expériences de M. Desohamps (d’Avallon) ont prouvé que le goudron, sans absorber l’oxygène de l’air, en paralyse l’action par le seul effet de la dissémination de ses molécules odorantes entre les molécules de l’air. Cette propriété du goudron, si importante en médecine, met le fer h l’abri de la rouille. Le goudron sert, en outre, dans les ports de mer, à enduire les carènes des vaisseaux, les cordages, les câbles, etc.

Le goudron, auquel on ajoute très-souvent du suif ou de l’huile de poisson, pour les préparations de la marine, n’est pas employé tel qu’on l’extrait du bois. On le fait chauffer et Ton prolonge l’ébullition jusqu’à ce qu’un morceau refroidi prenne une consistance molle. Cette ébullition a pour but : 10 d’expulser l’acide acétique qui pourrait détruire les cor—dages et les voiles (on peut obtenir le même résultat au moyen d’un peu de carbonate de chaux qui neutralise l’acide) ; 2° la chaleur fait évaporer une partie de l’huile essentielle que renferme le goudron, et le réduit ainsi en une substance qui porte le nom de brai gras. Ce brai gras peut se préparer encore en distillant le goudron en vase clos.

Outre les usages de la marine, le goudron est employé à beaucoup d’autres qui ne sont pas inoins importants. On s’en sert pour enduire l’extrémité inférieure de certains mâts qui sont destinés à rester longtemps dans la terre, des poteaux de télégraphe, par exemple-Pour mettre ces mâts à 1 abri des insectes et de la pourriture, on les imbibe d’acide phénique ; puis leur extrémité inférieure est brûlée superficiellement et enduite de goudron avant d’être mise en terre.

Le goudron sert aussi à enduire l’intérieur des tonneaux qui sont destinés à recevoir de la bière. Chauffé à 15°, il sert encore dans les constructions ; on en imprègne des pavés en grès, des briques et beaucoup d’autres matériaux. Pour cela, il suffit de plonger ces objets dans le goudron chaud pendant deux ou trois heures : des briques de très-mauvaise qualité deviennent ainsi excellentes. Dans les pays du Nord, aux upproches de l’hiver, les habitants des maisons de bois se mettent à l’abri des pluies et du vent en bouchant les trous et les fissures des planches avec de la mousse qu’ils recouvrent de goudron.

On fabrique, depuis quelques années, des toiles, du papier, du CHrton goudronnés qui servent à enduire les murs pour les préserver de l’humidité. On fixe k une très-petite distance de ces murs, au moyen de châssis peu épais, des toiles goudronnées ; on place le goudron du côté du mur, et sur la toile elle-même, à l’intérieur de 1 appartement, on colle le papier. Quelquefois, on met une coucha de goudron sur le mur lui-même et on étale sur cette surface du papier goudronné ou de la toile, sur laquelle on étend le papier-tenture. Lo goudron est étendu sur ces surfaces au moyen

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d’un rouleau qu’on fait glisser sur deux règles de l’épaisseur de la couche de goudron que l’on désire obtenir.

Enfin, le goudron privé d’huile essentielle, dans lequel on a ajouté de la brique pilée ou de la craie, constitue une espèce de mastic bitumineux portant le nom d’asphalte artificiel, et qui sert à enduire des bassins, des fontaines, des fosses d’aisances, etc.

Le goudron minéral diffère essentiellement du goudron végétal. C’est encore un corps fort complexe, dont la composition est excessivement variable ; il constitue un des résidus les plus importants de la fabrication du gaz d’éclairage par la distillation de la houille. Cette substance reçoit une foule d’applications : dans beaucoup d’usines, on l’emploie en guise de coke pour chauffer les cornues, tandis que, dans d’autres, il est lui-même matière première pour la production du gaz. Il sert à la fabrication du noir de fumée, des charbons moulés, des houilles agglomérées ; distillé avec ou sans eau, il fournit diverses espèces d’huiles ou carbures d’hydrogène, propres à la dissolution du caoutchouc et des résines, ainsi que la benzine utilisée pour le nettoyage des étoffes ; enfin, on en retire un antiseptique des plus puissants, l’acide phénique et plusieurs matières colorantes, telles que l’aniline et l’acide picrique, journellement employées dans l’indiennerie et la teinturerie.

— Thérap. Le goudron végétal a été employé comme médicament sous plusieurs formes. Il y a d’abord l’eau de goudron, qui est très-efficace dans les cas de blennorrhagies rebelles ; on l’a administrée jusqu’à la dose de 300 grammes ; on a vanté aussi les lavements d’eau de goudron dans la fièvçe typhoïde. En somme, administré à l’intérieur, le goudron a rendu des services dans certaines maladies de la peau.

Depuis l’époque où l’évêque George Berkeley commença k mettre le goudron à la mode, vers la fin du xvuie siècle, ce médicament a été tour à tour préconisé contre tous les maux : rhumatisme, goutte, catarrhe, vers intestinaux, etc. Après tous ces essais, le goudron a gardé une place dans le traitement des maladies de la peau, de la syphilis et de la phthisie pulmonaire. Depuis quelques années, il a été employé avec succès contre les maladies de la gorge, sous forme d’inhalations. On a même conseillé aux personnes qui, sans être malades, ont la gorge délicate, d’avoir toujours dans la pièce qu’elles habitent une certaine quantité de goudron^ de même qu’on a conseillé de faire boire de l’eau légèrement goudronnée à celles qui ont la poitrine facilement prise. A doses modérées, le goudron excite les organes digestifs, accélère la circulation, augmente les sécrétions et stimule les fonctions de la peau. A doses plus élevées, on obtient des transpirations qui exhalent une odeur prononcée de goudron et une augmentation très-considérable des urines, auxquelles le goudron communique son odeur. Depuis quelques années, on a inventé divers appareils inhalateurs appelés goudronnières, dans lesquels le goudron est employé à l’état liquide. Le goudron est usité comme topique dans la médecine vétérinaire, principalement contre la sale des moutons, les plaies des chevaux et plusieurs affections herpétiques.

Pour les usages médicaux du goudron de houille, v. COALTAR.

GOUDRONNAGE s. m. (gou-dro-na-jerad. goudronner). Action de goudronner : Le goudronnage des navires, des cordages.

GOUDRONNÉ, ÉE (gou-dro-né) part, passé du v. Goudronner. Enduit de goudron ; Navire GOUDRONNÉ. Toile GOUDRONNÉE.

— Anat. Canal goudronné. V. godronnb (canal).

GOUDRONNER v. a. ou tr. (gou-dro-nérad. goudron). Enduire de goudron : Goudronner des cordages. Goudronner la coque d’un navire.

GOUDRONNERIE s. f. (gou-dro-ne-rlrad. goudronner), Mar. Atelier où l’on prépare le goudron.

GOUDRONNEUR s. m. (goti-dro-neurrad. goudronner). Mar. Ouvrier qui goudronne les navires.

GOUDRONN1ÈRE s. f. (gou-dro-niè-rerad. goudron). Mêd. Nouvel appareil produisant des émanations de goudron, jugées efficaces contre les épidémies et les maladies des voies respiratoires.

GOUDT (Henri, comte de), graveur hollandais, né à Utrecht en 1585, mort en 1030. Poussé par sa vocation artistique, il se rendit à Rome, où il suivit les leçons d’Elsheimer, devint son ami, le tira de la prison pour dettes où il avait été jeté et reproduisit, à 1 aide burin, plusieurs de ses charmants tableaux. De retour dans sa ville natale, Goudt éprouva une violente passion pour une femme qui ne le paya pas de retour. Il en éprouva un tel chagrin que ses facultés mentales sa dérangèrent, et, à partir de ce moment, il lui fut à peu près impossible de travailler. Les gravures de cet artiste se font remarquer par un arrangement particulier de hachureSj qui produit des ell’ets pleins de légèreté et d énergie. On admire surtout ses clairs-obscurs et ses effets de nuit. Nous citerons de lui : Té Lever de l’aurore, les Anges et Tobie, la Fuite en Égypte, Philémon et Baucis, etc.