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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/322

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l’énorme supériorité de ses forces, il fut vaincu par Barthélémy Colomb et fait prisonnier. L’émotion que produisit parmi les Indiens la capture de Guarionex, qui passait pour une sorte de barde inspiré, fut telle que 13. Colomb jugea prudent et politique de lui rendre la liberté et d’emprisonner celui qui lui avait ravi sa femme. Guarionex fut égorgé plus tard avec 84 caciques réunis dans une fête par Ovando.

GUARIVE s. m. (goua-ri-ve). Linguist. Dialecte caraïbe.

— Encycl. V. caraïbe.

GUARNA (André), littérateur italien, né à Salerne vers la fin du xve siècle. Il s’est fait connaître par un ouvrage intitulé : Grammatical opus novum mira quadam arte et compendiosa, seu bellum grammaticale(Crémone, 1511, in-4o), qui a eu plus de cent éditions et qui a été traduit en français, sous le titre de : Histoire mémorable de la guerre cioile entre les deux rois des Noms et des Verbes, par P. Roger (Paris, 1616, in-go), et de Guerre grammaticale, par H. B. (Poitiers, 1811). Dans cet écrit bizarre, Guarna raconte, en distiques latins, la rivalité du Nom et du Verbe. « Après avoir, dit Weiss, décrit le royaume de Grammaire, gouverné par deux rois, le Nom et le Verbe, il raconte leurs débais pour la prééminence. Les deux rivaux se déclarent la guerre et cherchent à augmenter leurs forces respectives du Participe. L’avantage reste au Verbe, et le Nom lui envoie demander la paix, qui se conclut par l’entremise de quelques grammairiens. »

GUARNACC1 (Mario), prélat et érudit italien, né à Volterre en 1701, mort en 1785. 11 se rendit à Rome, où il fut successivement segreto ou docteur de l’abbé Rezzonico, qui devint pape sous le nom de Clément XIII, prélat, secrétaire de la congrégation de Fermo, membre de la signature de justice, cha- [ noine de t-aint-Jean de Latran, etc. En 1757, il se retira dans sa ville natale et y composa, en italien, un ouvrage considérable : Origine italic/ie (1768-1772, 3 vol. in-fol.), dans lequel il revendique pour les Etrusques une grande part dans la formation de la nation italique. ; Guarnacci joignait a une vaste érudition une | mémoire prodigieuse, mais il soutint souvent | des hypothèses hasardées. Outre l’ouvrage précité, on a de lui : Vital et res gestaspontificorum romanorum et cardiiialium à Clémente X ad ClemeiUem XII (Rome. 1751, 2 vol. in-fol.) ; Poésies (Lucques, 1769, in-4»),

publiées SOUS le nom de Zelnlgo ArnMionn,

que Guarnacci portait à l’Académie des Arcades.

GUARNERI ou GUARNERIUS, nom patronymique d’une famille d’illustres luthiers italiens, dont les principaux sont les suivants : Guarneri (Andréa), né à Crémone dans la première partie du xvne siècle, contemporain de Stradivarius et élève de Nicolas Amati, travailla de 1650 jusqu’à 1695 environ. Ses instruments, construits dans la manière des Amati, ont un son gracieux et pénétrant, mais d’une courte durée et sans rondeur. Aussi les range-t-on dans le commerce parmi les instruments de second ordre, et ses basses sont tenues en bien plus haute estime que ses violons. — Guarneri (Guiseppe), réputé fils d’Andréa, exerça sa profession de 1690 à 1730, et commença par imiter la facture do Stradivarius, pour copier plus tard les procédés de son cousin, Guiseppe-Antonio, dont nous allons parler. Les violons de ce facteur jouissent d’une certaine réputation. — Guarneri (Pietro), second fils d’Andréa, exerça de 1690 à 1725. C’est à Crémone qu’il construisit ses premiers violons ; puis il alla s’établir à Mantoue, où il fabriqua une assez grande quantité d’instruments qui ne manquent pas de mérite, bien qu’il pèchent sous le rapport de la sonorité. — Guarneri (Giuseppe-Antonio), le plus célèbre artiste de

toute la famille, né à Crémone en 16S3, mort, suivant l’opinion générale, en 1745, surnommé en Italie Guarnerio d<-l Jesu, fit son apprentissage chez Antoine Stradivarius, et exerça la profession de luthier de 1725 à. 1743. Ses premiers instruments n’offrent aucune particularité remarquable ; plus tard, ses violons, tous d’un petit patron, sont parfaitement ] soignés et uien dessinés, mais la sonorité ’ laisse encore à désirer. Dans sa troisième manière, on le vit exécuter quelques admirables instruments d’un grand patron, égaux en mérite aux plus beaux violons de Stradivarius. Puis, un changement incroyable survient, et sans le cachet original qui se retrouve même dans ses plus complètes aberrations instrumentales, il serait impossible d’appliquer le nom de Guarnerius aux misérables produits sortis de ses mains. Pour expliquer cette éclipse du talent de l’artiste, ’ on a rapporté que Guarnerius menait une existence dissipée, qu’il s’adonnait à l’ivrognerie, et qu’il était mort en prison après plusieurs années de détention. Il circule même à ce sujet une légende sentimentale. Pendant sa captivité, la fille de son geôlier, épnse de lui, lui aurait procuré le bois nécessaire et quelques misérables outils pour la fabrication de ses instruments, qu’elle emportait et vendait à vil prix, afin de lui procurer quelque soulagement. La réputation de Giuseppe Guarneri ne date, en Italie, que de sa mort. Son nom n’a pénétré en France que bien plus tard. Ses instruments sont cotés

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aujourd’hui 6,000 fr. et plus. Parmi ses chefsd’œuvre, il faut placer, en première ligne, le violon dont Paganini se servait dans les concerts.

GUARNIKRI-OTTON1 (Aurelio), antiquaire italien, né à Osimo en 1748, mort en 1788. Il habita Venise, où il réunit une intéressante collection de livres et d’objets antiques. On a de lui deux dissertations fort estimées : Supra un’ antira ara marmorea esistenie nel museo veneto Nani (Venise, 1785, in-4o), et Intmtto ail’ antica via Claudia dalla città di Allino (1789).

GUARO, bourg d’Espagne, prov. et à 39 kilom, O. do Malnga ; 2,370 hab. Moulins à farine et à huile ; fabrique d’eau-de-vie.

GUAROUBA s. m. (goua-rou-ba). Ornith. Syn. de perruche jaune de Cayenne.

GUART s. m. (gouar). Ichthyol. Syn. de

GUARK,

GUASCAMA, promontoire de l’Amérique du Sud, dans la république de la Nouvelle-Gienade ; sur la côte O. du département de Cauen, a 228 kilom. O. de Popayan, par 2« 30’ de lat. N., et 80° 50’ de long. O.

GUASCO (l’abbé Octavien du), érudit, membre de l’Académie des inscriptions, né à Pigiterol (Piémont) en 1712, mort en 1781. £1 vint en France en 1730, se lia avec Montesquieu, reçut de l’impératrice Marie-Thérèse une pension et un riche canonicat à Tournay (1751), fut couronné plusieurs fois par l’Académie des inscriptions pour des dissertations savantes sur l’histoire de France, mais se retira à la suite de démêlés qu’il eut avec l’entourage de Mme Geoffrin. Les Lettres familières de Montesquieu, qu’il publia à Florence (1767, in-12), contiennent des personnalités offensantes pour cette femme célèbre. Voici les. écrits les plus estimés de l’abbé de Guasoo : Dissertations historiques, politiques et littéraires (1756, 2 vol. in-8o), recueil de ses mémoires sur l’histoire de France et autres ; Essai historique sur l’usage des statues chez les anciens (1768, in-4o).

GUASCO (Francesco-Eugenio, marquis de), érudit piémontais, cousin du précédent, né à Alexandrie (Piémont), vers 1720. Il s’adonna à l’étude des lettres et des sciences, et devint président du Musée romain. Nous citerons de lui : Sopra la rinungia fulla da Luccio Cornelio Silla délia diltalura rayionameiito (17G3) ; Musssi Capilolini antique inscriptiones (1775-1778, 3 vol. in-fol.).

GDASPRE (le) célèbre peintre, beau-frère de Poussin. V. Dughet (Gaspard).

GUASSO s. m. (goua-so). Longue et forte lanière dont on se sert dans l’Amérique du Sud pour enlacer les animaux que l’on chasse ou que l’on veut dompter, et aussi l’ennemi que l’on combat. On s’en sert encore pour divers autres usages, il On dit plus ordinairement lasso et mieux lazo.

GUAST (Louis-Béranger du), favori de Henri III, né vers 1545, assassiné à Paris en 1575. Il acquit les bonnes grâces du roi, qui l’envoya en Lorraine avec Hurault de Cheverny pour demander la main de Louise de Vaudremont, se rendit, après la célébration de l’union royale, auprès du duc de Guise, combattit avec courage à Dormans, puis revint à la cour, où son insolence et ses indiscrétions causèrent sa perte. Marguerite de Valois, profondément irritée de ce qu’il avait révélé son intrigue amoureuse avec Bussy d’Amboise, le lit assassiner par le baron de Vitteaux. Le meurtrier parvint à s’échapper et Henri III ordonna de faire à la victime de magnifiques funérailles.

GUAST (du), capitaine français, parent du précédent, vivait dans la seconde moitié du xvio siècle. Il reçut de Henri III le commandement de ses gardes à pied et prit à ce titre une part active a. l’assassinat de François de Guise et de son frère le cardinal de Lorraine. Chargé ensuite de garder au château d’Amboise le cardinal Charles de Bourbon, les ducs d’Elbeuf, de Nemours, etc., il se laissa corrompre par ses prisonniers et permit au cardinal de négocier avec les ligueurs de Paris. Henri III en fut instruit. Non-seulement, il ne punit pas du Guast, mais encore il eut la. faiblesse de racheter Bourbon et les trois autres princes de leur geôlier moyennant 30,000 écus.

GUASTALLA, en latin Guadistallum, ville forte d’Italie, prov. de Reggio, près du confluent du Pô et du Crostolo, sur la rive dro.te du premier de ces deux cours d’eau, à 27 kilom. N.-E. de l’arme ; 9,544 hab. Ch.-l. d’un arrond., autrefois du duché de son nom ; évêché, séminaire, école latine. Commerce de ble, de vins et de fruits.

Guastallaetso» territoire appartenaient, au Xiue siècle, à la ville de Crémone ; ils passèrent ensuite sous la domination des du< : s de Milan. Erigés en comté en 1406, par Marie Visconti, duc de Milan, ils furent donnés en fief à Gui Toreilt. La veuve de celui-ci, cousine du duc de Milan, en mourant sans héritiers, les légua à Ferdinand de Gonzague, vice-roi de Sicile, fils puîné de François II de Gonzague, marquis de Mantoue et d’i-.lisabeth d’Esté. Le comté de Guastalla, d’abord érigé en principauté en faveur de César de Gonzague, fils et successeur de Ferdinand, reçut le titre de duché sous Ferdinand II, fils et successeur de César. Ferdinand II, mort en

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1630, avait épousé Victoire Doria, dont vinrent : César II, successeur de son père, et dont les deux fils moururent sans postérité mâle ; Vincent de Gonzague, vice-roi de Sicile, et André de Gonzague, dont le fils, Vincent, devint duc de Guastalla, après la mort de ses cousins germains. I ! fils aîné de Vincent, Antoine-Ferdinand, futduc de Guastalla après son père, mais mourut sans enfants, et le duché passa à son frère puîné, Joseph-Marie de Gonzague, lequel mourut sans postérité en 1746. À ce moment, l’impératrice Marie-Thérèse s’empara du duché de Guastalla comme étant un fief du Milanais réversible à l’empire ; puis, en 1748, par le traité d’Aix-la-Chapelle, elle le céda au duc de Parme. Il resta dans cette maison jusqu’en 1796, époque à laquelle il fut conquis par les Français et réuni à la république Cisalpine. En 1805 Napoléon en fit don à sa sœur Paufine. Il fut compris ensuite dans le royaume d’Italie, fit partie, après 1815, de l’apanage de Marie-Louise, et fut, à la mort.de cette dernière, en 1847, dévolu, ainsi que Parme et Plaisance, au duc de Lucques, lequel céda Lucques à la Toscane, en vertu d’une convention antérieure. Le duché de Guastalla fait aujourd’hui partie du royaume d’Italie.

GUASTALLINE s. f. (gouu-stal-li-ne — du nom de la comtesse Guastalla, qui a fondé l’ordre). Hist. relig. Membre d’une communauté de femmes appelées aussi Angéliques, et qui fut fondée en 1534.

GUASTO (Alphonse d’Avalos, marquis de), homme de guerre espagnol. V. Avalos.

GUATAVITA, lac de l’Amérique du Sud, dans la république de la Nouvelle-Grenade, départ, de Cundinamarca, à 28 kilom. N. de Bogota. Ce lac, situé à une hauteur de 700 met, au-dessus du niveau de l’Océan, est d’une circonférence peu considérable, mais il est remarquable pour avoir été un lieu sacré des Indiens, qui y affluaient des contrées les plus éloignées, et qui jetaient dans ses eaux, à titre d’offrande et en signe d’adoration, de l’or, des pierreries et autres objets précieux. Un temple s’élevait sur ses bords, près de la ville qui portait le même nom et qui n’est plus aujourd’hui qu’un village sans importance.

GUATEMALA (république de), État de l’Amérique centrale, situé entre 13° 40r et 18" de latitude N., et entre 90<> 25’ et 95» 27’ de longitude O., borné au N. par le Mexique, le district anglais de Honduras et la baie de Honduras, à l’E. par la république de Honduras, au S. par les républiques de Nicaragua et de San-Salvador, àl’O. et au S.-O. par I océan Pacifique. Il mesure une étendue de 572 kilom. le long des côtes de l’océan Pacifique, et une largeur qui varie de 132 à 176 kilom. ; sa superficie est de 200,000 kilom. carrés, et sa population de 1,100,000 hab. Les Espagnols, les créoles, les métis d’Indiens sont à demeure fixe et ont embrassé le christianisme, tandis que le reste vit encore a l’état de nature dans les montagnes. Ch. -1. Nouvelle-Guatemala ou Santiago-de-Guatemala ; villes principales : Chiquimula, Coban, Quesaltenango, Totoniacapan et Omoa.

Aspect général, côtes, montagnes et rivières. La partie la plus septentrionale de la côte S.-O. forme, avec le golfe du Mexique, le golfe de Tehuantepec ; plus au S. se trouvent le port de Guatemala, la pointe de los Remedios et le golfe de Fonseca, qui renferme plusieurs petites lies. Les golfes de Papagayo, de Nicoya ou Salinas, les plus grands de cette côte resserrent une presqu’île qui se termine, au S.-E., par le cap Blanco. Enfin ie golfe Dulce s’ouvre près de la frontière de la Colombie. La côte baignée par lu mer des Antilles embrasse le golfe de- Honduras, qui forme lui-même le golfe Ainatique, fermé, au N.-E., par le cap des Trois-Pointes. À partir de là, la côte prend une direction E-, offre la baie de Truxillo, fermée par le cap Honduras, et, un peu plus loin, la baie de Cartago ; elle projette ensuite le cap Gracias-à-Dios, et court vers le S., découpée par la baie de Sable, la lagune de Perlas, la baie de Blewfields et le golfe de Matina, qui no sont que des enfoncements de la grande baie de Mosquitos. Une infinité d’Iles sont répandues sur cette côte ; les plus considérables sont : Terranof, Roatan et Guanaja, à l’entrée du golfe de Honduras.

Une chaîne de montagnes, prolongement de la Cordillère des Andes, pénétrant par la frontière S.-E., traverse tout le Guatemala ; d’abord étroite et resserrée comme l’isthme d’où elle sort, elle s’élargit avec la contrée, s’élève et étend au loin ses ramifications. Elle contient de nombreux volcans, dont plusieurs sont en activité, et ont, à diverses époques, fait éprouver au Guatemala de violentes commotions. Les chaînes de grès et de micaschiste de Veragua unissent cette ligne de volcans à la chaîne occidentale de la Nouvelle-Grenade, et celle de granit et de grès d’Oaxaca la réunit au grand plateau du Mexique. Le volcan le plus méridional est celui de Barua ou Vuru ; celui de Papagayo vient après. Trois volcans sont en activité près du lac de Nicaragua. Au N. de ce lac, il en existe plusieurs autres, dont le plus actif est celui de Malaya. Prés de San-Salvador s’élèvo l’Isalco, qui a fait éruption en 1798 et de 1805 à 1807, et qui exhale

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beaucoup d’ammoniaque. Dans les environs de Guatemala, on remarque les volcans d’Aqua et de Fuego. La grande chaîne centrale du Guatemala forme la limite entre les bassins de la mer des Antilles et dt grand Océan, en se tenant constamment pi is rapprochée de celui-ci que de la première.

On ne doit pas s’attem re à trouver de grands fleuves dans une contrée aussi étroite ; les principaux cours d’eau sont : le San-Juan, le Biewfields, qui porte dans sa partie supérieure le nom de Nueva-Segovia ; le Rio-Grande de Perlas, leTonglas, l’Yare ou Herbins, la rivière de Payais, h Roman, l’Ulna, la Malagua, le Rio Dulce oi. Rio Golfo (tous ces cours d’eau se jettent dans la mer des des Antilles), l’Higueron, le Realejo, la Fonseca et le San-Miguel, tributaires du grand Océan. En général, le Guatemala est un des pays les plus arrosés que l’on trouve entre les tropiques ; cette suraboidance d’eau se fuit surtout sentir quand les pluies périodiques viennent grossir les rivières, et changer les ruisseaux en torrents impétueux ; ces pluies tombent de juin en octobre, et nuisent souvent à la salubrité du climat.

Climat. Sur les côtes, le climat se rapproche beaucoup de celui de :» Antilles. Sur la côte du Pacifique, la chaleur est moins intense que sur celle de l’Atlat.tique, en raison de la plus grande sécheresse et de la pureté de l’atmosphère. Sur la côto sud-ouest, les pluies commencent au mois de mai et se continuent, sauf de très-rares et très-courtes interruptions, jusqu’au mois d’octobre ou au

mois de novembre. Durant h reste de l’année, les pluies, même momeannées, sonttrès I rares. Sur la côte nord-est, les pluies sont réparties tout le long de l’année ; elles sont néanmoins plus rares de juir. À octobre ; la période la plus humide s’étjnd d’octobre à mai. Il résulte de toutes ces circonstances que l’intérieur et la côte sud-ouest du Guatemala jouissent d’une température assez uniforme pendant toute l’année et d’un climat généralement salubre, tandis que la côte nord-est, exposée tour à tour ; i une très-forte chaleur et à une grande humidité est très-malsaine. Au nord de Guatemala, dans les

hautes terres, dites los altos, la température moyenne est beaucoup plus tasse que dans aucune autre partie de la région ; la neige y tombe quelquefois, mais n’y persiste pas, car il est fort rare que le thermomètre descende à la température de la glace. À Guatemala la moyenne thermométrique est de 22»,22 centigrades. À la Vera-Paz, entre le Guatemala et le Vucatan, on trouve une t ; mpérature un peu plus élevée. Autour du golfe de Honduras, il fait beaucoup plus chaul ; aussi le climat est-il peu salubre. Dans an pays aussi accidenté et présentant des températures si variées, on trouve les produits de toutes les zones culturales.

Productions agricoles, minérales, etc. Le sol, en partie sablonneux et marécageux sur les côtes, est, dans les plaines éievées, comme tous les terrains volcaniques, d’une fertilité extraordinaire : toutes les productions des pays chauds et des pays tempérés y réussissent, et la succession des fruits et des récoltes n’y est pas interrompue par les saisons. Nous signalerons, parmi les productions du sol les plus importantes : le ma’s, qui donne deux a trois récoltes par an ; le blé et l’orge, dont la culture réussit à merveille ; le riz, qui est d’excellente qualité ; les légumes et les fruits, qui croissent en abondance ; la pomme de terre, le manioc, les patate : ! ; l’indigo, la canne à sucre, le café, le cacao, le coton, la vanille, le tabac, le poivre, la cochenille, etc. Les jardins sont ornés des fleura les plus rares, et le3 forêts abondent en lois précieux pour la marine, l’ébénisterie, la.einture et la médecine ; on y distingue surtout le cèdre, l’acajou, le bois de Campéche, le bois rouga de teinture nommé palo-brésil, une espèce de palmier qui atteint de 20 à 30 motres de hauteur, et des arbres résineux et t ; ommeux qui donnent la térébenthine, le goudron, une sorte de baume appelé dans le f ays lèche de Maria, le COpal, la laque, etc. On-y trouve aussi un grand nombre de plantes médicinales, entre autres la salsepareille, l’ellébore et la casse.

La république de Guatemaltv n’est pas moins riche en animaux qu’en productions végétales ; indépendamment de ceux qui lui sont communs avec diverses parties du monde, et surtout avec les autres contrées da l’Amérique, et parmi lesquels on..-emarque lo tapir, l’armadille, les loriots, les perroquets, les alligators et presque toutes le s espèces de reptiles et de bêtes fauves, elle en nourrit quelques-uns qui lui sont particuliers, tels que la zorille, espèce de petit renard, et le quetzal, grand oiseau orné d’un beau plumage vert. Les pâturages sont couverts d’immenses troupeaux de bêtes h cornes et surtout de moutons ; il y a beaucoup d’abeilles qui donnent un miel délicieux. Les lacs et les rivières sont très-poissonneu>. ; il en est de même des côtes, qui offrent, en outre, une pêcherie de perles, et plusieurs coquillages curieux, entre autres le murex, dont on tire une belle couleur pourpre.

L’exploitation des mines est assoz négligée dans le Guatemala ; il en est cependant quelques-unes d’or, d’argent, de plomb, de fer qui sont exploitées. On y trouve aussi du zinc, du mercure, du soufre, du s si, des rubis et d’autres pierres précieuses.