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GUAR

le Paraguay, province assujettie depuis à la domination des jésuites, sont d’une hauto Stature, bion faiis, patients, sobres et d’une abnégation qui va jusqu’au mépris de la vie. Dans la guerre fie cinq ans qu’ils soutinrent contre les trois États alliés du Brésil, de ia république Argentine et de l’Uruguay, lès Guaranis firent preuve d’un véritable héroïsme. Malgré la peste et la famine, qui exerçaient sur eux de terribles ravages, ils oppos Tent la plus énergique résistante.

Les Guaranis sont industrieux, et fabriquent avec une grande habileté des canots, des hamacs et des cordages, dont ils font un commerce.assez actif avec la Trinité.

Les Guaycurus habitaient plus particulièrement le haut Paraguay, les bords du Parana et ceux de l’Uruguay. Ceux qui ont échappé à la poursuite des Portugais se sont retirés dans 1 intérieur des forêts qui longent ces fleuves et dans celles qui avoisinent la côte entre la province de Saint-Paul et celle de Rio-Grande. Ils ont le teint pins foncé et la taille plus petite que les Guaranis, mais ils ont la même valeur guerrière. Une particularité qui les distingue entre toutes les autres hordes de sauvages de l’Amérique, c’est un goût prononcé pour les chevaux, qui sa manifesta chez eux aussitôt que la conquête leur eut fait connaître cet animal. Dés qu’ils curent pu acquérir un nombre suffisant de chevaux, on ne voyait jamais à pied un membre de cette tribu, homme ou femme. Les chevaux étaient marqués d’un signe fait sur la peau avec un fer chaud ou une pierre rougie au feu. Les femmes et les jeunes filles portaient, peinte Sur une cuisse, la marque Je leur cheval. Lorsqu’un guerrier mourait, il était porté en terre sur le meilleur de ses chevaux, que l’on tuait ensuite et que l’on enterrait hors de l’enceinte réservée aux sépultures. Les guerriers étaient enterrés avec leurs armes et les femmes avec des objets qui avaient été à leur usage personnel. La tombe des personnages de distinction était plantée de (leurs, que Ion renouvelait à certaines époques. Les Guaycurus étaient ordinairement nus ; mais les femmes, quand elles montaient à cheval, se couvraient d’une pièce de coton rayée. Les hommes en faisaient parfois autant. Les prisonniers faits par les Guaycurus devenaient leurs esclaves, mais ils les traitaient avec beaucoup de douceur. Les colons portugais appelaient ces Indiens Cavaleiros.

GOARANINE s. f. (goua-ra-ni-ne — rad. ijunmnti). Alcaloïde qui existe à l’état de tannate dans le guarana, et qui est identique à la caféine.

GUARAPARY (serra de), chaîne de montagnes de l’Amérique du Sud, dans l’empire du Brésil, au S. de la province d’Espiritu-Santo. Elle longe la rive droite du Rio-Guarapary et se rattache à la Serra do Mar ; sa longueur est de 100 kilom. Les principales rivières qui y prennent leurs sources sont : le Piuma, le Rio-Guarapary et lltopemirim.

GUARAPARY (Rio), fleuve de l’Amérique du Sud (Brésil), au S. de la province d’Espiritu-Santov 11 prend sa-source dans la Serra de Guarapnry, coule vers l’E., et débouche dans l’océan Atlantique au village de Guarapary.

GUARAPARY, village maritime du Brésil, dans la province d’Espiritu-Santo. On désigne sous le même nom un point culminant de la Cordillère des Aïmorès, en face do ce village et à. une distance de 25 kilom. C’est Sur le versant de cette partie de la montagne des Aïmorès qu’on extrait en grande quantité le baume dit du Pérou, d’un arbre nommé caborribti, du genre iniroxylum, de la famille des légumineuses ; il arrive au port de Guarapary, d’où on le transporte à Rio-Janeiro.

GUARAP1CIIE, fleuve de l’État de Venezuela, département de Cumana, formé par la réunion de plusieurs ruisseaux qui descendent des monts Bergantins. Il coulé d’abord au S.-E., puis au N.-E., et tombe dans le golfe de Paria à 15G kilom. E.-S.-E. de Cumana, après un cours de 195 kilom. Il reçoit de nombreux tributaires et devient navigable à 80 kiknn. de son embouchure ; mais la partie supérieure de son cours est obstruée par des troncs d’arbres.

GUARATIBA, ville du Brésil, prov. et à 18 kilom. O.-S.-O. de Rio-Janeiro, sur la côte orientale de la baie d’Angra-dos-lieis ; 4,500 hab. Petit port. Commerce d’exportation de céréales, principalement avec RioJaneiro.

GUARAT1NGUETA, ville du Brésil, dans la prov. de Saint-Paul, sur la rive droite du fleuve Parahiba ; ch.-l. de la comarca du même nom. Tribunal, justice de paix, délégation de police ; écoles primaires pour les deux sexes. Culture en grand du café, du coton, do la canne h sucre et du tabac.

GUARATUOA OU VII.LANOVA-DE SÂO-LUZ, ville du Brcsil, prov. et s. 310 kilom. do Sào-Paulo, sur la rive gauche du fleuve du même nom, à (i kilom. de la mer. Construction de bateaux ; scieries ; exportation de riz. || Fleuve du Brésil, dans la prov. de Sào-Paulo. Il prend sa source au S. de la province, coule au S.-E., et se jette dans l’océan Atlantique, après un cours de 95 kilom. Il n’est navigable qu’à 10 kilom. de la mer.

GUARAUNOS, peuplade indienne nombreuse et puissante de l’Amérique du Sud,

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dans le territoire de la république de Venezuela, aux embouchures de l’Urénoque. Les Guaraunos sont grands, bien faits, vigoureux et moins bruns que les autres peuplades de l’Amérique méridionale. Presque tous pêcheurs, ils vivent dans leurs canots ou dans des cabanes qu’ils construisent sur les arbres de leurs forêts, qui abondent surtout en mangliers. Ils sont industrieux et fabriquent des canots, des hamacs, des cordages, qu’ils échangent à La Trinité contre des miroirs, de la verroterie, des haches, des armes a feu, des spiritueux. On évalue le nombre des Guaraunos à 10,000.

Le dialecte de cette peuplade fait partie des langues caraïbes. V. caraïbe.

GUARCHO s. m. (gouar-cho). Mamm. Nom du buffle au Cap de Bonne-Espérance.

GUARCO (Nicolas), doge de Gènes de 1378 à 13S3, appartenait à une riche famille plébéienne. De concert avec Antoniotto Adorno, il parvint à renverser le doge Fregoso et fut élu à sa place (1378). Il se montra d’un esprit conciliant, affermit son pouvoir en admettant également dans ses conseils les nobles et le peuple, poursuivit avec vigueur la quatrième guerre maritime engagée entre les Vénitiens et les Génois, et envoya sur les côtes de la Vénélie 24 galères, commandées par Doria, qui s’empara de 15 galères vénitiennes. Vers la même époque, Visconti, seigneur de Milan, envoya une troupe d’aventuriers, connue sous le nom de compagnie de VÉtoile, ravager le territoire de Gênes. Mais le frère du doge, Isnardo Guarco, se mit à la tête de l’élite des Génois et défit complètement les condottieri (1380). Deux ans plus tard, Nicolas Guarco chargea Pietro Doria d’aller bloquer Venise avec une flotte. L’amiral génois prit la Chioggia, excita l’indignation des Vénitiens en refusant d’accepter des conditions de paix des plus avantageuses, fut bloqué a. son tour, et se vit contraint de capituler,3Guarco ne sut pas réparer les maux de la guerre ; il accabla le peuple d’impôts, recourut à des mesures desponques, finit par exaspérer le peuple, et fut forcé d’abandonner le pouvoir en 1333.-Son fils, Antoniotto Guarco, doge de Gênes en 1394, dispura, pendant la guerre civile dont cette ville fut le théâtre, le pouvoir suprême successivement à Antoniotto Adorno, à Pierre Fregoso, à Antoine de Montalto, fut secondé dans ses tentatives par Galéas Visconti, seigneur de Milan, fut, à plusieurs reprises, chassé et rétabli, et dut fuir de nouveau lorsque le maréchal de Boncicaut s’empara de Gènes au nom du roi de France (1401). Guarco, dont la tète était mise à prix, se relira à Pavie, où il périt sous les coups d’un assassin. — Isnardo Guarco, doge de Gênes en 1435, était oncle du précédent, et avait vaincu, en 1380, la fameuse compagnie de l’Étoile, Il se retira à Milan, après avoir longtemps soutenu la prétention de son neveu à la dignité de doge, contribua a. renverser Thomas Fregoso. fut alors élevé au suprême pouvoir (1435), mais fut chassé, sept jours après son élection, par ce même Thomas Fregoso, qui reprit possession du dogat.

GUAUDA, en latin Lancia Oppidana, ville du Portugal, prov. de Beïra, à 92 kilom. N.-E. de Coïmbre ; 3,500 hab. Evêché, séminaire. Importante fabrication de draps. Guarda, située près du Momiego, défendue par d’anciennes murailles flanquées de tours, fut fondée, en 1199, par le roi dom Sanche, qui l’appela La Guarda (La Garde), parce qu’elle était une de ses forteresses contre les Maures. En 1810 et 1811, elle fut le théâtre de plusieurs rencontres entre les Anglais et les Français. Guarda possède de beaux monuments, parmi lesquels on remarque surtout sa cathédrale, d’architecture gothique.

GUARDAFUI (cap), VAromatum promonlorium des anciens, cap d’Afrique formant la pointe la plus orientale du continent africain, à l’extrémité des côtes d’Ajan et d’Adel, par 110 47’ de lat. N. et 48° 59’ de long. E. Ce cap est très-élevé.

GUARUAMAR, ville maritime d’Espagne, prov. et à 52 kilom. N.-E. de Murcie, près et au S. de l’embouchure de la Segura dans la Méditerranée ; 2,000 hab. Moulins à huile et à farine ; carrières de plâtre et sources salées. Petit port, où l’on fait principalement le commerce du sel.

GUARDAVALLE, ville d’Italie, prov. et à 42 kiloin. S. de Catanzaro, près de la mer Ionienne ; 3,000 hab. Foires très-importantes.

GUARDIA (Joseph-Michel), littérateur et médecin français, né à Alayor (île Minorque) en 1830. Il fut envoyé fort jeune à Montpellier, où il fit ses études, obtint un diplôme de licencié es lettres en 1851, et passa son doctorat en médecine en 1853. Il se rendit alors à Paris, et prit, en 1855, le grade de docteur es lettres. Depuis lors, M. Guardia a été nommé bibliothécaire adjoint de l’Académie de médecine (1861) et sest fait naturaliser Français (1865). Outre des articles de critique littéraire et scientifique, publiés dans la Hernie de l’instruction publique, dans la Revue des Deux-Mondes, la Gazette médicale, la Jlevue nationale, la. Revue germanique, le Temps, etc., on a de lui : Questions de philosophie médicale, thèse (Montpellier, 1853, in-4o) ; De medicinx or tu apud Gr&cos, progressuque per philosophiam, thèse (1855, in-8o) ; Essai sur l’ouvrage de J. Iluarte : Examen des aptitudes diverses

GÛAft

pour les sciences, thèse (1855) ; De la prostitution en Espagne (1857. in-S") ; Elude médicopsychologique sur l’histoire tic don Quichotte (1858) ; De l’étude de la folie (18S1) ; les Républiques de l’Amérii/ue espagnole (1S02) ; la Médecine à travers les siècles (1805) ; la Ladre-, rie du porc dans l’antiquité (1805) ; l’Art de gouverner (1867, in-18). Citons aussi une traduction française du Voyage un Parnasse de Cervantes (1864).

GUARDIA (la), ville d’Espagne, prov. et à. 25 kilom. S.-E. de Tolède ; 5,000 hab. Moulins à farine ; fabriques de draps et de salpêtre ; aux environs, carrières de plâtre. Exportation de grains et importation de vins. Il Ville d’Espagne, prov. et à 63 kilom. S.-O. de Vigo, sur l’océan Atlantique, k l’embouchure du Minho ; 3,000 hab. Petit port de cabotage et de pèche. Il Bourg d’Espagne, prov. et à 13 kilom. N.-O. de Logroûo ;2,300hub. Il Autre bourg d’Espagne, prov. et a 6 kilom. S.-E. de Jaen ; l,90u hab.

GUARD1AGHELE, ville d’Italie, prov. et à 17 kilom. S.-E. de Chieti ; 7,550 hab. Ville déchue.

GUARDIA-SAN-FROMOND1 OU GUARD1A-DELLA-SOl.E, ville d’Italie, prov.de Bénévent, à 35 kilom. N.-E. de Capotie ; 4,000 hab. Récolte et commerce de vins et de céréales.

GUARDIOLE s, f. (gouar-di-o- !e — de Guardiola, sav. mexic). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénéciouées, dont l’espèce croît au Mexique.

GUARE s. m. (goua-re). Ichthyol. Espèce de scombre des mers du Brésil.

GUARÉE s. f. (goua-ré). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des méliacées, tribu des trtehiliées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique tropicale.

— Encycl. Les guarées ou guidnnies sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles hnparipennées ; les fleurs, disposées en panicules axillaires, ont un calice très-petit, à quatre divisions ; une corolle à quatre pétales ; huit étamiiies à filets soudés en un tube oblong, presque cylindrique ; l’ovaire surmonté d’un stigmate en têie. Le fruit est une capsule arrondie, marquée de quatre sillons, s’ouvraut en quatre valves, divisée en quatre loges dont chacune renferme une graine munie d’un arille. Ces végétaux habitent l’Amérique tropicale. Plusieurs espèces donnent le bois appelé bois rouge ou bois de sang, qui fournit a la teinture une très-belle couleur, mais dont le prix est malheureusement très-élevé.

GUAKENA, ville d’Espagne, prov. de Badajoz, à 19 kilom. S.-E. de Merida, près de la rive gauche de la Guadiana ; 4,000 hab. Moulins à farine ; fabrique d’eau-de-vie : exportation de céréales.

GUARIBA s. m. (goua-ri-ba). Mamm. Espèce de singe hurleur, appelé aussi ouarine.

GUAR1CO, rivière de l’Amérique du Sud, dans la république de Venezuela. Elle naît au S.-E. du lac de Valencia, arrose la province de Caracas, baigne Calabozo et Se jette dans l’Apure, après un cours de 400 kilom.

GUARlENTOouGUAEENTE(N.), peintrede

l’école vénitienne, né a, Vérone vers 1340, mort àPadoue vers 1415. Ilest nécessairede réunir les notions éparses çà et là dans Vasari, Baldinucci et Ridolfi, pour reconstituer la vie et l’œuvre de ce maître éminent, mais peu connu. Il peignit à Venise, en 1365, dans la grande salle du conseil, au palais ducal, une immense fresque, le Paradis, qui fut remplacée en 1508 par celle du Tintoret. Toutes ses fresques subirent un sort semblable, sauf celles de l’église des Eremitani, à Padoue, qui ont perpétué une des grandes pages du maître. Cette vaste composition, un peu confuse, couvre le chœur tout entier et présente un grand nombre de figures : les Douze apôtres, Six prophètes, Jésus au milieu des docteurs, des groupes de Saints et de Martyrs, à’Elus et de Réprouvés, les Sept planètes, parmi lesquelles Mercure est figuré en habit de moine, etc. Les procédés de ces peintures sont tout à fait primitifs ; ainsi les auréoles des saints et des élus sont d’or appliqué en relief. De maladroites restaurations, exécutées en 1589, ont altéré ces œuvrer naïves, intéressantes surtout au point de vue de l’histoire de l’art.

GUAR IN (dom Pierre), bénédictin de la congrétion de Saint-Maur, hébraïsant, bibliothécaire de Saint-Germain-des-Prés, né au Tronquay (Calvados) en 1678, mort en 1729. Il combattit avec succès la méthode de l’abbé Masclef, qui voulait supprimer la ponctuation dans l’enseignement de la langue hébraïque. On a de Guarin les deux ouvrages suivants, qui sont très-estimés : Grammaiica hebraica et chaldaîca (1724-1728, 2 vol. in-4») ; Lexicon hebraïeum et chald&obiblicum (1746, 2 vol. in-4").

GUARINI ou GUARINO, en latin Vnrinus, le plus ancien helléniste de l’Italie, né à Vérone en 1370, mort en 1460. Il se rendit à Constantinople, en 1390, pour y étudier le grec sous Emmanuel Chrysoloras, et, de retour en Italie, y enseigna, le premier, cette langue, successivement à Florence, à Venise, à Vérone, à Trente et à Ferrare. Ses contemporains s’accordent à le regarder comme un des principaux promoteurs de la renais GÛAR

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sance des lettres en Europe, comme ayant fait connaître la littérature grecque par des traductions latines. On a de lui, entre autres : Strabnnis géographie libri X (Rome, 1470, in-fol.) ; Grammatical iustitutinnes (Vérone, 1487), premier essai de grammaire grecque ; Plntarç/ii vilm (Breseia, 1188, in-fol.) ; Emm. Clirysolnrx Erotemata liugux grseca in comprédium redac/x (Ferrare, 1509, in-8o), abrégé de la grammaire de son maître.

GUARINI (Jean-Baptiste), poëte italien, né à Ferrare en 1537, mort à Venise en 1612. Il professa les belles-lettres à Ferrare, et entra ensuite au service du duc Alphonse II, qui l’employa dans diverses négociations, à Venise, en Savoie, en Allemagne, en Pologne. Mécontent de la manière dont ses services étaient récompensés, il se retira au bout de dix ans (1582), et changea de maître sans changer de condition, c’est-à-dire qu’après avoir perdu encore une dizaine d’années dans les petites cours de Mantoue, de Florence, d’Urbin, etc., sa fortune n’émit pas plus avancée. Il passa la fin de sa vie à plaider contre ses enfants, comme il en avait occupé la première partie à plaider contre son père. On a de lui : dos Rimes ; Il secretario, dialogo (1594) ; Idropica, comédie en cinq actes et en prose d’une indécence achevée ; Trultuto delta pohlica liberta, etc. Mai» son œuvre capitale est le Pastor fido, tragi-comédie pastorale en cinq actes et en vers, qui parut en 1590 et eut 40 éditions du vivant de l’auteur. Joué dans toutes les villas des princes pendant le xvio siècle, et même devant les papes, le Pastor fido eut un immense succès. Le sujet de cette pièce est emprunté à l’histoire tragique de la jeune Callirhoé et de Corésus, prêtre de Bnoehus. Sur cette légende fabuleuse, Guarini a brodé une intrigue très-complexe, entremêlée d’épisodes comiques et pastoraux, et où abondent les traita piquants, les images éblouissantes, les descriptions enchanteresses. Le style en est élégant et riche, les situations sont habilement agencées ; mais ou y trouve aussi l’afféterie et le faux goût du temps et du pays. C’est. au reste, une imitation du genre pastoral créé par le Tasse dans l’Annula. Il en existo plusieurs traductions françaises. Les Œuvres de Guarini, ccunédies, sonnets, satires, lettres, etc., ont été publiées à Ferrare (1737, 4 vol. in-4o, édition incomplète). — Son fils, Alexandre Guarini, mort en IU3C, remplit diverses fonctions à la cour du duc de Ferrare et à celle de Mantoue. Il a laissé, entre autres écrits, une comédie en trois actes, la BrudnmmUe r/elnsa (Ferrare, 1016, in-4o) ; Apoloyiu di Césara (Ferrare, 1032), etc.

GUARINI (le P. Camille Guarino), architecte, religieux théatin, né à Modene en 1624, mort à Milan en 1(183. Son instruction étendue, sa connaissance.des mathématiques, ses longues études de Vitrtive, de Palladio, de Vignole et de tous les maîtres do l’art semblaient le destiner à la régénération de l’architecture. Mais il poussa encore plus loin que ses devanciers et ses contemporains la dépravation du goût. Il a dirigé la construction d’un grand nombre de monuments publics à Milan, à Madone, à Messine, à Prague, à Lisbonne, et môme à Paris. Outre des ouvrages sur la philosophie et la religion, on a de lui : Euclides adtutrtus et méthodieus (Turin, 1671), qui contient 35 traités sur diverses parties de la géométrie théorique et appliquée, et où l’on remarque des procédés analogues à ceux de notre géométrie descriptive ; Placita philosophica (Paris, 1605), où il combat le système de Ptoleiuêe ; Mulliem/ilina cœlestis (Milan, 1683), que Lalande cite avec éloges ; Trnttato di furtijinazione (Turin, 1676) ; l.eges iemporum et plauetarum (Turin, 1678) ; enfin Arckitettura civile, imprimé seulement en 1737, à Turin.

GUARINO, en latin Vurimi*, philologue et lexicographe italien, né à Favora, près de Caiiierino (Ombrie) vers 1450, d’où les surnoms de Fnvoriiiiïa, Fnvorino, Camera, SOUS

lesquels il est connu, mort en 1537. Il entra dans l’ordre des bénédictins, s’attacha particulièrement à l’étude du grec et du latin, devint précepteur de Jean de Médicis, prit la direction de la.bibliothèque de Florence et fut nommé éyèque de Nocera (1514), par son ancien élève, devenu pape sous le nom de Léon X. Guarino acquit une grande réputation par ses travaux de lexicographie grecque : Thésaurus Cornucopias et horti Adonidis (Venise, 1490, in-fol.), recueil d’observations grammaticales extruites do grammairiens grecs ; Magnum Victionarum sive Thésaurus uiiiversx Hnyua) Qrœ&e (Rome, 1523, in-fol.), etc.

GUARIONËX, cacique haïtien, mort en 1502. Il était un des principaux chefs d’Haïti lorsque cette île fut découverte par les Espagnols. D’abord hostile aux étrangers, il entra dans la confédération de caciques qui avait à sa tête Caonabo, puis consentit a s’allier avec Colomb, à lui fournir un tribut et à recevoir des missionnaires. Mais les exigences des Espagnols, qui demandaient que le tribut fût payé en poudre d’or, et surtout l’enlèvement par un Espagnol nommé Barahona de la belle Anacoana, femme de Guarionex, décidèrent le chef indien à se séparer définitivement de la cause des étrangers, dont il n’avait jusque-là reçu que.du mal. Il réunit une année de 15,000 Indiens ; mais, malgré