Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1294

GLAN

pression des parties voisines, i et croyait avoir tout dit. Les parotides étaient comprimées parla mâchoire inférieure, les glandes lacrymales par le globe de l’œil, le pancréas par l’estomac, etc. Bordeu fait voir l’impossibilité anatomique de cette prétendue compression. On disait que la parotide se trouve comprimée quand la mâchoire inférieure s’abaisse, quand la bouche s’ouvre, et Bordeu fait voir que c’est précisément alors que l’espace oonlpris entre les branches montantes de la mâchoire inférieure et la base du crâne, espace qui longe la parotide, est le plus grand ; il ajoute qu’elle est, au contraire, placée merveilleusement entre des parties qui ne peuvent jamais se comprimer, ce qui montre que la compression ne pourrait que nuire au lieu d’aider. On disait que les glandes lacrymales sont pressées par le globe de l’œil ; et Bordeu fait voir qu’elles sont placées, ou, pour parler comme lui, nichées dans une cavité de l’orbite, à l’abri de toute compression. On disait que le pancréas était comprimé par l’estomac ; et Bordeu fait voir que l’estomac n’appuie pas même sur le pancréas. L’excrétion ne se fait donc pas, comme le voulait l’école de Boerhaave, par la compression du corps glanduleux, mais par l’action propre de l’organe, action qui consiste dans uns espèce de convulsion ou d’état spasmodique, appelé érection, et qui a besoin d’être excitée par « les secousses que reçoit la glande de3 parties du voisinage. »

Comme l’excrétion, la sécrétion est, de la part de la glande, une action particulière, qui fuit « qu’elle s’arrange, pour ainsi dire, elle-même, et se dispose à séparer une humeur. » La sécrétion ne peut se déduire, comme une conséquence particulière, de la circulation générale. ■ En un mot, pour faire une sécrétion, il faut, outre les mouvements ordinaires des humeurs, outre leur circulation, un autre mouvement particulier de la part de l’organe glanduleux. • Bordeu montre, par un grand nombre de preuves, que ce mouvement particulier, qui produit la sécrétion, vient des nerfs. «On convient ordinairement que les sécrétions proprement dites . sont suspendues pendant le sommeil ; or, il est reçu que le sommeil vient de 1 inaction des nerfs : il faut donc convenir aussi que le sommeil ne suspend les sécrétions qu’en diminuant l’action des nerfs. En effet, les vaisseaux sanguins vont toujours leur train pendant le sommeil ; la circulation se fait également, quelquefois mieux et plus vite, malgré l’inaction de la plupart des nerfs ; mais les sécrétions ne se font pas. Il est aisé de conclure que, pour qu’elles se fassent, il faut une nouvelle action nerveuse, tout autre que celle de la vie simple... Le laudanum suspend toutes les sécrétions, comme il suspend bien d’autres fonctions, et on convient qu’il agit surtout en émoussanl la sensibilité des nerfs ; il arrête l’action d’une glande, comme il arrête celle des organes des sens... La cause des sécrétions n est-elle pas la même que celle qui les augmente ? Une augmentation de sécrétion n’est, pour ainsi dire, qu’une nouvelle sécrétion jointe a. la première ; or, il est évident que l’action des nerfs augmente la sécrétion... Tout le monde sait que 1 imagination augmente certaines sécrétions, et on convient qu’elle agit sur les organes à la faveur des nerfs. Il est aisé de conclure que, puisque la tension que l’imagination cause aux nerfs augmente les sécrétions, ils doivent être regardés eux-mêmes comme les principaux instruments de cette fonction... La’ durée des sécrétions, et puis leur suspension après un certain temps, est encore une preuve de l’action nerveuse. En effet, les sécrétions se font à merveille dans une glande pendant quelque temps, et ensuite elles cessent. D’où vient ce repos ou cette suspension ? Les humeurs manquent-elles ? La circulation ne se fait-elle pas à l’ordinaire ? N’en est-il point d’un organe glanduleux comme de toute autre partie qui, lorsqu’elle a été en action pendant quelque temps, vient à se fatiguer ; ses nerfs ne sont plus disposés à l’action ; il faut qu’ils prennent de nouvelles forces par le repos. Y a-t-il quelque différence entre ces phénomènes et ceux qui se passent dans les glandes ? ■>

Voilà les sécrétions soustraites au pur mécanisme, soumises à l’action nerveuse. Mais comment cette action s’exerce-t-elle ? La sécrétion, répond Bordeu, se réduit à une espèce de sensation, si l’on peut s’exprimer ainsi ; les parties propres à exciter cette sécrétion passeront, et les autres seront rejetées ; chaque glande, chaque oritice aura, pour ainsi dire, son goût particulier. « On a dit qu’on verrait par le pied, si l’organe et ses nerfs étaient disposés comme il faut ; on peut dire de même que la séparation de la bile se ferait par la bouche, si les nerfs de la parotide avaient une autre sensibilité, ou, si nous osons l’avancer, un autre goût. »-Pourquoi ne pas comparer, ajoute-il, ce qui se passe dans les glandes à ce qui se passe dans le gosier, au sujet de l’air, des aliments et de la boisson ? La glotte, qui est extrêmement sensible, et trop vivement irritée par tout ce qui n’est pas de l’air assez pur, ne laisse passer, en effet, que cet air ; elle rejette le reste, et on peut dire qu’elle doit continuellement se tenir sur ses gardes ; on ne la surprend guère. N’a-t-il pas fallu qu’elle ait re^u du créateur, outre l’épiglotto qui la couvre, une disposition particulière ? Les nerfs

GLAN

ne sont-ils pas les dépositaires de cette vertu ? Pourquoi n’en dirait-on pas autant de la moindréglande ? »

Cette sensibilité particulière, cette activité spéciale des glandes, Bordeu l’étend à tous les organes, a toutes les parties. Il est ainsi conduit à cette grande vue, que la biologie a de nos jours confirmée, en 1 approfondissant, de vies élémentaires distinctes, mais reliées entre elles, et formant, par leur harmonie préordonnée, l’unité vitale, à La plupart des physiologistes, dit-il, ne traitent la circulation qu’eu gros ; ils ne remarquent pas qu’elle peut être fort différente dans les gros vaisseaux et dans les plus petits. Chaque partie ne peut-elle pas même avoir sa circulation particulière, qui peut augmenter ou diminuer sans que la circulation générale s’en ressente ?... Il y a une circulation générale, et bien des circulations particulières. Ce sont, si nous osons le dire, comme de petits cercles qui viennent aboutir à un plus grand. Nous avons accoutumé de nous servir de cette dénomination de cercle pour exprimer qu’uno partie, quoiqu’elle reçoive le sang au moyen de la circulation générale, a pourtant une circulation particulière, suivant qu’elle est en action ou qu’elle n’y est pas. Ainsi la moindre partie peut être regardée comme faisant, pour ainsi dire, corps à part. Nous, comparons le corps vivant, pour faire bien sentir l’action particulière de chaque partie, a un essaim d’abeilles qui sô ramassent en pelotons, et qui se suspendent à un •arbre en manière de grappe. On n’a pas trouvé mauvais qu’un célèbre ancien ait dit d’un des viscères du bas-ventre, qu’il était animal in animali ; chaque partie (est, pour ainsi dire, non pas sans doute un animal, mais une espèce de machine à part, qui concourt à sa façon à lu vie générale du corps... Les organes du corps sont liés les uns avec les autres ; ils ont chacun leur district et leur action ; les rapports de ces actions et l’harmonie qui en résulte font la sauté. Si cette harmonie se dérange, soit qu’une partie se relâche, soit qu’une autre l’emporte sur celle qui lui sert d’antagonisme, si les actions sont renversées, si elles ne suivent pas l’ordre naturel, ces changements constitueront des maladies plus ou moins graves. »

Bisons en terminant que l’ouvrage de Bordeu sur les glandes semble avoir inspiré les beaux travaux de M. Cl. Bernard sur les sécrétions et les liquides de l’organisme.

GLANDÉ, ÉEadj. (glan-dé — rad. glandeou gland). Art vètèr. Qui a les glandes lymphatiques de la ganache tuméfiées : Jument glandék ;

— Blas. Se dit des chênes chargés de glands d’un émail différent de celui de l’arbre : Chêne de sinople, glandé de gueules.

GLANDÉE s. f. (glan-dé — rad. gland). Récolte de glands : Lu glandée fut abondante cette année. Dans les futaies de chênes et de hêtres les glandbes et les l’ainées saut si rares qu’elles correspondent une fois sur sept ou huit auec l’année d’exploitation d’une coupe, (Forcade.) il Action des porcs qui se nourrissent de glands dans les bois ; glands dont les porcs se nourrissent : De fois à autre, j’entendais le son de la trompe du porcher, gardant ses truies et leurs petits à la glandée. (Chateaub.)

GLANDÈVE, l’ancienne Glannutiva ou Glanum Liait des Alpes Maritimes, hameau de France (Basses-Alpes), cant. d’Entrevaux, arrond. et à 47 kilom. N.-E. de Casiellane, sur la rive droite du Yar, dont les débordements ont entraîné une partie du terrain qu’elle occupait. Elle n’a plus que 40 hab. Château très-ancien. C’était autrefois une ville épiscopale.

GLAXDFORD-BR1GG, ville d’Angleterre, comté et a 38 kilom. N.-E. de Lincoln, à 296 kilom. N.-E. de Londres ; 3,70S hab. Commerce de céréales, de houilles, de bois de construction, etc.

GLANDIER (le), hameau de France (Corrèze), comm. de Seyssae, eant.’de Lubersac, arrond. et a 35 kilom. de Brive ; 100 hab. Le nom du Glandier éveille le souvenir d’un procès qui a eu un retentissement immense, celui de aim« Lafarge, dont le château occupait les restes d’une chartreuse célèbre que la Révolution a supprimée. La chanreuse du Glandier fut fondée, selon toute apparence, au commencement du xm« siècle, sous le règne de Philippe-Auguste. En 15C9, les religieux, effrayes des progrès des calvinistes qui parcouraient la contrée brûlant et ravageant tout sur leur passage, quittèrent leur couvent ; ils ne rentrèrent au Glandier, dévasté par la guerre civile, qu’en 1571. Le couvent fut tranquille jusqu’à la Révolution ; mais, dès le mois de janvier 17Û0, une émeute formidable grondait autour du couvent. Elle avait pour objet la destruction, dans.la chartreuse, du banc d’honneur réservé aux héritiers du fondateur et des écussons des Comborn et des Fompadour, sculptés sur les murs. Après un sanglant conflit, le peuple ne se retira que lorsqu’il, eut accompli son œuvre. Les biens du monastère, déclarés propriété nationale, furent vendus deux ans après. Le principal lot d’immeubles, comprenant les ruines de la chartreuse et l’habitation du prieur, à peu près intacte, fut acquis par la famijle de M. Lafarge. Après la mort tragique de celui-ci, le Glandier fut aliéné.

GLANDIFÈRE adj. (glan-di-fè-re — du lat.

GLAN

glans, glandis, gland ; fero, je porte). Bot. Qui porte, qui produit des glands.

GLANDIFORME adj. (glan-di-for-me — de glans ou de glande, et de forme), llist. nat. Qui a la forme d’un, gland : Baie glandiforme.

— Anat. Qui a la forme d’une glande : Ganglion GLANDIFORME.

GLANDITE s. f. (glan-di-te — rad. gland, à cause des pointes dont la capsule des glands est armée). Zooph. Pointe d’oursin fossile.

« GLANDIVORE adj. (glan-di-vo-re— du lat. glans, glandis, gland ; voro, je dévore). Qui se nourrit de glands : Le cochon est glandivore.

GLANDULAIRE adj. (glan-du-lè-re — rad. glande). Anat. Qui a l’aspect, la forme et la texture d’une glande : Tissu .glandulaire. Il Ou dit plus ordinairement glanduleux.

— Pathol. Qui affecte les glandes" : Hypertrophies GLANDULAIRES.

— s. f. Espèce de verveine.

GLANDULE s. f. (glan-du-le — lat. glandula, dimin. de glans, gland). Hist. nat. Petite glande : Les glandules de la sauge. Les 'amygdales sont des glandules. (Acad.)

GLANDULEUX, EUSE (glan-du-leu, eu-ze

— rad. glandule). Qui a la forme ou la nature d’une glande : Les mamelles sont des corps glanduleux. (Acad.)

— Bot. Poils glanduleux, Poils terminés par une petite glande.

GLANDULIFÈRE adj. (glan-du-H-fè-redu lat. glandula, glande ; fero, je porte). Bot. Qui porte des glandes : Poils glandulieères.

GLANDULIFORME adj. (glan-du-li-for-me

— de glandule et de forme). Bot. Qui a la forme d’une petite glande,

GLANDUL1NE s. f. (glan-du-li-ne — dimin. de gland). Foram. Genre de foraminiferes, formé aux dépens des nodosaires.

GLANDULOCILIÉ, IÉE (glan-du-lo-si-li-é

— de glandule, et de cilié). Bot. Se dit d’une partie d’une plante dont chaque cil se termine par une petite glande.

GLANE s. f. (gla-ne — rad. glaner). Poignée d’épis que l’on ramasse çà et là dans un champ, après l’enlèvement des gerbes : Les glanes recueillies dans tes champs*convenablement moissonnés produisent un blé de peu de valeur. (Gaubert.) ’

— Droit do glaner dans un champ.

— Groupe de petites poires rongées autour d’une branche, d’oignons ou d’aulx- attachés à une torche de paille.

— Féod. Récolte de la dîme.

GLANÉ, ÉE (gla-né) part, passé du v. Glaner : Champ GLANÉ.

GLANÉE s. f. (gla-né — rad. glane). Chasse-Piège à prendre les canards de marais et autres oiseaux aquatiques, dans lequel on se sert de blé pour appât.

GLANER v. n. ou intr. (gla-né — du bas latin glenare, que l’on trouve dans un texte du vie siècle : si guis in messem alienam glena-

vebit Leibnitz dérive ce mot du celtique :

kymrique glaiu, glân, net, auquel il compare le Scandinave glana, éclaircir ; de sorte que glaner serait proprement nettoyer. Cette explication de Leibnitz n’est pas très-satisfaisante pour le sens. Quelques-uns on rapporté glaner au bas latin gehba, gelima, gelina, gerbe, poignée, anglo-saxon gelm, gilm. Ici, comme le remarque AI. Littré, le sens est satisfaisant, et les variations de la consonne laissent jour à la transformation. Chevallet croit que glaner vient de l’écossais glae, glacan, poignée, botte, javelle, de glae, main ; gaélique cloig, botte de chaume dont on se sert pour couvrir les toits. Chevallet pense que glaner a la même origine que glui, glu, gleu, yluion, vieux mots français signifiant une poignée de paille, de blé scié, une javelle, une botte de plantes légumineuses, et qui pourraient bien, en effet, se rapporter au primitif indiqué par Chevallet, glui, qui, dans un sens restreint, signifiait paille, chaume ; il se dit encore aujourd’hui du chaume dont -on couvre les toits. On l’appelle glu en Bourgogne et en Champagne ; gleu en Normandie et cluis en Dauphiué. On nommaitgluion un lien fait avec une poignée de paille tordue, que l’on employait pour lier les gerbes, ce qui s’appelait gluir. Suivant Chevallet, glaner, glaine, glène, ylenon, auraient donc la même origine que glui, et signifieraient également une poignée de blé scié, une javelle, une botte de plantes légumineuses). Ramasser des épis dans les champs après la moisson : Ruth était venue glaner dans le champ de JJooz.

— Fig. Trouver des restes là où d’autres ont fait d’amples provisions : Von néfait que glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. (La Bru}7.) Les anecdotes sont un champ réservé où Von glane après la vaste moisson de l’histoire. (Volt.)

L’invention des arts étant un droit d’aînesse, Nous devons l’apologue a l’ancienne Grèce ; Mais ce champ ne se peut tellement moissonner, Que les derniers venus n’y trouvent A glaner. La Fontaine.

— v. a. ou tr. Ramasser aprèè la moisson : Glaner du blé, du froment^ il Ramasser çà et là dans les champs.

GLAN

Voilà l’enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois totnbê des forêts.

Lamartine,

GLaNES s. m. pi. (gla-ne). Ichlhyol. Tribu de poissons, de la famille des siluroïdes.

glaneur, EUSE s. (gla-neur, eu-zerad. glaner). Celui, celle qui glane : L’alouette a la graine amère Que laisse envoler le glaneur.

Lamartine. Glaneuses (les), tableau de François Millet ; Salon de 1857. Bans un champ où les moissonneurs ont déjà passé, trois jeunes femmes marchent en ramassant le^ épis oubliés. Elles vont, courbées sur les chaumes, vêtues de robes grossières et la tête encapuchonnée d’un lourd mouchoir de cotonnade qui cache presque entièrement leur visage. Au loin, à l’entrée d’un village, de joyeux paysans, vestes bas et manches retroussées, entassent les blondes javelles. Cette très-remarquable peinture a été fort diversement appréciée, selon l’école à laquelle les critiques qui l’ont jugée se flattaient d’appartenir. Nous citerons deux mots de Maxime Ducamp, qui résument admirablement notre propre opinion, et qui expliquent en même temps la colère des classiques contre cette peinture réaliste : « Cela est peint sans parti pris, sans ficelle aucune ; il n’y a, pour ainsi dire, ni ombre ni lumière ; il n’y a que du jour, un beau jour égal et net, au milieu duquel les trois femmes se détachent lumineuses, sous le ciel plein de clarté. J e. crois que la bonne foi en peinture a été rarement poussée aussi loin ; c’est honnête et franc comme du pain bis. »

Plusieurs autres peintres ont représenté des Glaneuses ; nous citerons, entre autres : M. Jules Breton, auteur d’une très-poétique comfiosition intitulée le Rappel des glaneuses (Saon de 1859) ; M. Edmond Hédouin, qui a exposé, au Salon de 1S57, les Glaneuses de L’hambaudouin, tableau acquis pour le musée du Luxembourg ; M. F. Bessou, qui a représenté une Glaneuse italienne endormie (musée de Besançon), etc.

GLANIS s. m. (gla-niss). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre silure, qui habite les grands cours d’eau.

GLANNATIVA, nom latin de Gl’aNDÉve.

GLANOUR ou GLEMOtiR, époux de la déesse Scandinave Sool ou Sonna, le soleil.

GLANUM, ancienne cité gallo-romaine, dont on voit encore des débris à 2 kilom. de Saint-Remy (Bouches-du-Rhône), dans l’arrond. d’A’rles. Sous les Romains, Ùlanum était entourée de murailles et renfermait plusieurs temples. Des aqueducs y amenaient des eaux abondantes. Les carrières de Glanum fournirent les matériaux nécessaires à la construction des monuments d’Arles. Vers l’an 4S0, les Wisigoths détruisirent Glanum et en dispersèrent les habitants. Les seuls monuments restés intacts sont un arc de triomphe et un mausolée, classés tous les deux parmi les monuments historiques.,

GLANURE s. f. (gla-nu-re — rad. glaner). Ce que l’on glane après la moisson.

GLANUS s. m. (gla-nuss). Mamm. Nom de l’hyène, chez les auteurs latins.

GLANV1L OU GLANVILLE (Ranulphe de), homme d’État anglais, né à Straiford, mort à Knint-Jean-d’Acre en 1100. Chargé de repousser les Écossais, qui venaient d’envahir le nord de l’Angleterre, il marcha contre eux, les battit à Alnwick (1174) et fit prisonnier leur roi, qu’il conduisit à Henri II, en Normandie. L année suivante, il devint shérif du comté d’York, puis juge de la cour du roi (U7G), et obtint, en 1180, la plus haute dignité du royaume, celle de grand justicier. Il se démit après la mort du roi Henri II. Quelque temps après, il partit pour la Palestine, et fut tué sous les murs de Saint-Jean-d’Acre. Glanvil est l’auteur du premier traité connu sur les lois anglaises. Cet ouvrage, publié pour la première fois vers 1554, sous le titre de l’raclatus de legibus et consuetudinibus regni Angliss tempore régis HenHci secundi compositus (Londres, in-12, sans date), est divise en quatorze livres, et est intéressant à consulterai l’on veut bien connaître la constitution anglaise antérieurement aux modifications qu’y a apportées la grande charte du roi Jean.

GLANVILLE (Joseph), philosophe et théologien anglais, né à Plymouth en 163S, mort à Bath en 1CS0. Il embrassa la carrière ecclésiastique, devint successivement recteur deWimbish (comté d’Essex), curé (vicar) de l’église anglicane de Frome-Sehraod (comté de Somerset), recteur de Bath (16GS), et mourut chapelain et prédicateur ordinaire du roi d’Angleterre. Glanvill est le premier, parmi les philosophes modernes, qui ait essayé do faire du scepticisme universelun système. Sa qualité de chapelain du roi Charles II ne s’accordé guère avec cette entreprise. Ses ouvrages attestent un esprit cultivé ; celui dans lequel il a consigné son scepticisme est intitulé : Scepticisme scientifique, ou Aveu d’igno>rance comme moyen de science, essai sur la vanité du dogmatisme et sur la folie de la con fiance en ses propres opinions, auec une Apologie de ta philosophie et une défense de la scepsis (scepticisme) contre Th. Albius (Londres, 16S5). C’est une attaque régulière et métho-