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Le canal de Mortay la sépare, au N.-E., del’île du même nom ; le cap Salaway forme la pointe S.-E. Une chaîne élevée et boisée, de formation volcanique, couvre toute l’Ile et paraît contenir l’orque les habitants fournissent au commerce. Le sol est fertile et produit du sagou, principale nourriture des Habitants ; du riz, l’arbre à pain, le cocotier, les fruits des.tropiques, etc. Les habitants sont de race malaise. Les Hollandais sont les seuls Européens qui aient fondé des établissements dans cette lie, dont ils se disent les suzerains ; ils y possèdent 260,000 sujets. L’intérieur de l’Ile est gouverné par des chefs indépendants. La presqu’île septentrionale est soumise au sultan de Ternate : Bitjolie en est le chef-lieu ; la presqu’île méridionale est soumise au sultan de Tidor, dont le gouverneur réside à Galéla. Malgré la défensédes Hollandais, les habitants commercent avec la Nouvelle-Gui. née, les Chinois et les Boughis, et échangent des épices, de l’or, des nids, de l’èeaille, de la nacre, contre du fil de coton, de l’opium et des marchandises chinoises.

GILON DE PARIS, cardinal et poëte français, né à Toucy, près d’Auxerre, mort vers 1142. Il fut quelque temps religieux du monastère de Cluny, qu’il quitta pour se rendre à, Rome, où le pape Calixte II lui donna l’évéché de Tusculum avec le chapeau de cardinal. Sous ie pontificat d’Honoré II, Gilon reçut la mission de se rendre dans l’Asie Mineure pour apaiser les querelles qui s’étaient élevées entre les patriarches de Tyr et d Antioche, puis fut nommé légat en Pologne

et en Aquitaine. On a de lui : De via Hierosolymilana, en six livres et en vers, ouvrage inséré dans le Thésaurus anecdotorum, de B.-D. Martenne et Durand ; une Vie de saint Hugues, et VEpistola ad Bernardum, dans les BeliquW manuscriptorum, de Ludewig.

G ILOT (Joseph), général français, né à Châtenay (Isère) en 1734, mort en 1812. H fit d’abord la guerre de Sept ans, et assista comme simple soldat à la prise de Port-Manon (1755). En 1792, il était maréchal de camp, et s’illustrait bientôt par la glorieuse défense de Landau contre les armées réunies de Hohenlohe et de Wurmser. Vainement ce dernier, dans une entrevue qu’il eut avec lui, voulut ébranler sa fidélité k la République ; Gilot repoussa avec indignation l’offre d une position brillante dans l’arméedeLouis XVIlI, et un officier de sa suite s’écria en s’adressant à Wurmser : ■ Notre général n’est pas un Duraouriez I » Toute la garnison, haranguée par Gilot, jura de s’ensevelir sous les ruines do la ville plutôt que de la rendre : —Landau fut sauvé. Gilot, qui avait obtenu le grade de général de division avant morne la levée du siège de Landau (27 mai 1793), continua brillamment ses services ; il commandait la {{sc14<ï}} division militaire quand il mourut à Nancy.

gilotin s. m. Ci-lo-tain — du nom de Gilot, fondateur de ces bourses). Nom que l’on donnait autrefois à de pauvres boursiers qui occupaient une partie du collège Sainte-Barbe : Le nom de gilotin diiparut en 1780, à la suite d’une réforme du collège SainteBarbe ; les gilotins furent confondus avec les autres membres du collège, sous le nom de communauté de Sainte-Barbe.

GILOTIN, un des personnages du Lutrin, de Boileau, le confident du prélat et le vigilant pourvoyeur de sa table. Grâce aux soins de Gilotin, jamais le saint homme n’a laissé refroidir le potage. Un jour pourtant, contre son habitude, le prélat se fait attendre. Midi va sonner. La soupe est servie. Gilotin s’effraye ; il court à son maître et l’apostrophe en termes chaleureux :

Quelle fureur, dit-il, quel aveugle caprice Quand le diner est prêt vous appelle à l’office ? De votre dignité soutenez mieux l’éclat. Est-ce pour travailler que vous êtes prélat ? À quoi bon ce dégoût et ce zele inutile ? Est-il donc, pour jeûner, Cjuatre-Temps ou Vigile ? Keprenez vos esprits et souvenez-vous bien Qu’un dîner réchauffé ne valut jamais rien.

Ce discours, et surtout le vers qui le termine, sont restés célèbres. Ce dernier trait est devenu ia maxime favorite des gourmets, et Gilotin est souvent cité comme un digne ancêtre de Brillât-Savarin ou du baron Brisse.

GILPIN (Bernard), théologien et réformateur anglais, surnommé l’Apfliro du Nord, né à Kentmire (Westmoreland) en 1517, mort en 1583. Il fit ses études au collège de la Reine, à Oxford, et apprit avec grand soin lo grec et l’hébreu. En même temps, il lisait avec

Ïiassion les ouvrages d’Érasme et en adoptait es idées, sans se rendre compte peut-être du penchant qu’il avait déjà pour la Réforme. Remarqué par le cardinal Wolsey, il fut choisi comme professeur au collège du Christ, récemment fondé. La, il donna des preuves de son attachement au catholicisme dans une discussion avec John Hooper ; mais, vers 1552, il embrassa la Réforme. Dénoncé à la reine Marie par l’évêque de Londres, Gilpin crut son dernier moment venu, et il se prépara à mourir. Mais, en route, il apprit la mort de la reine et retourna dans sa cure d’Houghton, où il fut reçu avec des transports de joie. Elisabeth lui fit offrir l’évêché de Carlisle, qu’il refusa. Ce digne et vertueux prélat, aimé comme un père par ses paroissiens, consacra toute sa vie u faire le bien. Il avait

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ouvert dans sa maison une école où il recevait vingt-quatre enfants pauvres, et d’où sortirent des hommes de premier ordre ; il entretenait à ses frais plusieurs élèves dans les universités. Tout entier à ces nobles et chrétiennes occupations, Gilpin négligea de composer des ouvrages, quoiqu’il eut des connaissances très-étendues. Cet apôtre n’a pas trouve grâce devant la Biographie universelle, qui saluerait sans doute en lui le « modèle des vertus, » s’il n’avait pas embrassé la Réforme.

GILPIN (Guillaume), biographe et touriste anglais, né à Carlisle en 1724, mort en 1804. Il appartenait à la même famille que ^précèdent. Il est ie premier qui parcourut l’Angleterre en véritable artiste, et qui donna une description exacte des sites pittoresques du pays. À la fidélité du tableau, il joint la richesse de la couleur, qualités qui ne se rencontrent pas toujours dans ceux qui ont marché sur ses traces. Gilpin ouvrit k Londres une maison d’éducation, d’où sortirent plusieurs hommes distingués, gagna une assez belle fortune et se retira à Boldre, dans te Hampshire, où à remplit jusqu’à la fin de sa vie les fonctions de pasteur. Nous citerons de lui : Observations sur la rivière Wye et la partie sud du pays de Galles (1780), traduites en français (1800, in-8<>) : Voyages dans les montagnes et sur les lacs du Cumberland el du Westmoreland (1787), traduits en français (1800, 3 vol. in-S<>) ; Observations relatives à la, oeauté pittoresque des montagnes d’Écosse (1789,2 vol. in-S<>) ; Observations sur les scènes forestières et les beautés pittoresques du Hampshire (1791, 2 vol. in-8o)*, Obseroalions sur les beautés occidentales de l’Angleterre (179S, in-S<>). Tous ces ouvrages sont accompagnés de gravures k l’aqua-tinta. On a encore de Gilpin •. les Vies de J. Wiclef, J. Huss, Jérôme de Prague, J. Zisca, Th. Cramer, Hugues Latimer, etc.

GILPIN (Jawrey), peintre anglais, frère du précédent, né à Carlisle en 1733, mort en 1807. Il étudia son art sous la direction de Scot, s’occupa d’une façon toute particulière de peindre des animaux, surtout des chevaux, et excella dans ce genre spécial. On estime beaucoup également les dessins qu’il a exécutés pour les voyages de son frère. Gilpin était excellent dessinateur, mais médiocre coloriste. Parmi ses œuvres, nous citerons : les Chevaux de Diomède ; la Chute de Phaéton ; un Groupe de tigres, qui passe pour son chefd’œuvre ; le Triomphe de Camille, etc.

G1L-POLO (Gaspard), jurisconsulte et poëte espagnol. V. Polo.

GlLSLAND-SPA, villaged’ Angleterre, comté de Cumberland.à 12 kilom. N.-E. de Brampton. Source sulfureuse qui jaillit d’un rocher, dans l’admirable vallée de l’irthing. C’est là que Walter Scott vit pour la première fois miss Charpentier, plus tard lady Scott.

GIL-VlCENTE, poète dramatique portugais. V. Vicente.

G1LVICÉPHALE adj. Cil-vi-sé-fa-le — du lat. gilvus, gris, et du gr. kepkalê, tète). Zool. Qui a la tête de couleur grise.

GILVICOLLB adj. Cil-vi-ko-le — du lat. gilvus, gris ; collum, cou). Zool. Qui a le cou de couleur grise.

GILV1PÈDE adj. Cil-vi-pè-de — du lut. gilvus, gris ; pes, pedis, pied). Zool. Qui aies pattes grises.

GIL Y ZARATR (Antonio), poëte et auteur dramatique espagnol, né le 1« décembre 1793, mort en 1863. Il appartenait à une famille d’artistes dramatiques. Élevé en France, il revint en 1811 k Madrid continuer ses études au collège San-Isidro, et, ù cette, époque, se fit remarquer par son goût pour les sciences physiques. Revenu à Paris pour terminer ses humanités, comme on disait alors, il retourna définitivement à Madrid en 1814. 11 allait être nommé professeur de physique au collège de Grenade, lorsque la révolution de 1820 vint le frustrer de cette chaire. Il obtint cependant un modeste emploi au ministère de l’intérieur. En 1823, il prit part, comme officier de la milice nationale, aux événements de Cadix. Lors de la restauration du gouvernement absolu, Gil y Zarate fut obligé de rester à Cadix comme interné, et ce fut pour occuper ses loisirs qu’il composa ses premiers essais dramatiques, qui sont des traductions du français : l’Intrigant (el Entremetido) ; Prenez garde à vos fiancées (Cuidado con las nouias), et Une année après la noce (Un aîio despues de la bodà). Ces pièces furent jouées k Madrid en 1825 et 1820, et, vers la fin de cette dernière année, l’auteur reçut la permission de revenir habiter la capitale. Eu 1828, il accepta la chaire de littérature française au collège du Consulat avec un médiocre salaire de 2,000 francs. C’estvers cette époque qu’il fit représenter sa tragédie dé Don Pèdre de Portugal, qui fut mutilée par la censure. En 1832, il devint rédacteur en chef du Bulletin du commerce (Doletin del comercio), journal fondé parla junte commerciale de Madrid et dans lequel il écrivit de nombreux articles de politique et de science. Cependant, ce journal devenant de plus en plus hostile au gouvernement, il en quitta la rédaction pour entrer au ministère de l’intérieur comme chef de bureau. Il écrivit alors des articles de politique et d’économie dans la Bévue de Madrid, et employa les loisirs

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que lui donna la perte de son emploi à composer un grand nombre de pièces : Bosmunda, Don Aloaro de Luna, Mazaniello, Guzman le Brave, Cécile l’Aveugle, îe Monarque et son sujet, Mathilde, Guillaume Tell, la Famille Falkland, Gonsalve de Cordoue, CharlesQuint, Don Trifon, Charles II, etc. Gil y Zarate a écrit aussi un Manuel de littérature (1846) et publié une série amusante d’études de mœurs intitulée : les Espagnols peints par eux-mêmes. En 1843, Gil y Zarate rentra de nouveau au ministère de l’intérieur, sous l’administration de Firmin Caballero, et y devint directeur de l’instruction publique. Il a publié, en 1855, trois gros volumes qui sont le résumé de ses travaux sur les questions qui se rapportent à l’enseignement et qui ont pour titre : De l’instruction publique en Espagne. Le recueil de ses œuvres dramatiques a paru à Paris en 1850, dans la collection Dramard-Baudry. GlM s. m. Cimm). Phiîol. arabe. V. djim. GIMBLETTE s. f. Cain-blè-te). Petite pâtisserie sèche et dure, en forme d’anneau, il Gâteau d’entremets plein de confiture.

G1SIEL, village et commune de France (Corrèze), cant. S., arrond. et à 13 kilom. de Tulle, près de la Montane, qui y forme cinq chutes successives de 130 mètres de hauteur ; 979 hab. Ruines d’un ancien château qui fut l’un des plus importants du bas Limousin.

G1MELLE (Pierre-Louis)f médecin français, né à Gimel (Corrèze) en 1790. Il entra, en 1808, dans l’armée, en qualité de chirurgien sous-aide, prit part, de 1812 à 1814, aux campagnes d’Allemagne et de France, se fit recevoir docteur à Paris en ISIS, puis devint chirurgien-major à l’hôpital du Gros-Caillou (1833) et à l’hôtel des Invalides (1836). Depuis 1825, le docteur Gimelle est membre de l’Académie des sciences. On a de lui : De l’influence des climats chauds et particulièrement des Antilles sur les Européens (ISIS) ; Sur l’irilis (1818) ; Si"* les classifications morbides (1819), mémoire inséré, ainsi que le précédent, dans le Journal universel des sciences médicales, etc.

G1M1GNA.NI (Giacinto et Ludovico), peintres italiens. V. Gemi.niani.

GUIlGNANO (SAN-), ville du royaume d’Italie, à 30 kilom. N.-O. de Sienne ; 7.195 hab. Récolte du vernaccio, le meilleur v :ï’ de Toscane. Cette petite ville, qui a soutfjr.tr de nombreuses luttes avec Voiterra et Sienne, est entourée d’une enceinte fortifiée de grosses tours rondes. Douze autres tours se dressent à l’intérieur. On y remarque des restes nombreux du moyen âge et quelques églises riches en œuvres d’art que nous indiquerons brièvement. Église collégiale : fresques de Bartolo di Fredi, de Berna, qui tomba de son êchafaud et se tua dans cette église ; fresques de Benozzo Gozzoli représentant le Martyre de saint Sébastien ; fresques de Ghirlandajo ; peintures de P. del Pollajuolo, de Matt. Rosselli, etc. Église Saint-Augustin (San-Agostino) : peintures de Ben. Gozzoli figurant les principaux traits de la Vie de saint Augustin ; fresques représentant le Patron de l’église invoqué pendant la peste de 1464 ; sculptures de Bened. da Majano. Aux environs, église de Monte-Oliveto, ornée d’une belle Assomption, par le Pimuricchio.

GIMLE. Dans la mythologie du Nord, on désigne sous ce nom la résidence céleste située dans la partie sud du monde, et qui est plus brillante et plus resplendissante que le soleil. Elle subsistera même après la destruction de toutes choses, et c’est 1k, après le crépuscule des dieux, que les hommes pieux et honnêtes habiteront pendant l’éternité.

GLMMA (Hyacinthe), compilateur italien, né à Bari en 1668, mort en 1735. U s’initia à toutes les connaissances humaines et composa seul, en deux années, une Encyclopédie en latin si volumineuse, qu’il ne se trouva pas de libraire qui voulût se charger d’une telle entreprise (1694). Les ouvrages les plus intéressants publiés parce laborieux écrivain sont : De hominibus et animalibus fabulons (1714, % vol. in-4o) ; Idea délia storia délia Italia letterata (1723, 2 vol. in-4<>) ; Storia naturale délie gemme, ovvero délia fisica sotterranea (1730, 2 vol. in-4<>).

G1MONE, rivière de France. Elle naît sur la limite des départements de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, pénètre dans la département du Gers, entre ensuite dans le

Tarn-et-Garonne et se jette dans la Garonne au-dessus du pont suspendu de Belleperehe, après un cours de 136 kilom.

GIMONT (Gimontum), bourg de France (Gers), ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. E.d’Auch, sur laGimone ; pop. aggl.,2,244 hab.

— pop. tôt., 3,102 hab. Église gothique, en briques, renfermant un magnifique triptyque du xvie siècle. Restes d’une abbaye du xue siècle. GliMOUILLE, village et comm. de France (Nièvre), cant., arrond. et a 10 kilom. de Nevers, sur le canal latéral à la Loire ; 281 hab. Église du xiie siècle, avec un beau portail. Château du sve siècle. Le canal latéral passe sur un magnifique pont-aqueduc de 18 arches, jeté sur l’Allier.

GIN s. m. (djinn — mot angl. qui est une abréviation et une corruption du mot français genièvre). Eau-de-vie de baies de genièvre, dont on fait un grattd usage en Angle GINA

terre : Le gin énerve l’âme el corrompt le sang d’un nombre infini de malheureux. (F. Wey.) En Angleterre, les débits de gin reçoivent plus de femmes que d’hommes. (J. Simon.) Laissons a l’Angleterre

Ses brouillards et sa bière !

Laissons-la dans le gin

Boire le spleen !

Th. de Banville.

Palais de gin, Vastes cabarets où les habitants de Londres vont boire du gin.

— Mythol. orient. Y. djinn.

— Encycl. V. genièvre.

GIN (Pierre-Louis-Charles), publiciste et helléniste, né à Paris en 1726, mort en 1807. Il était, par sa mère, arrière-petit-neveu de Boileau. Successivement avocat, conseiller au parlement et conseiller au grand conseil avant la Révolution, il fut emprisonné en 1793 pour un plaidoyer adressé à la Convention en faveur du roi, et, après son élargissement, il vécut à la campagne, dans la retraite, consacrant ses loisirs à la culture des lettres. Gin a combattu les doctrines des philosophes et défendu le principe de la monarchie contre les publicistes de son temps. Comme helléniste, il est aussi médiocre que fécond. Voici ceux de ses ouvrages qui méritent le plus d’être mentionnés : Vrais principes du gouvernement français (1777, in-8o), réfutation de Montesquieu ; De la religion, par un honnête homme (1774-1784, 5 vol. in-18) ; Œuvres d’Hésiode, trad. en franç. (1785, in-8o) ; l’Iliade d’Homère (1786, 4 vol. in-8o) ; Harangues de Démosthène et d’Eschine (1791, 2 vol. in-8o) ; De l’influence de la musique sur la littérature (1802, in-8o) ; Discours sur l’histoire universelle (1802, 2 vol. in-12), continuation de l’ouvrage de Bossuet, etc.

GINAIfl (Louis-Engène), peintre de genre français, né à Paris en 1818. Il fut placé de très-bonne heure dans l’atelier de Charlet, dont le talent pittoresque lui était déjà sympathique. Après s’être assimilé le plus possible les éléments divers qui constituent la personnalité de ce maître intéressant, il alla chercher auprès d’Abel de Pujol la science de la forme, les secrets de la composition. Ses débuts au Salon de 1839 furent remarquables ; deux ans plus tard, au Salon de

1841, il montra plus de hardiesse. Son tableau, le Duc d’Aumale pendant la campagne de Teniah, fut remarqué surtout à ce point de vue ; on trouva toutefois qu’il rappelait un peu trop les traditions de Charlet. Ce succès eut pour l’auteur l’avantage de le mettre en faveur dans la famille d’Urlèans ; le duc de Montpensier l’emmena en Espagne avec lui en 1844. Avant cette époque, il avait suivi, dit-on, en Afrique, l’armée d’occupation, crayonnant sur nature les divers épisodes des combats auxquels il assistait. Les tableaux qu’il peignit d après ces esquisses ne sont phs tous des chefs-d’œuvre ; aussi faut-il choisir avec sagesse et quelque sévérité dans cette foule de pochades brossées généralement trop vite. Durant lçs "dix années qui suivirent, M. Ginain exposa le Colonel Daumas recevant la soumission de. Alahi-el-Jin en 1835 et l’Attelage à la Daumont, qui furent exposés en 1855. La première de ces compositions fut achetée par l’État. La Bataille de Marengo et les Zouaves, exposés en IS57, témoignent d’une étude plus sérieuse, et l’artiste atteignit d’excellents résultats dans le Camp de Châlons et les Exercices militaires, de 1859. Certes, si Charlet, avant lui, n’avait exprimé ces mêmes choses avec plus de bonheur, M. Ginain se fût acquis par ces peintures une grande notoriété ; mais les qualités qui frappent dans ses productions ne sont guère que d’heureuses réminiscences, quand elles ne sont pas de franches imitations. On ne peut dire autre cnoSa de la lientrée à Pans des troupes de l’armée d’Italie, le 12 août is59, vaste composition commandée par l’État pour les galeries de Versailles. Il y a la pourtant de grandes qualités, de l’entrain, de la fougue et même une certaine finesse. Rien ne montre mieux que ! métier de dupe font les imitateurs ; ils mettent aj’actif de leur prototype les qualités qu’ils peuvent avoir, et on leur laisse volontiers tous les défauts, même ceux qui ne leur sont pas personnels. Mieux vaudrait boire dans son verre, quelque petit qu’il fût. Le Voyage de l’empereur f Alger, la Fantasia (Salon de 1864) et quelques autres morceaux assez réussis complètent l’œuvre de M. Ginain ; mais il n’a pas dit son dernier mot. Puisse-t-il, à la fin de sa carrière, se souvenir moins de Charlet et penser avec plus de spontanéité ! Il possède tout ce qu’il faut pour produire des œuvres originales. Une 3" médaille en 1857, rappelée en 1861 et en 1803, est la seule distinction qu’il ait reçue.

GINAIN (Paul-René-Léon), architecte français, frère du précédent, né à Paris en 1825. Élève de Lebas, il se fit remarquer, dès son entrée à l’École des beaux-arts, par son admiration pour l’antique, et obtint, tout jeune, de brillants succès. En 1849, son premiei. concours fut mentionné particulièrement : trois ans plus tard, il emporta de haute lutte le premier grand prix. Sa composition, Ur gymnase, qui fait partie du musée de l’École, frappa surtout l’attention du jury par un grand sentiment de la beauté architecturale dans sa plus simple expression. Durant son séjour à Rome, M. Ginain se plut a faire re-