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vivre dans toute leur splendeur ces ruines antiques ; huit dessins sur le Théâtre de Ttiormine (Sicile), dessins excellents qu’il envoya successivement, prouvent combien était profonde en lui cette admiration de l’art grec. A. son retour à Pans, cependant, il sembla se détourner du brillant horizon qu’il entrevoyait alors, car il ne s’occupa guère depuis que du côté pratique de son art. Inspecteur des travaux du Louvre, il mit dans ces fonctions autant de zèle que d’habileté. Mais il y avait loin de là au Théâtre de Tuormine. En 1861, M. Ginain concourut pour un Projet de saile d’opéra. Ses dessins n’ont pas été les meilleurs, sans doute, puisque d’autres ont été préférés ; ils ont obtenu toutefois le grand prix de 6,000 francs.

GINANI ou Z1NANI (Gabriel), poète italien, né à Reggio en 1565, mort vers 1G35. Il cultiva, non sans succès, la poésie, devint membre de l’Académie des humoristes et reçut de l’empereur Ferdinand II»le titre purement honorifique de seigneur du Bellay. Parmi les ouvrages de ce poète, qui vécut constamment dans un état voisin de la misère, nous citerons : HCaride, pastorale ■(1582) ;VAmerigo, tragédie(1590) ; VEracleide, poëme (1023) ; Rime amorose (1627) ; Rime sacre (1627), etc.

GINANI (Joseph, comte), naturaliste italien, né à Ravenne en 1692, mort en 1753. Il rit de nombreuses excursions sur les bords de l’Adriatique et dans l’intérieur de l’Italie, recueillit un grand nombre de productions des trois règnes de la nature, en décrivit le premier un certain nombre et forma un cabinet d’histoire naturelle devenu célèbre dans le monde savant. Ginani était membre de l’Académie de Bologne. Il a composé des ouvrages qui le placent, comme observateur, au rang des naturalistes les plus distingués. Nous citerons de lui : Lettera ail’ Accademia délie scienze di Bologna, sopra il nascere d’alcuni testacei mariai ; Produzioni naturali che se ritrovano nel Museo Ginani in Ravenna (1742) ; Opère posthume (Venise, 1755-1757, in-fol,). — Son neveu, François Ginani, né en 1716, mort en 17G5, s’adonna à l’étude de l’histoire naturelle, publia les œuvres posthumes de son oncle et composa : Dissertation sur les maladies des grains (1759) ; Istoria civile e naturale délie Pinete ravennate (Rome, 1774, in-4<>, avec fig.).

GINANI (Pierre-Paul), bénédictin et érudit italien, né à Ravenne en 1698’, mort à Rome en 1774. Il était parent des précédents. Il entra fort jeune dans la congrégation du Mont-Cassin, professa la philosophie à Florence et à Ravenne, où il devint abbé de Saint-Paul en 1743, dirigea, de 1748 à 1760, les monastères de Ravenne, de Césène, de Rimini, devint promoteur général de son ordre en 1769, et fut nommé, par Clément XIV, membre de la congrégation des Rites. Ginani était très-versé dans l’archéologie et dans l’histoire. Il correspondait avec Muratori, Gori, et était membre de plusieurs Académies. Ses principaux écrits sont : Rime scelle de poeti ravennati anlichi e moderni fRavenne, 1739, in-8°), où l’on trouve la liste des ouvrages de près de trois cents poètes, nés à Ravenne de 1540 à 1750 ; Disserlazione épistolare sulla letteraiura ravennate (Ravenne, 1749) ; Memorie storico-critiche degli scrittori ravennati (Faenza, 1769, 2 vol. in-4"), son ouvrage capital.

GINDRE s. m. Cain-dre). Autre orthographe du mot GE1NURE.

GINESIO (SAN-), bourg d’Italie, province et à 24 kilom. S.-O. de Macerata ; 6,137 hab. La Fiastrella, affluent du Chienti, prend sa source près de San-Ginesio.

G1NESTAS, bourg de France (Aude), ch.-I. de cant., arrond. et à 18 kilom. de Narbonne, sur un affluent de l’Aude ; pop. aggl., S23 hab.

— pop. toi., 971 hab. Une élégante maison de campagne s’élève sur l’emplacement d’une église bâtie par Charlemagne.

GINESTET (François-Régis-Prosper Aspic ce), compositeur français, né à Aix en 1795, mort en 1860. Il était fils d’un magistrat. Passionné pour la musique, il avait deviné, plutôt qu’appris, les règles élémentaires de cet art, lorsque la Restauration vint l’arracher à ses loisirs. Il fut successivement capitaine-brigadier des mousquetaires de la maison du roi, puis des cent-suisses. En 1822, il publia des duos et nocturnes, pour piano et violon ou piano et violoncelle. Puis il donna successivement à l’Opéra-Comique : le Faux rendezvous, en un acte (1823) ; YOrphelin et le brigadier, en deux actes (1827), ouvrage qui no réussit pas ; le Mort fiancé, en un acte (1833), et à l’Opéra : François Ver à Chambord, en deux actes, qui, réduit à un acte, disparut promptement de l’afliche. Fidèle à la dynastie déchue, il quitta le service en 1830, prit part à la rédaction de 'Avenir, journal légitimiste, et y fit les articles sur les théâtres lyriques et les concerts.

GINESTET (Emile du), frère aîné du précédent, né en 178G, mort en 1849. Il a composé le poème du Faux rendez-vous, dont son frère fit la musique. Amateur distingué sur le violoncelle, il a publié des nocturnes concertants pour piano et violoncelle, un duo pour les mêmes instruments et dos airs variés jiour violoncelle.

GINETA (la), ville d’Espagne, province et a 18 kilom. N.-O. d’Albacète ; 4,000 hab., la plupart muletiers. Industrie agricole ; fabrique de drap grossier.

GINEVRA, nom italien de Genève.

Ginevra OU l’Orpheline de 1 Anniiiizinln, roman italien de Ranieri (1838 ; 3« édit.,1862). Cet ouvrage attaque les infamies d’une prétendue philanthropie, dans un style aussi naturel que pur et châtié.

Ranieri avait étudié avec attention, ’chez les Anglais, les institutions do bienfaisance. À son retour à Naples, il voulut connaître les asiles et les hospices de son pays. Il commença par VAnnunziota, qui répond à nos Enfants trouvés en France. Il y vit un trou, pareil à celui de l’Hôtel des postes, où les pauvres et les coupables jettent leurs nouveau-nés sans nom ; il.y vit des salles infectes, des nourrices barbares, des sœurs vénales, une administration indifférente, un chef impertinent, des mœurs do prison, une charité qui ressemblait à un châtiment, des apparences d’élevage, qui étaient, ’en réalité, des infanticides. Il flétrit ces atrocités hypocrites dans un livre de bonne foi.

Philologue jusque dans ses indignations, il créa presque une prose simple et populairs, dans cette belle langue toscane qu’il avait étudiée avec soin.

L’auteur et le livre furent l’objet de persécutions à Naples. L’un fut interdit et l’autre fit quarante-cinq jours de prison ; on raconte un joli mot du roi do Naples Ferdinand II, a propos des poursuites dirigées contre ce roman. Un ministre s’étant cru personnellement attaqué par Ranieri, à propos dés concussions reprochées aux administrateurs de l’hospice, déclara hautement au conseil d’Etat que le romancier devait être déporté dans les lies, ou tout au moins enfermé à l’hôpital’ des fous. «Oui, dit le roi en riant, afin qu’il fasse aussi un roman sur cet hôpital et sur l’argent qu’on y vole 1 » Cet établissement était administré par le même ministre. L’épigramme du roi sauva Ranieri. Pourquoi ce roi s’est-il borné à lancer des épigrainmes ?

GINGA ou GINGAS s. ra. Cain-ga). Comm. Nom d’une toile de chanvre, de qualité commune et ordinairement à carreaux blancs et bleus, que l’on employait anciennement, quelquefois pour matelas, le plus souvent pour chemises, à. l’usage des nègres et des matelots, et qui se fabriquait dans plusieurs localités du pays de Caux. [l On disait aussi GIUGAR.

GINGE s. f. Cain-je). Bot. Graine rouge produite par le chanvre gigantesque du lapon.

GINGEMBRE s. m. Cain-jan-bre — lat. zinziberis, grec ziggiberis, arabe zanjabil, persan c/ianknber, du sanscrit çringaoera, gingembre, de çringa, corne, et vera, corps, proprement corps en forme de corne. Cette plante est ainsi nommée à cause de la forme cornue de sa racine). Bot. Genre de plantes, de la famille des amomées, comprenant plusieurs espèces originaires de l’Inde. Il Racine de la même plante, qui a une saveur acre, piquante et aromatique, et que l’on emploie comme condiment, particulièrement en Allemagne :

Rapporter de Goa le poivre et le gingembre.

Boileau.

il Gingembre bâtard, Nom vulgaire du balisier ou canna.

— Encycl. Le gingembre est une plante dont la racine aromatique est fort usitée soit comme médicament, soit comme condiment. Nommée par les botanistes zingiber officinale, elle fait partie de la grande famille des amomacées et de la tribu des zingibéiacées, à laquelle elle a donné son nom : c’est un végétal à rhizome tubéreux, articulé, rampant et vivace, produisant des tiges annuelles renfermées dans des gaines constituées par les feuilles ; ses fleurs, placées au bout de hampes radicales courtes, sont rouges, disposées en épis strobiliformes, formés d’écaillés imbriquées recouvrant chacune une fleur. On en connaît plusieurs espèces, deux au moins, le zingiber album et le zingiber rubrum, originaires des Moluques où elles croissent spontanément. Transportées au Mexique, elles se sont propagées et sont maintenant répandues aux Antilles et à Cayenne, où on les cultive, et d’où on tire presque toute la racine de gingembre du commerce.

Les anciens connaissaient cette racine : Dioscoride la désigne sous le nom de ÇtyriBeçiî. On en connaît deux sortes, le gingembre gris et le gingembre blanc. Le gingembre gris est une racine tuberculeuse, grosse comme le doigt, comprimée, formée par deux ou trois tubercules, rarement davantage, et couverte d’un épiderme gris jaunâtre, ridé est superposé à une couche brune caractéristique. La surface des parties proéminentes est parfois cornée, la «assure est blanchâtre et marquée de fibres longitudinales. Sa saveur est acre et puissante, son odeur caractéristique et fort aromatique. Le meilleur gingembre est le plus dur et le plus compacte. On est, d’ailleurs, assez peu renseigné sur le traitement qu’on lui fait subir lors de sa dessiccation. Le gingembre blanc vient particulièrement de la lamaïque ; il n’est connu en France que depuis l’invasion, de 1815 : les Anglais, le préférant au gris, le faisaient venir pour leur usage. Il semble probable qu’il n’est autre chose que du gingembre gris mondé de son écorce et séché au soleil, ou bien même blanchi artificiellement par de l’acide sulfureux, du chlorure de chaux, ou, plus simplement encore, en le roulant dans une poussière blanche. II est plus grêle, plus plat, plus allongé et plus ramifié que le gris ; il est aussi plus fibreux, plus léger et plus facilement pulvérisuble. Son odeur est moins aromatique, mais sa saveur est, au contraire, plus énergique et plus brûlante. D’aussi grandes différences doivent tenir, d’après M. Guibourt, à autre chose qu’aux modes de dessiccation. On a versé quelquefois dans le commerce la racine du gingembre sauvage, qui est beaucoup plus grosse que celle du gingembre ordinaire, et est fournie par le lampujum majus, ainsi que celle du zingiber cassumttniar, plus volumineuse encore et à cassure orangée. La substitution de ces racines à celle du zingiber officinale doit être considérée comme une fraude.

Le gingembre a été analysé par Buoholz ; ce chimiste y a trouvé une résine molle, une sous-résine, une huile volatile, de la gomme, de l’amidon, de l’extractif, etc. L’élher dissout la substance acre et aromatique à laquelle il doit ses propriétés ; en Angleterre, on trouve dans le commerce un extrait éthéré qui est fort employé comme condiment.

Le gingembre est un excitant stomachique, carminatif. On en fait une poudre, une teinture, un vin, une bière, etc. Il entre dans la préparation d’un grand nombre de médicaments composés. Distillé avec de l’eau, il donne une huile volatile, l’essence de gingembre. Cette huile volatile est colorée en jaune et possède à un haut degré l’odeur de la racine, ainsi que sa saveur brûlante et aromatique ; elle bout à 246° et a une densité plus faible que celle de l’eau (0,893). Elle paraît être un mélange de plusieurs substances parmi lesquelles domine un carbure d’hydrogène correspondant à la formule C^OH’O, isomérique, par conséquent, avec l’essence de térébenthine.

GlNGEOLË s. f. Cain-jo-le). Bot. Un des noms vulgaires de la jujube.

— Mar. Place de la boussole à la poupe d’une galère.

GINGEOLIER s. m. Cain-jo-lié — rad. gingeole). Bot. Un des noms vulgaires du jujubier.

GINGEON s. m. Cain-jon). Ornith. Un des noms vulgaires du canard siffleur.

GINGER-BREAD s. m. (djinn-djeur-brèdde l’angl. ginger, gingembre ; bread, pain). Pain d’épice, en Angleterre.

G1NG1, ville de l’Indoustan anglais, présidence de Madras, à 60 kilom. N.-O. de Pondichéry, sur la petite rivière de son nom. Autrefois place forte, Gingi fut prise par les Français en 1750 et par les Anglais en 1761. C’est aujourd’hui le ch.-l. d’un district du Karnatic ; mais elle ne présente guère qu’un amas de ruines.

GINGIBRACCHIOM s. m. Cain-ji-bra-kiomm

— du lat. gingiva, gencive ; bracchium, bras). Pathol. Nom scientifique du scorbut, dont les principaux symptômes affectent les bras et les gencives.

G1NGIBRINE s. f. Cain-ji-bri-ne — rad. gingembre). Comm. Poudre de gingembre.

GINGIDION s. m. Cain-ji-di-on). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères.

GINGILI s. m. Cain-ji-Ii — mot indien), Bot. Nom donné dans l’Inde au sésame.

GINGIVAL, ALE adj. Cain-ji-val, a-ledu lat. gingiva, gencive). Anat. Qui appartient aux gencives : Muqueuse gingivale, il On dit aussi gencival.

GINGIVITE s. f. Cain-ji-vi-te — du lat. gingiva, gencive). Pathol. Inflammation des gencives, il On dit aussi gencivitë.

-r- Encycl. L’inflammation des gencives peut être simple ou ulcéreuse. La gingivite simple survient souvent sans cause connue, On voit les gencives se gonfler, devenir rouges et douloureuses, et saigner avec facilité. Cela* s’observe, en général, chez les individus sanguins, pléthoriques, et surtout chez les femmes enceintes qui sont parvenues au quatrième ou au cinquième mois de la grossesse ; on l’observe encore assez souvent à l’occasion des douleurs de dents. Une saignée du bras suffit ordinairement pour dissiper cette petite inflammation ; elle cède même facilement, lorsqu’elle est bornée à une ou deux gencives, à l’application d’une ou deux sangsues sur la gencive ; c’est ce qui a lieu lorsqu’elle est produite par les douleurs dentaires. Mais souvent aussi, chez les personnes qui ont des dents cariées et surtout brisées près de la couronne, cette inflammation entraîne la formation de petits abcès très-douloureux, qui s’accompagnent d’un gonflement extérieur très-considérable, abcès dont la marche est tellement rapide, en général, que quelquefois le pus est formé en quarante-huit, trente-six et même vingt-quatre heures. L’ouverture de ces abcès est ordinairement spontanée ; on l’opère avec la lancette si elle se fait attendre. On tàchéd’en prévenir la formation par l’application, dès le début, d’une ou deux sangsues sur les gencives douloureuses, et en faisant garder, aussi souvent et aussi longtemps que possible dans la bouche, des liquides émollients et narcotiques, en interposant entre la joue et les gencives malades des tranches minces de.figue frasse ou de pain d’épice, et en faisant prenre des bains de pieds sinapisés. Il est rare que cette inflammation soit accompagnée de symptômes de réaction ; un mal de tête violent est ordinairement le seul qu’on observe ; cependant, il se déclare quelquefois de la soif, de la perte d’appétit, de 1 accélération du pouls et une augmentation de la chaleur de la peau. Tout cela se dissipe immédiatement après l’ouverture de l’abcès. On prescrit, en attendant, la diète, les boissons délayantes et les lavements émollients.

La gingivite ulcéreuse est assez commune ; elle succède souvent à la précédente, et souvent aussi elle débute avec les caractères qui lui sont propres Dans les deux cas, voici ce qui arrive : une petite érosion linéaire s’établit sur le bord de la gencive autour du collet d’une ou de plusieurs dents ; cette ulcération rouge détruit le tissu gingival, se propage très-facilement d’une gencive a l’autre en suivant toujours leur bord libre ; les dents se déchaussent ; une matière purulente, ordinairement verdâtre, mêlée de tartre et de sang, s’amasse, en petite quantité toutefois, sur le bord des gencives malades et sur le collet des dents correspondantes ; elle altère promptement le blanc de l’émail des dents et le colore en jaune sale ou en gris verdâtre et donne de la fétidité à l’haleine ; les dents se déchaussent chaque jour davantage et ne tardent pas a s’ébranler, et si l’on ne parvient pas à arrêter les progrès du mal, elles finissent par être tellement vacillantes, par suite de la destruction complète des gencives, qu’elles tombent, ou que les malades, auxquels elles sont alors plus incommodes qu’utiles, en sollicitent l’avulsion. Avant la formation de ces petites ulcérations, quand elles ne succèdent pas à l’inflammation aiguë et suppurée des gencives, elles sont souvent précédées, annoncées en quelque sorte, par une coloration bleuâtre du bord gingival qu’elles, doivent occuper, sans gonflement, sans ramollissement fongueux de la membrane ; mais cela n’a pas toujours lieu. La douleur existe rarement avant que l’érosion commence ; mais aussitôt qu’elle se manifeste, les malades ressentent dans les gencives affectées de la chaleur et une sorte de cuisson, surtout par le contact des aliments, et principalement des boissons d’une température ou trop basse ou trop élevée ; la mastication des aliments est douloureuse et provoque presque toujours l’issue d’une très-petite quantité de sang, qui ne s’échappe pas au dehors, mais strie seulement le bel alimentaire. Cette maladie est, en général, peu rebelle chez les jeunes gens, surtout lorsqu’elle succède à une inflammation aiguë ; cependant on la voit quelquefois continuer ses ravages malgré tout ce qu’on essaye pour l’arrêter. Mais c’est surtout chez les vieillards qu’on la voit résister à tous les moyens thérapeutiques, détruire tout le tissu des gencives, déchausser par conséquent les dents, entraîner leur chute, et ne s’arrêter, quoi qu’on fasse, que lorsque la destruction est achevée. On emploie contre elle les gargarismes émollients, narcotiques, sucrés ou miellés ; mais il ne faut pas s’arrêter longtemps à l’usage de ces moyens, bons pour diminuer la-douleur et l’inflammation, mais impuissants, en général, pour arrêter les progrès de l’érosion. Il faut de bonne heure avoir recours aux gargarismes alumineux, chlorurés, sulfurés, à ceux dans lesquels entrent le sulfate de zinc, le borate de soude et l’acétate de plomb. Mais de tous les moyens, celui qui a le plus constamment réussi, c’est la cautérisation pratiquée au moyen d’un pinceau très-délié trempé dans une dissolution concentrée de nitrate d’argent fondu, promené sur les bords de l’érosion ; une cautérisation suffit souvent pour arrêter les progrès du mal. On prescrit en même temps de grands soins de propreté de la bouche, l’usage de quelques pédiluves, une alimentation douce, et quelques purgatifs dont on retire de bons effets. Il importe, dans les cas où la maladie se montre rebelle, de conseiller aux malades de porter de la flanelle sur la peau ; car cette maladie a paru souvent causée par une suppression de la transpiration, surtout de celle des pieds.

GINGKO s. m. Cain-ko —nom japonais). Bot. Genre d’arjjres, de la famille des conifères, tribu des taxinées. Il On dit aussi gikkgo et gingo.

. — Encycl. Le gingko présente des caractères tellement étranges, que pendant longtemps on n’a pu le ranger avec certitude dans l’une des familles naturelles. C’est L.-C. Richard qui a fixé sa véritable place dans le groupe des conifères, où il se range à côté do fif. Le gingko est un grand arbre, à racine pivotante, à tige droite, couverte d’une écorce grisâtre, crevassée sur les vieux sujets. Ses rameaux étalés et formant une large cime pyramidale portent des feuilles amples, triangulaires, bilobées et rappelant par leur forme un éventail déployé. Elles sont glabres, d’un vert jaunâtre, rougissent à 1 automne et tombent au commencement de l’hiver. Les fleurs sont dioïques ; les fleurs femelles, solitaires ; les fleurs miles, groupées en un très-petit chaton jaunâtre. Le fruit est charnu, globuleux, jaunâtre, et ressemble b