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qu’à préparer la soie et l’estame pour les bas et les gants ; il s’y fait néanmoins un grand commerce de bois de charpente, de cerceaux, d’écorce d’arbres, de bonneterie, etc. Parmi ses édifices, il faut mentionner la jolie église de Saint-Pierre et Saint-Paul et l’hôtel de ■ville, construit en 1814.

GODANA s. m. (go-da-na). Don gratuit que les Indiens font à leurs prêtres avant de mourir.

— Encycl. Le godana, ou don d’une vache, est une des cérémonies les plus indispensables des funérailles indoues. Dès que les symptômes de l’agonie se manifestent chez un brahme, on le transporte dans un endroit purifié à la manière indoue, et on commence par lui faire la cérémonie du savva prayaschita ou de l’expiation totale ; après quoi l’on procède au godana. On amène une vache ave, c son veau ; elle a les cornes garnies d’anneaux d’or ou de cuivre, sur le cou une guirlande de fleurs ; une pièce de toile-neuve lui couvre le corps. On la fait approcher du mourant, qui la saisit par la queue, et en même temps le pouraàita qui’ préside à la cérémonie récite un mantram, afin que l’animal Sacré conduise le moribond par un bon chemin dans l’autre monde. Le patient fait ensuite présent de la bète à un brahme, dans la main duquel on verse un peu d’eau en signe de donation.

Le godana est indispensable à qui veut arriver sans accident au Yama-loca ou séjour de "Yama. Près de ce lieu, en effet, se trouve un fleuve de feu que tous les hommes doivent traverser après qu’ils ont cessé de vivre : ceux qui, arrivés à leur dernière heure, ont fait le godant ! trouvent en deçà, de ce fleuve une vache qui les aide à passer sur la rive opposée sans être atteints par les flammes.

Après le godana, on offre aux brahmes des pièces de monnaie sur un plat de métai. La somme totale doit égaler le prix de la vache. Comme on le voit, les choses, dans l’Inde, se passent exactement comme en d’autres pays plus civilisés :

On n’entre pas au ciel son» graisser le marteau.

. GODANO, ville d’Italie, prov. et à 27 kilom. N.-O. de Spezzia, près de la Vara ; 3,490 hab. Élève de bestiaux ; vignobles importants ; production considérable en vins, châtaignes, patates, etc.

GODARD (saint), appelé par ses contemporains Giidard, Giidarède, évêque de Rouen, né à Salency, prés de Noyon, vers 460, mort a Rouen vers 520. Il était, à ce qu’on croit, . frère de saint Mêdard. Nommé vers la fin du ve siècle évêque de Rouen, Godard amena à la foi un grand nombre de païens, prit part avec saint Rémi à la conversion de Clovis, et sacra évêque de Goutances saint Lô, qui n’avait alors que douze ans. Il est honoré le 8 juin.

GODARD (Jean), poète français, né à Paris en 1564, mort en 1630. Il remplit longtemps les fonctions de lieutenant général au bailliage de Ribemont. Cet auteur, aujourd’hui à peu près oublié, mais qui, de son temps, jouissait d’une brillante réputation, commença à se faire connaître par là publication d’un petit recueil de poésies, intitulé les Prémices de la flore ou des amours (1587). Il s’occupa ensuite de théâtre, composa une tragédie en cinq actes, la Franeiade, une comédie également en cinq actes, les Déguisés, imitée (Tune pièce de l’Arioste, / Suppositi ; eufin il écrivit sur la grammaire et publia un traité sous lô titre de la Langue française (Lyon, 1620, Ire partie, in-S°). Les Œuvres poétiques de Godard ont été publiées à Lyon (1594, 2 vol. in-S») et rééditées dans la même ville, sous le titre de la Nouvelle muse ou les Loisirs de Jean Godard (1618, in-S»), avec additions. On y trouve des sonnets, des élégies, des odes, des stances, dans lesquels il célèbre, sous le nom do Lucrèce, une personne dont il était amoureux. Ces compositions sont écrites dans un style assez pur ; mais on y cherche vainement de l’imagination et de l’originalité.

GODA11D (Étienne), écrivain français, né a Paris en 1748, mort en 1803. Il entra dans les ordres, devint promoteur, puis vicaire général du diocèse de Bourges, et fut élu membre suppléant aux états généraux. Jeté en prison en 1792, il fut bientôt après rendu à la liberté, entra alors dans une maison de com. merce, se vit contraint de se cacher sous le consulat pour s’être compromis dans un complot tramé contre Bonaparte, et mourut au moment où, rentré en grâce, il- était nommé vicaire général d’Autun. On a de lui : Lettre de M. À M. sur la conduite du clergé dans l’Assemblée nationale ou Histoire fidèle et raisonnëe des décrets de l’Assemblée relativement aux biens ecclésiastiques et à la religion (Paris, 1791), écrit curieux et bon à consulter.

GODARD (Pierre-François), graveur français, né à Alençon (Orne) en 1768, mort près de cette ville en 1838. Il était fils d’un ouvrier imprimeur et servit quelque temps sous la République, puis revint dans sa ville natale, où il s’adonna avec succès à la gravure sur bois. Cet artiste a laissé environ 8,000 pièces. Ses ouvrages les plus estimés sont : Pigures pouriesFuMes d’Ésope (Cambrai, an Y, in-12) ; figures pour les Fables de La Fontaine, édition publiée avec notes de M. Du Bois (Alençon, an IX, 2 vol. in-12) ; figures pour une autre édition de La Fontaine, publiée à Cambrai ; une série d’animaux pour les (Eu-

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vres choisies de Buffon ; une collection do planches pour le Cours d’accouchement de Chaussier ; vignettes pour les Jeux de cartes illustrées par de Jouyj.pour un Té émaque, imprimé à Cambrai ; une suite de la Passion et de l’Histoire sainte ; plusieurs cartes géographiques, etc., etc. Le burin de Godard se distingue par la fermeté et la netteté.

GODABD (Pierre-François), graveur français, fils du précédent, né à Alençon en 1797. Comme travail de taille, ses planches sont bien supérieures à celles de son père, sous lequel il a étudié la gravure. On doit, entre autres estampes, à cet habile artiste : les jolis bois qui ornent l’édition des Fabh’S de La Fontaine (Paris, 1830, 2 vol. in-32) ; ceux des Scènes de la vie privée des animaux, d’après Grandville ; une infinité de planches pour le Magasin pittoresque, parmi lesquelles tout le monde a remarqué celle des Musiciens ambulants, d’après G. Wile.

GODARD D’AUCOUR (Claude), littérateur français, né à Langres en 1716, mort à Paris en 1795. Il fut successivement fermier général (1754) et receveur général des finances à Alençon (1785). Ce financier bel esprit consacra tous ses loisirs aux lettres et publia des ouvrages assez nombreux, dont le style est vif, élégant et facile. Nous citerons de lui : Lettres du chevalier Danleuil et de Mlle de Thélis (1742) ; Mémoires turcs avec l’histoire galante de deux jeune ; Turcs durant leur séjour en France (Amsterdam, 1743, 2 vol. in-12), piquante satire des mœurs du temps, plusieurs fois rééditée. La 6e édition, datée 1776, contient une Épître à Mlle Ouihê, célèbre courtisane de Paris-, Thémidore (La Haye, 1748, in-8o), roman ; Louis XV, poème (1744) ; le Bien-aimé, allégorie (1744) ; Histoire et aventures de *" (1744) ; la Naissance de Clinquant et de sa fille Mérope (1744), conte allégorique et critique ; Académie militaire pu les Héros subalternes (1745) ; la Pariséidé ou Paris dans les Gaules (1773, 2 vol. in-8o), etc. Godard d’Aucour a composé en outre quelques comédies : le Quartier d’hiver, comédie en un acte et en vers libres (1744), avec Bret et Villaret ; la Déroute des Pamëla, comédie en un acte et en vers libres (1743) ; l’Amour second, comédie en un acte et en vers libres (1745), resté inédit.

GODARD D’AUCODR DR SAINT-JUST

(Claude, baron), littérateur français, né à Paris en 1769, mort en 1826. Il était fils du précédent, abandonna le droit pour s’adonner entièrement à la culture des lettres et écrivit surtout pour le théâtre. Ses principaux ouvrages consistent en libretti d opéras-comiques, dont plusieurs furent mis en musique par Boieldieu et représentés avec succès. Nous citerons de cet écrivain, qui a publié toutes ses œuvres sous le nom de Saint-Just : Jético, opéra en trois actes (t793) ; la Famille suisse, opéra-comique en un acte (1797) ; l’Heureuse nouvelle, opéra-comique en un acte (1797) ; les Méprises espagnoles, opéra-comique en un acte (1798), dont le succès fut très-grand ; Zoraïme et Zulnare, opéra-comique en trois actes (1798) ; l’Heureux malgré lui, opéracomique en deux actes (1802) ; Gatrielled’Estrées, opéra-comique en trois actes (1806) ; le Nègre par amour, opéra-comique en un acte (1809) ; Jean de Paris, opéra-coinique en deux actes (1812), qui eut un éclatant succès. Godard d’Aucour a composé en outre des comédies : l’Avare fastueux (1805), les Protecteurs ; une tragédie, Mirza ; un drame lyrique, Ida ; un poème en deux chants, la Mort de Jeanne Grey ; des élégies et des romances. Ses œuvres choisies ont été publiées sous le titre de : Essais littéraires de Saint-Just (Paris, 1826, 2 vol. in-8»).

’ GODARD DE BEADCHAMPS, littérateur et auteur dramatique français. V. Bbauchamps. GODARD-DESMAREST (Pierre - Antoine), financier et économiste français, né à Compiègne en 1767, mort en 1850. Il entra dans l’administration des vivres et la comptabilité militaire en 1793, y renditde grands services pendant vingt-neuf ans, et dirigea, à partir de 1822, la cristallerie de Baccarat. Il est un des fondateurs de l’Institut agronomique de Grignon. On a de lui : Traité de comptabilité commerciale (1827, in-4o) ; De l’économie politique en matière commerciale et de l’enquête de 1834 (in-8°) ; Rapport sur le paupérisme (1846).

GODARD-DESMARETS(HippoIyte), député, né à Paris en 1796, mort en 1866. Il entra d’abord dans la carrière militaire et parvint jusqu’au grade de capitaine dans les ’chasseurs à cheval. Il donna alors sa démission et se voua à l’industrie. Devenu possesseur de l’importante verrerie de Trélon (Nord), il la conserva toute sa vie, et dut à sa position de grand industriel les suffrages qui lui firent aborder les affaires administratives et politiques. Il fut élu membre du conseil général du Nord pour le canton de Trélon et tut continuellement réélu jusqu’à sa mort. En septembre 1853, choisi comme candidat du gouvernement dans la 9» circonscription du Nord (Avesnes), il fut nommé député. Il reçut peu de temps après la croix’ de la Légion d’honneur, et vota régulièrement a la Chambre avec le gouvernement. Aux élections générales de 1863, il fut réélu par 17,780 voix sur 19,000 votants ; mais il ne lui fut pas douué de terminer cette législature. Il mourut au commencement de 1866.

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GODART (Roch), général français, né a Arras en 1761, mort à Rennes en 1834. Il embrassa fort jeune la carrière des armes, fit les campagnes de la République, se distingua surtout, à la tête de son régiment, à la bataille de Caldiero (1805) et à Wagram (1809), où sa brillante conduite lui valut le grade de général ; puis il fit les campagnes d’Espagne, de Portugalet de Russie. Blessé et fait prisonnier lors de la reddition de Dresde, Godart fut envoyé en Hongrie, où il resta jusqu’en 1814. Pendant les Cent-Jours, il reçut le commandement du Tarn, puis fut rais a la retraite au retour des Bourbons.

GODART (Jean-Baptiste), naturaliste français, né à Origny-Sainte-Benoîte (Aisne) en 1775, mort à Paris en 1823. Il fut d’abord sousdirecteur du collège Louis-le-Grand, à Paris, puis fut envoyé, en qualité de proviseur, a Bonn, ville prussienne alors annexée k la France. Lors de l’invasion du Bas-Rhin par les alliés, il se mit à la tête des huit cents élèves français qui se trouvaient dans son lycée, leur fit franchir à pied près de cinquante lieues à travers un pays sillonné de toutes parts par des corps de troupes de toutes les nations, et parvint à les amener sains et saufs à Douay. Bientôt après, il fut nommé censeur des études à Nancy ; mais l’exaltation napoléonienne qu’il montra pendant les Cent-Jours le fit destituer a la seconde rentrée des Bourbons. À partir de ce moment, Godart se livra entièrement à l’étude de l’histoire naturelle, pour laquelle il avait toujours montré beaucoup de goût. En 1823, il devint membre de la Société Linnéenne de Paris, publia, dans le recueil de cette société, un Mémoire sur plusieurs espèces de lépidoptères, donna à l’Encyclopédie méthodique le remarquable article sur les Papillons, et fut chargé de rédiger l’Histoire naturelle des lépidoptères de France, commencée par Genouville sous le titre d’Histoire des lépidoptères des enuirons de Paris. Godart avait conduit cet ouvrage de la troisième à la soixante-onzième livraison, lorsqu’il mourut. Duponchel, son ami, a terminé cet important travail, remarquable à la fois par la précision des descriptions, l’excellence de la méthode et les curieuses observations qu’on y trouve.

GODAVERY, un des fleuves les plus considérables de l’indoustan. Il naît dans les Ghattes, près de Trimbock, présidence de Bombay, par 20° de latit. N. et 71» 20’ de longit. E., se dirige vers le S.-E., traverse les anciennes provinces de Bider, . de Bérar et des Circars du. nord, baigne Nassock, Païetoun, Moundgy, Chàgor, Goundy, Nandaire, Mangapett, et, après un cours de 1,500 kilom., se jette dans le golfe de Bengale par plusieurs embouchures qui portent différents noms. La Mandjera, la *Pourna et la Warda sont ses principaux affluents. Ce fleuve est, comme le Gange, vénéré par les Indous. Il forme plusieurs îles d’une grande fertilité. Il n’est navigable que pour des barques.

GODDAM interj. (god-damm ou dèmmmot angl. formé de God, Dieu, et damne, damne). Sorte de jurement anglais : AuecGOD.dam, en Angleterre, on ne manque de, rien nulle part ; les Anglais, à la vérité, ajoutent par ci par là quelques autres mots en conversant, mais il est bien aisé de voir que gojjdam est te fond de la langue. (Beaumarch.)

— s. m. Sobriquet donné en France aux Anglais : C’est un goddaM.

GODDARD (Jonathan), médecin et chimiste anglais, né à Greerrwich vers 1617, mort en 1674. Reçu membre du collège médical de Londres en 1646, il fut chargé, l’année suivante, d’y professer l’anatomie, puis il accompagna, en qualité de médecin en chef de l’armée parlementaire, Cromwelleii Irlande et ea Écosse, retourna à Londres après la bataille de Woicester (1651), et fut nommé principal du collège de Morton. Lorsque, deux ans plus tard, le Long-Parlement eut été dissous, Goddard devint représentant de l’université à la nouvelle assemblée et reçut de Cromwell, auprès duquel il jouissait d’une grande faveur, le titre de conseiller d’État. Après le retour des Stuarts, il tomba en disgrâce, fut destitué comme directeur du collège Morton, mais n’en continua pas moins à jouir d’une grande considération dans le monde savant, et fit avec beaucoup de succès des cours de médecine au collège de Graham. Goddard passe pour être le premier qui ait construit un télescope en Angleterre. Il a laissé, entre autres ouvrages : A discourse concerning physic and the many abuses there ofby t/ie apotecaries (Londres, IGOS, in-S°) ; A discourse setting for the unhappy condition of tiiepractice of physic in London (Londres, 1669, in-4o).

GODDE (Etionne-Hippolyte), architecte français, né à Breteuil (Oise) en 17S1, mon» Paris en 1869. Élève de Delagardette et de l’École des beaux-arts, il obtint, en 1800, le second grand prix d’architecture, fut ensuite attaché aux travaux de la préfecture de la Seine, devint dessinateur en chef de la ville de Paris, et reçut, en 1813, le titre d’architecte en chef de la ville, titre qu’il conserva jusquen 1848. À partir de 1806, M. Godde s’attacha d’une façon toute particulière à la restauration des monuments religieux placés dans son ressort et en éleva de nouveaux, notamment les églises de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, de Saint-Denis du Saint-Sacrowent, de Saint-Pierre de Chaillot, .de

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Saint-Pierre du Gros-Caillou, etc. On lui doit, en outre, le séminaire de Saint-Sulpice, les plans du nouveau quartier Tivoli, sept grands hôtels de la rue de Londres, et enfin Fa transformation et l’agrandissement de l’Hôtel de ville de Paris (1840-1845), son œuvre capitale, pour laquelle il fut puissamment aidé par l’architecte Lesueur. En 1852, la commission municipale de Paris avait voté il Godde une pension.

GODÉ, ÉE (go-dé) part, passé du v. Goder : Un ruban trop gook.

GODEAU (Antoine), littérateur français, évêque de Grasse-et-Yence, né à Dreux en 1605, mort à Vence en.1672. Du fond de sa province il envoyait de petits vers à son parent Conrart, qui réunissait pour les lire quelques gens de lettres dans sa maison. On sait que ce fut là l’origine de l’Académie, 4 la fondation de laquelle Godeau a donc indirectement contribué, et dont il fut un des premiers membres. Introduit par Conrart dans fa haute société parisienne, il y eut de^ tels succès, que Voiture même en prit de l’ombrage. Il devint un des oracles de l’hôtel de Rambouillet, où son esprit, sa galanterie dans le goût du temps et l’exiguïté de sa taille lui avaient fait donner le surnom de jVnïn de Julie (Mlle de Rambouillet). On avait, en même

ordres, sans cesser cependant d’être homme du monde et de fréquenter assidûment les spirituelles coteries littéraires qui étaient comme le marchepied de sa fortune. On raconte que Richelieu, à qui il avait dédié sa paraphrase du Bénédicité, le nomma à l’é vêché de Grasse en lui disant : « Vous me donnes bénédicité, moi je vous donnerai Grasse. » Ce jeu de mot pitoyable a été révoqué en doute. Quoi qu’il en soit, c’est le cardinal qui donna a Godeau le siège de Grasse (1636), auquel le pape Innocent X ajouta celui de Vence, avec des lettres d’union. L’abbé petit-maître, habitué des ruelles et ; qui devait sou avancement rapide à la faveur, se transforma en un prélat très-digne et très-honorable, d’une piété dont l’ardeur n’avait rien d’intolérant, de mœurs aussi pures que modestes et plein de dévouement pour les intérêts spirituels et temporels de son diocèse. Comme littérateur, il eut à son époque une telle réputation, qu’on disait en parlant d’un écrit supérieur : ■ C’est du Godeau !» On ne le dit plus depuis longtemps. Ses poésies surtout sont tombées dans le plus complet et le plus juste oubli. Quant à ses écrits en prose, on en cite encore quelques-uns, mais on ne les lit plus guère. Ses principaux ouvrages sont : Discours sur les œuvres de Malherbe (1629) ; Paraphrase des Épîtres canoniques (1640, in-12 ; Paraphrase des Épîtres de saint Paul (1641, in-12) ; Prières, méditations (Paris, 1643), tiré à six exemplaires seulement ; Avis à Monsieur de Paris pour te culte du saint sacrement dans les paroisses et de la façon de le porter aux malades (1644) ; Instructions et ordonnances synodales (1644) ; Vie de M. de Cordea, conseiller au Châtelet (1645, in-12) ; Vie de saint Paul (1647, in-4»), Vie de saint Augustin (1652, in-4o) ; Panégyrique de saint Augustin (1653, in-12) ; Histoi-e de l’Église depuis le commencement du monde jusqu’à la fin du vme siècle (1653-1678, 5 vol. in-fol.) ; Vie di saint Charles Borromée (1057, in-8o) ; Elogt, de saint François de Sales (1663, in-12) ; les Éloges historiques des empereurs (1067. in-4o) ; la Version expliquée du Nouveau Testament (1668, 2 vol. in-8o) ; la Morale chrétienne (1705, 3 vol. in-12). C’est, au dire-du P. Niceron, son meilleur ouvrage. Outre le poëme de Saint Paul, il a composé ceux de l’Assomption, de la Madeleine, de saint Eustuche, et celui des Fastes de l’Église, en tout plus de 15,000 vers.

GODEAU (Michel), traducteur français, né vers 1656, mort en 1736. Il se livra a renseignement, devint recteur de l’Université (n 14), fut curé de Saint-Côme, et reçut, en 1736, un ordre d’exil à Corbeil, comme appelant da la bulle Unigenitus. Godeau a traduit : Abrégé des maximes de ta oie spirituelle, de dom Barthélemi des Martyrs (Paris. 1699) ; De l’amour de Dieu, de saint Bouaventure (Paris, 1712) ; Perillustris viri Nicolai Boileau Despréaux Opéra (Paris, 1737), traducaion en latin d’un certain nombre de pièces de vers de Boileau.

GODEBERT s. m. (go-de-ber). Armur. Espèce de eumail en tissu de mailles, qui était en usage au xine siècle.

GODEBERT ou GUNDEPERT, roi des Lombards, mort en 662. Il était fils d’Aribert qui, en mourant (661), partagea son royaume entre ses deux fils, Godebert et Pertharite. Godebert se fixa à Pavie, et Pertharite à Milan. Mais bientôt des discussions s’élevèrent entre les deux frères, au sujet des limites de leurs États. Godebert appela à son secours Griinoald, duc de Bénévent, qui accourut à Pavie avec une armée et résolut de s’emparer de la Lombardie. Dans ce but, Grimoald fil massacrer Godebert, marcha contre Pertharite, qui chercha son salut dans la fuite, et devint alors roi des Lombards (662).

GODEBERTB (sainte), née à Boves, près d’Amiens, morte vers 700. Elle fonda une communauté à Amiens et se livra à de grandes austérités. Les hagiographes prêtent plusieurs