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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/91

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GCERG-

le même ; Principes de la religion chrétienne à l’usage des écoles (Paris, 1820) ; le Sauveur, poSnie épique élégiaque, en allemand (Paris, 1827, in-8»), etc.

GGEPPERT (Heinrich-Robert), naturaliste allemand, célèbre par ses travaux sur la physiologie végétale et principalement sur la botanique fossile, né à Sproftau (Silésie) en 1800. Il suivit les cours de médecine de la Faculté de Breslau, et se fit recevoir docteur à Berlin. En 1826, il revint à Breslau, où il fut reçu abrégé des sciences. Nommé successivement professeur adjoint^ puis professeur titulaire d une chaire à l’université de Breslau, il a reçu du roi de Prusse le titre de membre de son conseil intime de médecine. Parmi les œuvres principales de M. Gœppert, nous citerons : De In •production de la chaleur dans {es plantes {Breslau, 1830) ; les Fougères fossiles (Breslau, 1836) ; De coniferarum structura anutamica (1841) ; Des contre-poisons chimiques (1843) ; les Genres de plantes fossiles comparés à ceux de l’époque actuelle (Bonn, 1841-1842) ; Sur la formation des terrains houillers (Leytle. 1848) ; Monographie des conifères fossiles (Leyde, 1850) ; de remarquables travaux Sur la flore fossile de la Silésie, publiés dans différents recueils scientifiques de l’Allemagne ; Sur la flore fossite de formation silurienne et deconienne (Iéna, isgo) ; la Flore fossile de formation permienne (lSûl), etc.

GŒPPERTIE s. f. (ghou-pèr-tl — de Gœpert, natur. iillcin.). Bot. Genre d’arbres, de a famille des laurinées, tribu des oréodaphnèes, comprenant plusieurs espèces, qui croissent aux Antilles et au Brésil.

GCEPP1NGEN, ville du Wurtemberg, cercle du Danube, ch.-l. du bailliage de son nom, sur la Fils, à 28 kilom. S.-E. de Stuttgard ; 5,500 hab. Fabriques de poterie, de toiles et d’étoffes de laine et de coton. Commerce de laine et de moutons. Gceppingen, ceinte de murailles dès 1110, a eu beaucoup à souffrir pendant les guerres qui ont désolé l’Allemagne durant les trois derniers siècles. En 1782, elle fut réduite en cendres par un vaste incendie allumé par la foudre. Aux environs, sources minérales et carrières-d’ardoises.

GOUREE ou GOEDEREEDE, île de Hollande, sur la côte de la province de Hollande méridionale, à 80 kilom. S.-O. d’Amsterdam, avec une petite ville du même nom. Une digue réunit depuis 1751 cette lie a, celle d’Overilakee.

«OEREE (Wilhem), érudit hollandais, né à Middelbourg (Zélande) en 1G35, mort à Amsterdam en nu. Il embrassa la profession de libraire à Amsterdam et acquit, en peu d’années, une fortune qui lui permit de se livrer à ses goûts artistiques et littéraires. Goereo a composé, sur les matières les plus variées, un assez grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : l’Art de l’enluminure (Amsterdam, 1697, in-12) ; Introduction à la pratique de la peinture universelle (Amsterdam, 1G97) ; Histoire de l’Église juive {Amsterdam, 1700, 4 vol. in-fol.) ; Essai sur la connaissance de l’homme par rapport à la nature et à la peinture (Amsterdam, 1705) ; Architecture universelle (Amsterdam, 1705) ; l’Art du dessin (Amsterdam, 1705) ; Histoire ecclésiastique et civile (Amsterdam, 1705) ; Introduction d la science de l’Écriture (Amsterdam, 1716. infol.).

GOEREE (Jean), poète et dessinateur hollandais, fils du précédent, né à Middelbourg en 1670, mort à Amsterdam en 1731. Il exécuta les dessins de plusieurs tableaux qui ornent l’hôtel de ville d’Amsterdam et dont J. lloogzael et G. Rademaker ont fait la peinture, s essaya avec succès à la gravure à l’eau-forte et composa des poésies où l’on trouve plus de verve et d’esprit que de goût. Nous citerons de lui : Alénndre, roi de Cypre et de Cilicie, tragédie (1707, in-S<>) ; Poésies mêlées (1734) ; Description des tableaux de l’hôtel de ville d’Amsterdam, etc.

GOERENZ (Jean-Auguste), philologue allemand, né en Saxe en 17G5, mort en 1836. Il fut successivement recteur du collège de Blauen (1705), du lycée de Zwickau (1800) et enfin directeur du collège de Schwerin (1817), qu’il porta à un haut degré de prospérité. Goerenz avait une connaissance approfondie de la langue latine. Son principal ouvrage est : Ciceronis opéra philosopliica (Leipzig, 1809-1812, 3 vol. in-8«), où l’on trouve des remarques grammaticales pleines de sagacité.

GCERGE1 (Arthur), célèbre général hongrois, né à Toporez, propriété de sa famille, dans le comté de Zips, au nord de la Hongrie, le 5 février 1818. Sa famille appartenant a la foi protestante, il fut envoyé au collège évangélique d’Eporiès, où il fit d’excellentes études. En 1835, il entra comme cadet au collège militaire de Tuln et, en 1837, fut admis dans la garde noble hongroise, à Vienne. Cinq ans après, il devint lieutenant dans les hussards palatins. Il était sur le point de passer capitaine, lorsque la mort de son père et son mariage avec une institutrice française, dont il fit la connaissance k Prague, le décidèrent a quitter le service. Passionné pour les sciences, il se mit à travailler la chimie, pour laquelle il lit preuve d’une aptitude extraordinaire. En 1845, il suivit des cours de chimie supérieure à l’École des arts et à l’université

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de Prague. Il sollicita et obtint, en 1848, un emploi de professeur et publia, au mois de mai do la même année, une Dissertation suites acides solides, volatils et gras de l’huile de noix de coco, qui fut imprimée dans les comptes rendus de l’Académie de Vienne. Mais la révolution éclata. Gœrgei, à la première nouvelle du soulèvement, se rendit à Pesth, pour se mettre à la disposition du ministère, qui lui confia d’abord la surveillance d’une manufacture de poudre. Bientôt après, il fut enrôlé dans le se bataillon des àonveds, avec le grado de major. Au mois d’octobre, il fut envoyé avec un petit contingent à l’Ile de Czepel, derrière Pesth, pour empêcher la jonction du corps de Rotli avec celui de Jellachich. Là, il fit juger et pendre le comte Eugène Zichy, atteint et convaincu de trahison. Bientôt les capacités militaires d’Arthur Gœrgei se déployèrent sur une plus vaste échelle. Le comité de défense de Pesth donna l’ordre à Gœrgei d’aller renforcer avec ses troupes le corps d’armée commandé par le général Moga, qu’il remplaça bientôt dans son commandement. Par d habiles manœuvres, il opéra, au milieu des quatre armées autrichiennes, la retraite de son corps dans les défilés des Karpnthes, et parvint à couvrir Debreezin, où s’était réfugié le gouvernement hongrois. Mais là, il publia la fameuse proclamation par laquelle il se déclarait partisan de la monarchie constitutionnelle et de ia domination de l’Autriche. Cette déclaration, considérée comme une trahison, lui fit perdre son commandement, qui fut confié à Dembinski. Gœrgei n’obéit qu’avec* mauvaise grâce aux ordres de son nouveau chef, lui laissa perdre la bataille de Kapolna, provoqua pur son influence la suspension de ce général et parvint à se faire rendre son commandement. Il fit, du reste, un bon usage de l’autorité qu’il avait reconquise et s’illustra, au mois d’avril 1819, par une série de brillantes victoires sur les champs de bataille de Hatvan, d’Isaszeg, de Waitzen, de Nagi-Sarlo, et par la prise de Komorn.

Ces brillantes victoires eurent un déplorable effet, celui d’accroître outre mesure la popularité et l’insolence de Gœrgei. Kossuth lui-même, qui devinait un traître dans ce général, fut contraint de suivre le mouvement de l’opinion et offrit à Gœrgei le titre de ministre de la guerre.

En ce moment, la situation de l’armée hongroise était magnifique : la route de Vienne était ouverte, il ne dépendait que de Gœrgei d’aller y dicter ses conditions. Il ne le voulut pas, et perdit sciemment trois semaines en manœuvres inexplicables. Les Russes, longtemps attendus par les Autrichiens, arrivèrent enfin au nombre de 150,000. La position de l’armée hongroise devenait critique ; Kossuth ordonna la retraite sur la Theiss ; Gœrgei résista, et il devint nécessaire de le remplacer ; mais un mouvement des troupes en faveur de Gœrgei contraignit Kossuth à lui rendre son commandement. La retraite commença ; mais il était, trop tard : les lieutenants do Gœrgei, devenu dictateur, avaient succombé l’un après l’autre ; lui-même, investi dans Vilagos, consomma enfin la trahison qu’il méditait probablement depuis longtemps, et se rendit aux Russes avec 20,000 fantassins, 2,000 cavaliers et 130 canons. Livré aux Autrichiens, il subit une courte détention. Ses lieutenants, moins heureux que lui, furent pendus (1849).

Retiré depuis à Toporez, lieu de sa naissance, le traître Gœrgei y devint pour ses concitoyens un objet d’horreur. Les enfants mêmes le poursuivaient dans les rues du nom dé Madgyarkak (le faux Madgyar).

Gœrgei a cru devoir écrire sa justification sous ce titre -..Ma vie et mes actes en Hongrie, dans les années 1848 et 1S49 (Leipzig, 1852, 2 vol.). Quand on a trahi sa patrie, on peut en faire l’aveu et s’en repentir ; mais c’est une seconde trahison que de vouloir expliquer et justifier sa conduite.

GŒRIE s. f. (ghé-rî ou gheu-ri — de Gocr, natur. allem.). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamèies, de la famille des brachélytres, tribu des staphylins, réuni par

plusieurs auteurs au genre ôcype.

GOERL1TZ ou GORLITZ, ville de Prusse, province de Silésie, régence et à 79 kilom. U. de Liegnitz, sur la Noisso ; 31,500 hab. Tribunal criminel, tribunal urbain et tribunal rural ; maison de détention ; gymnase évanr gélique ; deux bibliothèques publiques ; collections scientifiques. Nombreuses filatures de laines ; importantes manufactures de draps ; teintureries. Commerce actif. Deuxarsenaux

Cette ville, située sur la pente d’une collinedont le pied est baigné par les eaux de la Neisse, appartenait, en 1253, aux margraves de Brandebourg. Elle fut réunie à la Bohême au xive siècle. Wallenstein s’en rendit maître en 1636. En 1757, le général de Winterl’eld y fut battu par les Autrichiens. Depuis 1812, un monument s’élève à l’endroit où ce général tomba mortellement blessé. En 1813, Gœrlitz fut souvent le quartier général de Napoléon.

Outre, ses.portes surmontées de tours, ses vieilles’maisons aux sculptures de pierre, Gœrlitz possède quelques monuments dignes d’intérêt. L’église de Saint-Pierre et Saint-Paul date du xve siècle : elle a 84111,50 de longueur sur 47 mètres de largeur, et se divise en cinq nefs éclairées par 38 belles fenêtres. Ses principales curiosités sont la chapelle

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souterraine de Saint-Georges, creusée dans le roc. et l’orgue, qui se composede 3.270 tuyaux eteomprend 57 registres. On y remarque aussi : l’hôtel do ville avec les armoiries du roi Mathias ; le nouveau théâtre ; le Kaiserstrulz, ancien bastion qui sert de corps de garde et d’arsenal ; le Saint-Sépulcre, construit nu xv» siècle par un bourgmestre de Gœrlitz, au N.-O. de la ville, et de belles promenades.

GOP.RI.ITZ ou GOERI.ICE, ville des États autrichiens (Cracovie), cercle et a 20 kiloin. S.-O. de Jaslo ; 2,550 hab. Aux environs, pèlerinage célèbre et très-fréquenté de Kobylanka.

GUERRES (Jean-Joseph de), publieiste révolutionnaire et philosophe mystique allemand, né à. Coblentz en 1776, mort en 1848. Il défendit avec chaleur les principes de la Révolution française, se fit l’apôtre de la paix universelle, fonda, en 1797, la Feuille rouge, qui fut supprimée, vint à Paris, après le 18 brumaire, pour obtenir la réunion des provinces rhénanes à la Franco ou leur constitution en république indépendante, se vit refuser une audience par le premier consul, s’engoua ensuite de la philosophie de Schelling, fut lin des promoteurs de la littérature romantique, en publiant les légendes allemandes du moyen âge, et contribua à l’impulsion donnée aux études orientales par son Histoires des mythes asiatiques (1810, 2 vol. in-8o). Rappelé dans l’arène politique par lo réveil de l’Allemagne, il commença, en février 1814, le Mercure rhénan, feuille consacrée à l’affranchissement de sa patrie, et qui eut une influence telle, que Napoléon l’appelait une cinquième, puissance. Dupe des promesses libérales des princes allemands, il flagella leur duplicité dans lo Mercure ; mais on lui répondit en supprimant son journal (1S1G). L’Allemagne et la révolution, pamphlet violent qu’il publia en 1819, le fit proscrire par le roi de Prusse. Il en a été donné une traduction française par Scheffer. Réfugié en Suisse, il lança encore deux écrits véhéments contre la coalition : l’Europe et la Hévolution (1821), la Sainte-Alliance et tes peuples au congrès de Vérone (1822) ; puis, découragé, il se tourna vers le catholicisme, qui put dès lors le compter au nombre de ses plus chaleureux défenseurs, devint professeur de littérature à Munich en 1827 et fut nommé, en 1845, membre de l’Académie royale de cette ville. C’est à cette dernière phase de sa vie qu’appartiennent les deux ouvrages suivants : Athanase (1837), protestation éloquente contre l’arrestation arbitraire de l’archevêque de Cologne ; la Mystique chrétienne (1836-1842, 5 vol. in-S°), trad. en français par Sainte-Foi, livre curieux, riche d’érudition, mais où l’auteur se laisse souvent entraîner par son sujet.

GUERRES (Guido de), poète et historien allemand, fils du précédent, né à Coblentz en 1805, mort en 1852. Il dirigea longtemps les Feuilles hîstorico-politiques, revue catholique, composa pour l’enfance un grand nombre de petits ouvrages et écrivit des poésies où l’on trouve de l’humour, do la gaieté et fréquemment une naïveté touchante. Nous citerons de lui : lo Frère Nicolas de Flùe (Munich, 1831) ; la Pucelle d’Orléans, d’après les actes du procès (1834), trad. en français par Léon Bore (1843) ; la Crèche de Noël (1842) ; Chants de la Vierge (1843) ; Livre de la famille allemande (1846-1848), ouvrage il-lustré par Pocci, etc.

GOERTAND s. m. (gour-tan). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de pic.

GÛERTZ (Gcorgos-Honri, baron de), homme d’État suédois, ministre de Charles XII, né en Franconie dans la seconde moitié du xvnc siècle, mort en 1719. II entra au service du roi de Suède, fut employé par lui dans diverses missions importantes et enfin nommé ministre des finances (1715). Il trouva des ressources pour continuer la guerre, au moyen de diverses mesures telles que l’élévation de la valeur des signes représentatifs de la monnaie, les emprunts forcés sur les riches, l’obligation imposée aux citoyens d’échanger l’argent comptant contre le papier de l’État, etc. À la mort de Charles XII, les haines puissantes qu’il avait aimées contre lui éclatèrent avec violence. Arrêté sur les ordres du sénat et jugé par une commission, sous le prétexte banal de haute trahison, il fut condamné à mort et.décapité.

GOT.RTZ (Jean-Eustache, comte de), habile diplomate prussien, né en 1737, mort en 1821. Il fut précepteur du duc Charles-Auguste, l’ami de Gœthe et le protecteur des lettres, réussit, en 1778, comme envoyé à Munich, à. faire échouer le projet de démembrement de la Bavière au profit de l’Autriche, s’acquit, par ce service, la haute estime de Frédéric II, et remplit ensuite avec le même succès les fonctions d’ambassadeur à Pétersbourg, à La Haye, à la diète de Ratisboiuie, poste qu’il conserva de 1783 à 1806. Après la paix de Tilsitt, Gœrtz rentra dans la vie privée. Mirabeau a dit de ce diplomate : « Il n’est point sans habileté ; il est froid, sec, disgracieux, mais fin, maître de lui, quoique violent, bon observateur ot dévoué au parti anglais. » On a de lui plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Mémoire sur la neutralité armée et son origine (1801) ; Mémoires et actes authentiques relatifs aux négociations gui ont précédé le partage de la Pologne (1810) ; Mémoire historique de la négociation pour là succession de

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la Bavière (1812, 10 vol. in-8o) ; Mémoirei historiques et politiques du comte de Gairt ; (Stuttgard, 182", 2 vol. in-S<>). GOES, ville de Hollande. V. TkRGOES.

GOES (Hugo van dkr), peintre flamand, né à Gand ver^1430, mort dans le monastère do Boodemlole vers 15U5. Kîève.de van Kyck, il composa, pour un bourgeois de sa ville natale, nommé Jacob Weytens, une peinture qui le rendit célèbre. Comme il était éperdument amoureux de In fille de Jacob, il choisit de préférence pour sujet de sa peinture une scène d’amour : c était la rencontre de David et d’Abigaît.

Lors de l’entrée de Charles le Téméraire à Bruges, en 1467, Goes fut chargé de decocations importantes, qui mirent le sceau à sa réputation, et qui, en lui apportant une certaine aisance, lui permirent (le faire un voyage en Italie. Arrivé à Rome eiî 1400, il exécuta dans cette ville un grand nombre de peintures, qui ne sont pas venues jusqu’à nous. À Florence. au contraire, on voit, dans l’église Santa-Maria-Nuova, un triptyque de Goes représentant : au milieu, la Naissance du Christ ; sur l’un des volets, Suint Antoine et saint Matthieu, et sur l’autre, Sainte Marguerite, sainte Marie-Madeleine, qui ne sont autres que les portraits delà femme et de la tille de Portinari. ■ Toutes ces tètes se distinguent par un caractère d’austérité, dit Waagen, mais il y manque le sentiment du beau. Les draperies ont quelque chose de dur et d’anguleux ; la gamme des couleurs est claire, mais la plus froide que je connaisse parmi les élèves de van Eyck. »

La chapelle du palais Piccini, à. Pistoie, possède une page superbe de Goes, c’est la Vierge et l’enfant Jésus entourés d’anges, dont on trouve à Bologne une reproduction due au pinceau du maître lui-même.

Le portrait-buste de Falco Portinari tenant un livre, qui décore l’une des salles du palais Pitti, à Florence, est aussi l’œuvre do notre peintre.

De retour dans son pays, Goes fut chargé de grandes peintures décoratives pour les fêtes du Jubilé de 1473. Depuis cette époque, l’histoire se tait sur sa vie ; on sait seulement que, dans ses derniers jours, il se fit ordonner prêtre et se retira au monastère des Pères augustins de Boodendole, où il mourut.

L’œuvre de Goes se trouve aujourd’hui dispersé dans les principales galeries de l’Europe. Le Crucifiement, exposé dans l’église Saint-Jacques, de Bruges, est considéré comme son meilleur tableau. La ville de Munich possède de lui un Saint Jean-Baptiste, et Berlin une Annonciation et une Face du Christ couronné d’épines. Le Corps du Sauveur descendu de la croix se trouve aux Beaux-Arts de Vienne ; Saint Jérôme, en habit de cardinal, et Saint Jean - iiapliste font partie du musée de la même ville, qui possède en outre deux volets de triptyque peints par Goes. Dans toutes ces

f teintures, on remarque un ensemble de quaitês qui permet de croire.que, né cinquaiito ans plus tard, le maître flamand eût été uu des grands peintres de la Renaissance.

GOES (Damian de), historien portugais, né àAlenquer (Estrumadure) en 1501, mort vers 1573. Il appartenait à une famille noble. Il fut élevé à la cour du roi de Portugal, où il devint page, puis entra dans la carrière diplomatique en 1529. Chargé successivement, par le roi Jean III, de missions en Flandre, en Danemark, en Suède, il s’en acquitta à la satisfaction de ce prince. Il voyagea, vers 1534, en Italie, où il séjourna environ six ans, puis dans les Flandres, où il se maria, et on France. De retour à Lisbonne, Goes reçut lo titre d’historiographe et la charge de garde général des archives, un des premiers emplois de l’État, qu’il garda jusqu’en 1571. Jeté, h. cette époque, dans lescachotsde l’Inquisition, puis enfermé quelque temps dans le monastère de Batalha, il finit ses jours tout ù fait obscurément. Goes est un des historiens les plus éminents qu’ait produits le Portugal ; esprit curieux, investigateur, il se livra à des recherches incessantes ; il s’attacha à fairo connaître à l’Europe l’histoire des découvertes portugaises, surtout la conquête des Indes. « Il était, dit Bocous, très-versé dans le grec, le latin, l’arabe, l’éthiopien ; il parlait et écrivait les langues modernes avec une étonnante facilité. » Ses principaux ouvrages sont les suivants : Letjalio magni imperaloris Indorum, presbyleri Joannis (Llordrecht, 1518, in-S°) ; Deploratio lappians gentis (Genève, 1550), sur l’état des peuples qui habjtont les régions circumpolaires ; Legatio David, JEthiupis régis, ad Clémentem papamV 11 (Bologne, 1533, in-4o) ; Uamiani à Goes comineiitanus ret uni geslarum in India (Louvain, 1539), trad. en allemand et en italien j Uamiani à Goes fides, reliijio moresque Ethiopum sub imperiu presbyleri Jolumnis (Louvain, 1540) ; Hispania (Louvain, 1542, in-4"), ouvrage intéressant k consulter sur l’état de l’Espagne au xvio siècle, au point de vue industriel et commercial ; De bello camhaiço uttimo (1547, in-4o) ; Urbis Ulyssiponensis descrinfio (Evora, 1554), curieux écrit dans lequel il s’attache à défendre les Portugais contre les calomnies qui circulaient alors ; Chrouica da feticissimo rey D. Manuel (Lisbonne, 1566-67, in-fol.), son ouvrage capital ; Chronica da principe D. Joan (Lisbonne, 1567, in-fol.). Divers opuscules de Goes ont été publiés sous lo titre do : D. a Goes et aliorum opéra (Cologne, 1602). On

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