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stir la vie et les campagnes des inàri’ns célèbres (Paris» 1835-1837, 3 vol. in-8<>).

HENNEQUlN (Pierre), pédagogie français, né à Metz en 1772. Vers 1800, il se rendit en Russie, où il suivit la carrière de l’enseignement, et créa à Moscou une école française qu’il dirigea avec succès. Hennequin a publié, entre autres ouvrages : Nouveau cours de rhétorique, à l’usage de la jeunesse des deux sexes (Moscou, 1818, in-8o) ; Cours de littérature ancienne et moderne, contenant un traité complet de poétique, etc. (Moscou-Paris, 1821-1822, 4 vol. in-8o) ; Poétique élémentaire, extruite du Cours de littérature précédent (in-8°) ; Pierre, ou Aventures et voyages d’un Jeune marin (Paris, 1835) ; Petit voyage maritime autour du monde (Paris, 1835) ; les Six Ilobînson (Paris, 1835) ; les Petits astronomes et les petits physiciens (1836) ; Scènes morales de la vie privée (1836, 2 vol. w-12).

HENNERSDORF(GROSS-), ville du royaume de Saxe, cercle de Bautzen, à 12 kilom. N. de Zittau ; 3,000 hab. Coutellerie, brasseries. Communauté de frères moraves.

11ENNERSDORF (SKIF-), ville du royaume de Saxe, cercle de Bautzen, à 15 kilom. O. de Zittau ; 4,300 hab. Fabrication de toiles ; horlogerie, orfèvrerie.

HENNERT (Charles-GuillaumeLécrivain allemand.né à Berlin en 1739, mort dans la même ville en 1800. Il servit comme officier pendant la guerre de Sept ans, reçut ensuite du prince de Prusse le titre d’ingénieur, et devint successivement inspecteur en chef des constructions1 du département de l’administration forestière (1785), chef de division au ministère de l’intérieur et conseiller aux forêts. Hennert a beaucoup contribué à améliorer le système forestier en Prusse. Ses principaux, ouvrages sont : Notices de géométrie pratique pour servir à ta science forestière (Leipzig, 1783) ; Instructions pour Vévaluation des forêts (Berlin, 1791-1795, 2 vol.).

H EN NET (Albin-Joseph-Ulpicn), littérateur et administrateur français, né à Maubeuge en 1758, mort à Paris en 1828. Attaché à la cause royaliste pendant la Révolution, il se conduisit avec prudence, de façon à ne point être inquiété, fut au 13 vendémiaire (1795) un des commissaires de la section de la Butte des Moulins, reçut sous le Consulat un emploi dans l’administration, et fut chargé en 1801 d’organiser les nuances dans le Piémont, annexé à la France. Au retour des Bourbons, il manifesta un grand enthousiasme

ftour le nouvel ordre de choses, ce qui lui vaut la place de commissaire royal du cadastre. Dans ses écrits sur le crédit et les finances, Hennet se montre partisan déclaré du pouvoir absolu et se livre aux plus fastidieuses discussions politiques pour vanter les temps passés. Nous citerons, parmi ses nombreux ouvrages : Du divorce (1789) : la Poétique anglaise (1806) ; Recueil méthodique des lois, décrets, etc., sur le cadastre de France (1811) ; Eclaircissements sur le cadastre (1816) ; Essai d’un plan de finances (1816) ; Théorie du crédit public (1816) ; Fables pour t’enfance (1824). Il a laissé, entre autres ouvrages manuscrits, une Histoire de l’Académie française de 1629 à 1816 (6 vol. in-8<>).

1IENN1GES (Henri du), diplomate et écrivain allemand, né à Weissembourg en 1645, mort à Francfort en mi. Il était très-versé dans la connaissance du droit privé et public, et s’était fait connaître par quelques ouvrages fort remarqués, lorsque Frédéric d’Iéna, ministre de l’électeur de Brandebourg, le lit nommer secrétaire intime de Frédéric-Guillaume. Bientôt après, Henniges entra dans la diplomatie et fut successivement secrétaire de la légation prussienne à Ratisbonne (1679), conseiller intime (1708), représentant de la Prusse à Ratisbonne et second ambassadeur à la diète de Francfort (1711), où il eut de vifs démêlés avec le nonce dupape, Albani. Ses principaux ouvrages sont : Observationes politicm et morales in Hugonis Grotii dejurebelli et pacis tibros III (Sulzbach,1673, in-8o) ; Liber de summa imperatorîs romani potestate circa sacra (Nuremberg, 1676) ; De summa imperatorîs romani potestate circa profana (1677) ; De jure legationis statuum imperii (1701) ; Meditationes ad instrumentwu pacis cxsareo-suecicum, speciminaX (Halle, 1706-1712), ouvrage d’un grand intérêt.

IIENNIKER (sir Frédéric), voyageur anglais, né à Londres en 1793, mort en 1825. Lorsqu’il eut achevé ses études, il résolut de satisfaire son goût pour les voyages, visita la France, la Suisse, l’Italie, partit en 1819 pour l’Égypte, qu’il parcourut, puis se rendit en Syrie et en Palestine, fut dépouillé près de Jéricho par des brigands, reçut dans la lutte une blessure dont il ne guérit jamais complètement, et, après avoir vu Jérusalem, Jaffa, Nazareth, Saint-Jean d’Acre, Balbek, Beyrouth, Chypre, Rhodes, Athènes, Constantinople, il revint en Angleterre par les provinces danubiennes et par l’Allemagne (1822). Henniker a publié un intéressant réoit de son voyage, sous le titre de : Notes recueillies pendant une visite en Égypte, en Nubie, au mont Striât et à Jérusalem (Londres, 1824).

HENN1L, dieu vandale, représenté sous la forme d’un bâton d’où sortait une main tenant un anneau de fer. Lorsque les Vandales étaient menacés d’un danger, ils portaient

HENN

processionnellement cette effigie en criant : « Réveille-toi, Hennil, réveille-toi. »

HENNIN s. m. (ain-nain). Modes. Bonnet de femme d’une forme très-élevée, qui était en usage au xive et au xve siècle.

— Encycl. Les hennins étaient si’hauts, si larges, que quand les femmes qui le3 portaient voulaient passer sous une porte ordinaire elles étaient contraintes de se baisser. Suivant Paradis, « ces accoustrements de teste avoient la longueur d’une aulne ou environ, aigus comme clochers, desquels pendoient par derrière de longs crespes à riches franges, comme estendars. » On en voit beaucoup de cette sorte dans les anciennes gravures. Un moine breton, nommé Thomas

Connecte, prêcha contre le luxe de3 costumes, et en particulier contrôles hennins. Son éloauence ne demeura pas sans résultat, car ils furent abandonnés, au moins pour quelque temps. Ce Thomas Connecte eut une très-grande célébrité. Il était, de l’ordre des Carmes. Bayle raconte qu’il faisait toutes ses courses sur un petit mulet, et qu’il était toujours accompagné de quelques religieux de son ordre qui le servaient à pied comme des disciples suivant leur maître, sans parler d’un grand nombre de séculiers qui lui faisaient cortège. Il lit d’ailleurs une mauvaise fin et fut brûlé comme hérétique à Rome, en l’an 1434, La mode des hennins revint en France à la fin du dernier siècle.

HENNIN (Henri-Chrétien de), médecin et philologue hollandais, né vers 1055, mort à Utrecht en 1703. Il passa son doctorat en 1676, occupa par la suite une chaire de littérature et d’histoire à Duisbourg, puis se fixa à Utrecht. On a de lui : Disserlatio paradoxa griBcam Hnguam non esse pronunciandam secundum accentus (Utrecht, 1684, in-4o), ouvrage qui fit beaucoup de bruit et dans lequel il s’attache à démontrer qu’on n’a dû inventer les accents pour la langue grecque que lorsqu’elle a cessé d’être vulgaire. Hennin a donné en outre quelques éditions et.une traduction latine de l’Histoire des grands chemins de l’empire romain, de Bergier.

HENNIN (Pierre-Michel), diplomate français, né à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise) en 1728, mort en 1807. Attaché fort jeune, comme employé, au ministère des affaires étrangères, il accompagna en Pologne l’ambassadeur de France, le comte de Broglie,

lit preuve d’une remarquable capacité qui lui acquit la confiance de Louis XV, assista au congrès d’Augsbourg (1761), devint ministre résident en Pologne (1764), puis en Suisse (1766), et contribua puissamment alors à apaiser les troubles qui désolaient Genève. C est à cette époque qu’Hennin se rendit à Ferney pour voir Voltaire, avec qui il entretint ensuite une correspondance. De retour à Paris, il fut nommé premier commis des affaires étrangères, secrétaire de la chambre et du cabinet du roi, poste qu’il occupa jusqu’en 1792. Deux ans plus tard, il devint membre de la commission administrative ; mais bientôt après il fut privé de cet emploi, comme suspect d’attachement à la cause de la monarchie, et il vécut depuis lors dans la retraite. Hennin était fort instruit et faisait partie de l’Académie des inscriptions et belleslettres. Il a publié : Journal d’un voyage de Constantinople en Pologne, par le P. J. Boscowitch, trad. de l’italien (Paris, 1772) ; Correspondance diplomatique (Paris, 1796). La Correspondance inédite de Voltaire avec Hennin (Paris, 1S25, in-8») a été publiée par Hennin fils. Le savant diplomate a laissé un grand nombre de manuscrits, notamment une Grammaire et un Dictionnaire polyglottes ; un poème en 64 chants, intitulé l’Illusion ; une Bibliographie des voyages, en il vol. in-4», etc. — Son fils, Michel Hennin, chambellan du roi de Bavière, est l’auteur des ouvrages suivants : Des théâtres et de leur organisation légale (Paris, 1819) ; Histoire numismatique de la Révolution française (Paris, 1826) ; Manuel de numismatique ancienne (Paris, 1830, 2 vol. in-8<>).

HENMNGS (Jean-Christophe), savant danois, né à Ploen (Holstein) en 1708, mort à Kiet vers 17C4. À la suite de voyages en Allemagne, en France et en Hollande, il se fixa à Kiel, où il fut appelé à occuper une chaire de physique et de métaphysique (1738), puis fut nommé conservateur de la bibliothèque de la ville. Vers la fin de sa vie, Hennings s’adonna entièrement à la recherche de la pierre philosophale et périt assassiné, victime, croit-on, de la cupidité d’un soldat qui lui servait d’aide dans ses travaux chimiques. Ses principaux ouvrages sont : Spécimen planeto-graphis physcix (Kiel, 1738) ; De artium mechanicarum constitutione et dignitate (Kiel, 1751) ; De logicce scientùe ad exemplar arithmetices inslituends ratione (Kiel, 1752) ; Bibliotkeca seu notitia librorum rariorum (Kiel, 1766, in-8<>), ouvrage intéressant, qui s’arrête à l’article Contardi.

HENNINGS (Juste-Christi), philosophe allemand, né à Gebsttedt (duché de Weimar) en 1731, mort en 1815, professeur de philosophie à l’université d’Iéna. Hennings était un érudit dépourvu d’initiative et de style.il a écrit ou plutôt compilé de nombreux ouvrages, dont le principal a pour titre : Histoire pragmatique des âmes des hommes et des animaux (Halle, 1774, in-8»), livre qui avait donné sur l’auteur des espérances que l’avenir n’a mal HENÔ

heureusement pas confirmées. Il pense que la psychologie est le terrain par excellence des hypothèses et avoue que ce qu’on sait do certain sur l’âme humaine tiendrait en un petit nombre de pages. Il se borne, du reste, à exposer les opinions qui avaient de son temps quelque autorité sur la simplicité et l’immortalité de l’âme. Il ne dit pas qu’il y croie lui-même ; mais il était chargé de professer sur l’âme, et, en homme consciencieux, il cherche dans les philosophes ce qu’on en peut dire de plus raisonnable. On n’estime de son livre que les notices biographiques des écrivains cités par lui, placées en tête des extraits puisés dans leurs écrits. Il est aussi du sentiment de Charles Bonnet, de Genève, que les animaux forment une vaste chaîne au sommet de laquelle est l’homme et que, par conséquent, tous participent à la raison suivant le rang qu’ils occupent dans la hiérarchie des êtres animés. On remarque parmi les autres ouvrages d’Hennings : une Logique pratique (léna, 1764, in-8<>) ; un 2 raité de morale et de politique (léna, 1766, in-8») ; un Manuel critico-historique de la philosophie théoretique (Leipzig, 1764J in-8<>) ; Des pressentiments et des visions (Leipzig, 1777), livre comploté six ans plus tard par un second volume ayant pour titre : De la prévision des animaux expliquée par des exemples ; les Préjugés surannés combattus, cinq dissertations (Riga, 1778, in-8o) ; ces préjugés surannés sont l’étiquette, la moralité des actions, les sépultures, les monstres et les tribunaux appelés cours d’honneur ; Des esprits et de ceux qui les voient (Leipzig, 1780j in-8») ; Des rêves et des somnambules (Weimar, 1784, in-8o).

HENNINGS (Auguste - Adolphe - Frédéric de), diplomate et publiciste danois, né à Pinneberg (Holstein) en 1746, mort à Rantzaù en 1826. Il fut successivement secrétaire de légation à Berlin, conseiller d’État, bailli de Ploen, intendant de Herzhorn et administrateur de Rantzau. Nous citerons parmi ses ouvrages : Essai historique sur les arts el sur leurs progrès en Danemark (1778), en fran Ï : ais ; Olavides, avec quelques observations sur a tolérance et les préjugés (Copenhague, 1779) ; Essais philosophiques (1780, S vol.) ; De l’administration financière en France (1781) ; Histoire philosophique et statistique de l’origine et des progrès de la liberté en Angleterre (1783) ; Écrits d’économie politique (Copenhague, 1787, 2 vol.) ; Essai historico-moral sur l’influence des cours sur la corruption des mœurs (1792) ; Pensées libérales sur l’aristocratie (1792), etc.

HENNIR v. n. ou intr. (a-nir ; A asp. — lat. hinnire, même sens). Pousser un cri particulier au cheval : Les chevaux qui hennissent te plus souvent, surtout d’allégresse et de désir, sont les meilleurs et les plus généreux. (Buff.) Impatient, le cheval hennit ; il se cabre, fouille le sol, mâche son mors et le blanchit d’une écume argentée. (E, Sue.)

HENNISSANT, ANTE adj. (a-ni-san ; A asp.

— rad. hennir). Qui hennit : On entendit tout à coup un bruit conjus de chariots, de chevaux

HENNISSANTS. (Peu.)

Pluton presse à grand bruit ses coursiers hennit-

(sants,

MlCIUUD.

HENNISSEMENT s. m. (a-ni-Se-man ; A asp.

— rad. hennir). Cri particulier du cheval qui hennit : On distingue cinq sortes de hennissements dans le cheval, tous cinq relatif à différentes passions. (Buft.)

HENNOYER, ÈRE s. et adj. (a-nu-iê ; A asp.). Géogr. Habitant du Hainaut ; qui appartient au Hainaut ou à ses habitants : Les Hennuyers. La population hennuyerh.

h ENOCH, nom de plusieurs personnages de l’Écriture sainte. V. Enoch.

HÉNON s. m. (é-non ; h asp.). Moll. Nom vulgaire de la bucarde : Avant de {aire cuira les hénons, il faut tes débarrasser du sable qu’ils contiennent. '

HÉNON, bourg et comm. de France (Côtesdu-Nord), cant. de Moncontour, arrond. et à 25 kilom. S.-E. de Saint-Brieuc ; pop. aggl., 325 hab. — pop. tôt., 3,004 hab. Minoteries, usines à foulon. Aux environs, château et parc des Granges.

HENON (Jacques-Marie), savant français, né à Sarques (Picardie) vers 1750, mort en 1809. Il fut professeur à l’École vétérinaire d’Alfort, puis à celle de Lyon, où il fut, en 1800, un des fondateurs de l’Athénée, devenu depuis l’Académie des sciences, belles-lettres et arts. On a de lui : l’Art d’empailler tes oiseaux (Lyon, 1802, in-8«).

HÉNON (Jacques-Louis), médecin et homme politique français, fils du précédent, né en 1802, mort à Montpellier en 1872. Lorsqu’il eut passé son doctorat, il alla se fixer à Lyon, où, tout en pratiquant la médecine, il s’occupa beaucoup de botanique, dirigea longtemps la pépinière du département du Rhône et devint membre de la Société d’agriculture et de l’Académie des sciences, lettres et arts de cette ville. Sous le règne de Louis-Philippe, Hénon affirma hautement ses opinions républicaines et fut membre du comité pour la réforme électorale. Après la révolution de 1848, il posa sans succès, dans le Rhône, sa candidature à la Constituante ; mais, après le coup d’État du 2 décembre 1851, l’opposition républicaine lyonnaise le nomma député au

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Corps législatif. À l’exemple du général Cavaignac et de Carnot, élus en même temps à Pans (1852), Hénon refusa de prêter serment au gouvernement qui avait renversé la république et fut considéré comme démissionnaire. Lors des élections de 1857, les électeurs de Lyon le nommèrent de nouveau député, et, cette t’ois, sur les instancs de ses amis politiques, il consentit à accepter le mandat législatif. Il fit alors partie de ce petit noyau d’opposition, connu sous le nomdescwç, a la tête duquel se trouvait Jules Favre, et qui, toujours sur la brèche, réveilla la France de sa torpeur et inaugura le mouvement libéral qui devait précipiter la chute du plus odieux des régimes. Hénon fut réélu à une grande majorité lors des élections de 1863. À la Chambre, il prit à maintes reprises la parole, mais s’attacha surtout à traiter des questions intéressant l’agglomération lyonnaise, dont il était en même temps un des conseillers généraux. Aux élections générales de 1809, il fut remplacé comme député par Bancel, dont la candidature était plus accentuée que la sienne, et il rentra dans la vie privée. Après la révolution du 4 septembre 1870. Hénon devint maire de Lyon. Au milieu d’une population essentiellement démocratique, profondément agitée par le sentiment de nos désastres militaires et par l’ardent désir de fonder ta république, il fit de suprêmes efforts pour maintenir le calme, pour apaiser les esprits, tout en satisfaisant aux besoins de l’opinion. Dans une proclamation adressée aux Lyonnais, après la fin de la guerre, il leur disait : « Groupons-nous autour de la république, qui seule peut nous sauver. Régénérons notre patrie par le travail, l’étude et la pratique des mâles vertus républicaines. » Dans ces quelques mots, Hénon se peint tout entier. Après les élections municipales du 30 mars 1871, le conseil communal de Lyon, sans attendre la décision du pouvoir exécutif, confirma le chef de l’administration dans ses fonctions de maire, et M. Thiers ne crut pouvoir mieux faire qu’en se conformant à cette décision. Un an plus tard, cet honnête homme, à qui le parti de la réaction a prodigué tant d outrages, allait s’éteindre à Montpellier, après avoir complètement usé sa santé au servico de la chose publique. On lui doit un Mémoire sur le mûrier multicaule (Lyon, 1835) et une Notice sur J.-C. Favre, vétérinaire {Lyon, 1845). Il avait été, eu 1868, un des fondateurs de V Electeur libre.

HÉNOPS s. m. (é-nopss — du gr. «i, dans ; ops, œil, face). Entom. Syn. d’oGCODE.

HÉNOUARD ou HÉNOUAR s. m. (é-nou-ar ; A asp.). Coût. anc. Porteur de sel.

— Encycl. Le nom de hénouards ou kénouars était donné, pendant le moyen âge, aux porteurs do sel do la ville de Paris, qui, seuls, avaient le droit de porter les sacs do sel du bateau amarré au port Saint-Goimainl’Auxerrois, où était placée la saunerie, dans les différents quartiers de la ville. Les hénouards prêtaient serment de suivre les règlements établis par le conseil de ville.

L’organisation de la communauté des hénouards remonte à une époque très-reculée. Dès le xive siècle, les hénouards de Paris, au nombre de vingt-quatre, formaient une corporation dont les membres étaient nommés

par le prévôt des marchands et les échevins. Il ne faut pas confondre les hénouards avec les mesureurs de sel, qui étaient aussi de3 employés de l’hôtel de ville.

Les hénouards jouissaient d’un privilège qui mérite d’être signalé : ils étaient chargés d’embaumer les corps des rois de France et de les porter jusqu’à leur dernière demeure. Ils partageaient cet honneur avec les mesureurs de sel. Le secret des embaumements des corps étant perdu, les hénouards opéraient d’une manière toute primitive. Quelquefois ils se contentaient de saler le cadavre, après avoir retiré les intestins ; mais, le plus souvent, après avoir coupé le corps par petits morceaux, ils le faisaient bouillir dans un chaudron, afin de séparer la chair des os ; l’eau était versée dans un cimetière ; puis les os et la chair, cuite et salée, étaient enfermés dans un coffre avec plusieurs espèces d’épices, d’aromates et de parfums. C’est ainsi que furent traités les corps de Henri V, roi d’Angleterre, mort à Vincmnes en 1422, de Charles VI et de Charles VII.

Lors des funérailles de ce dernier roi, il

s’éleva un incident curieux : les hénouards devaient porter le corps depuis le milieu du pont aux Changeurs (pont au Change actuel) jusqu’à Saint-Denis, et pour cette besogno avaient droit à un salaire de 10 livres pariais. Dans le trajet, une altercation s’étant élevée entre eux et les religieux do Saint-Denis, ils déposèrent le cercueil au milieu du chemin et déclarèrent qu’ils ne le porteraient pas plus loin, si on leur refusait le payement des 10 livres qui leur étaient dues ; ils ne consentirent à se remettre en marche que sur les promesses du comte de Dunois, grand écuyer de la maison du roi.

Les charges des hénouards furent érigées en titre d’offices par Louis XIV ; elles subsistèrent, sous cette forme, jusqu’à la Révolution, et disparurent en même temps que les autres dépendances de l’ancienne municipalité parisienne.

IIKNOUL (Jean-Baptiste), historien belge, né à Liège en 1755, mort dans cette ville en 1821. Il exerça la profession d’avocat dans sa