dim ; 4,800 hab. Fabrication importante de draps et lainages. Belle cathédrale et joli hôtel de ville.
HOHENSTAUFFEN, bourg du royaume de Wurtemberg, cercle du haut Danube, à 43 kilom. N.-O. d’Ulm ; 1,200 hab. Près de là on voit, sur une montagne conique, quelques restes d’un château construit en 1080, et détruit par les paysans révoltés en 1525. C’est
le berceau de la famille de Hohenstauffen,
dont nous allons donner l’histoire.
HOHENSTAUFFEN, célèbre famille allemande, dont les membres ont occupé le trône impérial de 1138 à 1254, et qui s’est éteinte avec Conradin en 1268. Cette maison a pour auteur Frédéric de Buren qui, au commencement du XIe siècle, épousa une noble Alsacienne, nommée Hildegarde, et quitta le village
souabe de Buren pour aller habiter, à
quelque distance de ce lieu, le château de
Staufen, situé sur une hauteur (hohe), d’où le
nom de Hohenstauffen, porté depuis par ses
descendants. — Son fils Frédéric, mort en
1105, et regardé comme le véritable fondateur
de la puissance de sa famille, se montra constamment
fidèle à l’empereur Henri IV, combattit
avec lui contre Rodolphe de Souabe,
contre Welf de Bavière, et reçut, en récompense
de ses services, la main d’Agnès, fille
de l’empereur, avec l’investiture du duché
de Souabe. Lorsque Henri IV alla en Italie
faire la guerre au pape (1031), ce fut Frédéric
qu’il choisit pour administrer l’empire
pendant son absence. Ce choix, en plaçant
les Hohenstauffen sur les marches du trône,
et en augmentant considérablement leur
puissance, excita au plus haut point la jalousie
des Welfes ou Guelfes, et devint l’origine
de la longue et sanglante rivalité qui eut lieu
entre les deux maisons. Frédéric eut à combattre
les prétentions de Berthold sur la
Souabe, et en demeura définitivement possesseur
en 1097. Il venait de faire avec l’empereur
la guerre à Théodoric, comte de Saxe,
lorsqu’il mourut. — Frédéric laissait deux
fils : Frédéric II, dit le Borgne, né en 1090, mort en 1146, et Conrad, qui devint empereur en 1138 et mourut en 1152. Le nouvel empereur,
en montant sur le trône (1106), confirma
Frédéric II comme duc de Souabe, puis donna
à Conrad le duché de Franconie (1112). À l’exemple de leur père, les deux frères montrèrent une grande fidélité à l’empereur, qu’ils
soutinrent dans toutes ses guerres, et qui les
nomma vicaires de l’empire lorsqu’il se rendit
en Italie en 1116. Pendant son absence,
Frédéric battit, sur le Rhin, Albert, archevêque
de Mayence, dont il se fit un implacable
ennemi. Après la mort de Henri V, le
dernier empereur de la maison de Franconie,
Frédéric II de Hohenstauffen, qui avait acquis
une influence considérable en Allemagne,
se porta candidat à l’empire ; mais l’archevêque
de Mayence mit tout en œuvre pour
l’écarter du trône, et ce fut Lothaire, duc de
Saxe, qui fut élu. Celui-ci, ennemi déclaré
des Hohenstauffen, résolut d’anéantir leur
puissance. Appuyé par son gendre, Henri le
Superbe, duc de Bavière, il envahit les États
de Frédéric, dont le frère, Conrad, faisait
alors un pèlerinage aux lieux saints. Le duc
de Souabe opposa à l’empereur Lothaire
une vive résistance, et, après le retour de
Conrad, les chances de la guerre devinrent
tellement favorables aux deux frères, que
Conrad, traversant les Alpes, se fit couronner
roi d’Italie à Monza (1128). Mais l’opposition
que lui firent le pape et les guelfes
en Italie, et le nombre croissant de ses ennemis
en Allemagne, le contraignirent, ainsi
que son frère Frédéric, à faire leur soumission
à l’empereur. Lothaire pardonna aux
deux frères, qui conservèrent l’intégrité de
leurs biens et se rendirent avec lui en Italie.
Après la mort de Lothaire (1137), Conrad fut
élu empereur (1138) sous le nom de Conrad III. Peu de temps après l’avènement au
trône impérial de la famille des Hohenstauffen,
Conrad exigea que Henri le Superbe,
duc de Saxe, et son frère, Welf, duc de Bavière,
renonçassent à leurs possessions. Ils
refusèrent, et la guerre éclata. Henri le Superbe
mourut presque aussitôt (1139) ; mais
Welf continua la lutte et fut vaincu dans
deux grandes batailles, à Weinsberg(1140)et
à Flochberg (1150). Le duc de Souabe, Frédéric II, était mort en 1148 ; son frère, l’empereur
Conrad, mourut en 1152, et, après lui,
son neveu, Frédéric Ier Barberousse, fils de Frédéric, fut élu empereur. La puissance
des guelfes fut alors complètement brisée en
Allemagne. Après la mort de Barberousse
(1190), son fils, Henri VI, lui succéda comme
empereur et roi d’Allemagne. Lorsqu’il mourut,
en 1197, son fils Frédéric n’était âgé que
de deux ans. L’oncle de ce dernier, Philippe,
frère de Louis VI, duc de Souabe et de Toscane,
né en 1181, devint empereur en 1198 ;
mais le pape lui opposa Othon de Brunswick,
contre lequel il entra en lutte. Il allait en
triompher lorsqu’il fut assassiné, en 1208, par
un émissaire du pape Innocent III. Othon IV,
de Brunswick, prit alors la couronne impériale ; mais lorsqu’il voulut exercer ses droits
en Italie, il trouva une vive résistance dans
Innocent III, qui, irrité de ne pas trouver en
lui un agent docile de ses prétentions, jeta les
yeux sur le fils de Henri VI, le jeune Frédéric, roi de Sicile, déclara Othon déchu de ses
droits et souleva contre lui une partie de
l’Allemagne. Frédéric alla se mettre à la tête
de ses partisans, se fit couronner empereur à
Aix-la-Chapelle, sous le nom de Frédéric II,
vainquit Othon et devint seul maître de l’empire.
En 1220, il fit élire roi des romains son
fils aîné Henri, né en 1209, dans le but de
rendre l’empire héréditaire dans sa famille.
Henri épousa, en 1225, Marguerite d’Autriche,
qui avait des droits éventuels à l’héritage
de ce pays ; mais, à l’instigation du
pape, il se révolta contre son père, qui le déclara
déchu de ses droits (1235) et l’envoya
prisonnier à Mortorano, en Italie, où il mourut
en 1242. En 1237, Frédéric II fit couronner
roi des Romains, à Spire, son second fils,
Conrad IV, qui devint empereur après la
mort de son père, en 1250. Conrad, contraint,
par les embarras de tout genre que lui suscita
le pape, de quitter l’Allemagne, se rendit
en Sicile auprès de son frère Manfred et
mourut empoisonné en 1254. Il laissait un
fils, Conrad ou Conradin, qui fut pendu à Naples, par ordre de Charles d’Anjou, en 1208,
après avoir été fait prisonnier à la bataille
de Tagliacozzo. Avec cet infortuné prince
finit la dynastie des Hohenstauffen.
Raumer a publié une histoire estimée des empereurs de la maison de Hohenstauffen (Leipzig, 1823, 6 vol. in-8o).
HOHENSTEIN, ville du royaume de Saxe,
cercle et à 12 kilom. N.-E. de Zwickau, sur
les pentes du Laugenberg ; 5,400 hab. Industrie
très-active ; filature de laine et de coton ;
fabrication de lainages, toiles et cotons.
HOHENSTEIN, comté de Prusse, dans la province de Hanovre, au S.-E. de la principauté
d’Hildesheim ; 26 kilom. de longueur sur
13 de largeur ; 8,000 hab. Les localités principales
sont Ilefeld et Neustadt. Dès le milieu
du XIIe siècle, il appartenait à la maison des
comtes de Rielstein, qui a formé une branche
perpétuée jusqu’au commencement du
XVIIe siècle, et portant le titre de comtes de
Hohenstein. Après différents partages, il se
forma, au milieu du XIVe siècle, deux lignes
principales, celle de Hohenstein-Klettenberg,
et celle de Hohenstein-Heldrungen.
HOHENTHAL (Pierre Hohmann de), négociant allemand, né à Kœnnern, dans le cercle
de la Saale (Saxe), en 1663, mort en 1732. Il
commença par être commis chez un marchand
de Leipzig, montra une rare aptitude
commerciale et fonda dans cette ville une
maison de commerce qui prit un développement
rapide et acquit une importance considérable.
Pierre Hohmann devint alors un personnage et jouit d’un crédit et d’une considération tels en Allemagne, que l’empereur Charles VI lui conféra, en 1717, le titre de
chevalier de Hohenthal. Ses descendants ont
reçu le titre de barons en 1733, et de comtes
en 1790. Il existe encore deux branches de
cette famille, celle de Hohenthal-Dœllkau et
celle de Hohenthal-Kœnigsbrück.
HOHENTWIEL, hameau du royaume de Wurtemberg, dépendance du cercle de la forêt Noire, et enclavé dans le territoire du grand-duché de Bade, près de la frontière Suisse, à 28 kilom. S. de Tuttlingen ; 60 hab. Ruines d’une forteresse jadis célèbre, rasée
en 1800 par le général Vandamme.
HOHENWARTH (Sigismond-Antoine, comte DE), prince de Gerlachstein, prélat allemand, né à Gerlachstein en 1730, mort à Vienne en 1820. Rentra, en 1747, dans l’ordre des jésuites,
fut successivement professeur à Trieste,
à Laybach, au Theresianum de Vienne, où il
se lia avec Neumann, Eckhell et autres savants
distingués, devint en 1778 instituteur
des fils du duc de Toscane, et revint à Vienne
après avoir passé douze années à Florence.
Nommé évêque de Trieste en 1792, de Saint-Poelten
en 1794, il fut promu archevêque de
Vienne en 1803. Le comte de Hohenwarth
devint, en 1806, président de la commission
d’instruction publique. Il se signala par sa
bienfaisance, par son amour pour les sciences
et les arts, et composa une Histoire de la
maison de Lorraine.
HOHENWARTHE s. f. (o-è-nouar-te ; h asp.
— de Hohenwarth, sav. allem.). Bot. Syn. de kentrophylle, genre de carduacées.
HOHENZOLLERN (principautés de), anciennes
principautés suzeraines de l’Allemagne du Sud, ayant fait partie de la Confédération germanique jusqu’en 1849, et réunies depuis cette époque à la monarchie prussienne. Ces principautés sont au nombre de deux : la principauté de Hohenzollern-Hechingen,
et celle de Hohenzollern-Sigmaringen.
La principauté de Hohenzollern-Hechingen se compose d’un territoire de près de 4 myriamètres carrés, et compte environ 21,000 hab., la plupart catholiques, et répartis dans une ville, Hechingen, capitale, 3 bourgs et 25 villages. Cet ancien État, situé dans une contrée montagneuse que traverse le Rauhe-Alp, est compris entre le grand-duché de Bade, le Wurtemberg et la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen, Le Starzel, affluent du Neckar, et quelques cours d’eau sans importance, tributaires du Danube, arrosent cette contrée, dont les vallées, généralement fertiles, produisent des grains en quantité suffisante pour la consommation des habitants. L’industrie de ce pays est très-bornée ; elle ne consiste guère que dans le tissage de la laine et la filature du coton.
La principauté de Hohenzollern-Sigmaringen, bornée au N. par le Wurtemberg et le grand-duché de Bade, a près de 4 myriamètres carrés de superficie et une population de 43,000 hab., la plupart catholiques, et répartis dans 4 villes, 7 bourgs et 70 villages ou hameaux. Capitale, Sigmaringen. Les terres situées au S., sur la rive droite du Danube, offrent beaucoup de plaines fertiles et jouissent d’un climat tempéré. Sur la rive opposée du fleuve, dans la partie méridionale de cette principauté, le sol, au contraire, est pierreux et ingrat. Le voisinage de la chaîne de l’Alp donne au climat une grande âpreté. Cependant l’industrie et l’opiniâtreté des habitants ont triomphé de l’ingratitude du sol, et l’agriculture y est assez avancée. On ne peut pas en dire autant de l’industrie, qui ne consiste que dans l’exploitation et le travail du fer, et dans la filature et le tissage du lin. Le Danube, qui traverse la contrée, n’y est pas encore navigable. Les principaux affluents de ce fleuve, qui arrosent le territoire de l’ex-principauté, sont le Lauchart, la Schmiech, le Neckar, l’Eyach et le Glatt.
HOHENZOLLERN ou ZOLLERN, forteresse de la principauté prussienne d’Hohenzollern-Hechingen, à 2 kilom. S. d’Hechingen, sur le Zollerberg, qui a une altitude de 842 mètres. Cette forteresse, berceau de la famille de
Hohenzollern, fut construite au XIe siècle,
époque à laquelle remonte la chapelle de
Saint-Michel qu’on y voit encore aujourd’hui.
Elle fut prise et détruite en 1423 par
les troupes alliées des villes impériales souabes ;
mais le margrave Albert de Brandebourg
la fit reconstruire en 1454. Pendant la
guerre de Trente ans, les Suédois et les Wurtembergeois
la prirent et la dévastèrent tour
à tour, au point qu’elle tomba complètement
en ruine. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, fit reconstruire, de 1850 à 1855,
cet antique berceau de sa famille, dans le
style du XIVe siècle, et la transforma en un
magnifique château royal, flanqué de cinq
tours. Outre la vieille église catholique, qui
a été restaurée, le château renferme une
église évangélique.
HOHENZOLLERN, famille allemande, qui tire son nom du vieux château de Zollern ou Hohenzollern, en Souabe, et à laquelle appartient la famille royale de Prusse. Cette maison aurait eu pour chef, d’après la tradition,
Tassillon, comte de Souabe, qui était
contemporain de Charlemagne. Tassillon bâtit
la forteresse de Zollern, où il s’établit.
Les premiers qui prirent le nom de comtes
de Zollern, furent Burckhard et Wézel ou
Vinceslas de Zobre, qui périrent en 1061 dans
les guerres civiles de la minorité de l’empereur
Henri II. L’un eut pour fils Frédéric Ier
de Zobre, qui est mentionne dans les chroniques
comme le fondateur du couvent d’Alpirsberg
(1095), tandis que Frédéric Ier n’a
que le titre de prévôt de ce couvent. Frédéric Ier eut six fils, dont deux seulement
lui survécurent, savoir : Frédéric II, qui
mourut après 1142 et qui fut le fondateur de
la famille des burgraves de Zollern-Nuremberg,
et Burckhard, dont l’histoire fait mention
entre 1120 et 1150, et de qui descendaient
les comtes de Zollern-Hohenberg. Le comte
Frédéric III, qui mourut en 1200, fut l’un des
plus fidèles conseillers des empereurs Frédéric Ier et Henri VI, et prit en 1192 le titre de
burgrave de Nuremberg, du chef de sa femme
Sophie, héritière du dernier burgrave de cette
ville. Ses deux fils, Frédéric IV et Conrad Ier,
sont également désignés sous les titres de
comtes de Zobre et de burgraves de Nuremberg.
En 1226, la maison, dont les possessions
respectives étaient restées entièrement confondues
jusque-là, se divisa en deux lignes,
qui existent encore aujourd’hui : la ligne de
Franconie et celle de Souabe. La première
eut le burgraviat de Nuremberg et les importantes
propriétés que la famille avait acquises
en Franconie, tandis que la seconde hérita
du comté de Zollern et des domaines primitifs
situés en Souabe.
— Ligne de Franconie. Le fils de Conrad Ier, Conrad II, mort en 1260, fut le premier, parmi les burgraves de Nuremberg, de la famille de Zollern, qui se borna à ce simple titre de burgrave. Il fut l’un des hommes les plus influents de son temps. L’aîné de ses fils, Frédéric III, lui succéda dans le burgraviat, et épousa Élisabeth, l’une des héritières du dernier comte de Méranie, laquelle lui apporta des biens considérables, dans lesquels se trouvait comprise la ville de Baireuth. Il contribua beaucoup à l’élection de Rodolphe de Habsbourg à l’empire, et reçut de ce prince, en récompense, des fiefs considérables. À Frédéric III, qui mourut en 1297, succédèrent tour à tour ses deux fils, Jean Ier, mort en 1299, et Frédéric IV, mort en 1334. Ce dernier vécut sous trois empereurs d’Allemagne. Il eut quatre fils, dont les deux aînés, Jean II, mort en 1357, et Conrad IV, mort en 1334, régnèrent en commun jusqu’à la mort de Conrad, auquel succéda le quatrième frère, Albert, mort en 1361. À Jean II succéda, en 1357, son fils Frédéric V, mort en 1398, qui, par un partage, sépara ses possessions de celles de son oncle Albert. Frédéric V, surnommé le Conquérant, chercha surtout à arrondir ses États, qu’il agrandit considérablement, et fut élevé, en 1363, par l’empereur Charles IV, au rang de prince de l’Empire. Il abdiqua peu de temps avant sa mort et laissa ses États à ses deux fils : Jean III, mort en 1420, et Frédéric VI, mort en 1440. Ceux-ci régnèrent en commun jusqu’en 1403, où intervint un partage, qui donna à Jean III les pays qui formèrent la principauté de Baireuth, et à Frédéric VI ceux dont se composa la principauté d’Anspach. L’un et l’autre accrurent encore considérablement leurs États respectifs. Jean III étant mort sans enfants, les deux principautés se trouvèrent de nouveau réunies sous la souveraineté de Frédéric VI. En 1415, il reçut de l’empereur Sigismond l’électorat de Brandebourg, et prit, comme électeur, le nom de Frédéric Ier. Son onzième successeur, l’électeur Frédéric III, fut le premier roi de Prusse, sous le nom de Frédéric Ier.
— Ligne de Souabe. Fondée, comme nous l’avons vu, par Frédéric, comte de Zollern, qui mourut en 1251, elle atteignit son plus haut point de puissance sous son fils Frédéric II, surnommé l’Illustre. Affaiblie à différentes reprises par des partages, elle ne reprit quelque éclat qu’au commencement du XVIe siècle, sous le comte Eitel-Frédéric IV, conseiller intime de l’empereur Maximilien, et conseiller de chambre impériale, qui mourut en 1512, après avoir vu l’empereur rendre héréditaire dans sa famille le titre de chambellan de l’empire. Son fils, Frédéric V, fut l’ami et le compagnon d’enfance de Charles-Quint, et mourut empoisonné à Pavie. (1525). Charles Ier, fils du précédent, mort en 1570, hérita en 1529 des comtés de Sigmaringen et de Væhringen, et devint plus tard président du conseil aulique. À sa mort, il partagea ses biens entre ses deux fils et forma ainsi deux branches différentes des Hohenzollern de Souabe. De ses deux fils, l’aîné, Eitel-Frédéric VI, né en 1545, mort en 1605, bâtit le château d’Hechingen, où il fixa sa résidence, et prit le nom d’Hohenzollern-Hechingen, tandis que le cadet, Charles II, né en 1547, mort en 1606, prit celui de Hohenzollern-Sigmaringen. Le comte Jean-Georges d’Hohenzollern-Hechingen, fils d’Eitel-Frédéric VI, fut élevé, en 1623, par l’empereur Ferdinand II, au rang de prince de l’empire, et ce titre fut également accordé en 1638 au chef de la branche de Sigmaringen. En 1692, l’empereur Léopold Ier décida que ce titre serait aussi donné aux fils puînés des deux familles, en en exceptant toutefois la ligne collatérale d’Hohenzollern-Hagerloch. Les possessions des Hohenzollern devinrent donc deux principautés souveraines et indépendantes de l’empire ; seule, la juridiction criminelle releva de l’empereur. Des traités d’hérédité furent conclus en 1695 avec l’électeur de Brandebourg, et, en 1707, avec les margraves de Baireuth et d’Anspach, et furent annulés par la convention, dite statut de famille, du 24 janvier 1821, laquelle fut approuvée par le roi de Prusse, en sa qualité de chef de toute la famille de Hohenzollern. À la suite des bouleversements politiques de 1848, les deux princes régnants, Frédéric-Guillaume de Hohenzollern-Hechingen et Charles-Antoine de Hohenzollen-Sigmaringen, abdiquèrent l’un et l’autre, le 7 décembre 1849, et leurs États appartinrent au roi de Prusse, qui en prit possession le 12 mars 1850. Les deux princes rentrèrent dans la vie privée, avec les prérogatives de princes cadets de la maison royale de Prusse et le titre d’Altesse. La branche de Hohenzollern-Hechingen a pour chef actuel le prince Frédéric-Guillaume, né en 1801, général d’infanterie au service de la Prusse ; il réside à Hohlstein, en Silésie. Veuf en 1847 d’Eugénie, princesse de Leuchtenberg, il a épousé morganatiquement, en 1850, Amélie, comtesse de Rothenbourg, née en 1832, avec laquelle il a divorcé en 1863, après en avoir eu deux enfants, qui portent les titres de comte et comtesse de Rothenbourg.
Le prince Charles-Antoine, chef de la branche de Hohenzollern-Sigmaringen, est né en 1811. Général d’infanterie dans l’armée prussienne, il a en outre été placé, de décembre 1848 à mars 1852, avec le titre de ministre-président, à la tête du cabinet libéral prussien, et il devint ensuite gouverneur militaire des provinces du Rhin et de la Westphalie. En 1861, il a reçu le titre d’Altesse royale. De son mariage avec la princesse Joséphine de Bade, née en 1813, et qu’il a épousée en 1834, il a eu quatre fils et une fille. Le prince héréditaire, Léopold (v. plus bas), a épousé, en 1861, l’infante de Portugal. Charles-Eitel-Frédéric-Zéphyrin-Louis, frère puîné du précédent, né en 1839, est devenu en 1866 prince de Roumanie, sous le nom de Charles Ier. Il était précédemment sous-lieutenant dans le 2e régiment de dragons prussiens. Son règne a été signalé jusqu’ici par d’assez graves dissensions. Un autre fils du prince Charles-Antoine, le prince Antoine-Egon, né en 1841, était lieutenant dans le Ier régiment de la garde prussienne, et fit la campagne de 1866 ; à la bataille de Sadowa, il fut blessé à la jambe de quatre coups de feu, et mourut quelques jours après des suites de l’amputation qu’on avait dû pratiquer. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, a fait faire sur l’histoire primitive de sa famille des recherches qui ont abouti à la publication des ouvrages suivants : Antiquités et monuments artistiques de l’illustre maison de Hohenzollern ; Recherches sur les Hohenzollern ; les Ancêtres de la maison royale de Prusse, etc. Tous ces ouvrages ont été publiés à Berlin.