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métempsycose, ou plutôt le dogme de la transmigration, y conduisait presque infailliblement, et il eût fallu un goût bien sûr et bien éclairé pour éviter un tel faux pas. »

C’est surtout dans la sculpture des figures de proportions gigantesques, que l’art indien a fait preuve d’originalité et de hardiesse. Les deux colosses de Bamian sont célèbres. Ils sont taillés en haut-relief dans la paroi verticale de la montagne. Le plus grand a 36m,57 de hauteur et occupe en largeur une surface de 2im,33 ; il a eu les membres inutiles par le canon et le haut du visage est très-détérioré. La tête porte des restes de tiare ou de bandeau. La lèvre inférieure est très-épaisse ; les oreilles sont longues et pendantes, comme dans toutes les figures du Bouddha. Le corps est enveloppé d’un manteau qui descend jusqu’aux pieds et qui était enduit de stuc et peut-être de peinture. Les mains, qui sortaient du manteau, ont disparu. Cette figure est d’un dessin barbare et les contours en sont grossiers. L’autre colosse, que les gens du pays appellent tantôt la femme, tantôt le frère ou le disciple du plus grand, n*a guère plus de 21 mètres de hauteur ; j ïï est moins mutilé, mais peu distinct néan- moins dans ses détails. Aux pieds de ces co- j losses, sont des ouvertures servant d’entrée t a des grottes qui s’étendent assez avant, et dont les galeries superposées conduisent au | niveau de ta tête des statues ; les excavations t inférieures servent de lieu de repos pour les caravanes ; les plus hautes ont été converties en greniers et magasins de provisions par diverses communautés. Les niches dans les- | quelles sontlogéeslesstatues’étaient revêtues ( de stuc et ornées de peintures dont il reste quelques traces. |

Ces deux colosses sont tournés vers l’orient, de façon qu’ils semblent sourire au lever du soleil et s assombrir au couchant. Les bouddhistes y voient Shahama et son disciple Salsala ; les Indiens, Bhira et sa femme, personnages dont font mention les anciennes traditions des Pandonides, ennemis des brahmes ; les Persans mahométans, l’homme primitif et sa femme, du Zend-Âvesta. L’opinion de Ritter est qu’ils sont relatifs k l’introduction du bouddhisme dans l’Inde.

— III. Peinture. Les Indiens, comme les Égyptiens, les Grecs et les Etrusques, ont rehaussé de couleurs leurs ouvrages d’architecture et de sculpture. Nous venons de voir que l’intérieur des niches des colosses de Bamian et ces colosses eux-mêmes étaient primitivement revêtus d’une couche de stuc, sur laquelle des couleurs étaient appliquées. On remarque encore une infinité de chevilles de bois qui ont dû servir à faire tenir l’enduit. Des figures étaient peintes sur les parois des niches : quelques-unes ont conservé des couleurs assez vives ; mais les contours sont indécis. Le voyageur Alex. Burnes a pu distinguer trois figures de femme formant un groupe ; une de ces femmes, vue de profil, a les cheveux rassemblés par un nœud sur le haut de la tête et des nattes tombant jusqu’à moitié de la poitrine ; elle porte un manteau et a la tête entourée d’un nimbe circulaire.

Les plus beaux restes de peinture murale se voient dans le temple souterrain d’Ayanti, près d’Aurengabad, et dans les grottes des Panch-Pandou, près de Band. J.-E. Alexander, qui a découvert les souterrains d’Ayanti en 1824, prétend que les peintures à fresque qui couvrentles parois du principal sanctuaire représentent des sujets de la vie domestique des anciens Indiens, des chasses, des batailles, etc. Les figures humaines, hautes de om,60 a om,80, sontbiendessinées etbien coloriées, d’une teinte couleur an chair claire. La couche de stuc sur laquelle elles sont peintes a environ om,006 d’épaisseur. Les peintures des Panch-Pandou, exécutées également sur un enduit de stuc, offrent un dessin assez élégant et une grande sagesse de couleurs. Les figures d’hommes et de femmes qui sont tracées sur les parois durez-de-chaussée ont un teint cuivré ; elles sont bien supérieures, sous le rapport de l’exécution, k tout ce qu’ont fait les artistes de l’Inde moderne. Beaucoup de ces figures, ainsi que leurs encadrements, sont peintes, à la manière étrusque, ’en rouge indien, sur un fond d’une teinte différente. Dans le plafond, il reste encore des fleurs et des fruits, et, aux chapiteaux, des entrelacs au-dessus desquels sont peints des dragons et des poissons.

On peut juger de la manière de peindre des Indiens modernes d’après les tableaux que l’Institut a reçus en présent, il y a quelques années, de M. Hodgson, ancien résident politique de l’Angleterre à Kathmaudou, capitale du Népaul. Ces tableaux, peints sur toile, sont de dimensions très-diverses : les plus récents ont plus de 2 mètres de longueur sur autant de largeur ; les plus anciens se réduisent k om,30 ou onl, ’10. Aucun n’a de cadre régulier ; mais ils sont tous destinés à être roulés sur un morceau de bois placé soit en bas, soit en haut. La toile est le plus souvent assez grossière et tout unie ; parfois le tissu est fort délicat, et il est entremêlé de fils d’or et de soie. Il y en a qui, outre la toile sur laquelle ils sont faits, portent aussi un voile qu’on abaisse ou qu’on relève sur la peinture. Les tableaux de cette sorte sont exposés, dans certaines fêtes religieuses, k l’admiration des fidèles. Suivant M. Barthélémy Saint-IIilaire, qui nous fournit uns renseignements, il serait d.l’ticile de dire

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précisément quelles sont les matières employées pour fixer les couleurs ; c’est, en général, une simple détrempe ; c’est quelquefois aussi un enduit plus solide, sans qu’il le soit jamais autant que nos peintures k l’huile. Il est même de ces couleurs qui sont si peu tenaces qu’elles s’attachent aux doigts pour peu qu’on y touche. On dirait d’un pastel prêt k s’effacer, si on le frottait même légèrement. Quant aux sujets représentés par ces tableaux, ce sont le plus souvent des scènes de la vie du Bouddha, des bodhisatvas, des bhikshous (dévots), des Mounis, des divinités des deux sexes, des adorateurs plongés dans la contemplation ; des processions où des chars énormes, traînés et poussés par des hommes, portent des pyramides qu’on maintient à grand’peine ; des danses, des joueurs d’instruments, des guerriers, des chevaux, des éléphants, des bêtes fantastiques, des emblèmes, des ornements et des symboles de toute sorte, et trop souvent aussi des scènes d’une lubricité honteuse. 0

On peut voir encore, à la Bibliothèque nationale de Paris, une belle collection de miniatures indiennes du xvio siècle, rapportées par Manucei, et une Histoire des radjahs de VHindoustan, que le colonel Gentil écrivit en 1772, et fit orner de peintures par un miniaturiste indien.

INDES OCCIDENTALES, nom donné par les premiers navigateurs au nouveau monde.


INDE (malle de l’). V. MALLE.


Indes (histoire philosophique et politique des établissements des Européens dans les deux), par l’abbé Raynal (Amsterdam, 1770). Cet ouvrage, assez oublié aujourd’hui, donna à son auteur, quand il parut, une prodigieuse célébrité. Au milieu de documents statistiques qui, forcément, ont perdu de leur exactitude, on y trouve quelques pages d’une éloquence réelle et de violentes attaques contre tous les abus. C’était d’ailleurs une matière instructive et neuve, que l’histoire des relations politiques et commerciales des peuples européens avec les peuples de l’Asie et de l’Amérique. Aussi le succès fut-il immense et l’Histoire philosophique, traduite dans toutes les langues, compta bientôt vingt éditions et plus de cinquante contrefaçons. L’abbé Raynal avait reçu d’Holbach, de Naigeon, de Deleyne, des comtes d’Aranda et de Souza, de Jean de Pechmeja, de Diderot enfin, des matériaux, des documents, des appréciations, des passages, des chapitres entiers. Diderot surtout, qui prodiguait si généreusement son talent, a été l’un des collaborateurs les plus assidus de Raynal, et a fourni à cet ouvrage célèbre les pages les plus hardies et les plus éloquentes. De cette diversité d’informations, il a dû résulter nécessairement quelques erreurs, et ces documents si nombreux ont été parfois entassés pêle-mêle. Mais ces imperfections n’expliquent pas, tant s’en faut, toutes les attaques dont Raynal et son livre ont été l’objet Son crime irrémissible, c’est d’avoir osé dire le premier : « Peuples lâches, vous vous contentez de gémir, quand vous devriez rugir. » Et dans un autre passage resté non moins célèbre : « Quand viendra donc cet ange exterminateur, qui abattra tout ce qui s’élève et qui mettra tout au niveau ? »

Le peuple, dont le cœur s’était soulevé de dégoût à la vue des orgies du Parc-aux-Cerfs et qui n’avait plus en face de lui que l’imbécillité d’un roi sans vices, mais aussi sans vertus, le peuple était tout préparé à entendre ces énergiques paroles. Aussi la frayeur fut-elle grande chez les défenseurs du trône et de l’autel. Palissot, d’abord, le jésuite Feller ensuite essayèrent de combattre par la plume les théories incendiaires de Raynal. D’après l’ancien oratorien, comme d’après le disciple de Loyola, on ne trouvait dans l’ouvrage de l’abbé Raynal que « des déclamations audacieuses, dans lesquelles ni les principes moraux, sauvegarde des États, ni les États eux-mêmes n’étaient respectés... ; de la confusion, même des absurdités, des attaques fatigantes contre les lois, les usages établis, les gouvernements, et surtout contre les rois et les prêtres. »

Mais le succès du livre allait croissant ; Raynal répondit à ces attaques par une édition nouvelle. On eut alors recours à d’autres moyens : le gouvernement ordonna la suppression de l’ouvrage le 29 décembre 1772. L’ouvrage se répandit plus encore. Le parlement intervint, et, en 1781, il rendit un arrêt qui condamna l’Histoire philosophique et politique des établissements des Européens dans les deux Indes à être brûlée par la main du bourreau. Cette condamnation eut son effet naturel, et explique, au moins autant que le mérite de l’ouvrage, le prodigieux succès du livre de Raynal.

L’abbé Raynal ne mit pas d’abord son nom aux diverses éditions de son ouvrage ; l’édition de Genève (1780, 10 vol. in-8°) est la première qui ait paru avec le nom de l’auteur.


Inde (la Bible dans l’), Vie de Iezeus Christna, par Louis Jacolliot (Paris, 1868). L’objet de ce livre est de montrer que l’Inde est le berceau du monde, et que « nous y retrouvons toutes les traditions poétiques et religieuses des peuples anciens et modernes : le culte de Zoroastre et les symboles de l’Égypte, les mystères d’Éleusis et les prêtresses de Vesta, la Genèse de la Bible et ses prophéties, la morale du philosophe de Samos et le sublime enseignement du philosophe de Bethléem. » Ce système, qui refuse toute originalité au panthéisme égyptien, au dualisme iranien, au monothéisme hébraïque, au polythéisme grec, est aussi éloigné de la science et de la critique modernes que celui qui a longtemps cherché dans la Genèse l’origine de tous les mythes. Il repose sur la même espèce de preuves, c’est-à-dire sur des rapprochements de noms, de faits et d’idées que l’imagination se hâte d’interpréter à son gré et auxquels elle donne une portée arbitraire, sans tenir compte des résultats fournis par l’étude comparée des langues et des religions. Nous pensons que l’auteur ne s’est pas suffisamment pénétré des beaux travaux d’Eugène Burnouf, de Lassen, de Max Millier, etc., et qu’il s’est laissé trop entraîner

! par une vue systématique de son sujet.

Pourtant, il serait injuste de refuser k son travail un mérite réel de nouveauté et d’originalité. Le lecteur en jugera par les citations suivantes :

■ En sanscrit, manou signifie l’homme par excellence, le législateur : Manès, Minos et Mosès, ne proviennent-ils pas de la même racine sanscrite ? Ces noms n’accusent-ils pas une origine unique et incontestable, et dont on ne peut attribuer tes variations, bien légères du reste, de la prononciation et de l’écriture (sic), qu’aux langues égyptienne, grecque et hébraïque, qui toutes, trois, en s’emparant de ce nom primitif, de manou, devaient nécessairement l’écrire avec des changements

appropriés à leur génie et à leurs formes particulières ? .., Manou, eu s’unissant aux brahmes et aux prêtres pour renverser la primitive société des Védas, a été le point de départ de l’abaissement et de la ruine de son pays, -étouffé sous une théocratie égoïste et corrompue. Son successeur Manès, en asservissant l’Égypte sous la domination des prêtres, lui préparait l’immobilité et l’oubli. Et Mosès ou Moïse, poursuivant avec un égal succès le rôle despotique de ses devanciers, n’a su faire de sa nation, appelée si pompeusement le peuple de Dieu, qu’un troupeau d’esclaves, bien discipliné pour le joug, et constamment emmené en servitude par les populations étrangères ses voisines...

De même que les quatre législateurs dont nous avons parlé, Manou, Manès, Minos et Mosès, dominent la société antique tout entière, de même ces quatre noms Zeus, lezeus, Isis, Jésus, sont à la tête de toutes les traditions religieuses des temps anciens et modernes. Zeus en sanscrit’signifie le dieu par excellence... Cette expression de Zeus fut admise sans le moindre changement par les Grecs... En latin, ce nom de Zeus devint Deus... Du Zeus sanscrit est né également le Jéhovah des Hébreux... lezeus, autre expression sanscrite, qui signifie la pure essence divine, a été très-certainement la racine, le radical créateur d’une foule d’autres noms de l’antiquité portés soit par des dieux, soit par des hommes célèbres, tels que Isis, déesse égyptienne ; Josué, en hébreu Josuah, le successeur de Moïse ; Josias, roi des Hébreux, et Jeseus ou Jésus, en hébreu Jéosuah...

Dans la ressemblance des noms de Christ et de Christna, nous trouvons évidemment l’imitation, la copie, l’emprunt fait par les apôtres k l’incarnation iudoue. Le Fils de Marie, en naissant, ne reçut que le nom de Jésu3, et ce n’est qu’après sa mort qu’il fut appelé le Christ par les premiers fidèles... Fera-t-on venir ce nom de Christ du mot grec Xçistôî ? Outre que la plupart des mots grecs sont du sanscrit presque pur, ce qui explique la ressemblance, il reste encore a donner les motifs du choix de ce surnom grec à Jésus qui, Juif de naissance, passasa vie militante en Judée et mourut au milieu de ses compatriotes. Un surnom hébreu eût été seul compréhensible et logique. La seule vérité admissible est que ce nom de Christ fait partie du système complet adopté par les apôtres et qui se résume ainsi : constitution de la société nouvelle sur le modèle de la primitive religion brahmanique. >

Inde» gniantea (les), opéra-ballet, composé de trois entrées et d’un prologue, paroles de Fuzelier, musique de Rameau ; représenté à l’Académie royale de musique le 23 août 1735. Le titre des entrées donnera une idée du poiime ; l° le Turc généreux ; 2° les Incas du Pérou ; 3» les Fleurs. En 1736, on ajouta une quatrième entrée : celle des Sauvages. Cet ouvrage est rempli de beaux fragments. Monteclair reprochait à Rameau de commettre des fautes dans son harmonie. À la sortie d’une des représentations des Indes galantes, lui ayant témoigné le plaisir que lui avait fait éprouver un certain passage qu’il lui désigna, Rameau lui répondit : « L’endroit que vous louez est cependant contre les règles ; car il a trois quintes de suite. •

Jélyotte chantait dans les Jndes galantes avec son succès accoutumé. Les vers k sa louange pleuvaient de tous côtés. En voici d’assez mauvais :

Ah ! c’est un dieu qui chante ; écoutons, il m’enflamme ; Jusqu’où vont les éclats de son gosier flatteur ? Sur l’aile de ses sons, je sens voler mon ime ; Je crois des immortels partager la grandeur.

La voix de ce divin chanteur

Est tantôt un zéphyr qui vole dans la plaine, Et tantôt un. volcan qui part, enlevé, entraîne Et dispute de force avec l’art de l’auteur. Malgré le zéphyr, les ajles et- le yujean, ces

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vers rampent k terre et ne méritent pas même le nom de musn pedestris.

INDE C1SGANGÉT1QUE ou INDOCSTAN,

grande presqu’île de l’Asie méridionale, située k l’O. des embouchures du Gange et du Brahmapoutra, et ayant la forme d’un triangle dont la pointe est au S. et la base au N. Elle a pour limites : au N., les monts Himalaya, qui la séparent du Thibet ; k l’E., la golfe de Bengale ; k l’O., le Sind et la mer ou golfe Oman, et au S., la mer des Indes. Cette presqu’île s’étend de 70 31’ k 34045’ de lat. N., et de 65<> 90’ k 93» 34’ do long. E. Elle a 3,000 kilom. du N. au S., 2,500 kilom. deVE. à l’O., 3,160,000 kilom. carrés de superficie 61 une population d’environ 193,000,000 hab., Indous ou indigènes, Malais, Mongols, Chinois, Guèbres ou Parais, Arabes, Turcs et Européens, surtout Anglais.

Aspect général ; orographie. La presqu’île indoustanique forme un immense carré divisé en deux triangles inégaux, par une ligne se dirigeant de l’E. k l’O. et parallèle aux monts Vindhia, depuis l’embouchure du Gange jusqu’à celle de l’Indus. Elle comprend l’Indoustan proprement dit et le Decan. L’Indoustan proprement dit forme, dans la plus grandepartie de sa surface, une immense vallée, qui ne prend le caractère de pays de montagne que dans la partie N.-E., c’est-à-dire sur le versant méridional de l’Himalaya, et d’une manière moins saillante dans sa partie méridionale, sillonnée par les ramifications du versant septentrional des monts Vindhia, qui la séparent du Decan. Il ne se compose donc que d’une vaste plaine s’étendant des bouches du Gange k celles de l’Indus, et le long de ce fleuve, sur sa rive gauche, jusqu’aux régions N.-O. de l’Himalaya. L’Indoustan proprement dit comprend dès lors tout le bassin du Gange et la gauche du bassin de l’Indus, qui ne forme pas d’ailleurs une ligne de partage bien prononcée, de telle sorte que les contrées basses de l’Indus et du Gange forment une plaine non interrompue, une seule et même vallée, dont l’extrémité orientale est limitée par le Brahmapoutra, k sa sortie de l’Himalaya. Mais ces deux bassins, ces deux parties de la grande vallée indoustanique diffèrent essentiellement l’une de l’autre ; celle du Gange est d’une prodigieuse fertilité, tandis que celle de l’Indus est, en général, beaucoup plus pauvre. Pourtant le sol est assez bien cultivé dans le N. du Pendjab. On rencontre dans la vallée de l’Indus plusieurs parties sablonneuses et incultes, notamment le grand désert de Thurr, qui s’étend parallèlement k l’Indus, sur une longueur de 700 kilom. et une largeur de 150 à 200 kilom. Les grandes plaines du Gange et de l’Indus sont formées de terres alluviales. Le Decan comprend, avec l’Ile de Ceylanqui en fait partie, k peu près les deux tiers de la superficie totale de l’Inde Cisgangétique ; les monts Vindhia forment la base du triangle du Decan, du côté de l’Indoustan proprement dit ; ils se composent de plusieurs chaînes parallèles. Les Ghattes orientales et les Ghattes occidentales s’élèvent sur les côtés O. et E. du même triangle. Les monts Nilgherries, ou montagnes Bleues (2,700 mètres), unissent les Ghattes orientales et les Ghattes occidentales, par 12» de lat. N. Enfin, pour clore cette nomenclature orographique de l’Indoustan, citons, dans l’Ile de Ceylan, l’Hamazel ou pic d’Adam.

Hydrographie ; côtes ; ites, etc. La presqu’île indoustanique, enserrée au N, par l’Himalaya, coupée au centre par les monts Vindhia et accidentée k l’O. par les Ghattes occidentales, est partagée en deux versants

généraux, l’un exposé k l’E., vers le golfe de Bengale ; l’autre k l’O., vers la mer d’Oman. Les principaux cours d’eau de la partie septentrionale sont : l’Indus, le Gange, la rivière de Kaboul, l’Hydaspes, le Chenab, le Ravi, le Setlege, le Kuggur, le Kalli-Naddy, la Djoumnah ou Jamna, la Ramganga, le Goumty, la Gograh et le Gandak ou Gondo’h. La pente, roide et escarpée vers la côte, est douce et presque insensible k l’E. Les grands cours d’eau du Decan sont : la Nerbudda, le Tapti, le Godavery, la Kistna et le Cavery.

Les côtes de l’Indoustan sont peu découpées ; on remarque cependant k l’O. les golfes de Cuteh et de Cambaye. Le cap Comorin, extrémité méridionale de la presqu’île indoustanique, s’avance au S.-O. du golte de Manaar, qui sépare l’Ile de Ceylan du continent. La côte orientale est entrecoupée de nombreuses embouchures et de deltas inondés comme les rivages du Bengale, dont les innombrables canaux du Gange ont formé l’archipel marécageux des Sunderbunds. Parmi les îles (les côtes de l’Indoustan, nous citerons celles où les villes de Bombay et de Goa sont situées, Salsette, voisine de Bombay, et Diu, k l’extrémité méridionale de ht presqu’île de Guzerate. On doit aussi rattacher k cette contrée l’île de Ceylan, k l’entrée occidentale du golfe de Bengale, Quant aux Laquediveset aux. Maldives, elles font partie de l’Indo-Chine ou Inde Transgangétique.

Constitution géognosiigue ; climat ; productions. La partie septentrionale de l’Indoustan présente des roches de formation primitive, où domine le gneiss*mêlé au granit, k l’ardoise, au schiste et k la pierre calcaire. Dans les massifs moins élevés qui bordent les plaines du Gange, et dont le sol est formé de u»’r< !S’ alluviales, je silex est assez abuu-