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dant. Le gneiss compose en grande partie l’ossature des monts Vindhia, tandis que des roches granitiques forment la base des Ghattes occidentales. Le granit, ie gneiss et le talc dominent dans la composition de la base des Ghattes orientales. La latérite se rencontre sur plusieurs points de l’Indoustan.

Lapresqu’Ile ùidoustanique offre une grande variété de climats. Une chaleur tropicale règne dans les basses vallées fluviales. Les pluies y sont torrentielles, La plaine du Gange est très-malsaine. L’air est froid et sec dans les régions montagneuses et, sur le plateau du Decan, on jouit du plus délicieux climat ; il y règne, pour ainsi dire, un printemps éternel. • Les saisons et les climats de la partie de la presqu’île indoustanique située au-dessus du tropique du Cancer sont déterminés, dit un voyageur, d’une manière remarquable par les moussons. Les moussons du S.-O. apportent avec elles des brouillards, des pluies tropicales, des ouragans pour la côte occidentale, où les Ghattes de TO. forment la ligne de partage de la température, en mettant obstacle à ce que les nuages apportés de la mer par les moussons aillent plus loin. Pendant qu’ils s’abattent sur la côte de Malabar, où la saison des pluies dure de mai à septembre, la côte opposée, celle de Coromandel jouit de ta belle saison sèche. Ce n’est que lentement que la masse des nuages parvient à franchir la haute muraille des Ghattes occidentales, et alors commence la saison des pluies pour le plateau du Decan. Enfin quand, après de furieuses tempêtes, finit la mousson du S.-O., la mousson N.-O. commence à souffler ; elle chasse les nuages vers les côtes orientales ; la saison des pluies commence pour la côte de Coromandel et y dure d’octobre à janvier, pendant qu’à son tour la côte de Malabar jouit de sa Délie saison sèche, et que le plateau où il n’y a point de saison régulière de pluies est rafraîchi par quelques ondées légères. »

Les richesses minérales abondent dans Tlndoustan proprement dit. Un bassin houillerde 80 kilom. de longueur sur de largeur s’étend sur les deux rives de la Dummoda, et passe, croit-on, sous le Gange, pour se prolonger jusqu’au Catchar. On trouve aussi dans l’Inde Cisgangétique de l’argent, du fer, du cuivre, de "aimant, du silex, des cristaux, de l’argile, de la terre à porcelaine, du gypse, de la chaux, du granit, du porphyre, du mica, du soufre, du borax, du sel, des diamants (ceux du Bengale et du Bundelkand sont les plus beaux du monde), des saphirs, des rubis, des améthystes, des tourmalines, etc. On y pêche des perles.

Le territoire de la présidence de Bengale est couvert de magnifiques forêts et d’une végétation grandiose, partout où se trouve de l’humidité ; mais là ou l’eau manque, on ne rencontre que des steppes et des landes, que dessèchent encore davantage des vents brûlants. Il n’est pas rare d’y rencontrer des arbres de 40 mètres de hauteur et des bruyères pouvant rivaliser en élévation avec nos arbres forestiers. Les parties cultivées de la presqu’île indoustanique sont d’une grande fertilité. On récolte dans le Decan presque toutes les céréales d’Europe, et le calé, le coton, des fruits de toute espèce. On cultive, dans le bassin du Gange, le froment, l’orge, le millet, le sorgho, le maïs, l’avoine, la canne à sucre, le poivre, le bétel, le chanvre, le gingembre, le café, l’indigo, le pavot, le sésame, le coton, le mûrier, le safran, la gomme laque ; on y trouve aussi tous les arbres fruitiers de l’Europe. C’est certainement le pays le plus fertile du monde, et pourtant (cela s’est vu en 1S66) il est quelquefois ravagé par la famine. L’apparition d’un pareil fléau dans cette contrée privilégiée doit être attribuée à l’apathie et a l’imprévoyance des habitants, ainsi qu’au manque de voies de communication dans certains districts.

Dans l’Inde Cisgangétique, la faune est presque aussi variée que la flore. De nombreux éléphants, que l’on apprivoise avec facilité, peuplent les forêts marécageuses de l’Himalaya, les bords du Gange, le plateau du Decan, les taillis et les forêts de Ceylan et les immenses plantations de riz du Bengale. Ces éléphants, plus beaux et plus grands que ceux d’Afrique, deviennent des animaux domestiques d’une grande utilité. On trouve également dans ces forêts : le tigre royal, le lion, la panthère, le rhinocéros, des sangliers, des ouffles d’une taille colossale, des crocodiles et d’autres amphibies, une grande variété de singes, etc. À l’exception du cheval, qui est assez rare, tous les animaux domestiques de l’Europe abondent dans les régions cultivées. Les côtes sont peuplées d’une grande variété de poissons. Les insectes brillent d’un éclat inconnu aux zones tempérées. On élève en quantité les vers à soie et les abeilles. Des aigles, des vautours et des faucons peuplent le N. de l’Inde. On trouve aussi dans l’Inde beaucoup de paons, de casoars, des cygnes, des pélicans, des oiseaux de paradis, plusieurs espèces d’ibis, etc.

Population ; industrie ; commerce. Les nombreuses invasions dont l’Indoustan a été successivement le théâtre ont donné à la population de cette contrée un caractère particulier qu’on ne rencontre nulle autre part au monde. Là, en effet, les diverses peuplades qui se sont ruées sur ce pays ne se sont point superposées, mélangées comme en Europe. Malgré l’action du temps, la variété des races

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est restée à peu près intacte ; les nations envahissantes se sont juxtaposées, de telle sorte que l’Inde, au point de vue ethnographique, ressemble à une véritable mosaïque de races humaines. Parmi cette nombreuse population, les Indous proprement dits forment la grande masse. «Ils habitent surtout, dit un historien, les plaines du Gange, et on les rencontre aussi sur les diverses côtes de la péninsule ; mais, dans ces différentes contrées, ils forment toujours des castes différant entre elles d’origine, de religion. À côté d’eux existent, en outre, une foule de peuplades tout aussi étrangères les unes aux autres, en ce qui est des usages, de la religion, de la langue et de la coniormation physique, et qui, vraisemblablement, sont les derniers débris des habitants primitifs, restés, jusqu’à ce jour, puis de tout mélange avec les envahisseurs et les conquérants. Ordinairement ils habitent les endroits les plus inaccessibles des montagnes et des forêts, tandis que les vallées et les plaines, surtout dans l’Indoustan, sont habitées par les Indous proprement dits ; mais partout ces peuples de montagnes et de forêts, qu’il ne faut pas confondre avec les Indous, sont plus sauvages et plus grossiers que ceux-ci, qui ont fondé, dans le pays de plaine et sur les côtes, une civilisation particulière, et sont ainsi devenus, à proprement parler, la nation civilisée de 1 Asie méridionale. Parmi les plus remarquables de ces peuplades plus ou moins étrangères aux Indous, dont nous venons de parler, nous citerons : les Ramousis, fixés dans les Ghattes, aux environs de Pounah ; les Pouharris, qui vivent de la chasse et de l’agriculture, dans les sauvages contrées servant de frontières au Bengale, au Behar et au Gandovana ; les Ponlindas, race absolument identique a celle des nègres, fixés aux sources de la Nerbudda ; les Pindaries, qui viventadonnésau brigandage dans les parties les plus inaccessibles des monts Vindhia, et qui ont embrassé l’islamisme ; les Bhils, caste méprisée, qui vivent disséminés en hordes diverses et exercent généralement le brigandage dans le pays des Radjepoutes et dans le Guzerate ; les Ghonds ou Gonds, qui forment la population autochthone au N. du pays des Mahraltes et surtout dans le Gandouana ; les Koles, les Kands et les Sours, très-semblables à ces derniers, et ayant vraisemblablement de grandes affinités d’origine, fixés dans les montagnes qui servent de limites à la province d’Oressa ; les Koulis, établis sur la rive septentrionale du Godavery ; les Minos, peuple mahométan, qui habitent aujourd’hui paisiblement les environs du golfe de Cutch ; les Wun des et les Singalais, fixes dans Tîle de Ceylan ; enfin un grand nombre de tribus réfugiées dans les monts Himalaya, par exemple : les bouddhistes Nirwaris, dans le Népaul ; les Bothijas, dans le Boulan ; les Kanawaris, peuplades agricoles qui habitent le Setledge supérieur ; les Leptchas, les Mourmis, les Limbous, etc.. établis dans les régions montagneuses de 1 Himalaya. Indépendamment de toutes ces populations autochthones de l’Inde, il existe encore dans cette contrée plusieurs peuplades qui y émigrèrent dans les temps historiques ; en première ligne se placent les Mongols, descendants desTartares mahométans, généralement d’origine turco-persane, et qui, de nos jours même, ne connaissent pas d’autre langue que le persan. Plus vigoureux, plus grands, plus belliqueux que les Indous proprement dits (qui descendent des anciens Aryas), ils étaient devenus les maîtres du pays, et ils ont propagé l’islamisme même dans la population autochthone, avec laquelle ils se sont quelque peu mêlés. Après eux viennent les Afghans, puis les Arabes, qui, mahométans comme ces derniers, se trouvent dans les villes du Malabar, k Calicut, à Goa, à Guzerate et dans le Moultan. Il faut encore mentionner les Parsis ou Guèbres, ainsi que les Juifs, qu’on prétend être arrivés dans l’Inde à l’époque de la captivité de Babylone ; on les rencontre comme agriculteurs, ouvriers ou marchands dans diverses parties du Malabar, et on les appelle Juifs blancs, pour les distinguer des Juifs noirs, qui, descendant peut-être d’indigènes convertis au judaïsme, sont aujourd’hui répandus dans toute la péninsule. Enfin, nous citerons les chrétiens do diverses Églises, au nombre de 1^100,000, répandus principalement sur la cote du Malabar ; quelques Abyssins et les Européens établis dans l’Inde. •

La civilisation de l’Inde Cisgangétique diffère essentiellement selon les lieux et les races. Quelques-unes des peuplades de l’Inde sont restées jusqu’à présent h peu près à l’état sauvage ; mais les Indous proprement dits s’adonnent à la culture du soi et ont porté à un étonnant degré de perfection les différents métiers. Malgré les guerres incessantes qui, depuis mille ans, ont désolé cette contrée et fait déchoir son agriculture et son industrie, malgré l’écrasante concurrence des manufactures anglaises, on a pu se convaincre aux expositions universelles de Londres et de Paris que ce pays conserve encore des restes brillants de son ancienne activité industrielle. Les objets de fabrication indoue, élégants et de bon goût, sont recherchés sur les marchés de l’Europe. Ils consistent en percales, mousselines, basins, taffetas, velours, châles, tapisseries, nattes, étoffes de soie, de laine et de coton, ouvrages en cuir, objets d’or et d’argent, de nacre, d’ivoire, etc.

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Le commerce de l’Inde en deçà du Gangs est très-actif et très-animé ; il consiste principalement dans l’échange des produits agricoles et industriels du pays et dans l’écoulement des marchandises européennes venues par les ports de la presqu’île indoustanique. Le cabotage est très-étendu ; quelquefois même les pirogues arrivent jusqu’à 1 île de Ceylan. Le commerce intérieur est presque tout entier entre les mains des Anglais ; cependant les Français, les Américains, les Portugais, les Malais et les Chinois y prennent une part assez importante. Parmi les principaux objets d’exportation, on remarque surtout l’opium, le coton, le poivre, le salpêtre, le bois de teck, le bois de sandal, le sucre, les étoffes de soie et les cachemires,

Divisions, Les divisions territoriales de l’Inde ont subi de nombreuses variations. Quelques géographes, Balbi entre autres, partagent ce pays en quatre régions : Indoustan septentrional, Indoustan méridional, Decan septentrional et Decan méridional. Ces régions sont subdivisées de la manière suivante :

Indoustan septentrional. Cachemire. Aliahabad.

Ghéroual. Behar.

Népaul. ’ Bengale.

Oude.

Indoustan méridional.

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Decan septentrional. Kandeich. Bérar,

Aurengabad. Gandouana.

Bedjapour. Orissa.

Haïderabad. Circars septentrionaux

Bider.

Decan méridional.

Karnatic.

Salem ou Barramahàl.

Maïssour.

Balaghat.

Kanara.

Malabar.

Kotehin,

Travancor.

Coïmbetour.,

Au Decan méridional se rattachent Tîle de Ceylan, les archipels des Maldives et des Laquedives.

Au point de vue politique, l’Indoustan se divise en États indépendants (Népaul, Cachemire) ; États alliés ou tributaires de l’Angleterre (Sindhya, Nizam, Mysore, etc.), et États européens (Inde anglaise, française, portugaise). Les territoires placés sous l’autorité de l’Angleterre fournissent au gouvernement anglais des contributions régulières, soit en troupes, soit en argent. V. Indu anglaise.

Histoire. L’histoire de l’Inde Cisgangétique.racontée en partie dans l’article précédent (v. Inde), se confond pour le reste avec celle de l’Inde anglaise (v. ci-dessous). Nous devons dire un mot, cependant, des derniers événements de l’Afhganistan, pays que sa situation entre les possessions russes et les possessions anglaises semble réserver à devenir le théâtre d’un grand conflit. En attendant que les deux grandes puissances s’entre-choquent sur son territoire, l’Afhganistan jouit d’une sorte d’indépendance, due k l’attitude réservée imposée à chacun des deux rivaux par la surveillance jalouse de l’autre. Mais, si ces rivalités étrangères assurent au pays une sorte de paix extérieure, elles développent singulièrement les compétitions intérieures, le parti anglais et le parti russe croyant pouvoir compter l’un et l’autre sur l’aide d’une puissante intervention. Le trône, longtemps disputé entre trois frères. Méhémet- Azul-Khan, Méhémet-Azim-Khan et Shere-Ali, est aujourd’hui occupé* par ce dernier, qui est un partisan déclaré de l’Angleterre ; il a même accepté de cette dernière puissance une sorte de pension annuelle qui sn fait un véritable vassal. C’est une victoire du vice-roi lord Mayo, qui a été assassiné en 1872. Nul ne sait combien de temps elle durera.

Religions, linguistique, littérature, beauxarts. V. Inde.

INDE TIIANSUANGÉTIQUE, INDE AU DELÀ DU GANGE, ou INDO-CHINE, grande région de l’Asie méridionale, bornée au N. par 1 empire chiuois, à TE. par le golfe de Tonquin et la mer de Chine, au S. par la mer de Chine, le détroit de Malacca et celui de Singapour, à TO. par le golfe de Bengale ; entre 90<> et 107» de long. E., et îo et 2 ?o de iat. N.

Les Étatsdont se compose l’Inde Transgangétique étant décrits dans le Grand Dictionnaire k leur ordre alphabétique, nous nous bornerons, dans cet article, à quelques généralités. À l’exception du royaume de Siam et de l’empire des Birmans, les différentes contrées formant des subdivisions de cette vaste péninsule sont très-peu connues. Le littoral seul a été exploré. Sur les côtes, très-échancrées, s’ouvrent plusieurs golfes, dont les plus importants sont ceux de Martaban, do Siam et de Tonquin. Les parties littorales de Tlndo-Chine, qui bordent à l’orient le golfe de Benale, forment en quelque sorte aujourd’hui a continuation de l’Indoustan. (V. Inde et Indu Cisgangiïti<}UB.) Toute cette zone littorale, qui comprend TArrakan, lo Pégou et le Ténassérim, est devenue depuis quelques années une annexe de l’Inde britannique. L’ancien royaume d’Arrakan, avec la côte de Ténassérim, autrefois province de la couronne des Birmans, est une acquisition de la fuerre de 1825 ; l’acquisition du Pégou, aux épens du même empire, est due à la guerre de 1852. Le 31 janvier 1802, une mesure du

fouvernement anglais a réuni cet ensemble e territoires sous une seule administration, et en a formé une province qui a reçu le nom de Birmanie anglaise. À l’extrémité de la presqu’île de Malacca, l’Angleterre possède aussi la ville de Singapour ; enfin, sur le littoral oriental, dans 10 royaume d’Annam ou Cochinchine., la France possède, d’après le traité signé ïe 5 juin 1862, les trois provinces entières de Bien-hoa, Gia-dinh et Dinh-tuông (Mitho), ainsi que Tîle de Poulo-Condor. V. Indu française.

Six grandes chaînes de montagnes divisent la presqu’île indo-chinoise en autant do vallées arrosées par TArrakan, TIraouaddy, te Zitang, le Salouen, le Meinan et le Memnaikong ou Mékong. De nos jours, trois grands empires dominent dans TIndo-Chine. Ces empires sont, en allant de TE. À TO., Birman, Siam, Annam ou Cochinchine (v. ces mots) et Cambodge. Le sol de TIndo-Chine est d’une prodigieuse fertilité. Les produits’agricoles y sont très-variés, et les richesses minérales y abondent ; les fleuves, navigables sur tout leur parcours, offrent de grands débouchés au commerce. Sur les côtes, un grand nombre de ports sûrs et commodes servent d’entrepôt au commerce de l’Inde avec la Chine, l’Australie et l’Afrique.

Le pays peut se partager géographiquement en six grandes divisions, comprenant chacune plusieurs États :

Ë

îo Empire birman, .

20 Royaume de Siam ’

30 Malacca indépendant...

40 Empire d’Annam ou de, Vietnam..

50 Possessions anglaises....

60 Iles

Birman. Laos-Birman. Siam propre. Cambodge siamois. Laos siamois. Presqu’île de Malacca. Royaume de Pôrak. Salengore. Djohore. Pahang. Roumbo. Cochinchine. Tonquin. Tsiampa.

Cambodge annamite. Laos annamite. Uao.

Cochinchine française. Assam. Djintiah. Ilalchar. Arrakan. Pégou. Ténassérim. Archipel de Nikobar. — d’Andaman.

Les habitants de la presqu’île, de même que les Thilétuins, présentent, au point do vue de la conformation physique et de la langue, beaucoup d’affinité avec le3 peuples du Céleste-Empire ; cette ufrtnitô est d’autant plus grande que les populations sont plus rapprochées de ce foyer commun de toute la civilisation de l’Asie orientale. À l’exception des habitants d’Annam, ils ont tous reçu de l’Inde leur civilisation et leur religion. Leurs littératures se sont développées sur la base des livres religieux et des légendes du brahmanisme et du bouddhisme, introduits de Ceylan. Les langues des Indo-Chinois occidentaux eux-mêmes, en adoptant une foule de mots indiens, ont en partie altéré le caractère monosyllabique et chinois qu’elles avaient à l’origine dans le Tonquin. En Cochinchine et dans le Cambodge, le bouddhisme, qui n’y pénétra que dans les premiers temps de notre ère, n’a pas plus réussi qu’en Chine à supprimer les langues et les formes religieuses nationales. V. Inde.

’ INDE ANGLAISE, dénomination donnée aux vastes territoires quo la Grande-Bretagne possède dans les Indes orientales. Nous avons déjà décrit une grande partie de ce vaste empira à l’article Inde Cisgangétique ; lo lecteur trouvera aux mots Pégou, Ténassérim, la description géographique des autres parties de l’Inde anglaise. Nous nous contenterons de rappeler ici les points saillants de- cette description, d’indiquer les divisions administratives, les principaux rouages du gouvernement, l’état des finances, de l’instruction publique, etc., en un mot d’esquisser la situation actuelle, politique et administrative, de ces vastes possessions.

L’Inde continentale anglaise couvre une superficie de 1,400,000 milles carrés anglais, ou 3,500,000 kilom. carrés, c’est-à-dire douze fois à peu près plus considérable que celle de la France, ou égale k toute l’Europe continentale, la Russie non comprise. Cet immense territoire est aujourd^iui peuplé de 241 millions d’habitants, dont 186 millions soumis à l’autorité directe du gouverneur. Les climats y varient de celui de la zone torride a celui des régions polaires. De l’embouchure de TIndus aux frontières septentrionales du Pendjab s’étendent des régions où il est raro qu’il pleuve une fois en cinq ans, taudis quo