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noyer la résistance dans le sang et la terreur ; les gentilshommes des premières familles, suspects d'avoir favorisé en secret l'entreprise, furent exilés. C'est aussi un procès très-curieux que celui du faux nonce de Portugal, Saavédra, homme instruit, habile à contrefaire les écritures, à fausser les chartes, qui inventa des bulles du pape, longtemps réputées excellentes, contrefit des ordonnances royales qui lui donnaient, avec le titre de nonce, les pleins-pouvoirs d'établir l'inquisition en Portugal. Il l'y établit en effet et l'institution fonctionna quelque temps avant que la fraude fût découverte. Avec de faux titres, fabriqués par lui, il trouvait moyen en outre de toucher les revenus de deux commanderies de Saint-Jacques. On l'envoya aux galères. Le procès relatif à Jeanne d'Albret et à Henri IV constate, outre les décisions de l'inquisition qui les condamnait comme hérétiques, un projet d'enlèvement qui n'a pas abouti. On devait saisir la reine et ses deux enfants, Henri et Marguerite, et les conduire dans les cachots du saint office. Llorente a vu, dans les dossiers, la main des princes de Guise mêlée à toute cette mystérieuse affaire. L'archevêque de Tolède, Barthélemy de Carranza, accusé d'hérésie, a laissé le plus volumineux dossier ; son procès, retrouvé dans les greffes, ne se compose pas de moins de vingt-quatre volumes in-fol, de 1,200 pages. Qu'on juge des dédales d'une pareille procédure ! L'archevêque, ayant usé du recours au pape, mourut à Rome, après avoir abjuré les erreurs que l'inquisition avait relevées dans ses ouvrages et dans ses sermons. Ces grands procès apparaissent au milieu d'une multitude d'autres, moins importants, mais très instructifs : procès contre les juifs, suivis d'immenses auto-da-fé ; ceux de Valladolid et de Séville, en 1559, en donnent la mesure ; procès contre des sorcières, en Navarre, en Biscaye et en Aragon ; histoires scandaleuses de capucins et de béates. L'inquisition ne respecte pas même les plus fervents catholiques ; saint Jean d'Avila, sainte Thérèse, saint Jean de la Croix, Louis de Grenade, considérés aujourd'hui comme les plus-pieux écrivains, furent poursuivis, comme hérétiques, mais pas jusqu'au bûcher. Sous Philippe III, Charles II et Philippe V, l'inquisition devient surtout une arme politique ; aussi voit-on poursuivis, dès que le parti contraire monte au pouvoir, les favoris de la veille, Rodrigue Calderon, Luis Alliaga, Olivares, Froïlan Diaz, sans compter les longues et monotones suites d’auto-da-fé réservés aux victimes de moins haut rang. Sous Philippe V seul, on compte cinquante-quatre de ces lugubres cérémonies, où furent brûlés en personne 79 condamnés, appartenant presque tous à la secte de Molinos. Sous Ferdinand VI, c'est la franc-maçonnerie qui est mise en cause, mais avec une rigueur moindre ; les écrivains aussi payent au farouche tribunal un assez large tribut ; Azara, Clavijo, Feijoo, Isla, Iriarte font tous plus ou moins connaissance avec les cachots du saint office. Urquiza, ministre d’État sous Charles IV, paye de huit années de persécutions son admiration pour la philosophie française. Mais l'inquisition n'en est pas moins en pleine décadence ; sous Ferdinand VI, on voyait à peine un auto-da-fé en cinq ans. Commencée à Torquemada, aux reflets sanglants des bûchers de Séville et de Valladolid, elle finit d'une façon presque débonnaire sous son quarante-quatrième successeur, le grand inquisiteur D. Ramon Joseph de Arre (1808), qui n'ordonne plus que des pénitences et ne brûle personne, pas même en effigie.

Un tableau chronologique des principaux faits, une liste des grands inquisiteurs et des pièces justificatives fort curieuses complètent l'intéressant ouvrage de Llorente. La Historia critica de la Inquisicion de Espana a été traduite en français, dès 1817, sur le manuscrit et sous les yeux de Llorente, par Nicolas Pellier (4 vol. in-8°).

Inquisition espagnole (LETTRES SUR L'), par le comte J. de Maistre (Paris, 1822, 1 vol. in-8°). Ces lettres, au nombre de six, sont adressées à un gentilhomme russe et datées de Moscou, 1815. De Maistre, qui avait toutes les audaces, sentait que le souvenir de l'inquisition pesait lourdement sur la tradition catholique. Il n'a pas résisté au désir de laver l'Église catholique de cette honte historique, et comme toujours il prend le taureau par les cornes, c'est-à-dire essaye de justifier l'inquisition dans ce qu'elle eut de plus odieux. D'abord, personne selon lui n'est coupable d'avoir fondé l'inquisition. « Toutes ces sortes d'institutions s'établissent on ne sait comment. Appelées par les circonstances, l'opinion les approuve d'abord ; ensuite l'autorité, qui sent le parti qu'elle en peut tirer, les sanctionne et leur donne une forme. » Les Académies des sciences de Paris et de Londres n'ont pas eu d'autre commencement, remarque de Maistre. «  C'est ce qui fait, continue-t-il, qu'il n'est pas aisé de déterminer l'époque fixe de l'inquisition, qui eut de faibles commencements et s'avança ensuite graduellement vers ses justes dimensions, comme tout ce qui doit durer ; mais ce qu'on peut affirmer avec une pleine assurance, c'est que l'inquisition proprement dite ne fut établie légalement, avec son caractère et ses attributions, qu'en vertu de la bulle Ille humani generis, de Grégoire IX, adressée au provincial de Toulouse, le 24 avril de l'année 1233. » Soit qu'il faille en attribuer la création à Grégoire IX au lieu d'Innocent III, que saint Dominique y soit pour quelque chose ou non, cela importe assez peu. Ce qui importe. c'est son caractère et ses attributions. Il ne faut pas confondre, dit l'auteur, le génie primitif d'une institution avec les variations que les besoins ou les passions humaines lui ont fait subir. L'inquisition primitive était donc bonne, douce et conservatrice. Pour conservatrice, oui ; elle l'était même trop ; mais bonne et douce, voilà qui est une autre question. C'était sans doute par douceur et par bonté qu'elle élevait des bûchers, qu'elle y faisait monter ses victimes en grande cérémonie ; qu'exploitant indignement les passions d'une populace féroce elle faisait une fête publique, comme est aujourd'hui un combat de taureaux, de ce qui n'aurait dû être qu'un châtiment, à supposer que crime il y eût. Avant d'aborder l'institution en elle-même, de Maistre pose les prémisses suivantes : « 1° Jamais les grands maux politiques, jamais surtout les attaques violentes portées contre les corps de l’État, ne peuvent être prévenus ou repoussés que par des moyens pareillement violents ; 2° l'inquisition fut dans son principe, en Espagne, une institution demandée et établie par les rois dans des circonstances difficiles et extraordinaires. » Pourquoi, répondons-nous, le catholicisme s'y est-il associé ? Pourquoi a-t-il oublié d'une façon si lamentable la maxime de l'Église : Ecclesia abhorret a sanguine, l'Église a horreur du sang ? Pourquoi les instruments de la royauté espagnole sont-ils tous des moines ? Pourquoi avoir joint l'hypocrisie à la férocité et inventé des manières de procédure inconnues, tant elles sont terribles, et inauguré le règne d'une police occulte, ignorée du césarisme lui-même ? De Maistre trouve naturel qu'on torture un accusé et qu'on l'accable de questions, afin de savoir s'il n'y aurait pas dans sa généalogie une goutte de sang juif ou mahométan.

Les Lettres sur l'inquisition espagnole constituent la plus audacieuse tentative qu'on ait faite depuis longtemps pour remettre en question une cause jugée sans appel. De Maistre termine en disant : « L'abus des anciennes institutions ne prouverait rien contre leur mérite essentiel, et toujours je soutiendrai que les nations ont tout à perdre en renversant leurs institutions antiques, au lieu de les perfectionner ou de les corriger. » Cela dépend des circonstances ; il y a des institutions tellement mauvaises dans leur principe ou dans leur application, que le jour où elles sont renversées est toujours un jour de fête pour ceux qui les ont subies, et l'inquisition espagnole est du nombre.

Inquisition (SCENE D’), tableau de Robert-Fleury. Ce tableau représente la question par le feu, infligée à un suspect par ordre de la sainte inquisition. Les pieds du patient, liés par des ceps, tendent leurs plantes aux flammes rouges d'un brasier, qu'avivent des bourreaux vêtus d'une robe noire et la tête couverte d'un capuchon percé à l'endroit des yeux. Des moines, des inquisiteurs assistent, impassibles, à cette scène atroce.

Cette composition, a dit T. Gautier, est peinte avec une ardeur sombre et une énergie farouche dignes du sujet. Elle a figuré pour la première fois au Salon de 1811, où elle a obtenu un grand succès, et a reparu à l'Exposition universelle de 1855. C'est le digne pendant de l’Auto-da-fé, du même peintre.

Une Scène d'inquisition, peinte par le comte de Forbin, a été exposée au Salon de 1822, et a figuré ensuite, pendant plusieurs années, au musée du Luxembourg. Voici quel en est le sujet : Un Maure de Tanger est accusé d'avoir voulu favoriser l'évasion d'une jeune religieuse ; un inquisiteur procède à leur confrontation et à l'interrogatoire, dans un souterrain de l'inquisition de Valladolid. Rien de plus romanesque, comme on voit ; on raffolait, sous la Restauration, de ces scènes où le sentimental se mêlait à l'horrible. Le tableau du comte de Forbin a été gravé par Reynolds, et au trait par Réveil.


INQUISITORIAL, ALE adj. (ain-ki-zi-tori-al, a-le — rad. inquisiteur). Qui a le caractère d’une inquisition : Recherches inquisitoriales. Mesures inquisitoriales. || Qui se livre à des enquêtes arbitraires et vexatoires : Pouvoir inquisitorial. Tyrannie inquisitoriale.


INRAMO s. m. (ain-ra-mo). Coinm. Coton brut d’Égypte.

IN RE, mots latins qui signifient dans la

chose, c’est-à-dire réel, positif, effectif : Une solidarité effective, IN rk, indépendante du caprice des hommes. (Proudh.)

IN REKUM NATUUA (Dans la nature, dans la réalité). Les Latins ne disaient jamais rtatura seul pour signifier la nature ; ils ajoutaient toujours le mot rerum, c’est-à-dire des choses. Mais en français natura rerum doit se traduire par : la nature.

« Réponds-moi ; et, pour une fois dans ta vie aussi longue qu’inutile, que ce soit avec franchise et vérité ! As-tu une telle voiture ? Existe-t-elle in rerum natura ? Ou n’est-ce qu’une perfidie pour faire perdre aux imprudents leur temps, leur patience et trois schel INSA

lings de bon argent au cours légal de ce royaume ? »

Walter Scott.

INRI, inscription qui figure souvent sur les croix, et qui signifie Jésus (autrefois Icsus) Nazarenus rex Judsorum, c’est-à-dire Jésus Nazaréen roi des Juifs. — Sous le premier Empire, un peintre italien avait écrit ces quatre lettres au bas d’un portrait qu’il avait fait de Napoléon. On cria à la profanation et uu sacrilège. L’artiste fut mandé et sommé d’expliquer la singulière idée qu’il avait eue : Rien de plus facile, dit-il ; I. N. R.-I. est pour Imperator Napoleo Rex Italix.

INSASATÉ, ÉE s. (ain-sa-ba-té — du préf. in, et du savate, à cause des sandales que portaient ces hérétiques). Hist. relig. Nom donné aux vaudois. il Quelques-uns écrivent insabbatÉ ; on trouve aussi inzafatb.

IJSSAISI, IE, adj. (ain-sè-zi — du préf in, et de saisi). Qui n’a pas été saisi, appréhendé : Biens insaisis.

INSAISISSABILITÉ s. f. (ain-sè-zi-sa-bi-lité

— rad. insaisissable). Jurispr. Caractère de ce qui est insaisissable : /, ’insaisissabilité de certains meubles.

— Encycl. Jurispr. V. saisie-exécution.

INSAISISSABLE adj. (ain-sè-zi-sa-bledu préf. in, et de saisissable). Que l’on ne peut saisir, appréhender : Un objet insaisissable. Jacob est assailli dans les ténèbres par le lutteur invisible, invincible, insaisissable. (E. Quinet.)

— Que l’on ne peut percevoir par les sens : Nuances Insaisissables de couleurs, de saveurs, d’odeurs.

IjCb courants ont lavé le sable ; Au soleil montent les vapeurs,

Et l’horizon tnsfiisissfltie

Tremble et fuit sous leurs plif trompeurs.

V. lluoo.

— Fig. Que la pensée ne peut saisir, sur quoi elle ne peut s’arrêter : Des délicatesses d’intention insaisissables. Le présent est insaisissable à la pensée. (Lamenn.)

—> Jurispr. Que la loi défend, empêche de saisir : Le lit et les instruments de travail sont insaisissables.

INSALIF1ABLE adj. (ain-sa-li-fi-a-ble — du préf. in, et de sali fiable). Chim. Qui ne peut fournir un sel : Rase insaLifiable.

INSAISISSABLE adj. (ain-sa-Ii-sa-ble — du préf. in, et de salir). Qui ne peut être sali : infortuné ! pour aller dans un tjrand monde pareil, c’était bien la peine de commander des bottes vernies, imperméables, insalissables, et... immettables ! (V. Durand.)

INSALIVATION s. f. (ain-sa-li-va-si-ondu préf. in, et de salive). Physiol. Imprégnation des aliments par la salive, pendant la mastication : /, ’insalivation commence la digestion.

INSALUBRE adj. (ain-sa-lu-bre — dupréf. t», et de salubre). Malsain, nuisible à la santé : Logement insalubre. Air insalubre. Aliments insalubres. Arts insalubres.

INSALUBRITÉ s. f. (ain-sa-lu-bri-térad. insalubre). Caractère ou état de ce qui est insalubre : L’insalubrité d’un logement, d’un quartier, d’un climat, /.’insalubrité de certains aliments. L’insalubrité des logements entre pour un chiffre énorme dans la mortalité qui frappe les classes ouvrières. (L. Cruveilhier.)

INSALUTAIRE adj. (ain-sa- !u-tè-re — du préf. in, et de salutaire). Qui n’est pas salutaire.

INSANITÉ s. f. (ain-sa-ni-té — du lit. tnsanus, insensé). Folie, déraison : Les Français mêmes m’ont redouté ; ils ont eu {’insanité de discuter quand il n’y avait qu’à combattre. (Napol. I<-r.)

INSAPIDE adj. (ain-sa-pi-de — du préf. in, et de sapide). Qui n’a pas de goût, qui n’a aucune saveur : Liquide inodore et insapide. L’eau pure esr insapide. Une eau qui ne laisse pour 1,000 parties que de 0,00 à 0,20 de résidu après l’évaporation, et qui, d’ailleurs, est fraîche en été, et en outre inodore, insapide, aérée, est de très-bonne qualité. (Chevreul.)"

INSAPIDITÉ s. f. (ain-sa-pi-di-té — rad. insapide). Caractère, état de ce qui est insapide : L’insipidité est une insapiditb désagréable.

INSARA, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 93 kilom. N.-O. de Penza, sur l’Isa ; 3,400 hab. Fonderie de fer, tanneries.

INSARA, rivière de la Russie d’Europe. Elle prend Sa source dans le gouvernement de Penza, a 13 kilom. de la villa de même nom, coule à l’E. puis au N, passe à Saronsk, et se joint à l’Alatyr, dans le gouvernement de Novogorod.

INSATIABILITÉ s. f. {ain-sa-si-a-bi-li-té

— rad. insatiable). Caractère de celui qui est insatiable, qui ne peut être rassasié : Z’insatiabilité des herbivores s’explique par l’imperfection de leur digestion. Les Anglais passent pour jouir d’une véritable insatiaBilitb.

— Fis- Avidité sans bornes, désir inextin 1NSC

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uérant. L’humeur a {’insatiabilite de l’ambition : plus on lui cède, plus elle exige. (S. Dubay.)

INSATIABLE adj. (ain-sa-si-a-ble — du préf. in, et de satiété). Qui ne peut être rassasié : La plupart des oiseaux sont insatiables, à cause de leur respiration active, il Qui ne peut être assouvi : Une faim insatiable.

— Fig. Dont l’avidité, dont les désirs ne peuvent être assouvis ; qui ne peut être assouvi, en parlant d’une passion : Être insatiable de richesses, de gloire, d’instruction. Un orgueil insatiable. Êtres bornés, nous cherchons sans cesse à donner le change aux insatiables désirs qui nous consument. (G- Sand.)

— Substantiv. Personne insatiable : Il n’y a rien qui soit plus perdu que ce que vous employez à contenter un insatiable. (Boss.)

1NSA.TIABLEMENT adv. (ain-sa-si-a-bleman

— rad. insatiable). D’une manière insatiable : Être 1NSATIABLUMENT avide.

INSATURABLE adj. (ain-sa-tu-ra-ble — du préf. in, et de saturnbte). Qui ne peut être saturé : Liquide insaturablk.

INSATURÉ, ÉE adj. (ain-sa-tu-ré — du préf. in, et de saturé). Qui n’est pas saturé : Liquide insaturé.

INSCIEMMENT adv. (ain-si-a-man— du préf. in, et de sciemment). Sans le savoir ; innocemment, avec bonne foi, par pure ignorance : Les nations barbares agissaient inscie.mmknt ; les nations civilisées savent en quoi consistent le droit et le devoir. (Mme L. Çolet.)

INSCRIPTIBLE adj. (ain-skri-pti-blerad. inscrire). Qui peut être inscrit : Un nominscriptible dans une liste.

— Géom. Qu’on peut inscrire dans un périmètre donné ou une surface donnée : Tous les polygones réguliers sont inscriptibles dans une circonférence. Les polyèdres réguliers sont insckip’I’ibles dans une sphère. Il Se dit plus particulièrement et absolument des figures qui peuvent être inscrites dans un cercle ou dans une sphère : Figure inscriptible. Solide inscriptiblk.

INSCRIPTION s. f. (ain-skri-psi-on — lat. inscriptio ; de inscribere, inscrire). Action d’inscrire un nom sur une liste : /.’inscription d’un nom sur la liste des candidats. Réclamer contre son inscription sur la liste des jurés.

— Ensemble de caractères écrits ou gravés sur un monument ou une médaille, pour consacrer la mémoire de quelque fait : Inscription hiéroglyphique. Inscription cunéiforme. Inscription grecque, latine. Inscription funèbre. Inscription en bronze, en lettres d’or. L’Académie des inscriptions et belles-lettres. Uue inscription latine me déplail parce que je suis bon Français ; je trouve ridicule que nos jetons, nos médailles et nos louis soient latins- (Volt.) Les inscriptions doivent être simples, courtes et familières. (Boileau.)

— Enseignem. Action obligatoire d’un étudiant qui inscrit son nom, à certaines époques déterminées, sur un registre ad hoc : Prendre ses inscriptions, sa troisième inscription.

— Jurispr. Inscription hypothécaire, Mention faite, aux registres du conservateur des hypothèques, de l’hypothèque dont une propriété est dûment grevée : Bordereau, certificat ({’inscription hypothécaire, u Inscription d’office. Celle qu’effectue le conservateur eu vertu de sa charge, et sans qu’il en soit requis. Il Inscription de faux. Acte légal par lequel on s’inscrit en faux contre une pièce fournie par la partie adverse : Il fallait, contre un acte faux, nous pourvoir par voie <2’inscription de faux. (Beauinarch.)

— Mar. Inscription maritime, Rôle des marins inscrits et pouvant être appelés au service de l’État : Qu’est-ce que {’inscription maritime ? Qu’est-ce qu’un régime qui oblige tout marin à rester jusqu’à cinquante ans sous la main de l’État ? (E. Laboulaye.)

— Fin. Inscription de rente, inscription sur le grand-livre, Titre de rente sur l’État certifié au ^rand-livre : /.’inscription m< rente et le billet à rente sont deux leviers d’une force incomprise. (E. de Gir.)

— Féod. Accusation qui mettait l’accusateur dans le cas de subir la peine du talion, si le fait allégué par lui ne pouvait être prouvé.

— Hist. Inscription civique, Inscription exigée en 1791 de tout citoyen, qui prenait rang, par ce seul fait, dans la garde nationale. Elle était accompagnée du serment civique.

— Syn. Inacripliou, écriteau, épigraphe. V. ÊCRITKAU.

— Encycl- Antiq. Les peuples les plus anciens ont fait usugo des inscriptions, soit pour conserver Je texte de leurs lois, les noms de leurs souverains, les traités d’alliance avec les peuples voisins, soit pour perpétuer le souvenir d’événements remarquables. Les monuments cominémoratifs les plus informes sont ces monceaux de pierres dont il est parlé dans la Bible et même dans l’histoire grecque. Quand Jacob et Laban se réconcilièrent, dit la Genèse, le premier érigea une pierre pour servir de témoignage. 11 est douteux qu’il y ait gravé une inscription. De même Xénophon, dans sa Retraite des Dix mille, raconte que ses soldats, apercevant le Pont-Euxin, après tant do fatigues et de dangers, élevèrent une grande pile de pierres, pour manifester leur joie et laisser un souvenir de leur passage. ïiacs Vétst de