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porte la chapelle Saint-Michel, et, en expiation de son crime, il fut condamné à élever une chapelle sur le rocher contre lequel était allé se briser le corps de son épouse trop perspicace. Cette chapelle ne serait autre que la chapelle actuelle de Saint-Michel.

JEAN-DE-DAYE, bourg de France (Manche), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. N. de Saint-Lô, près de la rive gauche de la Vire ; pop. aggl., 102 hab. — pop. tôt., 294 hab. Commerce de bestiaux. Restes du château de la Rivière, bâti au milieu de marais ; trois de ses tours encore debout accusent l’architecture militaire du xve siècle.

JEAN-D0-DOIGT (SAINT-), bourg et commune de France (Finistère), cant. de" Lanmeur, arrond. et à 12 kilom. de Morlaix, au bord de la Manche ; 1,458 hab. Minoteries ; pêche du poisson et des entrais de mer. Le site de. ce village est riant et agréable : la mer, pressée par deux montagnes, forme une anse où peuvent aborder les bateaux, et les flots viennent mourir sur des prairies coupées d’ormeaux et de sapins. Le bourg de Saint-Jean-du-Doigt est ainsi appelé parce qu’on a conservé précieusement dans son église l’index de la main droite de saint Jean-Baptiste. Cette église date duxvie siècle. Les divers étages de la tour sont décorés de riches balustrades. L’édifice se compose de trois nefs séparées par des piliers prismatiques soutenant des arcades légères et hardies. Dans le trésor sont conservés une croix processionnelle en argent doré et repoussé et un calice orné de huit médaillons éinaillés. Le doigt de saint Jean-Baptiste est renfermé dans un étui de cristal monté en or. Dans le cimetière se voient une chapelle funéraire en forme de reposoir et une fontaine, charmante constructiou de la Renaissance, qui se compose de trois vasques superposées qu’une colonne réunit et suutient. La base plonge dans un vaste réservoir en forme de coupe, reposant sur un socle et ayant des gueules de lion pour déversoirs. Le trop-plein de3 eaux des bassins supérieurs s’écoule dans les bassins inférieurs par un cordon de têtes d’anges de l’effet le plus gracieux. La statuette du Père Eternel couronne la colonne centrale, à laquelle sont adossés d’autres anges qui se tiennent par la main, tandis qu’entre les deux bassins du haut un second groupe de statuettes otrre la scène du baptême de Jésus-Christ. Ou attribue cette fontaine il la munificence de la reine Anne et à un artiste italien. Le pardon de Saint-Jean-du-Doigt est un des plus fréquentés de toute la Bretagne.

JEAN-SUR-ERVE (SAINT-), village et commune de France (.Mayenne), cant. de Sainte-Suzanne, arrond. et a 30 kilom. E. déLaval ; S,184 hab. A 4 kilom. du village, sur l’Erve, se voient les débris des fondations d’une ville que l’on croit être la capitale des Erviens. Non loin de ces ruines s’ouvrent des grottesprofondes, connues sous le nom de Cuves à Alaryot. Ces grottes renferment plusieurs salles spacieuses, oll’rant de belles concrétions et des blocs énormes de rochers.

JEAN-DE-FOS (SAINT-), bourg et comm. de France (Hérault), cant. de Gignac, arrond. et à 20 kilom. E. de Lodève, sur l’Hérault ; 1,450 hab. Fabriques de poteries et de vert-de-gris. Commerce de bois. Aux environs se trouve le puits du Drac ou du Diable, abîme d’une profondeur immense, qui vomit de temps en ternes une véritable rivière indépendante des pluies du pays, ce qui ferait supposer qu’elle est formée à une dizaine de lieues de la par les eaux perdues dans les rochers des Céveunes. À Saint-Jean-de-Fos commencent les gorges célèbres de jSaint-Guilhi-in. ■ L’Hérault, dit M. Renaud do Vilbac, tout à coup resserré, se fait petit et s’enfonce dans une gorge singulièrement étroite. Le paysage présente un spectacle à la fois admirable et eff.ayant. À peine y a-t-il place pour la route entre le fleuve et les montagnes. Dans certains endroits, il semble que primitivement le cours de la rivière ait été souterrain et tout a fait recouvert de larges dalles de pierres formant des voûtes au-dessus des eaux ; ces dalles sont aujourd’hui à demi brisées, mais assez rapprochées encore sur certains points pour qu’un vigoureux sauteur puisse passer d’un bord à l’autre. »

JEAN-DC-GARD (SAINT-), ville de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. O. d’Alais, sur le Gardon d’Anduze ; pop. aggl., 2,684. hab. — pop. tôt., 3,957 hab. Filatures de soie, bonneterie, briqueterie, chapellerie ; fabriques de gants et de bas de soie ; exploitation de manganèse, gypse. Cette pe■ tue ville, située au milieu d’un délicieux paysage dans les montagnes, ne se compose guère que d’une seule longue rue assez mal bâtie. Le quartier de la Bourgade ou vieille ville est dominé par la tour de l’Horloge, reste d’une ancienne église. On y remarque, en outre, un temple protestant, un vieux pont en pierre de six arches, une charmante promenade d’où l’on découvre de magnifiques points de vue. Patrie du maréchal de camp l’hoiras, qui s’illustra par la défense de Casai, sous Louis XIII.

JEAN-DE-LIVEIISAY (SAINT-), bourg de France (Charente-Inl’éri«ure), cant. de Courjon, arrond. et à 25 kilom. N.-E. de La Rochelle, sur le canal de la Banche ; pop. aggl., t,8"6 hab. — pop. tôt., 2,382 hab. Élève de chevaux et de bestiaux.

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JEAN-DE-LOSNE (SAINT-), bourg de France (Côte-d’Or), ch.-l. de cant., arrond età 41 kilom. N.-E. de Beaune, sur la rive droite de la Saône, à l’entrée du canal de Bourgogne, et près de l’embouchure du canal du Rhône au Rhin ; pop. aggl., 1,804 hab. — pop. tôt., 1,835 hab. Tribunal de commerce. Fabrication de draps et de serges ; construction de bateaux ; commerce de grains, vins, bois, charbon et briques. On y voit un ancien pont de bois sur la Saône, d’une longueur de 162 mètres sur 6 mètres de largeur. Dans l’église paroissiale, on remarque la statue de saint Jérôme et celle du Dieu de Pitié ; la chaire, d’une seule pierre rouge, est ornée des effigies des quatre Evangélistes.

Dès le vue siècle, Saint-Jean-de-Losne était déjà une ville de quelque importance, où Dagobert tint une cour plénière en 639. Une charte de commune fut accordée aux habitants en 1256, ainsi que d’autres immunités très-importantes, telles que l’exemption à perpétuitéde toutes tailles, ledroitd’asile, etc. En 1273, un détachement de 500 soldats francs-comtois, déguisés en femmes, tenta de surprendre la ville ; mais ayant été reconnus, ils furent massacrés par les habitants. En 1636, Saint-Jean-de-Losne soutint un siège contre les Espagnols et les impériaux réunis, auxquels elle opposa une si vigoureuse résistance, qu’ils furent contraints de se retirer ; ce qui lui valut son surnom de Belle-Défense. Patrie du savant bénédictin dom Martène.

JEAN-DE-LUZ (SAINT-), ville de France (Basses-Pyrénées), ch.-l. de cant., arrond. et à 21 kilom. S.-O. deBayonne, à l’embouchure de la Nivelle dans le golfe de Gascogne ; pop. aggl., 1,804 hab —pop. tôt., 2,829 hab. Port de refuge ou débarcadère pour les bateaux de pèche ; consulat espagnol ; école d’hydrographie, syndicat maritime. Pèche ; ateliers de salaison et conserves ; armements pour la pèche 4e la morue. Établissement de bains de mer.

La ville s’élève au fond d’une anse semicirculaire de 1,500 mètres de largeur et de l,000 mètres de profondeur, terminée au S. par le fort de Socoa, derrière lequel on exécute depuis quelque temps des travaux importants ayant pour objet la création d’un port.

L’église Saint-Jean-Baptiste, dans laquelle fut célébré le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, est ornée d’un tableau de Restout. Le château dans lequel logea Louis XIV, et qui a conservé le nom de ce roi, est flanqué de deux tourelles et décoré de deux rangs d’arcades. Le château de l’Infante renferme deux tableaux de Gérôme et des fresques modernes. Les tableaux représentent le Mariage de Louis XIV et Y Union de lu France et de l’Espngne. Nous signalerons encore : l’hôtel de ville ; l’hospice civil ; la maison Esguerenea ; la maison Saint-Martin, qui a conservé une tour au centre, etc.

Cette ville, une des principales du pays basque, devint très-importante lorsque ses habitants, au xiv«, au xve et au xvie siècle, s’adonnèrentà’.a pêche des baleines, qui abondaient alors dans le golfe de Gascogne. Elle renfermait à cette époque 15,000 hab. Sa décadence est due principaleioent à l’engorgement du port, et a la violence de la mer dans le fond du golfe de Gascogne, violence qui l’expose à de fréquents ravages.

JEAN-DE-MAUK1ENNE (SAINT-), ville de France (Savoie), ch.-l. d’arrond. et de cant., sur l’Arc, entre les montagnes de Rocheray au N. et de Villargondran au S., à 71 kilom. S.-E. de Chambéry ; pop. aggl., 2,550 hab.pop. tôt., 3,088 hab. L arrondissement comprend 6 cantons, 69 communes et 53,141 hab. Evêché suffragant de Chambéry ; tribunal de Ko instance, justice de paix. Jardin botanique, beaux pâturages ; fabrication de fromages. Mines de plomb argentifère à Rocheray ; sources minérales de 1 Echaillon. Vignobles de Princeps, le meilleur cru de la Savoie. Commerce de transit. Parmi les édifices de Saiut-Jean-de.-Maurienne, nous citerons la cathédrale, dont l’extérieur se fait remarquer par sa lourdeur, mais qui possède une fort belle nef du xv<= siècle et de magnifiques boiseries de la même époque. On y remarque aussi plusieurs tombeaux d’évêques, un reliquaire du xve siècle, sculpté en albâtre, et un fragment en marbre du tombeau du comte Humbert, orné de belles sculptures, œuvre des frères Colhni, Le cloître, entouré d’arcades ogivales eu albâtre, intéresse vivement les archéologues. Au milieu de la place s’élève une haute tour carrée. La place qui se trouve a l’extrémité E, de la ville est ornée de la statue en bronze du docteur Fodéré, sculptée par Louis Rochat. Les coteaux qui se dressent au S. de la ville produisent les meilleurs vins de la Savoie.

JEAN-MAYEN (lie de), située dans la mer Glaciale, entre l’Islande et le Spitzberg ; elle a de 6 k 7 milles de longueur sur 2 milles de largeur. Sonsolestmontagneux et volcanique. On y remarque, entre autres, le Beerenberg, haut d’environ 2,290 met., mais que l’on ne peut avec certitude désigner comme un volcan en activité. Le volcan d’Esk a un cratère ouvert, mais non allumé. Un autre volcan, situé au S.-O. de l’Esk, fut, en 1818, le théâtre de plusieurs éruptions qui se succédèrent de quatre mois en quatre mois. Le renard, l’ours blanc, l’oiseau de mer y abondent. Les morses sont très-nombreux dans les eaux qui l’entourent ; aussi les chasseurs et les pécheurs

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ne craignent-ils pas d’affronter ses côtes, malgré les glaces et les brouillards qui les couvrent perpétuellement. L’île est inhabitée. Elle fut découverte, en ion, par un Hollandais du nom de Jean de Mayen.

JEAN - DE - MONTS (SAINT-), bourg de France (Vendée), ch.-l. de cant., arrond. et à 46 kilom. N.-O. des Sables-d’Olonne, près de l’Océan ; pop.aggl.,763hab. — pop. tôt.,4,016 hab. Pêche du poisson de mer et de l’ambre gris.

JEAN-P1ED-DE-POUT (SAINT-), en latin Imus Pyrensus, buurg et comm. de France (Basses-Pyrénées), ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kilom. S.-O. de Mauléon, sur la Nive, au pied des ports ou passages de France en Espagne ; pop. aggl., 1,591 hab.—pop. toc, 1,959 hab. Place de guerre de 4e classe ; bureau de douanes. Fabriques de couvertures de laine, chandelles ; tanneries. Commerce de transit avec l’Espagne. La Nive divise Saint-Jean-Pied-de-Port en ville haute et ville basse : la ville basse est sur la rive gauche et s’étend dans la plaine ; la ville haute occupe la rive droite, où elle s’élève en amphithéâtre. Trois ponts, dont un en pierre, réunissent les deux quartiers.

La fondation de Saint-Jean-Pied-de-Port proprement dit remonte à l’an 71G ; maislongtemps auparavant existait, sinon tout à fait sur l’emplacement de la ville actuelle, du moins à très-peu de distance, une autre cité, brûlée par les Maures, et dont un village appelé Saint-Jean-Ie-Vieux consacre seul aujourd’hui le souvenir. Garcia Ximenès, roi de Navarre, fit construire Saint-Jean-1’iedde-Port pour remplacer l’ancienne ville disparue : il lui donna le même nom, et sa situation au pied d’un des passages les plus fréquentés du pays lui valut de bonne heure l’adjonction du surnom qu’elle a conservé.

En 1659, le traité des Pyrénées assura à Louis XIV la possession du Saint-Jenn-Piedde-Port. Vauban futalors chargé par le grand roi de faire de cette forte position une place de guerre. Déjà, en 1628, le chevalier Deville y avait élevé une citadelle enveloppant un antique donjon ; Vauban la fit raser et la remplaça par de nouvelles constructions. Le front d’attaque fut terrassé par ses soins, couvert par un ouvrage à cornes, et l’enceinte crénelée de la haute ville, qui jusqu’alors n’avait aucunement protégé la ville basse, fut prolongée autour de cette dernière, de l’autre côtédelaNive. En même temps, Vauban s’occupait de la construction de magasins et de casernes ; ces travaux furent commencés en 1691 ; mais, dès 1699, on y renonça momentanément. Ils furent repris en 1700 avec une nouvelle vigueur1 ; la tenaille des fronts fut exécutée sans interruption. lien fut de même, de 1716 à 1722, de toute l’enceinte crénelée delà haute ville ; en 1719, de la partie terrassée des retranchements de la ville basse, et, en 1728, de la demi-lune de secours. Ces travaux, quoique vigoureusement poussés, n’étaient pas encore terminés lorsque la Révolution éclata. Le chemin couvert qui s’étend le long des deux côtés de la citadelle actuelle, l’agrandissement de l’esplanade, l’achèvement des glacis du front ne remontent pas au delà de 1793. On construisit à la même époque plusieurs redoutes du côté de l’Espagne, sur deux contre-forts bordant les deux rives de la Nive. Ces redoutes pouvaient former un camp retranché de 6,000 hommes, capables de barrer la route de Pampelune et de garder les autres passages. Après la conclusion de la paix avec l’Espagne, elles devinrent inutiles etfureiitsupprimées. Les événements de 1813 et la défaite essuyée à Vittoria par les troupes françaises eu nécessitèrent le rétablissement à la hâte. Mais Wellington s’avança à marches forcées et les troupes épuisées durent abandonner la position. Ce fut par Saint-Jean-Pied-de-Port que les Anglais, vainqueurs en Espagne, mirent le pied sur le sol français. La Restauration s’occupa de prévenir le retour d’une pareille invasion en ordonnant de nouveaux travaux de défense, et de 1818 à 1822, on répara les revêtements, les parapets et les remparts de la citadelle, sans parler d’ouvrages moins importants, tels que la remise en état de tous les bâtiments. M. Le Paya de Bourjolly, lieutenant général, qui a publié d’après des documents empruntés au ministère de la guerre la notice la plus complète qui existe sur Saint-Jean-Pied-de-Port (notice dont nous nous sommes efforcé de résumer les principaux traits), expose en terminant quelques idées pleines de justesse sur les avantages indiscutables de cette place et sur ses trop nombreuses défectuosités. • La situation de Saint-Jean-Pied-de-Port, dit le savant officier, sur la seule route carrossable qui conduise directement delà France à Pampelune, dont elle n’est éloignée que de 40kiloin., doit naturellement sous ce rapport inspirer un puissant intérêt militaire. Cette place a, en outre, un grand avantage, c’est celui d’être au point de concours des trois vallées de l’Aurhibau, de la Nive et de l’Arneguy, où se trouvent plusieurs routes muletières. Ces communications traversent ou contournent Saint-Jean-Pied-de-Port et les trois cours d’eau, et, se réunissant à plus de 600 toises, y forment une plaine assez large. La ville est bâtie au fond de cette plaine, à l’entrée de la vallée de la Nive et sur la rivière même. Le contre-fort de la rive droite est couronné par une petite citadelle à quatre bastions ;

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celui de gauche n’est défendu par aucun ouvrage permanent. La ville haute, qui s’élève en rampe vers la citadelle, a pour enceinte un mauvais mur crénelé que rien ne flanque. Les voitures à bœufs du pays y peuvent pénétrer. La ville basse n’aqu’un commencement d’enceinte. La grande route de Ronce vaux à Pampelune est de ce côté. Elle suit la crête du contre-fort et va toujours en montant jusqu’au col d’Haguette. Avant l’ouverture de la communication de Bayonne, c’était la route de poste de Paris à Madrid. En descendant d’Espagne par cette route, on trouve la hauteur d’Origuarte à 900 toises, cette de Castelonmédy à 600 toises, qui commandent la citadelle, la première à 750 toises, la seconde à 200. Enfin, tout à fait sur la gauche, à 300 toises de distance, on en découvre les revêtements de la hauteur d’Yparse. ■ M. Le Pays de Bourjolly part de cet exposé pour examiner le fort et le faible de lasituation militaire de Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous ne développerons pas ici les remarques techniques auxquelles il se livre ; nous nous bornerons à citer sa conclusion : « Le front seul de la citadelle, dit-il, est abordable, et devient par conséquent le point d’attaque ; mais il faut

Êour s en approcher s’être rendu maître des auteurs de Picosoury, d’Yparse et de Castelonmedy, et dominer sur la crête étroite du contre-fort, qui ne permet pas d’y développer plus d’artillerie que n’en possède le front d attaque. Ces cheminements seraient contrariés, en outre, par les difficultés du roc, qui se montre souvent à découvert, et par les feux de revers de la montagne d Yparse, contre laquelle il faudrait diriger une attaque particulière. Mais l’assiégeant, arrivé sur le glacis de la deini-luue, s’en emparerait facilement ; car, malgré le terrassement de cet ouvrage et ses bonnes dimensions, il n’est absolument flanqué d’aucun point du corps de place. En résumé, les principaux défauts de la citadelle sont de manquer de capacité et d’être dominée sur le Iront d’attaque, ainsi que du côté de la route de Pampelune. » L’histoire de Saint-Jean-Pied-de-Port, on le voit, est toute militaire, ou pour mieux dire se borne k l’histoire de sa citadelle. Elle n’a joué d’ailleurs aucun rôle politique depuis la Restauration.

JEAN-EN-ROYANS (SAINT-), bourg de France (Drôme), ch.-l. de cant., arrond. et à 44 kilom. N.-E. de Valence, sur la rive droite de la Lionne ; pop. aggl., 1,460 hab.pop. tôt., 2,742 hab. Moulinage de soies ; fabriques de draps, foulons, scies à bois ; papeteries. Trois peupliers, plantés en 1789, comme arbres de la liberté, ombragent une fontaine qui se voit sur la piace principale du bourg.

JEAN - SOLEYMIEUX (SAINT-), bourg de France (Loire), ch.-l. de cant., arrond. età 16 kilom. S. de Moutbrison ; pop. aggl., 259 hab.

— pop. tôt., 1,355 hab. Commerce de bois de chaull’âge et de construction. L’église paroissiale oflre un beau portail ogival et un clocher élevé. La crypte, fort ancienne, se compose de trois nefs voûtées, avec colonnes byzantines. Une fontaine miraculeuse qui y

jaillit est le but de nombreux pèlerinages. On remarque, en outre, dans le bourg, une maison du xmo siècle et un arbre énorme dont le tronc mesure plus de 7 mètres de circonférence. Dans les environs se trouve le village de Soleymieux, où l’on voit une très-belle fontaine.

JEAN-D’UU.OA (SAINT-). V. Vera-Cruz.

JEAN-DE-VERGT (SAINT-), bourg de France. V. Vergt.


JEAN (saint), l’Évangéliste, un des douze apôtres et le disciple bien-aimé du Christ, né l’an 5 de notre ère, mort en 99. Il était frère de saint Jacques le Majeur, pécheur comme lui, et raccommodait ses filets quand il fut appelé par le Maître à le suivre, l’accompagna jusque devant les juges, et, après la mort du Christ, il se chargea du soin de Marie, sa mère. Samarie, Jérusalem, l’Asie Mineure furent tour à tour le théâtre de son apostolat. L’Kglise d’Éphèse l’eut pour premier évêque. Suivant une tradition, il fut arrêté pendant la persécution de Domitien (95), conduit à Rome et jeté dans une cuve d’huile bouillante, d’où il sortit sain et sauf. Relégué ensuite dans l’île de Pathmos, l’une des Sporades, il eut des visions qu’il rapporta dans son Apocalypse, revint à Éphèsesous Nerva, ety composa son Évangile (en grec) ainsi que les trois Épîtres qu’on a sous son nom. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans. Aux mots apocalypse et Évangile, nous avons parlé longuement du caractère de ces œuvreset des discussions critiques auxquelles elles ont donné lieu. Nous y renvoyons le lecteur. L’Église célèbre la fête de saint Jean l’Evangéliste le 27 décembre, et fait aussi, mémoire de son martyre devant la porte Latine le 6 mai, d’où le nom de saint Jean Porte-Latine sous lequel il est parfois désigné. C’est le patron que se sont choisi les ouvriers typographes, sans doute k cause de son érudition.

— Iconogr. Jean, le disciple bien-aimé, lefrère adoptif de Jésus, occupe toujours une place importante dans les représentations delà Cène et du Crucifiement. Qui ne se rappelle l’attitude touchante que Léonard de Vinci lui a donnée dans son admirable fresque du couvent de Santa-Maria-delle-Graziel Les artistes qui ont retracé le Crucifiement n’ont