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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/1253

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JEU L'Académie des Jeux floraux, supprimée en 1790, fut rétablie en 1806. C'est la plus ancienne société litté- raire de l'Europe. -Un tableau de Jean-Paul Laurens (1912) représente: la Première Séance des Jeux floraux. jeudi n. m. (du lat. Jovis dies, jour de Jupiter). Cinquième jour de la semaine, Jeudi gras, jeudi de la semaine sainte. Pop. Semaine des quatre jeudis, temps qui n'arrivera jamais. Jeumont, comm. du Nord, arr. et à 29 kil. d'Avesnes, sur la Sambre canalisée; 5.140 h. Ch. de f. N. Terre réfractaire, briqueteries; manufactures de glaces et verreries; forges. En partie détruite au cours de la Grande Guerre. jeun jun (à) loc. adv. (du lat. jejunus, qui est à jeun). Etre à jeun, n'avoir rien mangé ou bu de la journée. ALLUS. HIST.: J'en appelle à Philippe à jeun. Un jour que Philippe de Macédoine sortait d'un long festin, une pauvre femme vint à son tribunal implorer la réparation d'une injustice. Elle fut condamnée. « J'en appelle, s'écria-t-elle vivement. - Et à qui ? demanda le roi.- A Philippe à jeun », répondit-elle. Le roi, frappé de cette courageuse réponse, recouvra son sang-froid, examina de nou- veau l'affaire et revint sur son jugement. jeune adj. (lat. juvenis). Qui n'est guère avancé en âge: Mozart mourut encore jeune. Qui a encore la vigueur et l'agrément de la jeunesse : des traits jeunes. Qui n'a point l'esprit můri: pour croire à cer- taines promesses, il faut être bien jeune. Cadet: X... jeune et Cie. Récent, en parlant des choses: une jeune République. Qui convient à la jeunesse : le blanc, le rose, le bleu pâle sont des couleurs jeunes. Qui n'a pas encore acquis ses qualités: un vin jeune. Jeune personne, fille nubile mais peu âgée. Jeunes gens, jeunes hommes et jeunes filles. Fam. Faire le jeune homme, s'amuser. Pop. Avoir son petit jeune homme, être un peu gris. N. m. Personne jeune que de jeunes les vieillards pleurent! Ani- mal non encore adulte: le soin des jeunes occupe longtemps les femelles. Théât. Jeune premier, jeune première, artiste qui joue les rôles d'amoureux, d'élé- gants. Jeunes de langues, élèves entre- tenus par le département des affaires étrangères, en vue de l'in- terprétariat. Dr. Jeunes détenus, mi- neurs des deux sexes détenus à rai- son d'infrac- tions ou par voie de cor- rection pater- nelle. (V. DE- TENU.) ANT. Vieux. Iconogr. Jeune fille portant le sabre de son père, tableau de Mme Chaudet (1817) [v. p. 1248]; Portrait de jeune fille, par H. Flandrin, au musée du Louvre (v. p. 1248); Jeune fille pleurant son oiseau mort, tableau de Greuze (1765). Comme dans la Cruche cassée, comme dans la Fille confuse ou Malheur imprévu, l'artiste met en scène un accident naturel, et même vulgaire, mais qu'il poétise ou rend équi- voque en lui prêtant de trop aimables sous-entendus. Jeune Sibérienne (la), anecdote romanesque de Xavier de Maistre (1835). C'est l'histoire touchante d'une jeune fille qui partit de Sibérie, seule, à pied, pour aller à Saint-Pétersbourg demander au tsar la grâce de ses parents injustement exilés. Elle mena à bien son noble pèlerinage. Récit pur et d'une moralité élevée. Jeune fille pleurant son oiseau mort, tableau de Greuze. Jeune-Allemagne (la), nom donné: 1 au mouvement né en Allemagne vers 1830 de l'opposi- tion politique au courant réactionnaire qui suivit les événements de 1815, ainsi que de l'opposition litté- raire aux théories romantiques (Heine, Gutzkow, etc.); 2° au mouvement qui, vers 1884, a été une lutte contre l'autorité des règles littéraires et des conven- tions sociales (Sudermann, Hauptmann, etc.). Jeune-France, nom donné vers 1830 à un groupe d'écrivains qui, exagérant les théories de l'école romantique, se firent remarquer par leurs excentricités. Th. Gautier, qui avait fait partie de ce groupe, s'en est finement moqué dans son volume: les Jeune-France (1833). Avec lui, il faut rappeler Gérard de Nerval, Célestin Nanteuil, Jehan Du Sei- gneur, Petrus Borel, Dondey-Dupré, Jules Vabre. Jeune-Italie, association fondée par Mazzini, en 1831, pour assurer l'unité et l'indépendance ita- liennes sous le régime républicain. Elle disparut après les événements de 1859. jeune-turc, turque adj. Relatif à la Jeune- Turquie : parti jeune-turc. Subst.: un Jeune-Ture. Jeune-Turquie, parti politique ture, dont le programme consiste à introduire dans le pays les institutions politiques et parlementaires de l'Europe occidentale, en les adaptant à la civilisation otto- mane et à la religion musulmane. jeûne n. m. (de jeûner). Toute abstinence d'ali- ments, mais particulièrement par esprit de mortifi- cation; le temps pendant lequel on jeûne: le jeûne du Carême, du Ramadan. Jeûne eucharistique, chez les catholiques, abstention d'aliments qui précède la réception de l'eucharistie. Fig. Privation d'une chose quelconque: un effroyable jeûne de divertissements. - ENCYCL. Méd. Le jeûne est une inanition géné- ralement méthodique, une alimentation insuffisante. Les aliments sont indispensables à notre vie, parce qu'ils permettent à l'organisme de réparer ses pertes incessantes. Le jeûne prolongé conduit rapidement à un état de misère physiologique, dans laquelle la résistance vitale diminuée facilite les infections. Dans certaines maladies, vésanies et surtout hystérie, le jeune peut être longtemps prolongé, On peut se demander quelle est la durée de survie assurée à un jeûneur pratiquant le jeûne total, ab- solu. Qu'ils soient soumis volontairement à ce ré- gime d'abstention, ou qu'ils le subissent accidentelle- iment (naufragés, ensevelis, malades), les jeûneurs 1240- peuvent résister un temps plus ou moins long, sui- vant la richesse de leurs réserves nutritives (glucose, glycogène), temps que l'on évalue à une moyenne de 20 à 25 jours; mais certains jeûneurs célèbres ont dépassé largement ce chiffre : les uns, on pourrait dire «professionnels du jeûne,comme Succi (30 jours), Tanner (40 j.), Merlatti (50 j.), sont revenus pro- gressivement à l'alimentation normale après leur ex- périence; d'autres, fermement décidés à la « grève de la faim », tel, récemment, le lord-maire de Cork, Mac Sweeney, reculèrent jusqu'à 74 jours l'issue fatale. - Rel. La pratique du jeûne se retrouve dans presque toutes les religions. Les musulmans, pendant le mois du Ramadan, s'abstiennent de toute nourri- ture solide ou liquide, du lever au coucher du soleil. Dans l'Eglise grecque, le jeûne est prescrit le mer- credi et le samedi de chaque semaine, et s'observe également 40 jours avant Noël, 40 jours avant Pâques, de la Trinité à la Saint-Pierre, du 1er au 16 août. Dans l'Eglise catholique, les jours de jeune sont les quarante jours du Carême, sauf les diman- ches, les quatre-temps et les Vigiles ou veilles de certaines fêtes. Les protestants, à l'exception des anglicans, ont rejeté les jeunes établis par l'Eglise. jeunement [man] adv. Fam. En jeune homme. (Peu us.) Véner. Dix cors jeunement, cerf qui a at- Le Dix cors jeunement (sonnerie de trompe). teint sa dixième année et dont les bois ont à eux deux dix andouillers. Sonnerie de trompe. jeûner [ne] v. a. (lat. jejunare). S'abstenir d'ali- ments: les serpents jeûnent parfois six mois de suite. Observer le jeûne prescrit par l'Eglise: on jeûne la veille de certaines grandes fêtes. Fig. Jeúner de, s'abstenir ou être privé de certaines jouissances. jeunesse [nè-se] n. f. (de jeune). Partie de la vie de l'homme entre l'en- fance et l'âge viril: chez les Grecs, Hébé était la déesse de la jeunesse; les illusions de la jeunesse. Etat, conduite d'une per- sonne jeune : jeunesse orageuse. Ensemble des personnes jeunes : l'éducation de la jeu- nesse. Premiers temps des choses : la jeunesse du monde. Fig. Vi- gueur, fraicheur des sentiments: la jeunesse du cœur. Jeunesse do- rée, nom sous lequel on désigna à la fin de la Convention et sous le Directoire les musca- dins, les incroyables, les merveilleuses. Par ext. Toute jeunesse élé- gante. Loc. adv. De jeunesse, dès la jeu- nesse. Prov. Il faut que jeunesse se passe, les fautes dues à la légè- reté de la jeunesse doi- vent être jugées avec indulgence. Si jeunesse savait,si vieillesse pou- vait, les jeunes gens manquent d'expé- rience et les vieillards de force. Jeunesse revient de loin, la force de l'âge fait triompher de terribles maladies, et au fig., les jeunes gens peuvent revenir au bien après les plus grands écarts. ANT. Vieillesse. La Jeunesse, par Chapu. CHRI NAULT DUZENVAL JANTIES Domu Jeunesse (la), sculpture de marbre, par Chapu (1875), décorant le monument érigé, à l'Ecole des beaux-arts, à Paris, en l'honneur de Henri Regnault et des autres élèves de cette Ecole tués pendant la guerre de 1870-1871. jeunet, ette [nè, è-te] adj. Fam. Très jeune. jeûneur, euse [eu-ze] n. Qui jeûne. Jevons [vonss) (William Stanley), philosophe et économiste anglais, de l'écol libre-échangiste (1835-1882). Jézabel, femme d'Achab, roi d'Israel, et mère d'Athalie (Ixe s. av. J.-C.). Elle fit périr Naboth, pauvre cultivateur, pour s'emparer de son domaine, et fa- vorisa le culte de Baal. Jéhu, chargé par le prophète Eli- sée d'accomplir les vengeances divines, fit jeter Jézabel par une fenêtre du pa- lais, et le corps de la reine, trainé jus- que dans la vigne de Naboth, y fut dévoré par des chiens (Bible). En littérature, on fait quelquefois allu- sion à la fin tra- gique de cette reine impie. C'est elle qui figure si dramati- quement dans le fameux songe d'Athalie, de la tra- gédie de ce nom, de Racine: Jharal. Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée. Son ombre vers mon lit a paru se baisser, Et moi, je lui tendais les bras pour l'embrasser; Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange D'os et de chairs meurtris et trainés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux Que des chiens dévorants se disputaient entre eux. Jezraël, anc. v. de Palestine, tribu d'Issachar. Ce fut la capitale des Etats d'Achab et de Jézabel. JOA jharal n. m. Genre de mammifères ruminants, famille des ovidés, comprenant de grandes chèvres à longues cornes, dont on connaît trois espèces asia- tiques, qui habitent les hautes montagnes. Jhering [ié-rin'gh"] (Rudolf de), jurisconsulte allemand, né à Aurich, m. à Goettingue (1818-1892); un des juristes les plus originaux de la seconde moitié du xixe siècle, auteur d'une Histoire du déve- loppement du droit humain. J. H. S. Abréviation du latin Jesus hominum salvator. (S'écrit aussi I. H. S.) ji adv. Arg. Oui. Jiménès ou Ximénès (Roderic), cardinal et historien espagnol, m. en 1247; auteur d'une His- toire d'Espagne, d'une Histoire des Ostrogoths, d'une Histoire de Rome, d'une Histoire des Arabes, etc. Jiménès ou Ximénès (Francisco), corde- lier, cardinal et homme d'Etat espagnol, né à Torre- Laguna (Castille), m. à To- lède (1436-1517). Ses études brillantes et l'austérité de sa vie le mirent vite au pre- mier plan. Nommé en 1507 grand inquisiteur par Fer- dinand le Catholique, il commença l'affranchisse- ment du trône en opposant les villes aux seigneurs et en donnant aux communes le droit de lever et d'entre- tenir des troupes. Il fut un grand homme politique; mais il cimenta les assises de l'unité monarchique par trop de sang humain. Char- les-Quint, dont il assura l'avènement, le congédia. Cardinal F. Jiménės. jingo n. m. Surnom donné, en Angleterre, en 1877, aux partisans de la guerre immédiate contre la Russie, et devenu synonyme anglais de CHAUVIN. II provenait du refrain d'une chanson de café-concert, qui était lui-même un juron familier (by Jingo, par saint Gingoulf). Pl. des jingoes. jingoïsme [gho-is-me] n. m. Opinion des jingoes. jingoïste [gho-is-te] adj. Qui a rapport au jin- goisme. N. Syn, de JINGO. Jirasek (Alois), écrivain tchèque, né à Hronoven 1851. Ses romans historiques évoquent le passé histori- que de la Bohême (Viek, Chez nous, les Ténèbres, etc.). Jitomir, v. de Russie, ch.-1. de la Volhynie, sur le Teterav; 96.000 h. Bois, céréales. Jiu (le), rivière de Roumanie, née sur le versant septentrional des Alpes de Transylvanie. Elle arrose la plaine de Valachíe avant de confluer avec le Da- nube sur sa rive gauche. Cours de 300 kil. environ. C'est en remontant le Jiu qu'une armée roumaine a pénétré en Transylvanie. en septembre 1916. jiu-jitsu [jit'-su] n. m. (m. japon. signif. art de la souplesse). Méthode japonaise comprenant à la fois un système d'entrainement physique et un art. de se défendre sans armes. V. LUTTE. jiu-jitsuan ou jiu-jitsuiste [jit'-su-is-te] n. Personne qui pratique le jiu-jitsu. Jivaros, Jeberos ou Givaros, Indiens de l'Amérique du Sud, qui vivent sur les flancs de la Cordillère. Joab, neveu et général de David. Il assassina son rival, le général Abner, et réprima la révolte d'Absa- lon,qu'il tua de sa propre main. Au moment de mourir, David, qui ne lui pardonna pas ce crime, recommanda à son fils Salomon de le faire périr. Joab fut assas- siné dans le temple, au pied de l'autel, en 1014 av. J.-C. Joachaz (kaz], roi d'Israël de 848 à 832 av. J.-C., fils de Jéhu. Joachaz, roi de Juda en 609 av. J.-C. Fils de Josias, il fut détrôné par le pharaon Nékao. Joachim [chin], roi de Juda, frère et succes- seur du précédent (fin vie s. av. J.-C.). Il essaya inutilement de secouer le joug des Chaldéens. Joachim, nom que prit en montant sur le trône, vers 598 av. J.-C., le dernier roi de Juda, Jéchonías, fils du précédent. Nabuchodonosor l'emmena prison- nier à Babylone, après s'être emparé de Jérusalem. Joachim (saint), époux de sainte Anne et père de la Vierge Marie. Il n'est pas nommé dans l'Evan- gile. Son culte est fondé sur d'antiques traditions. Fête le 9 septembre. Joachim (Joseph), violoniste hongrois, né à Kittsce, près de Presbourg, m. à Berlin (1831-1907), directeur du Conservatoire de Berlin. Joachim de Fiore, moine cistercien et théolo- gien mystique, né à Celíco (Calabre) vers 1145, m. à Fiore en 1202. Il enseignait l'approche d'un nouveau règne du Saint-Esprit et d'une révolution morale qui purifierait l'Eglise. Après sa mort, ses disciples com- promirent son nom. Son principal ouvrage est un Commentaire de l'Apocalypse. joachimisme [chi-mis-me] n. m. Doctrine des joachimites. joachimite n. m. Disciple de Joachim de Fiore. Joachimsthal, v. de Tchécoslovaquie (Bo- hême), sur un sous-aff. de l'Elbe; 5.730 h. Gisements métallifères (pechblende) [en tchèque Jachymov]. Joad ou Joïadah, grand prêtre des Juifs. Il éleva secrètement le jeune Joas, soustrait à la fureur d'Athalie, et le fit proclamer roi après avoir fait assassiner cette reine (ixe s. av. J.-C.). C'est le sujet de la tragédie de Racine, Athalie. joaillerie [jo-a, il mll., e-ri] n. f. (de joyau). Art, commerce du joaillier. Articles que vend le joaillier: la joaillerie parisienne est renommée pour son bon goût. joaillier [jo-a, il mll., e, ère n. et adj. Qui travaille en joyaux, en pierreries; qui en vend. Joanne (Adolphe), géographe français, né à Dijon, m. à Paris (1813-1881); auteur de Guides très répandus et d'un Dictionnaire géographique et administratif de la France. joannite [jo-an'-ni-te] n. m. (du lat. Joannes, Jean), nom donné aux partisans de saint Jean Chry- sostome. Secte qui confère le baptême au nom de saint Jean-Baptiste. Joas, fils et successeur de Joachaz, roi d'Israël (vie s. av. J.-C.). Il vainquit Amasias et pilla le temple de Jérusalem.