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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/946

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FRA France Histoire des institutions politiques de l'ancienne), par Fustel de Coulanges; étude critique de premier ordre, sur les éléments constitutifs du système féodal et de l'ancien régime, où, à la diffé- rence d'Augustin Thierry et de l'école germaniste qui en cherchent l'origine dans les institutions des Barbares, Fustel trouve cette origine dans la société gallo-romaine du ive siècle. C'est un monument de composition bien ordonnée et de méthode (1875-1878). France contemporaine (les Origines de la), ou- vrage de H. Taine, qui y étudie les bouleversements successifs (Revolution, premier Empire) d'où est sortie la France actuelle. L érudition'y est considé- rable, les vues pénétrantes, quelquefois systéma- tiques (1875-1888). L'auteur part de ce point de vue contestable que la Révolution est née de l'esprit classique, quí, d'après Taine, ne pouvait engendrer que des abstractions, d'où le retour à la monarchie, d'abord sous sa forme administrative, puis sous sa forme dynastique. France (Voyages en), par Ardouin Dumazet (1893 et suiv.) description, par régions, du sol français, de ses beautés et de ses richesses. France... d'abord! drame en vers d'Henri de Bor- nier (1899), qui a pour sujet la lutte de la régente Blan- che de Castille, servie par Thibaud, comte de Champa- gne, contre le traitre Hugonnel, comte de Clermont. France protestante (la), par les frères Haag; recueil biographique des protestants les plus célè- bres (1846-1859). France équinoxiale, nom donné parfois, dans la seconde moitié du xixe siècle, à l'ensemble de la Guyane française et des territoires alors con- testés situés plus au S. entre l'Oyapock et l'Ara- gouary, qu'une sentence arbitrale de la Suisse a donnés au Brésil en 1900. France (ILE DE). V. MAURICE. France (DUCHÉ DE), domaine primitif des Capé- tiens, entre la Seine et la Loire. France (Anatole-François THIBAULT, dit), écri- vain français, né à Paris, m. à Saint-Cyr-sur-Loire (1844-1924), membre de l'Académie française (1896). Es- prit souple et complexe, il fut un écrivain d'une per- fection classique. Ses meil- leures oeuvres, d'une déli- cate ironie, d'un style merveilleusement clair et nuancé, sont: le Crime de Sylvestre Bonnard, la Ro- tisserie de la reine Pédau- que, les Opinions de Jé- rôme Coignard, Thais, le Lys rouge, l'Histoire con- temporaine, les Dieux ont soif, etc. Il a publié aussi la Vie littéraire, quatre volu- mes de critique, d'une intel- ligence fine et spirituelle. Francesca (Piero BORGHESE, dit della). pein- A. France. tre italien, né à Borgo San Sepolcro vers 1416, m. en 1492; artiste remarquable par la netteté et la finesse de son style: Résurrection du Christ, Sainte Famille, le Duc d'Urbin, Battista Sforza. Francescas [sès-kass], ch.-1. de c. (Lot-et- Garonne), arr. et à 13 kil. de Nérac, non loin de la Baise; 880 h. Eaux-de-vie. Le cant. a 7 comm., et 4.590 h. Franceschi (Jules), sculpteur français d'ori- gine italienne, élève de Rude, né à Bar-sur-Aube (1825-1893). Ses principales oeuvres sont : le Réveil, Kamienski tué à Magenta, etc. Franceschini (sès-ki] (Baldasserre), dit il Vol- terrano, peintre italien, né à Volterra, m. à Flo- rence (1611-1689); auteur d'Elie enlevé au ciel, de la Sainte Trinité recevant la Vierge dans le para- dis, etc. franc-étable (de) loc. adv. Mar. De façon que les éperons des deux navires s'entrechoquent vio- lemment. Franceville, station du Congo français, sur- l'Ogooué. Mission catholique du Congo. franc-fief n. m. Héritage noble, féodal ou allodial. Fief exempt d'hommage. Taxe due au roi par un roturier possédant un fief Pl. des francs-fiefs. franc-filin n. m. Cordage de premier brin, non goudronné. (On dit aussi FRANC-FUNIN.) Pl. des francs-filins. Francfort-sur-le-Mein frank-for, min), v. de Prusse (prov. de Hesse-Nassau), anciennement ville libre et siège de la Diète de la Confédération germanique, sur la rive droite du Mein; 335.000 h. (Francfortois). Cuirs, tissus, soieries; importantes banques. - A Francfort fut signé, le 10 mai 1871, le traité qui mettait fin à la guerre franco-allemande, et enlevait à la France l'Alsace et la Lorraine. Pour assurer l'exécution des clauses de la paix de Versailles du 28 juin 1919, Francfort a été occupé pendant quelques semaines par les troupes françaises en avril 1920. Francfort-sur-l'Oder (frank-for, der], v. de Prusse (prov. de Brandebourg); 64.290 h. (Frane- fortois). Toiles, soieries, pelleteries. franc-funin n. m. Mar. Syn. de FUNIN et de FRANC-FILIN. Pl. des francs- funins. Franche-Comté, anc. province de l'est de la France, bourguignonne puis espagnole, réunie à la couronne sous Louis XIV, par la paix de Ni- mègue (1678); capit. Besançon. Elle a formé les départements de la Haute-Saône, du Doubs, du Jura, et une partie de l'Ain, (Hab. Francs-Comtois.) Armes franchement [man] adv. (de franc). Sincèrement: avouer de la Franche-Comté. franchement ses fautes. Sans hésitation cheval qui saute franchement. Franches-Montagnes (en allem. Freiber- gen), hauts plateaux du Jura, formant un district du canton de Berne (Suisse). Pays de pâturages et de forêts, à climat rude et inégal. Ch.-1. Saignelégier. Industrie; horlogerie à domicile. Franchet d'Esperey (Louis-Félix-Marie- 933- François), maréchal de France. né à Mostaganem en 1856. Commandant, en 1914, de la. Ve armée, avec laquelle il fut vainqueur à Montmirail, puis d'un grou- pe d'armées (armées de l'Est en 1916, armées du Nord en 1917), il devint en 1918 commandant en chef des armées alliées à Salo- nique, et remporta sur les Bulgares la victoire déci- sive. Il a été nommé ma- réchal de France en 1921. Francheville (Pierre de), dit Franca- villa, sculpteur, peintre et architecte français, né à Cambrai, m. à Paris (1548- vers 1618); élève en Italie de Jean de Bologne, il devint sculpteur de Louis XIII : auteur de bas-reliefs pour le piédestal de l'ancienne statue de Henri IV sur le Pont-Neuf. Ma Franchet d'Esperey. Franchimont (CHÂTEAU DE. château situé en Belgique, près de Verviers, aujourd'hui en ruine. Il servit de repaire au Sanglier des Ardennes. C'est de là que, le 28 octobre 1468, partirent 600 Franchimon- tois pour s'emparer de Charles le Téméraire et de Louis XI. Ils échouèrent et furent massacrés. franchipane n. f. V. FRANGIPANE. franchipanier n. m. V. FRANGIPANIER. franchir v. a. (de franc). Sauter, passer en sautant par-dessus quelque chose: franchir un fossé. Fig. Aller au delà, ne pas être arrété par: franchir les difficultés, les bornes du devoir. Surmonter: fran- chir les obstacles. V. n. Mar. En parlant du vent, devenir régulier, favorable. ALLUS. HIST., V. RUBICON. franchise [chi-ze) n. f. (de frane), Autref., con- dition libre. Immunité, exemption: les franchises communales étaient inscrites dans une charte. Exemp- tion en matière de taxes et d'impôts: marchandises qui voyagent en franchise. Droit d'asile attaché à certains lieux; ces lieux mêmes. Fig. Sincérité, loyauté: la franchise ne consiste pas à dire tout ce qu'on pense, mais à penser tout ce qu'on dit. Littér. et br-arts. Qualité de ce qui est franc, hardi: la franchise de la plume, du ciseau, du dessin. Fran- chise postale, gratuité du transport par la poste. ANT. Fausseté, hypocrisie, dissimulation. franchissable [chi-sa-ble] adj. Qui peut être franchi: rivière difficilement franchissable. franchissement man]n.m. Action de franchir. franc-homme [fran-ko-me] n. m. Feod. Pos- sesseur à un fief noble ou roturier franc de toute servitude. Pl. des francs-hommes [fran-zo-me]. Francia (José-Gaspar-Thomas-Rodriguez), dic- tateur du Paraguay, né au Brésil en 1756, m.en 1840. Francia. Biogr. V. RAIBOLINI. Franciabigio (Francesco DI CRISTOPANO), peintre italien, né à Fiorence (1482-1523), élève d'An- drea del Sarto, habile dans la fresque. Franciade (la), poème épique inachevé, de Ron- sard, en vers décasyllabes, sur le modèle de l'Enéide et de la Pharsale (1572). Le sujet en est fourni par les aventures de Francus, fils légendaire d'Hector, ancêtre supposé de la race franque. L'oeuvre man- que d'originalité et d'envolée lyrique. Francillon, comédie en trois actes, d'Alexandre Dumas fils; oeuvre vive, rapide et brillante. L'auteur a prétendu y montrer que l'infidélité du mari était aussi grave que l'infidélité de la femme. Fran- cillon, qui apprend que son mari a revu une an- cienne maitresse, lui fait croire qu'elle l'a trompé en revanche. Une séparation en résulterait, si la jeune femme ne se trouvait amenée, malgré elle, à avouer qu'elle est restée pure (1877). francin n. m. Parchemin de qualité supérieure. Francion (la Vraie histoire comique de), roman de Charles Sorel de Sauvigny (1622); oeuvre curieuse, où l'auteur décrit avec verve les milieux bourgeois, popu- laires, littéraires, et même patibulaires; son héros, Francion, ancêtre de Gil Blas, mène une vie mouve- mentée. Un des rares romans réalistes du xvIe siècle. francique [si-ke) adj. Qui a rapport aux Franes. N. m. Ancien idiome des Francs. Spécialem. Langue des compagnons de Clovis. Francis [siss] (Marie-François-Denis LEROI, ba- ron D'ALLARDE, dit), auteur dramatique français, né à Besançon en 1778, m. vers 1840; auteur d'amusants et spirituels vaudevilles (les Chevilles de maitre Adam). francisation [sa-si-on] n. f. Dr. Action de re- connaître comme français (un navire). Gramm. Ac- tion de revêtir de la forme française. - ENCYCL. Dr. Pour acquérir ou conserver la fran- cisation, un navire doit appartenir par moitié au moins à des français résidant en France, dans les. colonies ou possessions françaises; ou bien encore à des Français qui, tout en résidant à l'étranger, peuvent prouver qu'ils ont conservé leur nationalité et qu'ils sont associés d'une maison de commerce française, faisant le commerce en France ou dans une possession fran- çaise. Les droits de francisation se calculent sur le tonnage net. Les navires construits à l'étranger doi- vent, préalablement à leur francisa- tion, payer un droit d'importation calculé par tonneau de jauge brute. L'acte de francisation, délivré au nom du président de la République, est signé par le ministre des finances. franciscain [sis-kin] n. et adj. m. (du lat. Franciscus, Fran- çois). Religieux de l'ordre fondé par saint François d'Assise : les franciscains étaient communément appelés en France cordeliers. Franciscain. - ENCYCL. Hist. Saint François d'Assise appela minorites ou frères mineurs les religieux qui embras- sèrent sa règle; on les désigne plus souvent sous le nom de franciscains. En France, avant la Révolution, on les appelait cor- deliers. D'après leur règle, approuvée en 1215 par In- nocent III et confirmée par Honorius III en 1223, les franciscains doivent observer une pauvreté absolue, vivre d'aumônes, et prêcher l'èvangile aux pauvres. Vêtus d'une robe grise, ou plus ou moins foncée sui- FRA vant les observances, ceints à la taille d'une corde munie de noeuds, ils portent un manteau de même étoffe que leur robe, ne sont chaussés que de sandales et vont nu-tête. L'ordre est gouverné par un ministre général. chaque province par un ministre provin- cial, chaque couvent par un gar- dien. Dès 1223, saint François réunit 5.000 moines; en 1264, ils comptaient 8.000 maisons. Il se produisit dans l'ordre de nombreuses scissions. On distinguait autrefois les observants, les reformés, les déchaussés ou alcantarins, les récollets, tous sou- mis au même général. Léon XIII ramena ces observances à une unité complète, sous le nom de frères mineurs. A côté de cet ordre, il faut citer les capucins, les conven- tuels, le tiers ordre régulier, com- munautés qui ont chacune leur auto- nomie et leur chef. franciscaine (sis-kè-ne] n. et adj. f. Religieuse de l'ordre de Saint- François d'Assise. Franciscaine. - ENCYCL. Fondé en 1212 par sainte Claire, cet ordre reçut sa rè- gle de saint François d'Assise. Les franciscaines prirent aussi le nom de damianistes et de clarisses, et se partagèrent en trois branches: urbanistes, capucines, et clarisses proprement dites. franciser [zé] v. a. Donner le caractère fran- çais, les manièrès françaises. Donner une terminai- son, une inflexion française à un mot d'une autre langue: London, francisé, donne Londres. francisme [sis-me] n. m. Nom ancien du gallicisme. francisque [sis-ke] n. f. (lat. francisca). Hache de guerre en usage chez les anciennes tribus germaniques, en particulier chez les Francs. franc-juge n. m. Membre d'un tribu- nal secret d'Allemagne aux Xive et xve siè- cles: le tribunal secret des francs-juges s'appelait la Sainte-Vehme. Fran- Franck (Adolphe), philosophe spiritua- cisque. liste français, né à Liocourt (Meurthe) m. à Paris (1809-1893); auteur d'un utile Dictionnaire des sciences philosophiques. Franck ou Francken (kèn, famille de peintres anversois des -xvie et xvIe siècles, qui mélérent inégalement le goût italien et le génie fla- mand. Elle ne compte pas moins de trente membres, dont les principaux furent: JEROME le Vieux (1540-1610); FRANZ Ier le Vieux (1542- 1616), son frère; AMBROISE le Vieux (1544-1618), frère des précédents: FRANZ le Jeune (1581-1642), fils de Franz Ier. Franck (César), com- positeur, né à Liége, m. à Paris (1822-1890); auteur des oratorios Ruth, Re- demption, les Béatitudes, Rebecca, du poème sym- phonique Psyché, de la Symphonie en ré. Chef de la nouvelle école de musi- que française et l'un des plus grands compositeurs de son siècle, il joint à une technique savante une inspiration suave et pure. Cèsar Franck. franc-maçon et par abrév. maçon n. m. Membre d'une société de franc-maçonnerie. Pl. des francs-maçons. franc-maçonnerie et par abrév. maçon- nerie n. f. Société secrète, répandue dans diffé- rentes contrées du globe. Fig. et fam. Entente se- crète : la franc-maçonnerie des femmes. - ENCYCL. Les francs-maçons se considèrent comme frères, et doivent s'entr'aider en quelque lieu qu'ils se trouvent, à quelque nation, à quelque classe de la so- ciété qu'ils appartiennent. On n'est admis dans l'ordre qu'après certaines cérémonies initiatrices : les adeptes jurent de ne rien révéler des secrets de l'ordre. Quelques érudits font sortir la franc-maçonnerie des mystères de l'Egypte et de la Gréce: on l'a même fait remonter jusqu'à la construction du temple de Jérusalem, sous Salomon, en lui donnant pour fon- dateur et premier grand maitre Hiram, architecte de ce temple. Mais le plus grand nombre pensent, avec plus de raison, que l'institution maçonnique doit son existence à une confrèrie de maçons constructeurs, qui, dès le vie siècle, voyagèrent en Europe. Ils construisirent les basiliques gothiques. Cette société perdit avec le temps son caractère primitif; des personnes étrangères à l'architecture y furent admi- ses, mais cependant les noms et les instruments de l'art de construire furent conservés comme symboles. Les procédés des francs-maçons, longtemps tenus secrets, furent divulgués peu à peu. Les associations maçonniques se transformèrent en sociétés pure- ment mutualistes, philanthropiques et politiques, et conservèrent, en souvenir du passé, des signes et des emblèmes, comme le tablier, l'équerre, le compas. En 1772, fut fondé le Grand Orient de France; en 1801, le Rit écossais. Ces deux rites prédominent en France; ils sont aussi, avec le rit anglais, les plus répandus dans le monde. Pour les francs-maçons, la loge ou l'atelier est le lieu des assemblées maçon- niques. Le président est dit vénérable. La hiérarchie maçonnique compte trente-trois grades ou degrés, depuis ceux d'apprenti, de compagnon et de maître, jusqu'à celui de souverain grand inspecteur général (33 degré). Les réunions de la franc-maçonnerie française se nomment convents. franc-maçonnique adj. Qui a rapport à la franc-maçonnerie: signes franc-maçonniques. franc-maçonniquement adv. A la manière des francs-maçons. franc-mariage n. m. Féod. Mariage entre personnes libres, par opposition au mariage servile. franc-mitou n. m. Autref., mendiant qui contrefaisait le malade. Franc-Nohain (Maurice LEGRAND, dit), litté- rateur français, né à Corbigny en 1873, auteur d'hu- moristiques fantaisies en vers libres.