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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/963

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FUM privées de vapeur d'eau, ou fumerolles sèches, se dé- gageant en fumées blanches des coulées en fusion (leur température dépasse +500°, et elles sont très fortement chargées de chlorure de sodium): les fu- merolles acides, qui contiennent en outre de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulfureux; les fumerolles alcalines ou ammoniacales, qui contiennent le chlor- hydrate d'ammoniaque; les fumerolles froides ou sulfhydriques. fumeron n. m. Bois non entièrement carbonisé et qui répand beaucoup de fumée lorsqu'on l'allume. Fam. Mauvais fumeur; tout jeune fumeur. Agric. Petit tas de fumier disposé de place en place dans un champ que l'on va fumer. fumet [me] n. m. (de fumer). Arome des viandes, des vins: le fumet d'un rôti, d'un château-mar- gaux. Odeur émanant du gibier, et qui révèle sa présence. fumetereau [ro] n. m. Agric. Syn. de FU- MERON. fumeterre [tè-re] n.f. (pour fumée de la terre, parce que cette plante fait pleurer comme de la fu- mée). Genre de fumaria- cées comprenant des her- bes amères, dépuratives, à feuilles très découpées, à fleurs d'un blanc rosé, et qui sont répandues dans les régions tempérées. - ENCYCL. Les fume- terres dégagent, quand on les froisse, une odeur que l'on a comparée à celle de la suie ou de la fumée. On Fumeterre. en prépare un sirop, et un extrait qui entre dans le sirop dit de chicorée ». fumeur, euse [eu-se] n. Qui fume habituelle- ment du tabac, de l'opium, etc. Fumeur (le), tableau de Teniers (Louvre); toile peinte dans sa manière argentine, douce et harmo- nieuse (1643). [V. p. 954.] fumeuse [meu-zej n. f. Siège sur lequel on s'assied à califourchon, et dont le dossier est muni d'un coffret à cigares, etc., ser- vant aussi d'appui-bras. fumeusement [ze-man] adv. D'une manière fumeuse. fumeux, euse [meû, eu-ze] adj. Qui répand de la fumée : lampe fumeuse. Fig. Qui envoie des vapeurs à la tête: vin fu meux. Peu clair: idées fumeuses. Fumeuse. fumier [mi-é] n. m. (b. lat. femarium; de fimus, fumier). Litière des bestiaux mêlée avec leur fiente, que l'on emploie comme engrais pour la terre : fumier de cheval, de bouf. Fig. Objet vil, méprisable. Ramassis de choses sans valeur. (V. ENNIUS.) Situation hon- teuse. Perle dans un fumier, personne, chose de grande valeur dans un milieu méprisable. Mourir sur le fumier, dans une extrême misère. (V. JOB.) Etre hardi comme un coq sur son fumier, se sentir fort parce qu'on se sent chez soi. - ENCYCL Econ. rur. La valeur fertilisante du fumier dépend de son état de conservation et de la quantité d'azote, potasse, acide phosphorique, chaux, etc., qu'il contient et qui est variable d'ail- leurs avec les animaux dont il provient. On compte en moyenne que 1.000 kilogrammes de fumier ren- ferment 4 à 5 kilogrammes d'azote, 2 kg. 5 à 3 kg. 5 d'acide phosphorique et 4 à 5 kilogrammes de potasse. En général, les fumiers des chevaux et des moutons sont plus riches à poids égal, et d'une décomposition plus rapide, que ceux des étables et des porcheries. On emploie les fumiers soit à l'état frais, soit à l'état de fumiers fermentés. Dans ce dernier état, ils sont d'un enfouissement plus facile, et d'une action plus rapide; mais la fermentation à l'air libre dans la 8 Installation d'une fumière: A, fumier; B, plate-forme concave bétonnée; C, ca- nal souterrain pour l'écoulement du purin dans la fosse; D, fosse à purin; E, latrines: F, fermeture de la fosse. D cour des fermes a pour résultat une perte notable d'azote, qu'on ne peut guère éviter, même par incor- poration de plâtre, sulfate de fer, chaux, etc. Il est préférable, pour limiter dans une certaine mesure les pertes d'azote, de bien tasser le fumier, et de Tarroser fréquemment avec le purin; on provoque si un abondant dégagement d'acide carbonique, qui arrête la décomposition du carbonate d'ammo- niaque. Il faut, à l'étable ou à l'écurie, que les litières soient un peu épaisses, pour absorber les liquides, et retenir les gaz; une excellente précau- tion est de leur ajouter de la terre ou de la tourbe. Le sol de l'étable doit être imperméable, pour éviter les infiltrations. L'emplacement destiné au fumier doit être autant que possible une aire ou une fosse résistante en bé- ton, avec citerne à purin; de forme concave, cette aire peut comprendre deux plates-formes, dont l'une reçoit le fumier frais, l'autre le fumier que la fer- mentation a transformé en beurre noir. Les fosses en maçonnerie sont commodes, mais assez coûteuses. En tout état de cause, c'est une économie mal com- prise que de vouloir éviter la construction d'une Tumière en installant le fumier à même le sol et exposé aux intempéries, les éléments fertilisants les plus précieux étant ainsi perdus. 950 fumière n. 1. Tas de fumier. Fosse à fumier: la fumière doit être établie le plus près possible des écuries et étables. fumifuge adj. (du lat. fumus, fumée, et fugare, mettre en fuite). Qui chasse la fumée. fumigateur [gha] n. m. Celui qui donne les fumigations. Préparation combustible (pastille, pa- pier, ciga- rette) pour les fumiga- tions. Appa- reil employé par les horticulteurs pour souffler de la fumée de ta- bac sur certaines plantes visitées par des pucerons. Fumigateur à tabac. fumigation [gha-si-on] n. f. (lat. fumigatio). Action de produire une fumée qui purifie l'air, ou qui se répand sur une partie malade. -ENCYCL. Pour faire une fumigation, le moyen le plus simple est de mettre la partie malade au-dessus d'un vase conte- nant une infusion chaude: la vapeur qui se dégage se dépose sur l'en- droit malade. Quand on veut faire une fumiga- tion des voies res- piratoires, on se recouvre la tête d'une servietle, et l'on respire large- ment, la bouche ouverte. On a fa- Manière de prendre une fumigation. briqué une quan- tité d'appareils qui permettent une meilleure fumi- gation, mais leur usage est encore peu répandu. On emploie les fumigations dans le traitement des ma- ladies de la peau, les laryngites, les coryzas aigus ou chroniques, l'asthme, etc. On en fait aussi usage pour la désinfection au moyen du formol et de ses dérivés. fumigatoire (gha) adj. Qui a rapport aux fumi- gations appareil fumigatoire; papier fumigatoire. N. m. Médicament administré en fumigation. fumigène adj. et n. (du lat. fumus, fumi, fumée, et du gr. gennân, engendrer). Qui engendre de la fumée: foyer fumigène; les funrigènes sont employés pour la protection des végétaux contre les gelées de printemps (nuages artificiels). 1 ENCYCL. Pendant la Grande Guerre, pour dissi- muler les mouvements de navires, etc., pour la pro- tection contre avions, etc., les belligérants ont utilisé un grand nombre de substances fumigènes. On les employait soit en pâtes (mélange de métaux en poudre, de chlorures organiques et d'aluminium) que l'on enflammait, soit en poudre mélangée avec l'explosif des obus. Parmi les substances les plus efficaces, citons les chlorures de titane, d'étain, d'arsenic, seuls ou mélangés avec du gaz ammo- niac, etc. fumiger [j] v. a. (du lat. fumigare, enfumer. Prend un e muet après le g devant a et o: il fumigea, nous fumigeons.) Exposer à la fumée. (Peu us) Se fumiger v. pr. Etre exposé à des fumi- gations: certaines viandes se fumigent pour être mieux conservées. fumignon n. m. Légère volute de fumée. Fumin (bois), bois du dép. de la Meuse, sur les Hauts de Meuse, situé à l'E. de la route qui mène de la Chapelle-Sainte-Fine au village de Vaux, et séparé par elle du bois du Chapitre. Le bois Fumin a été bombardé et attaqué par les Allemands avec un véritable acharnement en juin-juillet et en octobre 1916. Les attaques du 12 juillet permirent aux soldats du kronprinz impérial de pénétrer dans le bois Fumin, et ils y progressèrent un peu au cours des semaines suivantes ; mais ils ne purent s'y maintenir longtemps, car ils en furent complètement chassés dès la fin d'octobre 1916. Le bois Fumin a été complètement fauché et bouleversé par les bombardements et par les travaux de défense des combattants. fumiste [mis-te] adj. et n. m. (de fumée). Celui dont le métier est d'entretenir les cheminées en bon état, de fabriquer les appareils de chauffage : un fumiste; poèlier fumiste. Fig. et fam. Mystificateur, mauvais plaisant. fumisterie [mis-te-ri] n. f. Profession, com- merce du fumiste. Fam. Plaisanterie grotesque, mystification. fumivore adj. (du lat. fumus, fumée, et vorare, dévorer). Qui consume la fumée: appareil fumivore. Dispositif dont on surmonte un tuyau de cheminée, un verre de lampe, pour activer le tirage et évi- ter la production de la fumée. Substantiv.: un fumivore. ENCYCL. Industr. Les appareils fumivores destinés à consumer la fumée se clas- sent en trois catégories : 1° les foyers à introduction d'air au-dessus de la grille ; 2° ceux où l'on a recours au courant d'air forcé ou de vapeur : 30 enfin, ceux pour lesquels on fait usage de plusieurs grilles ou d'une grille mo- bile, avec distributeur auto- matique de combustible sur le foyer. Les fumivores les plus employés sont ceux de Thierry, de Courbebaisse, de Turck, de Korting, de Chodzké, etc. On se débarrasse aussi des fumées par précipitation électrique. fumivorité n. f. (de fumivore). Action de con- sumer la fumée. fumoir n. m. Local où l'on fume le poisson, la viande. Pièce où l'on se réunit pour fumer. Fumivores; 1. De chemi- née; 2. De lampe. fumosité [si] n. f. Qualité de ce qui est fumeux. fumure n. f. (de fumer). Engrais. Enfouisse- ment du fumier (et, par extension, des engrais de toute sorte) dans le sol. (Syn, FUMAGE, FUMAISON.) ENCYCL. La fumure se fait par épandage du fumier et enfouissage à la charrue. Le fumier est FUN amené dans les champs et disposé en petits tas (fu- merons) distants d'environ 7 mètres les uns des au- tres, et qui, autant que possible, ne doivent pas sé- journer trop longtemps en place. On épand à la fourche, et l'on divise le plus possible, puis on en- fouit à une profondeur qui varie avec la nature même du sol, l'abondance normale des pluies et le genre de culture que l'on a en vue. L'épandage des engrais chimiques pulvérulents se fait à l'aide de distributeurs mécaniques. Fumure verte. On appelle ainsi l'enfouissement de certaines plantes à l'état vert (lupins, pois, vesce, luzerne, sainfoin, etc.) pour redonner au sol l'azote qui lui manque et que ces plantes ont puisé dans latmosphère au cours de leur développement. On sème soit en automne pour enfouir en avril ou mai, soit au printemps pour enfouir en août ou septembre. funaire [ne-re] n. f. Genre de mousses de la famille des bryacées: la funaire hygrométrique est commune sur les aires où l'on a fait du charbon de bois. funambule [nan] n. (du lat. funis, corde, et ambulare, marcher). Danseur, danseuse de corde. Adjectiv.: singe funambule. Funambules (théâtre des), théâtre qui était situé, à Paris, sur l'ancien boulevard du Temple. Créé en 1816 par un certain Bertrand pour y jouer le vau- deville et surtout la pantomime, il devint célèbre avec les Pierrots Gaspard et Charles Deburau, Paul Legrand, etc. Il fut démoli en 1862. funambulesque [nam-bu-lès-ke] adj. Qui a rapport aux funambules. Fig. Bizarre. funambulie (nan-bu-li] n. f. Art de danser sur la corde, art du funambule. funambuliser [nan, sé] v. n. Faire le funam- bule. Funchal, capitale et port de l'ile de Madère; 23.000 h. Funck-Brentano (Théodore), philosophe et sociologue français, né à Luxembourg, m. à Mont- fermeil (Seine-et-Oise) [1830-1906).- Son fils FRANTZ, archiviste-paléographe, né au château de Munsbach (Luxembourg) en 1862, est l'auteur d'intéressants travaux historiques: Légendes de la Bastille; le Drame des poisons; l'Affaire du collier; la Mort de la reine, Mandrin, etc. Fundy (BAIE DE), baie de l'Atlantique (Canada). Marées d'une extraordinaire ampleur. fune n. f. (lat. funis). Mar. et pêch. Cordage. funèbre adj. (lat. funebris). Qui a rapport aux funérailles pompes funèbres. Fig. Triste, lugubre: image funèbre. Pompes funèbres, v. POMPES. funèbrement [man] adv. (de funèbre). D'une manière sombre, triste. funer [ne] v. a. (de fune). Mar. Garnir de ma- noeuvres, gréer. funérailles [ra, il mll., e] n. f. pl. (lat. funera- lia). Ensemble des cérémonies qui s'accomplissent à l'occasion de la sépulture d'une personne: la France fit à Victor Hugo des funérailles nationales. Par ext. La mort elle-même. Fig. Ruine, destruction: assister aux funérailles de la liberté. ALLUS BIST. : Funé- railles d'Alexandre. En mourant, le héros macédo- nien prédit que ses généraux lui feraient de san- glantes funérailles (en se disputant son empire). On fait allusion à ce mot, presque toujours par plaisan- terie, à propos d'un héritage âprement contesté. ENCYCL. Ethol. Dans tous les temps et chez tous les peuples, le culte des morts a été consacré par la religion, la morale et les lois. Les cérémonies par lesquelles ce culte se manifestait ont varié selon les temps, l'état de la civilisation et des idées. Certaines sectes hindoues abandonnent les corps des morts, les jettent aux crocodiles ou, comme les parsis, les jettent en pâture aux vautours. La croyance à une âme distincte du corps a fait conserver les corps. En Egypte, ils étaient préservés de la corruption par l'embaumement, qui les réduisait à l'état de momies et étaient mis solennellement dans des tombeaux garnis de meubles et d'aliments. Chez les Grecs, le mort était brûlé sur un bûcher, et les ossements ou les cendres recueillis par les parents et les amis pre- naient place dans le columbarium de la famille. A Rome, les funérailles ne différaient pas beaucoup de celles de la Grèce; tout au plus se distinguaient-elles par un luxe plus grand; on y voyait figurer des pleureuses à gages, des joueurs de flûte et des bouf-. fons, dont le chef représentait le mort. Depuis l'avè- nement du christianisme, l'inhumation est devenue la règle, et l'embaumement l'exception. Cependant, la crémation a été autorisée en France en 1886. - Dr. Tout majeur ou mineur émancipé, en état de tester, peut régler les conditions de ses funérailles, notamment en ce qui concerne le caractère civil ou religieux à leur donner, et le mode de sa sépulture. En cas de contestation sur les conditions des fu- nérailles, il est statué, dans le jour, sur la citation de la partie la plus diligente, par le juge de paix du lieu du décès, sauf appel de- vant le président du tribunal civil, qui doit statuer dans les vingt-quatre heures. La décision est noti- fiée au maire, chargé d'en assurer l'exécu- tion. Celui qui donne aux funérailles un caractère contraire à la volonté du défunt ou à la décision ju- diciaire est puni d'amende, d'empri- sonnement en cas de récidive, de déten- tion en cas de se- conde récidive. Funérailles (les Premières), groupe de Barrias (Hotel de Les Premières Funérailles, d'après ville de Paris). Adam Barrias. s'avance portant le cadavre d'Abel; Eve se penche sur le corps de son fils, et l'embrasse. Euvre pleine de naturel et d'élé- gance.