Aller au contenu

Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 101 —

tion Canadienne-française ; je demande à ajouter mon grain de sel. À mon avis, les Canadiens-anglais ont grand tort de s’alarmer des progrès de la race Canadienne-française. Car, il n’y a pas à dire, c’est là, qu’au fond, réside toute la question. Ils redoutent l’envahissement de cette race qu’ils prétendent inférieure tout en la craignant, ce qui est peu logique.

Jamais, les Canadiens-français n’ont cherché à nuire aux Anglais : bien au contraire.

Le plus grand homme d’État du Canada, mort récemment, Sir Wilfrid Laurier, que le monde entier admirait, n’a jamais manqué d’exprimer à cet égard les sentiments de ses compatriotes. À Liverpool, en 1897, il disait : « Mes compatriotes ayant obtenu les droits de sujets britanniques, se considèrent liés par le devoir, l’honneur et l’amitié à accepter et à accomplir, dans leur intégrité, les obligations et les responsabilités des sujets britanniques. Ils sont fiers de leur origine, fierté que peu d’Anglais leur reprocheront, celle d’être des descendants d’une race altière. S’ils ont l’orgueil de race, ils ont aussi au cœur un autre orgueil, celui de la reconnaissance. Et au jour du jubilé, dans toute l’immense étendue de l’empire, c’est de la terre qu’habitent les sujets français de Sa Majesté, que s’élèveront au ciel les prières les plus ferventes pour que Sa Majesté vive encore de longues années. »