malheureusement, outre qu’ils ne sont pas encore assez nombreux, chacun d’eux, sauf cinq ou six, ne compte qu’un très petit nombre de membres parlant français couramment.
Les Canadiens-français, au contraire, sont le nombre et s’accroissent tous les jours. De soixante mille ils sont devenus quatre millions. Nous, Français, ne devons-nous pas être fiers de cette extension en songeant que, sur ce sol encore jeune, tant de nations se disputent la préséance, et prétendent imposer leurs coutumes et leurs mœurs ? L’avenir de la France dans l’Amérique du Nord est intimement lié à l’avenir des Canadiens-français. Ceux-ci joueront là-bas le rôle civilisateur que la France a joué en Europe.
Mais il faut que la France s’intéresse davantage aux efforts et aux luttes de ses enfants exilés.
Malheureusement, elle semble actuellement s’en être complètement détachée. Parle-t-on de supprimer le français dans les écoles, ou de ne lui accorder que de courtes heures par semaine ? Elle n’intervient pas, elle ne proteste pas.
Au moment où notre alliance avec l’Angleterre et les États-Unis vient de se sceller dans le sang, il semble qu’elle pourrait invoquer les droits de l’amitié et les principes de