milieux, il est déjà lancé. La vague d’assaut s’en vient, et ses larges ondulations balaieront, si nous n’y prenons garde, le trésor sacré de notre langue maternelle. C’est au nom d’un sophisme que se fait cette campagne : Sous prétexte de nous américaniser ou de nous angliciser, l’on veut nous frapper de mort ; et jamais peut-être le noble mot de patriotisme n’aura davantage été profané, car il sert ici à couvrir un plan qui est la négation pure et simple de ce sentiment. »
« En conséquence, nous Français d’Amérique, reconnaissons la nécessité d’organiser une résistance pacifique, ferme, loyale, aux tentatives d’assimilation qui se voilent sous des apparences illogiques et trompeuses. Notre patriotisme a toujours été au-dessus de tout reproche ; notre adaptation à la langue anglaise s’est toujours accomplie avec une facilité qui a étonné ceux-là seuls qui ignoraient que, la langue française étant la source et comme la racine de l’anglais, savoir le français donne la clef du parler anglais. Quant à renoncer à cultiver notre langue maternelle dans nos écoles, quant à la supprimer de notre enseignement primaire, cela, non possumus, nous ne le pouvons pas, pour toutes sortes de raisons : ce serait abdiquer notre âme, nos traditions, notre passé ; l’apostasie sur ce point entraînerait l’apostasie religieuse, ou en tout cas une grave diminution de nos convictions catholiques, notre langue, pétrie de catholicisme, étant la