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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/110

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pleurer, à l’annonce de la stupéfiante avance des Boches sur Paris. Ah ! si la France avait pu se permettre un appel aux Canadiens-français sous les plis de son drapeau !

Aujourd’hui plus que jamais nous devrions faire sentir à nos cousins Canadiens toute notre sympathie, car, aujourd’hui les attaques contre notre langue se font plus terribles, plus acharnées ! Ils luttent là-bas, ils se défendent pied à pied. Leur ténacité, leur courage, leur héroïsme sont admirables. On peut dire qu’ils sont devenus dans toute l’Amérique du Nord, les champions de la civilisation française. Ils ont affronté sans peur le plus grand péril qui se soit dressé devant eux : l’anglicisation et l’américanisation. Ils sont décidés à le combattre et à le vaincre. Canadiens-français ou Canadiens-américains, tous sont d’accord pour la défense de la langue. Une organisation vigoureuse et puissante a jailli spontanément aux États-Unis. C’est la « Ligue du Ralliement Français en Amérique ». Je ne connais rien de plus beau, de plus simplement noble que le programme de cette Ligue. Il n’est pas permis à un Français de France de l’ignorer : il ne pourra le lire sans se sentir ému jusqu’au plus profond du cœur : « L’heure est grave pour tous les Français d’Amérique. Nous sommes menacés dans nos intérêts les plus chers. Le problème qui se pose devant nous peut se définir à l’aide des mots célèbres : Être ou ne pas être. Un vaste mouvement d’anglicisation par l’école se prépare : en certains