temps. À ceux du pays et de l’extérieur, ils diraient, s’ils étaient bilingues : Au Canada, deux grandes races se sont associées pour fonder un pays. Fières et justes, elles témoignent à leurs idiomes traditionnels un égal respect… Que voulez-vous que disent les timbres actuels, sinon ceci : Au Canada, le français n’a pas les mêmes droits que l’anglais ou, s’il les possède, on n’a pas le courage d’en exiger le respect… Croyez-vous, pour prendre un exemple concret dont chacun peut apporter l’équivalent, que, si les timbres canadiens étaient bilingues, nous aurions reçu de maisons, de sociétés françaises des lettres en anglais ? que ce matin même une revue belge nous écrirait pareillement en anglais ?
« Nous — et la formule enveloppe tous ceux qui combattent pour la même cause — réclamons du bilinguisme partout où nous avons le droit d’en avoir ; tant que, « partout », on ne nous aura pas donné justice, nous continuerons de réclamer.
« Si l’on objecte que la pente est longue à remonter et que nous tomberons peut-être avant d’avoir atteint le sommet, nous répondrons simplement qu’une génération grandit dont la nette volonté et la vigoureuse jeunesse s’attelleront tout de suite à la besogne… »
Quelle noble fierté dans ce langage et quelle patience