ne faut-il pas à nos Canadiens-français pour lutter ainsi sans repos ni trêve depuis tant de temps !
La race entière semble vouée à la réclamation perpétuelle.
Ces réclamations ne vont pas sans amener parfois des incidents amusants : un jour, un groupe de joyeux étudiants, voyage en chemin de fer. Le contrôleur, majestuueux, imposant, vient leur demander leurs billets en anglais. Dans la province de Québec, plus que dans toute autre, on a le droit d’exiger du français. Nos étudiants feignent de ne pas comprendre. L’homme à casquette galonnée, insiste : “tickets, please.” Mutisme général des étudiants. On en vient aux propos aigres-doux en anglais, puis aux insultes et l’affaire se termine devant le policeman. Enquêtes, réclamations, promesses de la Compagnie ; elle emploiera à l’avenir un personnel bilingue. Cette promesse est exécutée, tenue pendant un mois, puis tout recommence.
Venant de New-York pour rentrer au Canada je recevais dernièrement, dans mon wagon la visite des agents de l’émigration. Ils me remirent une petite feuille remplie de questions auxquelles je devais répondre par écrit. Mais toutes ces questions étaient formulées en anglais : il m’était impossible de répondre puisque je ne comprends pas cette