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langue. Je pensais en moi-même, comme tout autre aurait pensé à ma place : il ne semble pas que le Canada soit un pays bilingue !

Il fallait pourtant écrire mes réponses : les agents de l’émigration allaient revenir. Je me fis traduire les questions anglaises par un voyageur complaisant et j’écrivis mes réponses en français. Puis, je remis le tout aux agents. Que se passa-t-il ? que complotèrent ces dignes fonctionnaires ? Je l’ignore, mais ils durent me prendre pour un Canadien-français entêté, réclameur. Le châtiment ne se fit pas attendre ! Ils revinrent, à trois cette fois avec un douanier qu’ils avaient prévenu. Avisant un pardessus que j’avais acheté à New-York, et que j’avais porté quelques jours, ils m’affirmèrent que ce pardessus était tout neuf et que j’avais à payer les droits de douane, soit 12 piastres. Il fallut s’exécuter : c’est ce que je fis, mais sans sourire, comme bien l’on pense.


VI

LA LUTTE (Suite).


3 — LES CANADIENS-ANGLAIS COMPRENNENT MAL LEUR INTÉRÊT.


J’ai dit que le patriotisme des Canadiens-anglais est mal compris et qu’ils ont tort de vouloir angliciser et pro-