plus grands ennemis des Canadiens-français, qui sont tous catholiques, sont précisément les catholiques irlandais. Vous voyez, qu’en vous disant au début, que la situation de nos frères d’Amérique est extraordinairement complexe, je n’exagérais pas.
Les choses humaines sont parfois bien tristes : ainsi c’est par la pitié, par le dévouement, les sacrifices sans nombre des Canadiens-français que la race irlandaise a été sauvée au Canada. Or qui fait le plus de mal aux Canadiens-français ? les Irlandais. On dirait que non contents d’avoir laissé se perdre la belle langue de leurs aïeux, ils sont jaloux de ceux qui ont si vaillamment conservé la leur.
Il ne faudrait cependant pas pousser trop au noir ce tableau : il y a des exceptions, comme toujours. Je sais des Irlandais qui sont d’excellents amis pour les Canadiens-français. Il existe des familles canado-irlandaises où les traditions des deux races sont scrupuleusement respectées. Cela prouve qu’il s’agit dans cette lutte des Irlandais et des Canadiens-français, non pas d’un conflit d’intérêts individuels, mais d’intérêts absolument généraux. Les Irlandais catholiques veulent avoir la suprématie sur les Canadiens-français également catholiques : les Irlandais, ennemis de l’Angleterre parlent l’anglais parce qu’ils ont oublié leur propre langue. Ils trouvent désagréable de