gliciser et à s’américaniser. Si bien qu’aujourd’hui les Irlandais du Canada et des États-Unis ont en majorité oublié leurs coutumes. Bien plus, ils mettent une certaine coquetterie à se prétendre de purs Yankees, de purs Anglais. Malgré le grand nombre de défections, ils sont en majorité restés catholiques, mais d’un catholicisme un peu différent du nôtre et qui me paraît, à tort ou à raison, moins solide. Comme ils sont très ambitieux, leur but est de se rendre les grands maîtres de cette religion sur tout le continent. On dirait que pour eux la race passe avant la foi.
Cette perspective les séduit d’autant plus qu’ils se sentent encouragés, d’une part, par les anglicisateurs du Canada ; d’autre part, par les américanisateurs des États-Unis. On comprend très bien que si, à la tête des paroisses catholiques françaises on place des curés parlant peu ou pas du tout le français, ces curés ne pourront communiquer avec leurs fidèles qu’en anglais. Or, ces fidèles, Canadiens-français sachant tous l’anglais, comprendront très bien les sermons de leur pasteur, ils subiront peut-être son ascendant et ils abandonneront finalement leur langue maternelle.
Hélas ! c’est bien ce qui est arrivé dans quelques endroits. J’ai pu voir aux États-Unis des paroisses entières de Canadiens-français où tout le monde ne parlait qu’anglais. De sorte qu’on en arrive à cette conclusion navrante, que les