nom anglais. Là où l’anglicisme sévit avec le plus d’intensité c’est à Montréal, ville cosmopolite. Les ouvriers canadiens-français sont souvent en contact avec les ouvriers canadiens-anglais ou américains et leur empruntent des expressions comme « c’est swell » pour c’est bien, c’est distingué.
Quand des anglicismes comme celui-là montrent le bout de l’oreille, il faut tirer dessus et les extirper, car c’est là qu’est le danger. C’est ce qu’a merveilleusement compris la « Société du Parler Français » de Québec. Parfois l’anglicisme se mélangeant avec nos vieilles expressions produit des phrases bizarres comme celle-ci : « Ce step est trop haut pour les créatures » pour dire : ce marchepied est trop haut pour les dames.
Dans l’ensemble pourtant, tout le monde parmi nos Canadiens parle français correctement. Naturellement les personnes instruites le parlent très bien : les ouvriers, les paysans le parlent moins bien. On pourrait même dire qu’on parle mieux français au Canada qu’en France. Je sais que cela va faire bondir certains de mes compatriotes… et pourtant c’est exact. En France une petite partie de la population ne parle que le patois de sa province (en Provence, le Provençal ; en Bretagne, le Breton etc…) Au Canada, du Labrador au Pacifique tous les Canadiens-Français parlent français.