Comme les choses auraient changé, comme nos Canadiens seraient accourus sur cette terre sacrée, sur ce sol qui vit naître leurs aïeux avec quel acharnement ils l’auraient défendu ! « Ne savez-vous donc pas, me disait un vieux paysan, qu’à chacune de vos défaites, qu’à chaque avance des Boches nous étions aussi angoissés que vous ? » — C’est bien ce qu’ils pensaient tous !
Voyez-vous Gallieni, Calstelnau, Foch, ou Pétain venant dire aux Canadiens-français : « Allez défendre votre ancienne patrie ! » — Quel enthousiasme, quelle magnifique moisson de volontaires, que des combattants se fussent levés !
Les extraits de la lettre que je vais citer vont vous le prouver. Elle émane d’un médecin major canadien-français envoyé pour servir à l’hôpital de Saint-Cloud, près de Paris. Cette lettre a parue- toute entière dans le journal Le Temps, qui avait demandé à ce Canadien ses impressions : —
« D’abord ce qui m’a réchauffé le cœur en arrivant à Paris pour occuper le poste de choix dû à la bienveillance de mes chefs britanniques, c’est l’immédiate et complète assurance qu’en France j’étais chez moi. Ma parole ! je vous ai vue d’emblée avec les yeux de mes ancêtres normands. De même, vos soldats dont je ne ferai pas l’éloge, parce qu’il dépasse de trop haut ces propos à bâtons rom-