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Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/67

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Colbert prit soin d’envoyer des jeunes filles choisies dans d’honnêtes familles afin de créer des ménages et des foyers sains.

Avant et après Colbert, les colons français venus du Canada, se sont recrutés parmi les marins ou les paysans Bretons, les Normands, les Poitevins, les Saintongeois. Les noms savoureux de nos provinces de l’Ouest se perpétuent là-bas.

Il n’y eut pas parmi ces colons, ni des aventuriers, ni des indésirables comme on en voit dans les immigrations modernes. Après le traité de Paris, tous les Français qui en eurent les moyens, les nobles, les bourgeois, les gens aisés s’empressèrent de quitter la colonie pour revenir en France. Seuls les paysans, attachés au sol, les “habitants” se résignèrent à devenir des sujets anglais : ils ont donné maintes preuves de leur loyalisme.

Ils furent guidés, conseillés par les prêtres restés avec eux pour les instruire, leur indiquer leurs droits et leurs devoirs, leur conserver le langage de France, les maintenir dans la foi catholique. C’est ainsi qu’on vit ces prêtres devenir agriculteurs, serruriers, menuisiers sans jamais cesser leur ministère. Si l’on parle encore Français dans l’Amérique du Nord n’oublions jamais que nous le devons au clergé qui fut toujours écou-